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1-Une introduction :
- Forme de l’Etat :
– Nature de l’État : république à régime semi-présidentiel
– Constitution : Adoption : 5 juillet 1995[1]
- Langues : Arménien (officielle) 97.7%, Yezidi 1%, Russe 0.9%, autres 0.4% (2001census)[2]
- Ethnies : Arméniens 97.9%, Yezidis (Kurdes) 1.3%, Russes 0.5%, autres 0.3% (2001)
- Monnaie : DRAM arménien[3]
- IDH : 0,729 élevé (2012)[4]
- Démographie : 2 977 000 (estimation pour 2013), densité : 100 hab/km2 environ.
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2-Une évaluation du risque politique basé sur :
- La stabilité du gouvernement et des institutions :
Relative stabilité politique depuis 2012. L’homme fort du régime est actuellement Serge Sarkissian. Il est élu président en février 2008. Des émeutes violemment et la proclamation de l’état d’urgence sont provoquées à l’annonce des résultats contestés par l’opposition.
Les élections de 2012 et 2013 sont marquées par de vives tensions. Après la reconduction au Parlement de la coalition gouvernementale conduite par son parti, S. Sarkissian est réélu pour un second mandat en février 2013 avec plus de 58 % des suffrages. L’opposition dénonce des fraudes massives et revendique la victoire. Suite à une cérémonie d’investiture boycottée par l’opposition, le premier ministre Tigran Sarkissian est reconduit dans ses fonctions.[5]
- Les conditions socio-économiques :
Indépendant de l’URSS depuis 1991, l’économie arménienne se trouve dans une phase de transition.
Les autorités ont engagé le pays vers l’économie de marché, avec le maintien de la propriété d’État sur le sous-sol et les secteurs stratégiques. Les principaux atouts de l’économie arménienne sont : son tissu industriel très dense constitué autour de la capital Erevan et sa main-d’œuvre abondante et qualifiée. Cependant, l’économie arménienne est d’une grande vulnérabilité du fait de sa dépendance pour ses approvisionnements et ses débouchés et de son enclavement géographique notamment.[6]
- Les conflits internes :
Il n’existe pas de conflits internes à proprement parlé, en dehors des tensions en temps d’élections.
- Les pressions ethniques :
La population est très homogène étant constituée de près de 98% d’Arméniens, il n’y a pas de pressions ethniques, en dehors du cas du Haut-Karabagh.
- Les conflits externes et pays voisins entrainant un risque potentiel :
La situation géopolitique reste très tendue entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan autour du territoire du Haut-Karabagh, qui avait donné lieu un conflit de 1988 à 1994[7].
Les zones frontalières avec l’Azerbaïdjan. Des incidents se produisent régulièrement à la frontière du nord-est (dans la région de Tavoush) sur les zones frontalières avec l’Azerbaïdjan. Les mines antipersonnelles constituent un réel danger à l’est (dans la région de Siounik).
Les frontières avec la Turquie et l’Azerbaïdjan sont fermées du fait du conflit du Haut-Karabagh, malgré le cessez-le-feu signé en 1994.
Le haut Karabagh et à plus forte raison les territoires occupés d’Azerbaïdjan constituent une zone dangereuse qui ne fait pas partie de la circonscription consulaire d’Erevan. L’entité sécessionniste n’est reconnue par aucun pays et la protection consulaire de nos ressortissants ne peut y être assurée.
De manière générale, les abords immédiats de toutes les zones frontalières sont fortement déconseillés.[8]
- Le niveau de corruption
Le niveau de corruption est élevé : selon l’Indice de Perception de la Corruption 2012 de Transparency International, l’Arménie est 105/174 en terme de corruption avec une note de 34/100. [9]
- Les conditions de sécurité dans le pays liées à la criminalité et au terrorisme :
La criminalité tend à se stabiliser voire à décliner régulièrement, l’Arménie est un pays sûr.[10]
- Le PIB par habitant : 5900 dollars (2012)
- Le taux de croissance du PIB : 7,2% (2012)
- Le taux d’inflation annuel : 2,6% (2012)
- Le solde budgétaire (en % du PIB) : -1,5%
- La dette publique (en % du PIB) : 41,8% (2012)
- La dette externe : 7,292 milliards de dollars (31 décembre 2012)
- Le Solde courant (en % du PIB) : 10,4% (2012)
- Le solde commercial : – 2,08 milliards de dollars
– Export : 1,523 milliards de dollars
– Import : 3,603 milliards de dollars
- La stabilité du taux de change : Drams/dollars US= 401,76
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4-Une évaluation des risques géographiques et environnementaux :
- Les risques sismiques et géologiques :
Le pays se trouvant sur une zone d’activité sismique (séisme en 1988, 6,9 sur l’échelle de Richter).
- Les risques sanitaires et épidémiques :
Des cas de tuberculose résistante aux traitements et de paludisme sont signalés. Chaque été, en raison des fortes chaleurs, le pays connaît des éruptions localisées de choléra et d’hépatite A. Le pays connaît des cas sporadiques de paludisme.[13]
- Energie :
L’arrêt, au lendemain du séisme de 1988, de la centrale nucléaire de Medzamor (40 % de l’électricité) achève de paralyser le pays, le plongeant dans la nuit et le froid, et pousse à un redémarrage en automne 1995, avec l’aide de la Russie qui assure aussi l’approvisionnement en combustible, la gestion financière de la centrale et doit construire une centrale plus moderne à l’horizon 2015-2016. D’où une dépendance énergétique quasi totale envers l’ancienne puissance impériale dont les sociétés comme Gazprom détiennent l’essentiel de ce secteur. [14]
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5-Une évaluation du Hard power du pays :
- Pouvoir militaire réel: armée de 60000 hommes environ.
- Dépenses militaires: 2,8% du P.I.B.
- Poids du pays dans les institutions internationales :
L’Arménie reste en pays en marge des institutions et organisations internationales, il est très lié à la Russie et l’Iran au niveau diplomatique. La Turquie, en particulier, cherche à bloquer son émancipation.
- Technologie et innovation :
Des industries de biens de consommation (textile, chaussures, agroalimentaire), de matériaux de construction et des secteurs de haut niveau technologique (constructions mécaniques et électromécaniques, électronique, informatique) et l’essor de l’industrie chimique (caoutchouc et fibres synthétiques, engrais, acides) se sont développés depuis la fin de l’URSS.
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6-Une évaluation du soft power du pays :
- Vecteurs d’influences, le cas de la diaspora arménienne dans le monde:
La diaspora (nationaux d’origine arménienne) se partage essentiellement entre les pays de l’ex-URSS (zone géographique où les Arméniens étaient déjà nombreux dès l’époque tsariste), les Etats-Unis, la France et le Moyen-Orient, plus quelques groupes importants en Iran, en Argentine et en Australie. La fiabilité des chiffres est contestée selon les sources, mais on compte en général plus d’un million de personnes aux Etats-Unis, autant voire davantage dans l’ex-URSS (hors Arménie), environ cinq cent mille au Moyen-Orient, environ quatre cent mille en France. La diaspora arménienne est plus importante numériquement que la population de l’Arménie (entre 2,5 et 3 millions d’habitants).[15]
- Reconnaissance médiatique et culturelle :
La diaspora arménienne a marqué les milieux culturels de nombreux pays, notamment dans le domaine musical, mais aussi dans le monde de l’entreprise.
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7-Conclusion:
Ce qui marque tout d’abord avec l’Arménie actuelle, c’est sa géographie. L’Arménie est un pays non seulement naturellement enclavé, mais aussi politiquement enclavé puisqu’il se trouve en porte à faux avec l’Azerbaïdjan, en tension diplomatique avec la Turquie et dépendant de la Russie essentiellement (+Géorgie et Iran). L’un des signes de son isolement, outre sa dépendance historique vis-à-vis de la Russie, c’est son problème d’approvisionnement en énergie, dont est symptomatique le cas de réouverture de la centrale nucléaire de Metsamor[16]. Le deuxième point remarquable est constitué par l’identité arménienne. Celle-ci est très forte, non seulement au sein de l’homogène population de l’Arménie mais aussi à travers la diaspora arménienne dans le monde. La géopolitique de l’Arménie actuelle n’est guère représentative de l’histoire du peuple arménien. Le combat pour la reconnaissance du Génocide Arménien, du début du XXème siècle, est l’une des causes de cohésion des arméniens dans le monde. Le conflit du Haut-Karabagh de 1988 à 1994 avec l’Azerbaïdjan a rendu la frontière instable à l’Est de l’Arménie ; le conflit, bien qu’officiellement en suspens, reste latent.
Même si l’Arménie est encore un pays isolé à leur actuel, son marché intérieur est plein d’opportunités d’investissement en raison du peu de concurrence. L’héritage soviétique a laissé un tissu industriel diversifié et dense quoique vétuste. La main d’œuvre y ait abondante et qualifiée. Le pays connait une forte croissance (exception faite en 2009) depuis le début des années 2000. Après le chaos économique et politique des années 90, les politiques de libéralisation et de rigueur budgétaire ainsi que les partenariats mis en place avec la Russie portent leurs fruits. On assiste à la progression des industries de transformation (surtout agroalimentaires), minières, des secteurs de l’énergie, de la construction, des nouvelles technologies, du tourisme, qui se concentrent essentiellement autour d’Erevan.[17] L’inflation, le déficit budgétaire et de la balance commerciale, l’endettement extérieur (malgré l’apport des transferts d’un montant de la diaspora), les rentrées fiscales insuffisantes, la faiblesse des investissements nationaux et étrangers, le chômage important, les salaires dérisoires handicapent encore ce pays[18].
L’Arménie est un pays qui avance, comme le montre sa croissance et où la diversification des investissements venus de l’étranger, apparait comme la principale solution de son développement économique et de son désenclavement.
- Bibliographie :
- Sitographie :
– Larousse.fr : (Consulté le 4,5 et 6 décembre 2013)
http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Arm%C3%A9nie/106142
– Site officiel de la C.I.A. (Consulté le 4, 5 et 6 décembre 2013)
https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/am.html
– Les Echos.fr, Les Echos Data (Consulté le 3 décembre 2013)
http://data.lesechos.fr/indicateur/indice-de-developpement-humain-idh.html
– Net Arménie.com (Consulté le Consulté le 3 décembre 2013)
http://www.netarmenie.com/politique/hautkarabagh/kara1.php
– France Diplomatie (Consulté le 3 décembre 2013)
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/armenie-12201/
– Transparency-France (Consulté le 3 décembre 2013)
http://www.transparency-france.org/e_upload/pdf/cpi2012_mapandcountryresults.pdf
– Sciencepo.fr (Consulté le 4 décembre 2013)
http://www.sciencespo.fr/bibliotheque/statique/armenie/7_diaspora.html
– COFACE.com (Consulté le 7 décembre 2013)
http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/Armenie
[19] http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/Armenie2z (consulté le 7/12/2013)
[20] http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/Armenie2z (consulté le 7/12/2013)
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