Narendra Modi : le nouvel homme fort de la plus grande démocratie au monde.
Les nationalistes hindous ont remporté les élections législatives à la majorité absolue le vendredi 16 mai 2014. Il leur fallait 272 sièges pour obtenir la majorité et ne pas gouverner avec une coalition gouvernementale. Ils en obtiennent 282 contre 44 sièges pour le Parti du Congrès. Le Parti du Congrès (héritage du Mahatma Gandhi et de Jawaharlal Nehru), critiqué pour sa corruption, était au pouvoir depuis 2004.
Le Bharatiya Janata Party (Parti du peuple indien) est un parti nationaliste hindou conservateur et partisan de l’économie de marché.
Cette victoire écrasante risque d’attiser les tensions religieuses en Inde ainsi que les tensions interétatiques avec le Pakistan. En effet, le parti du peuple indien est proche du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), organisation extrémiste nationaliste hindoue.
C’est Narendra Modi qui devrait succéder à Manmohan Singh en tant que Premier ministre de la République indienne. Le journal le Monde expliquait le 17 mai que le futur homme fort de l’Inde avait eu un discours politique correct lors de la période pré-électorale mais qui restait porteur de lourdes connotations. En effet, selon l’article de Frédéric Bobin, Narendra Modi utiliserait des métaphores ou des symboles qui trahiraient la volonté de réaffirmer l’identité hindouiste du parti ainsi que son caractère nationaliste et islamophobe.
Les médias occidentaux s’inquiètent de la tolérance du nouveau pouvoir pour les minorités religieuses en Inde. Rappelons que, la région Gujarat (dont Narendra Modi est le ministre en chef depuis 2001), a été le terrain de violentes émeutes antimusulmanes après l’incendie d’un train transportant de nombreux pèlerins hindous en 2002. Narendra Modi a été accusé d’approuver les violences commises à l’encontre de la population musulmane mais aucune enquête n’a jamais prouvé son implication.
Narendra Modi se revendique nationaliste hindou, il est donc partisan d’un Etat hindou, mais selon Ramachandra Guha l’arrivée au pouvoir de ce dernier ne signifie pas l’avènement d’un Etat fasciste et la fin de la démocratie indienne. Selon l’historien, les inquiétudes peuvent concerner la liberté des médias, l’influence de la RSS, l’islamophobie du Premier ministre, mais pas la démocratie. Mais comment ne pas inquiéter la démocratie lorsqu’il y a un risque de violation des libertés individuelles ?
Pour aller plus loin, retrouvez la fiche Risque-Pays de l’Inde (image cliquable):
Sources :
BODIN Frédéric, « En Inde, les références idéologiques très codées de Narendra Modi », consulté le 18/05/2014 :
Courrier international, « Inde : le règne sans partage de Modi », consulté le 18/05/2014 :
http://www.courrierinternational.com/article/2014/05/17/inde-le-regne-sans-partage-de-modi
GUHA Ramachandra, « Narendra Modi est-il fasciste ? », consulté le 18/05/2014 :
http://www.courrierinternational.com/article/2014/05/15/narendra-modi-est-il-fasciste
Bonjour,
Un ami indien, de confession hindoue mais défavorable au BJP affirme qu’il y eu une gigantesque fraude au niveau national, notamment par la substitution sur les machines électroniques des libellés correspondant au noms des partis politiques…Ainsi par exemple, quelqu’un pensant voter pour le Bahujan Samaj Party en appuyant sur le bouton dédié aurait voté pour le BJP !
Il ajoute que Modi aurait dépensé 200 millions de roupies pour arroser les médias indiens…
Auriez-vous des informations à ce sujet ? la Commission électorale indienne s’en est elle fait l’écho ?
Comment se fait -il, en effet-, que tant de gens en Inde aient voté pour ce parti et surtout pour un homme qui est un criminel !? Il est vrai qu’il y a un certain nombre de MLAs au sein de la Lokh Sabha qui sont des criminels avérés !
N’est-ce pas le début de la fin de la démocratie indienne ?
Cordialement