L’antisémitisme

 L’antisémitisme est le nom donné à la discrimination et à l’hostilité manifestées à l’encontre des peuples sémites mais ne visant en réalité que les juifs en tant que groupe ethnique et religieux.

« Doctrine ou attitude systématique de ceux qui sont hostiles aux juifs et proposent contre eux des mesures discriminatoires. » Définition du Larousse

Sémite : Ensemble de peuples du Proche-Orient, parlant ou ayant parlé dans l’Antiquité des langues sémitiques. Les linguistes européens ont identifié une origine commune aux langues hébraïque, arabe, araméenne, assyrienne et guèze (éthiopien ancien).

« En souvenir de la Bible, ils ont rangé toutes ces langues sous l’épithète sémitique. Le mot tire son origine de Sem, fils de Noé et ancêtre d’Abraham. Selon la Bible, Abraham engendra Ismaël avec sa servante Agar et Isaac avec son épouse Sara. Du premier descendraient les Arabes et du second les Hébreux. »

Dans une première partie nous allons nous intéresser à l’historique de cette doctrine pour dédier la seconde à son évolution après la deuxième guerre mondiale.

I/Historique Un terme récent pour un préjugé ancestral“

Le terme « antisémitisme » apparaît en Allemagne vers la fin du 19ème siècle. Le journaliste Wilhelm Marr a été le premier à l’avoir formulé dans une expression faisant référence à l’hostilité aux Juifs  « antisemitismus ». Ce n’est que trois ans plus tard que le mot apparaît dans le dictionnaire français « Robert ».

Le terme est donc détourné  de son sens premier, et ne vise désormais plus tous les peuples sémites mais uniquement le peuple Juifs. Il remplace ainsi le terme historique « antijudaïsme » complètement dénaturé. Le terme renvoie de surcroît à une connotation « raciale » loin de celle religieuse initialement ciblée. Il faut rappeler qu’à cette période, plusieurs théories pseudo-scientifiques sur la conception de « race » se sont répandues en Europe, qui seront reprises par la suite par l’idéologie nazie.

Ce terme porte bien confusion aujourd’hui, car ce dernier est utilisé pour désigner l’opposition des Arabes envers les Juifs lorsqu’on parle d’antisémitisme arabe, alors qu’ils font tous les deux parties des peuples sémites.

L’antisémitisme est un phénomène socio historique, il dépend non seulement de la religion mais aussi des facteurs suivants : Histoire, culturel et social, économique, politique, et religieux.

II/ Son évolution depuis 1945

L’évolution de l’antisémitisme depuis 1945 procède par vagues. En effet il s’adapte aux évolutions de l’environnement socio économique dans lequel il évolue (pauvreté, antisystème, liberté d’expression, humour, et grâce à l’évolution technologique « Internet »).

           Après la deuxième guerre mondial, l’antisémitisme a été contenu suite à l’ampleur des crimes commis : la « shoah ». Il a été donc difficile de s’afficher comme antisémite à cette période. L’antisémitisme n’a tout de même pas disparu dans les milieux d’extrême droite ainsi qu’à ceux de l’extrême gauche. Il faudra attendre la fin des années 50, pour voir apparaître des manifestations d’antisémitismes. La liberté de presse à cette période profite donc à des auteurs comme Henri Coston dans sa revue « Lecture françaises» de publier des articles antisémites.

        Dans les années 1980, une nouvelle vague d’antisémitisme apparaît sous une autre forme, encore plus violente. L’attentat de la rue Copernic à Paris en est la preuve. En effet, cette nouvelle vague convulsive et meurtrière est justifiée par ses auteurs comme une réponse aux conflits israélo-Palestinien.

        Dix années plus tard, l’affaire de Carpentras montre également que les méthodes frénétiques d’antisémitisme sont toujours d’actualité, et nous assistons à un nouveau retour de l’antisémitisme dans les groupes politiques d’extrême droite. Nous pensons donc à Jean marie le Pen avec sa déclaration « négationniste *».

        Aujourd’hui, nous assistons à une nouvelle vague d’antisémitisme, un changement fondamental par rapport aux autres vagues. En effet, elle n’est plus soulevée par des personnes d’idéologie d’extrême droite mais par des jeunes de quartiers d’origine maghrébine. Il y a également un nouveau changement dans l’adaptation aux conditions du moment. En effet les limitations légales mettent aujourd’hui des barrières à l’antisémitisme. Ces barrières sont contournées, par détournement de sens. En effet on ne parle plus d’antisémitisme mais d’antisionisme, ou encore en tournant ce phénomène à la dérision comme nous l’avons pu voir avec l’affaire Dieudonné.

Ces barrières sont également contournées avec l’expansion de la technologie et donc avec « internet » qui est un outil difficile à contrôler. En corollaire, des dizaines de vidéos antisémites sont postées tous les jours sur le net et échappent au contrôle des autorités.

Certains auteurs désignent ce nouveau phénomène comme étant un phénomène d’antisystème et non d’antisémitisme. Il est alors légitime de se demander si ces nouvelles vagues s’attaquent en réalité au système en place.

D’autres pensent que si l’on s’attaque au système en place on s’attaque directement aux juifs qui selon eux en sont à la tête. Cela nous rappelle donc les années trente, où les juifs étaient accusés d’être responsables de la crise économique et sociale que connaît l’Europe à cette période, et qui a favorisé la montée de régimes extrémistes.

Cette menace est suivie de près par le gouvernement français, à l’instar de l’affaire « Valls-Dieudonné », preuve de l’engagement du gouvernement français.

           Ainsi, nous en arrivons à une  vague d’antisémitisme orchestrée par le conflit israélo-Palestinien. Cette guerre -non équitable-, crée un sentiment d’intolérance envers le gouvernement Israélien et non aux juifs, et rallie de nombreuses personnes à sa cause à l’image des manifestations (juillet/ aout 2014).

             L’antisémitisme est donc un terme socio historique qui ne cesse de changer de définition et qui changera certainement de sens dans les années à venir.

                                                                                                                                    El Guetbaoui Reda

*Le terme négationnisme désigne, dans sa signification première, la négation de la réalité du génocide pratiqué par l’Allemagne nazie pendant la Seconde guerre mondiale contre les juifs.

 Bibliographie

http://www.akadem.org/medias/documents/antisemitisme-5.pdf

http://www.universalis.fr/encyclopedie/antisemitisme/#i_86706

 http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/772710

 http://www.lexpress.fr/actualite/politique/detail-de-l-histoire-enquete-preliminaire-contre-le-pen_501509.html

http://antisemitisme.org/rapport-2013/

 http://www.csa.eu/multimedia/data/sondages/data2011/opi20110114-xenophobie-antisemitisme-racisme-anti-racisme-et-discriminations-en-france.pdf

 http://www.herodote.net/610_a_1492-synthese-24.php

 http://www.claudeberger.fr/ouvrages/pourquoi-antisemitisme/

 http://www.lemonde.fr/proche-orient/video/2014/07/17/nouvelles-manifestations-contre-l-offensive-israelienne-a-paris_4458476_3218.html

 http://www.cicad.ch/fr/anti-semitism-history-histoire-de-la-shoah/lantis%C3%A9mitisme-sans-juifs.html

http://www.lemonde.fr/fusillades-dans-le-sud-ouest/

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