Dans un monde de plus en plus individuel, la famille représente l’un des derniers facteurs d’intégration de l’individu, c’est le cercle le plus proche de l’être humain. Pour la majorité des individus, que ce soit les occidentaux ou les orientaux, la famille est vecteur d’un lien fort, qui soude l’appartenance entre ses membres. De nos jours, lorsqu’une famille au sens stricte, ou qu’une famille au sens élargie agit autour d’un but commun et le revendique, on parle alors de clan. Quelles sont les différences en Europe entre le principe du clan et de la famille ? Tout d’abord, nous définirons et caractériserons la famille puis le clan, afin de lever le voile sur les différences entre ces deux groupes d’intégration.
Quelles sont en Europe les différences entre le principe du clan et de la famille ?
La famille se définit comme étant un groupe d’individus liés par les liens du sang ou par des unions maritales. On peut distinguer des niveaux différents d’appartenance dans la famille : la famille au premier degré (parents, frères et sœurs), le second degré (grands-parents, tantes, oncles, cousins) et un troisième degré qu’on appelle famille éloignée. Les liens de la famille proche sont souvent considérés comme étant des liens très forts entre les membres de celle-ci. Cette adhésion à la famille est naturelle, elle se fait par le lien du sang ou encore par une union entre deux individus (mariage, pacse…). Selon les sociétés, la famille à une place différente, mais dans l’ensemble de celles-ci, elle reste l’un des principaux, si ce n’est « le premier » groupe d’appartenance et d’intégration de l’individu. On distingue la famille au sens stricte, celle avec qui les liens du sang existe et sont le fondement du lignage, et la famille au sens large avec l’incorporation des unions (maritales).
A travers les différents pays et sociétés d’Europe, on remarque que les modalités d’appartenance à un clan et leur but diffèrent fortement. En Ecosse, les clans « mac » ou encore en Irlande les clans « o’ » sont des clans issus des peuples celtes. Leur appartenance se fait par lien de filiation. On reconnait un ancêtre commun à chaque clan, on parle de mystification, le fondateur devient l’effigie du clan. Le clan vient du mot gaélique : « clann » qui veut dire « famille, descendance ». Dans d’autres pays comme la Pologne, les clans descendent des nobles guerriers qui défendaient leur tribu (leur clan). Ainsi de nombreuses familles, avec des noms tout à fait différents, se retrouvaient avec les mêmes armoiries et la même devise que celles de leur clan d’appartenance. On remarque donc que l’admissibilité à un clan est propre à chaque clan. Par ailleurs les buts et les valeurs des clans sont différents. Pour certains clans, il n’y a pas d’autre but que celui d’être une instance d’unité, comme par exemple les clans irlandais, alors que pour d’autres, l’objectif peut s’inscrire dans une volonté religieuse, politique, sociale, commerciale comme les clans mafieux italiens… Toutefois on remarque que dans un clan il y a toujours un chef ou des responsables. Car tous les clans reconnaissent une véritable affiliation ainsi qu’une hiérarchie avec leur chef : « el capo » pour les clans mafieux, soit « la tête », celui qui prend les décisions. Donc malgré des buts qui diffèrent dans leur nature ou dans la manière dont ils impliquent les membres du clan, la structure fondamentale du clan est la reconnaissance même de celle-ci, elle découle d’une volonté d’exister.
Les similitudes entre la famille et le clan s’accompagnent de différences qui nous permettent de les distinguer.
Tout d’abord le clan a un but, un objectif, il se construit autour d’une personnalité. À contrario la famille est un acquis dès la naissance, il n’y a pas forcément cette volonté d’appartenance, on appartient à une famille car on l’est par les liens du sang. La revendication d’appartenance au groupe est essentielle sinon vital au clan, alors que dans la famille elle n’est pas forcément chose acquise. Le sens de la famille existe car il est naturel de reconnaitre les liens du sang. Ce n’est pas pour autant qu’on doit se reconnaitre des objectifs communs, il n’est pas rare de voir dans une famille des mœurs différents entre chacun de ses individus, par ailleurs dans un clan, le point d’honneur est justement l’objectif commun. On parle alors de logique clanique. Une logique qui s’inscrit dans la volonté de faire partie d’une entité.
De plus le clan à une volonté d’exister au-delà des générations, cela s’inscrit de cette volonté d’être, d’appartenir et de se revendiquer comme étant au-dessus de l’individu, on parle alors du côté mystique du clan. Bien qu’il soit difficile de remonter l’ordre généalogique d’une famille qui ne reconnait pas ses origines, celles du clan sont par définition faciles à retrouver, on parle ici de volonté de perdurer.
Pour autant le clan reste un groupe informel, ce n’est pas un parti politique, il n’y a pas d’adhésion, de carte de membre, le clan n’est que l’essor et la prise en considération de la famille. On peut comparer les membres d’un clan à des fidèles d’une religion car la logique clanique repose sur la fidélité des membres au clan, on parle de sentiments traditionnels qui établissent un contrat moral. Historiquement, le clan représente cet aspect de protection que le faible quémande au fort, une relation de seigneur à vassal, de chef de guerre à guerrier… De son origine Gaëlique, le clan est l’unification de plusieurs familles sous un seul blason et une seule appellation de manière à former une organisation forte. Dans les organisations claniques de nos jours, ces valeurs de protection du plus faible sont toujours présentes, même si elles ont évolué avec les changements de société. Nous sommes passés de société féodale à des sociétés démocratiques. L’action de force du clan est donc plus tournée vers des buts religieux ou économiques que guerriers, mais la notion de survie est toutefois toujours présente.
A l’origine le clan voulait dire « descendance, famille » en gaëlique, les clans étaient l’union de plusieurs familles partageant les mêmes valeurs dans une volonté d’unité.
Nous pouvons affirmer que les différences entre le clan et la famille ont fortement augmenté avec le temps. Cela s’explique d’abord par une perte d’identité de la famille, puis par un principe clanique qui est resté quasiment à l’identique malgré le changement de société (féodale à démocratique). Cette authenticité du clan s’explique par la volonté des membres d’un clan d’appartenir à celui-ci et de défendre les objectifs fixés par le chef du clan. Alors que les notions de chef de famille, de hiérarchie familiale et de principes familiaux disparaissent, les notions de chef de clan, hiérarchie clanique et buts des clans sont restées.
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