Introduction
Le séisme qui a frappé le Népal, samedi 25 avril, est le plus grave qu’ait connu ce pays. C’est un pays à risque, car il se situe exactement sur la zone de chevauchement des plaques eurasiennes et indiennes, chevauchement à l’origine de l’élévation de la chaîne de l’Himalaya. Le pays enclavé est principalement composé de reliefs montagneux et de vallées difficiles d’accès. Le dernier bilan du séisme d’une magnitude de 7,8 sur l’échelle de Richter s’établit désormais à 7240 morts, et 14,023 blessés. Selon l’ONU, ce sont plus de huit millions de personnes qui ont été gravement affectées par ce séisme qui a causé simultanément destructions, famines et épidémies.
Caroline Sengupta remarque que “cela aurait pu être pire, le séisme s’est produit un samedi, jour férié au Népal. Il n’y avait personne dans les bureaux, dans les écoles, peu de trafic routier et beaucoup de gens dans les rues en train de se promener, ce qui leur a évité de se trouver chez eux quand le séisme a eu lieu, vers midi”.
Pourquoi le Népal est-il touché violentent par ce tremblement de terre ?
D’après le géophysicien, Vincent Courtillot, la plaque indienne et la plaque asiatique (eurasienne) se rapprochent de 2 cm chaque année, après plusieurs siècles de rapprochement on en arrive à plusieurs mètres, causant une intense friction qui peut se libéré d’un coup et l’énergie qui s’en libère crée le tremblement de terre. Un tremblement de terre d’ont épicentre c’est trouvé à 80km de la capitale du Népal, Katmandou. Les pays limitrophes du Népal ont également subi des dommages, notamment la Chine (et plus particulièrement le Tibet, l’Inde, le Bangladesh et le Pakistan.
Voici les plaques tectoniques via Wikipédia Commons et la carte du séisme :
Face à l’ampleur de la catastrophe, le Népal devra déployer d’importants efforts de reconstruction de ses villes où beaucoup de bâtiments anciens ont été détruits ou endommagés et de ses axes routiers qui relient entre elles des vallées difficiles d’accès.
Cependant, la priorité reste à l’urgence de rechercher et secourir les personnes touchées par la catastrophe.
Quelle aide concrète a apporté au pays?
Deux jours après la catastrophe, les associations et organisations internationales ont multiplié leurs appels aux dons, meilleurs moyens d’aider les dizaines de milliers de sinistrés.
La Croix Rouge qui œuvre à la recherche de survivants et à l’aide aux blessés, fais appel aux dons qui seront affectés à la construction d’abri, à l’aide médicale et alimentaire de la population. Cette mesure nous demande la rapidité, explique-t-on au siège de l’organisation, ‘‘Nous avons besoin d’une aide exclusivement financière, car les aides matérielles sont trop compliquées à acheminer sur place’’.
Une aide d’urgence internationale
L’ONU
« Nous n’avons pas de temps à perdre concernant les opérations de recherche et de sauvetage », a déclaré la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires et coordonnatrices des secours d’urgence, Valerie Amos, dans un communiqué de presse publié dimanche.
« Nos pensées vont au peuple du Népal alors qu’il fait face aux pertes en vies humaines et aux dévastations causées par le séisme de samedi et par ses répliques », a-t-elle ajouté, faisant écho aux condoléances exprimées la veille, le jour de la catastrophe, par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
Des équipes dépêchées par l’Inde, le Pakistan, la Chine et Israël ont également commencé à travailler, et d’autres sont sur le point d’être déployées en provenance des États-Unis, de Singapour, des Émirats Arabes Unis, de l’Union européenne et d’ailleurs. Mme Amos a souligné aussi l’assistance fournie sur le terrain par les agences onusiennes, notamment le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
La Chine
La Chine a immédiatement envoyé des équipes techniques et médicales sur place pour venir en aide aux victimes, mais aussi pour évacuer ses ressortissants. Les 62 secouristes chinois ont été parmi les premiers à arriver à Katmandou. Cependant il y a aussi des médecins et des psychologues spécialement entraînés pour travailler en altitude. Le gouvernement a promis 3 millions d’euros pour venir en aide aux victimes. La Croix-Rouge chinoise a également envoyé des tentes et des couvertures.
L’Inde
Les régions de l’est et du nord-est de l’Inde qui bordent le Népal ont également été touchées par le séisme, qui s’est ressenti à un millier de kilomètres plus à l’ouest. L’État indien du Bihar, qui borde le Népal au sud a été le plus affecté, c’est là que le séisme a fait le plus de victimes. L’Uttar Pradesh et le Bengale-Occidental ont également été touchés. Mais les dégâts sont sans commune mesure avec ce que l’on peut constater au Népal.
New Delhi a également réagi quasi immédiatement après la catastrophe et proposé son aide. Le Premier ministre indien Narendra Modi a communiqué via Twitter samedi. Treize avions militaires chargés d’aide (nourriture, couvertures, des sauveteurs avec des chiens et un hôpital de campagne) ont été affrétés dans le cadre de l’opération « Amitié ». L’Inde a également rapatrié plus de 1000 de ses ressortissants bloqués au Népal depuis samedi et devrait aussi envoyer des bus et des hélicoptères pour évacuer les victimes de la catastrophe.
L’Europe
Le Secours Populaire Français se mobilise pour apporter assistance aux sinistrés. Ces aides commencent par la distribution de produits alimentaires et des systèmes de potabilisation de l’eau
Des experts de l’Union européenne ont été dépêchés dans les zones les plus affectées par le séisme.
Berlin, Londres, Paris et Madrid ont aussi promis leur aide, la Norvège annonçant pour sa part le déblocage de 4,6 millions de dollars.
Le FMI s’est dit prêt à envoyer une équipe au Népal «dans les plus courts délais pour aider le gouvernement à évaluer la situation macroéconomique et à déterminer les besoins financiers», en coordination avec la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement (BAD) notamment.
Enfin, le pape François a exprimé «sa solidarité à l’égard de tous ceux affectés par ce désastre» et a fait part de sa «tristesse», selon le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican.
Les États-Unis
Les États-Unis ont annoncé l’envoi d’équipes de secours et le déblocage d’une première enveloppe d’un million de dollars. « Du fond du cœur, nous adressons notre sympathie aux peuples du Népal et des régions touchées par cette tragédie », c’est exprimé le secrétaire d’État américain John Kerry.
Conséquences de séisme Népalais
Pertes économiques
L’USGS, l’institut géophysique américain, qui a évalué l’amplitude du séisme, note sur son site que les « pertes économiques estimées pourraient surpasser le PIB du Népal ». Un PIB qui atteignait en 2013 à peine 18 milliards d’euros, pour une population d’un peu plus de 26 millions d’habitants d’après un recensement de 2011.
Ce schéma montre que les pertes économiques ont 34% de chance de se situer entre 1 et 10 milliards de dollars et 29% de chance de se situer entre 10 et 100 milliards de dollars. Cependant à ce jour, l’impact économique de la catastrophe reste difficile à estimer, l’ampleur des dégâts n’ayant pas encore précisément établie, 40% du pays étant été touché par le tremblement de terre.
Pour le moment, le coût à long terme de la reconstruction du Népal, en appliquant les critères de reconstruction des bâtiments situés dans des régions menacées par d’importants séismes, pourrait dépasser les 5 milliards de dollars », annonce Rajiv Biswas, chef économiste pour l’Asie-Pacifique du cabinet IHS.
Une aide internationale financière massive pour la reconstruction du pays est donc absolument nécessaire et devra venir complexer les aides d’urgence déjà débloquées. Si l’on cumule les aides financières promises par la communauté internationale, le Népal devrait pouvoir compter sur au moins 19,5 millions d’euros. Parmi les plus gros donneurs, l’Union européenne a promis une aide immédiate de 3 millions d’euros, les États-Unis de 1 million de dollars, le Canada de 5 millions de dollars canadiens, le Royaume-Uni de 5 millions de livres et la Chine de 3,4 millions de dollars. Les aides matérielles affluent également. Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’Organisation des Nations unies, notamment, se prépare à une opération de grande ampleur au Népal, et la France participe également, avec des secouristes arrivés dès lundi et un avion gros porteur parti le 28 avril dernier, emmenant une autre équipe spécialisée.
Baisse du tourisme
Face à la situation humanitaire catastrophique, les visiteurs sont sous le choc et l’émotion d’émotion, mais également l’angoisse de par la difficulté de rappariement des étrangers dans leur pays d’origine. L’État népalais doit s’attendre, à court terme, à une baisse significative du tourisme après Fédéric Giroir, directeur général d’Allibert trekking, leader français des treks au Népal. Mais à moyen terme, dès l’automne prochain, le meilleur moyen d’aider le pays, ce sera d’y retourner.
Selon le responsable du département touristique Tulsi Gautam, il est estimé qu’il serait impossible de poursuivre des ascensions cette année, mais aucune décision officielle n’a encore été prise.
Dommages culturels
Ce drame est une catastrophe humaine, mais également culturelle, en effet; les grands temples du Durbar, la grande place de Katmandou où se situe l’ancien palais d’Hanuman Dhokka, se sont effondrés. Ce qui fut l’un des lieux les plus symboliques du riche patrimoine du pays est désormais un quasi-champ de ruines.
La tour de Bhimsen, également connue sous le nom de Dharahara, qui avait la forme d’une mince colonne d’une hauteur de 69 mètres construite en 1825, n’a pas résisté non plus à la violence du séisme. Un escalier étroit permettait d’accéder au sommet et de nombreux visiteurs se sont retrouvés coincés sous les décombres.
Conclusion
Le Népal est un pays à risque, certes, mais nos technologies actuelles ne nous permettent pas de prévoir les tremblements de terre avec la précision et la rapidité nécessaires pour pouvoir mettre les populations à l’abri de telles catastrophes. Cependant on sait qu’un séisme important augmente la probabilité d’autres séismes. Le Népal vit encore dans la peur de réplique qui est géologiquement importante pour le réajustement des masses rocheuses. De manière générale, les répliques diminuent en magnitude et en fréquence.
Un séisme ne tue pas, c’est l’effondrement des bâtiments inadapté qui cause la majeure partie des pertes humaines. L’effort de reconstruction népalais devra inclure un fort accent sur des constructions résistances aux séismes. En tant que pays particulièrement exposé, l’État pourrait inciter plus d’étudiants à poursuivre des études en séismologie, une meilleure compréhension du phénomène augmentant les solutions de survie.
Agir contre les séismes, c’est comme agir contre le réchauffement climatique et la protection de l’environnement. On sait que la menace est réelle et inévitable. Mais on préfère consacrer des moyens à ce qui peut sembler plus urgent. Les difficultés économiques et financières du Népal augmentent sa vulnérabilité face à ce genre de tragédie. D’où la nécessité que l’élan de solidarité observé pour l’aide d’urgence puisse se perpétuer dans le déblocage de somme plus importante pour la reconstruction du pays.
À la fin, le monde entier prie pour les sinistrés et espère que les Népalais se remettront.
Images du séisme
Sources
Articles et photos:
http://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9pal#G.C3.A9ologie
http://www.francetvinfo.fr/monde/asie/pourquoi-un-tel-seisme-a-t-il-frappe-le-nepal_887651.html
http://www.lefigaro.fr/international/2015/04/27/01003-20150427ARTFIG00189-nepal-voici-comment-aider-concretement-les-victimes-du-seisme.php
http://news.xinhuanet.com/english/photo/2015-04/29/c_134195187_4.htm
http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/04/25/le-seisme-et-les-destructions-au-nepal-tragiques-mais-attendus_4622825_3244.html#
http://www.rfi.fr/asie-pacifique/2min/20150427-seisme-nepal-chine-secours-victimes-aide-touristes-tibet/
http://www.leparisien.fr/acheres-la-foret-77760/seisme-au-nepal-le-secours-populaire-francais-se-mobilise-27-04-2015-4728827.
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=34676#.VUIdhZM70Uc
http://www.journaldemontreal.com/2015/04/26/violente-replique-de-magnitude-67-au-nepal
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/04/27/sept-chiffres-pour-comprendre-la-catastrophe-au-nepal_4623498_4355770.html
http://www.lesechos.fr/monde/asie-pacifique/02133291939-seisme-au-nepal-quel-impact-economique-1114815.php
http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/nepal-pourquoi-il-est-impossible-de-prevoir-un-seisme_1675181.html
http://french.xinhuanet.com/seismenepal/index.htm
http://image.baidu.com/