Le point sur l’Opération SANGARIS en Centre-Afrique au 5 juin 2014

RCA : OPÉRATION SANGARIS

Les efforts de la force Sangaris sont toujours répartis sur trois zones : Bangui, l’ouest (vers la frontière camerounaise) et de l’est du pays (entre Sibut et Bria). Suivant la zone où les forces françaises opèrent, les situations sont très différentes, ce qui implique une importante capacité réversibilité de la part des soldats de la force Sangaris.

Les effectifs sont toujours de 2000 hommes et le maintien de la force à ce niveau a été décidé par le conseil de défense du lundi 2 juin, jusqu’à la montée en puissance de la MINUSCA. La relève de la force a débuté. Elle durera plusieurs semaines. En quittant la RCA, les soldats passeront, avant leur retour en famille, par le sas de décompression situé à Chypre. Ce dernier a été réactivé après une période de mise en sommeil. Ce sas permettra une rupture entre la vie opérationnelle sur le théâtre centrafricain et celle à laquelle tout à chacun est habitué en France. Il s’agit de permettre aux soldats de décompresser et ainsi de faciliter leur retour.

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A Bangui, dans la soirée du mercredi 28 mai, une attaque dans la zone chrétienne de Notre-Dame de Fatima a abouti à une période de tensions avec des manifestations, des attroupements et des barrages. La force Sangaris a démonté les barrages et permis le rétablissement de la circulation dans la capitale dès le samedi 31 mai. Jeudi, la situation était calme à Bangui. Ces évènements ont confirmé l’instrumentalisation des mouvements de foule à des fins politiques, comme le confirme l’orientation sans ambiguïté des revendications de certains des manifestants.

Dans l’Est, plus particulièrement à Bambari, des lignes de fractures sont apparues entre certains acteurs de l’ex-Séléka. La force Sangaris doit faire face à des réalités très mouvantes. Au lendemain d’une visite officielle d’autorités centrafricaines et de la communauté internationale, des mouvements de foule ont été organisés par certains groupes partisans d’une ligne dure, avec pour objectif évident de provoquer les militaires français. Cette manoeuvre ayant échoué, la force a été attaquée le samedi 24 mai par un groupe d’une vingtaine d’extrémistes ce qui a nécessité une réponse ferme et sans ambiguïté de la part des éléments du GTIA (groupement tactique interarmes) Scorpion. La situation est depuis redevenue calme.

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Ces événements, comme ceux de Bangui, montrent qu’a été atteint un « palier sécuritaire » qui nécessite désormais de développer les piliers politique, économique et judiciaire. Le développement de ces piliers permettra seul d’envisager le lancement du processus de « désarmement, démobilisation et réinsertion » (DDR). En attendant de pouvoir conduire un tel processus, la force Sangaris s’est engagée, depuis le 15 mai, dans une expérimentation à plus petite échelle. A à Sibut, Bria et bientôt à Bambari, elle a lancé des chantiers de réhabilitation et d’intégration locale (CRIL). Ils permettent à de jeunes ex-combattants de déposer les armes et d’envisager une réinsertion dans le tissu socio-économique local, en acquérant des compétences professionnelles (premiers soins, maçonnerie, menuiserie, mécanique, électricité, etc.). La MISCA a rejoint cette initiative en assurant des formations aux côtés de formateurs locaux appuyés par Sangaris. Les autorités locales, comme les ONG, semblent également prêtes à relever ce nouveau défi.

La zone Ouest est extrêmement calme. Les flux logistiques restent importants sur la route reliant le Cameroun à Bangui : 400 camions ont emprunté cette semaine cet axe essentiel à l’approvisionnement de la capitale, dont la moitié non escortés.

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140605 DICoD Résumé du point presse

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