Fiche pays – Haut Karabagh

Introduction

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Le Haut-Karabagh (République d’Artsakh depuis 2017) est une république auto-proclamée enclavé dans le territoire azéri au sein de la région du Caucase. Le pays est composé à 80% d’arméniens et a déclaré son indépendance le 2 septembre 1991. Il n’est reconnu par aucun membre de la communauté internationale ce qui en fait un Etat de facto. Voici un tableau récapitulatif sur le pays.

Nom officiel République d’Artsakh
Nom propre Արցախ (hy)
Continent Asie
Sous-continent Asie de l’Ouest
Population (palmarès : 203e) 148 917 habitants (2015)
Superficie 11 433 km²
Densité 13,03 habitants / km²
PIB (palmarès : 221e) 0,372 milliards $USD (2014)
PIB/habitant 2 496 $USD (2014)
Croissance du PIB 8,90 % / an (2014)
Espérance de vie 74,20 ans (2014)
Taux de mortalité 8,60 % (2014)
Langues officielles Arménien
Monnaie Dram arménien (AMD​)
Nature de l’État République
Capitale Stepanakert
Chef de l’État Président Bako Sahakian
Gentilé Artsakhtsi, Karabaghiote

Evaluation du risque politique

L’histoire récente du Haut-Karabagh réside dans le conflit qui opposa les arméniens aux azéris dans les années 1990 suite à la chute de l’URSS. Le Haut-Karabagh était auparavant un territoire sous domination soviétique comme les autres pays du Caucase. En 1921, le bureau caucasien du comité central du parti bolchevik, avec la présence de Staline, décide d’attribuer la région à l’Azerbaïdjan. A cette époque, la région est peuplée à 94% d’arméniens.

Pendant la chute de l’URSS, plusieurs nations déclarent leurs indépendances. Le Haut-Karabagh en profite également pour déclarer son indépendance via l’organisation d’un référendum nationale. La région est majoritairement peuplée d’arméniens qui ne voulaient en aucun cas être rattaché à l’Azerbaïdjan. L’Azerbaïdjan refuse de voir le Haut-Karabagh se détaché de son territoire et envoie son armée sur place. L’Arménie enverra également son armée pour défendre le Haut-Karabagh qui souhait son rattachement à l’Arménie ou son indépendance. Dans le même temps, en 1992, le groupe de Minsk est créé. Cette institution européenne a été mise en place pour trouver une solution pacifique au conflit du Haut-Karabagh. Il est co-présidé par la France, les États-Unis ainsi que la Russie. En 1994, l’Arménie et l’Azerbaïdjan signent un traité de cessez-le feu à Minsk. L’Arménie libère la région du Haut-Karabagh des forces azéries mais elle s’est aussi emparée de sept régions d’Azerbaïdjan. Au total on dénombre 5856 morts côte arménien ainsi que 20 000 côté azéri. Le conflit est alors gelé mais les deux parties s’accusent mutuellement de violer le cessez le feu chaque année à la frontière. En effet, des tirs de snipers font des morts chaque semaine de part et d’autre jusqu’à aujourd’hui.

En 2016, le conflit armée reprend avec la guerre des « quatre jours ». Du 2 au 5 avril 2016, l’Arménie et le Haut-Karabagh tentent de faire front à l’assaut azéri. Du côté azéri, on accuse le camp arménien d’avoir provoqué ce conflit. Les arméniens dénoncent une reconquête violente du Haut-Karabagh de la part de l’Azerbaïdjan. Cette guerre fera des centaines de morts mais ne fera pas évoluer la situation sur place.

La situation du Haut-Karabagh est donc extrêmement préoccupante car le groupe de Minsk n’arrive pas à trouver d’issue à ce conflit étant donné que les deux partis ont du mal à faire des concessions. Cet Etat de fait ne peut prétendre à une prospérité tant que l’Arménie et l’Azerbaïdjan ne trouveront pas de solution à ce conflit.

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Evaluation des risques économiques et financiers

Le Haut-Karabagh est soutenu par l’Arménie qui finance à 100% son armée et qui investit dans cette petite république afin d’observer un développement futur.

« Au Haut-Karabagh, le taux de croissance est de 10% par an depuis 10 ans. Le pays part de loin et rattrape son retard avec un PIB par habitant de 3000 euros qui avoisine désormais celui du Maroc. Il s’agit d’une croissance soutenue mais non pas d’une croissance sauvage car l’État y a conservé son rôle de régulation et de planification. Les nécessaires efforts de reconstruction qui ont drainé une part importante de l’activité ne s’y sont jamais réalisés au détriment de l’agriculture, garante de l’autosuffisance alimentaire, et donc de la sécurité de la population. »

Le Haut-Karabagh qui s’est toujours appuyé sur une économie basé sur l’agriculture grâce à ses terres extrêmement fertiles, mise aujourd’hui sur « le développement d’activités tertiaires et de hautes technologies qui permettront demain de sortir le pays de son isolement ». « Mieux, l’Etat-stratège favorise aujourd’hui le développement d’activités tertiaires et de hautes technologies qui permettront demain de sortir le pays de son isolement.

Le résultat net de cette politique responsable, c’est que le Haut-Karabagh maintient un taux d’activité enviable avec 65 000 emplois salariés pour un taux de chômage inférieur à 5% et un solde migratoire désormais positif. En outre, la politique de justice sociale conduite par les gouvernements successifs du pays fait que le revenu moyen des habitants du pays est désormais comparable à celui de l’Arménie ou de l’Azerbaïdjan voisin, pays pourtant plus riche mais où les mécanismes de redistribution sont notablement moins opérants. Et dans cette République du Haut-Karabagh, pays au corps social apaisé par la perspective de meilleurs lendemains, l’État se désendette et ne dépend plus autant qu’avant de l’aide de l’Arménie ».

Cet article montre le chemin qui a été choisi par le Haut-Karabagh pour développer son économie malgré sa situation politique instable.

Evaluation des risques géographiques et environnementaux

Cette république du Sud-Caucase est donc une enclave dans l’Azerbaïdjan relié à l’Arménie par l’étroit corridor de Latchin. Elle possède des ressources minières qui ont contribué au bon fonctionnement du pays lors des premières années d’indépendances. Elle peut être considérée comme une région stratégique de par sa position centrale dans le Caucase qui pourrait faciliter l’installation de nouveaux gazoducs.

« Le Haut-Karabagh se situe sur la frange nord-orientale du haut-plateau arménien (plateau du Karabagh) et dans le Sud-Est du Petit Caucase ; il est bordé à l’est par les plaines de l’Araxe et de la Koura. L’altitude moyenne est 1 100 m et le point culminant est le Gomshasar (3 724 m). Les principaux cours d’eau sont l’Araxe, le Vorotan, l’Akera, le Tartar et la Khatchen ».

Comme expliqué dans cet extrait, le Haut-Karabagh est moins montagneux que l’Arménie de par la présence de plateaux situés à moins basse altitude ce qui explique également le climat plus continental.

La région est également moins exposée aux séismes qui ont déjà touché des régions voisines (tremblement de terre en Arménie de 1988).

Evaluation du hard power

Le hard power du Haut-Karabagh est extrêmement limité, pour ne pas dire nul, dans la mesure où cette république n’a été reconnue par aucun Etat de la communauté internationale. Elle ne possède donc aucune légitimité et est toujours considéré comme une région d’Azerbaïdjan. De par sa taille et son statut, elle a du mal à se développer malgré une croissance économique et démographique encourageante. Son armée est intégralement financée par l’Arménie. L’Arménie est le principal allié du Haut-Karabagh. Elle a notamment empêché l’invasion de l’Azerbaïdjan dans les années 1990 et est présente sur la ligne de front pour défendre la république autonome. L’Arménie n’exclut pas un rattachement de la région à son territoire dans la mesure où le Haut-Karabagh est peuplé uniquement d’arméniens. Le Haut-Karabagh est donc dépendant de l’Arménie même si la situation commence à évoluer.

Evaluation du soft power

La cause karabaghiote compte beaucoup pour la diaspora arménienne. La diaspora arménienne est une des plus importantes du monde. Elle est née suite au génocide arménien de 1915 et est à l’origine d’une partie non négligeable du financement de l’Arménie et du Haut-Karabagh de par ses dons via la multitude d’associations arméniennes présentes dans le monde. Elle est présente dans le monde entier mais surtout en France, en Russie et aux Etats-Unis. Ces trois pays sont extrêmement influents dans les décisions internationales. Les arméniens défilent souvent dans les rues des plus grandes villes pour manifester pour la reconnaissance du génocide arménien ainsi que pour réclamer l’indépendance ou le rattachement du Haut-Karabagh à l’Arménie. Des « journées de l’Artsakh » sont organisées en France avec la présence du président karabaghiote pour faire entendre la cause de cette petite république caucasienne.

Conclusion

Ainsi, tout comme l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, le Haut-Karabagh se présente comme une république auto-proclamée caucasienne qui lutte pour sa reconnaissance internationale. Son développement économique est encourageant mais la présence de l’armée azérie qui peut attaquer à tout moment pour récupérer la région empêche cette république de pouvoir concentrer toutes ses finances dans le développement d’un pays stable économiquement et socialement. A l’heure actuelle, le groupe de Minsk est l’unique acteur capable de trouver une solution pour la résolution du conflit arméno-azéri qui scellerait le sort du Haut-Karabagh.

FORCES

FAIBLESSES

–       Soutien totale de l’Arménie et soutien partiel de la Russie

–       Région stratégique au cœur du Caucase

–       Fort soutien de la diaspora arménienne

–       Aucune reconnaissance internationale

–       « Arménie-dépendance »

–       Territoire enclavé en Azerbaïdjan

OPPORTUNITES

MENACES

–       La pluralité de mouvements indépendantistes

–       Une marge de progression énorme en vue de la croissance actuelle du pays

–       La reprise de la guerre avec l’Azerbaïdjan

–       Décision du groupe de Minsk / négociation entre Arménie et Azerbaïdjan ou encore conflit armé qui oblige la région à repasser sous domination azéri

Sources

https://www.populationdata.net/pays/artsakh-haut-karabakh/

https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/pourquoi-il-faut-soutenir-le-haut-karabahg-504412.html

https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/haut-karabakh

http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/05/05/le-haut-karabakh-peut-il-devenir-independant_4914373_3232.html

http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/haut-karabagh-comment-l-azerbaidjan-a-change-donne-101092

https://fr.wikipedia.org/wiki/Haut-Karabagh

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Haut-Karabagh

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