- Données introductives.
L’Angola (superficie de 1 246 700 km²) est un pays situé au Sud-ouest de l’Afrique. Il est limitrophe avec la République démocratique du Congo (Nord et Nord-est), de la Zambie (Est) et de la Namibie (Sud). Le pays est divisé en 18 provinces, elles-mêmes subdivisées en municipalités sans autonomie particulièrement notable.
Ayant longtemps été un pays colonisé par les européens, et précisément par les portugais dès le 16ème siècle, la langue officielle est le portugais. Pour autant, six langues bantoues ont le statut de langue nationale : umbundu (35,7 %), kimbundu (26,7 %), kikongo (9,8 %), chokwe (4,5 %), nganguela (6 % et) et kwanyama. Au total, près d’une quarantaine de langues bantoues sont parlées comme langue maternelle ou seconde langue par les Angolais. Ainsi, c’est le 2ème pays lusophone par sa superficie, et le 3ème par sa population.
La population est estimée à 20 M d’habitants (dernier recensement datant de 1970, le prochain étant prévu en 2014). 43% de la population a moins de 15ans et moins de 3% de celle-ci a plus de 65ans. Le taux de fécondité est très élevé 5,1 enfants par femme et une espérance de vie qui est passée de 42,4% en 2005 à 54,1 en 2011. Le taux de mortalité infantile ne cesse de baisser passant à 85 pour mil pour une moyenne de 144 en Afrique Subsaharienne. La croissance démographique varie entre 2,7 à 2,9 par an, et l’IDH est de 0,508 pour un IDH de l’Afrique subsaharienne de 0,475 et un IDH mondial de 0,604.
Le pays a acquis son indépendance le 11 novembre 1975, à la suite de la Révolution portugaise dite « des Œillets ». A la suite de cette indépendance, l’Angola entra dans une période de guerre civile qui durera près de 27ans, opposant les deux principaux partis politiques (MPLA-PT et l’UNITA) pour la direction du pays, faisant ainsi approximativement 1 million de victimes.
Depuis, le régime adopté est de type présidentiel, où le Président occupe à la fois la place de chef de l’Etat et de chef de gouvernement. Le Président actuel est José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 34 ans (2ème Président de l’Angola après l’indépendance et la mort d’Agostinho Neto en 1979).
Dès l’indépendance, le drapeau actuel a été adopté. La bande de couleur noire signifie l’attachement au continent africain, tandis que celle de couleur rouge rappelle la lutte pour la liberté et le sang versé par le peuple angolais durant la colonisation. L’étoile est la représentation de la solidarité internationale et du progrès ; la machette et la roue font état de l’union entre les travailleurs de la terre avec l’industrie.
La monnaie actuelle est le kwanza (AOA ou Kz) 1 EUR = 126,936 Kz et 1 USD = 96,2094 Kz.
- Evaluation du risque politique.
Si la situation politique de l’Angola est actuellement relativement stable, il n’en a pas toujours été ainsi. Dès 1975, les deux principaux partis politiques s’affrontent et marquent le début de la guerre civile. Malgré le Protocole de Lusaka mettant officiellement fin à la guerre civile, celle-ci ne prendra réellement fin qu’en 2002. Sorti vainqueur du conflit contre l’UNITA, le MPLA domine clairement le gouvernement et le Parlement : 81,6 % des suffrages, 191 sièges sur 220, l’UNITA ne conservant que 16 sièges sans plus aucun représentant au sein du gouvernement. Ce n’est qu’en août 2008 qu’ont eu lieu les premières élections présidentielles et ont permis à José Eduardo dos Santos d’être élu de manière officielle pour la première fois, bien qu’il occupe ses fonctions officielles depuis 1979.
Dirigé par une majorité politique solide, le pays et ses institutions tendent à se normaliser. Néanmoins, le système juridique reste instable. Le système institutionnel et administratif est victime de lourdeurs et de lenteurs conséquentes, rendant toute procédure très laborieuse. S’ajoute à cela, une banalisation de la corruption. Une Convention de 1997 a été adoptée par l’OCDE pour lutter contre ces pratiques, qui sont sanctionnées d’infraction pénale. Cependant, ces « faveurs » font partis du quotidien, non seulement dans le secteur des affaires et du commerce, mais aussi dans les administrations. En effet, ces « faveurs » sont très facilement de rigueur en échange de prestations effectuées et ce de manière prioritaire. Ainsi, le pays est classé 168 sur 182 selon l’indice de perception de la corruption par Transparency International.
L’autre difficulté principale reste la mainmise du pouvoir exécutif (particulièrement du clan familial du Président Dos Santos) sur bon nombre d’administrations, les médias et la presse. Si les revendications sociales sont multiples et concernent surtout les écarts entre les différentes franges sociales, le désir de stabilité de la population après la longue guerre civile, devrait empêcher un soulèvement social massif ; d’autant plus que le Président par ses promesses électorales, tente d’apaiser ce climat social. Cependant, les écarts socio-économiques entre la population sont très marqués. Une minorité de celle-ci est très riche tandis que le reste demeure extrêmement pauvre. Le clan Dos Santos demeure à la tête du pays, par le positionnement et les nominations arbitraires et souvent critiquées par l’étranger ; ainsi parmi les enfants du Président on retrouve tantôt la femme la plus riche d’Afrique par Forbes, la responsable de la 2ème chaîne de télévision publique, ou encore un jeune directeur de fonds publics d’investissement de 5 milliards de dollars, sans oublier que le Président contrôle également l’armée de manière totale.
L’opposition principale provenant du parti politique UNITA est certes réduite mais se fait toujours entendre quand le gouvernement procède à des arrestations musclées, se soldant parfois par le décès de certains opposants politiques. Les pressions ethniques sont limitées. En effet, certaines communautés (les Chokwe au Nord-est du pays) vivent encore pacifiquement de manière traditionnelle avec leur mode de fonctionnement en tribus dirigées par leur propre Roi).
Le clivage s’effectue plutôt dans le domaine religieux. La minorité musulmane (pourtant représentée par plusieurs centaines de milliers d’adeptes) au sein de ce pays de confession chrétienne à 90% s’estime largement rejetée notamment par la fermeture et la destruction de nombreux lieux de culte. Avec la montée de certains courants évangéliques considérés par le gouvernement comme des sectes, la communauté musulmane est elle aussi touchée par les limitations car elle est associée au terrorisme et à l’intégrisme. D’ailleurs, en la matière, il n’y a pas particulièrement d’activités terroristes à relever, hormis les difficultés notables dans l’enclave de Cabinda.
L’ enclave de Cabinda est le résultat des partages coloniaux européens. Anomalie géographique, elle résulte de la « fenêtre maritime » accordée au Congo alors sous influence belge. Isolée du reste du territoire angolais, entre les deux Congo (Brazzaville et Kinshasa) cette enclave de 800km2, a dès 1960 réclamé son indépendance à Luanda. Des groupes indépendantistes tels que le Front de libération de l’enclave de Cabinda (FLEC/PM) agissent toujours activement, faisant parfois des victimes, malgré le mémorandum de paix pour le Cabinda de 2008 ; en 2010 des victimes ont trouvé la mort suite à une embuscade. Ces agissements ne cessent de raviver les tensions entre ces pays voisins. L’Angola s’était posée en « parrain régional », en permettant à Denis Sassou Nguesso, la victoire de la guerre civile au Congo-Brazzaville en 1997 en restant au pouvoir depuis. Elle a ensuite soutenu le Président à Kinshasa, Joseph Kabila avec qui des tensions sont apparues au sujet de l’exploitation de champs pétroliers offshore au large de la RDC, que Kinshasa estime lui être volé par l’Angola. Les tensions dans cette zone sont donc une réalité, d’autant que ne peuvent pénétrer dans cette enclave que les employés des compagnies pétrolières, qui vivent de manière recluse sur les plates-formes off-shore ou dans des camps gardés par des soldats. Cette instabilité risque de perdurer dans la mesure où l’Angola cherche à réaffirmer en vain sa mainmise sur l’enclave rebelle, qui représente en enjeu économique et pétrolifère considérable pour l’Angola, puisque près de 60% du pétrole du pays en est extrait.
- Evaluation des risques économiques et financiers.
2011 |
2012 |
2013 |
|
Croissance PIB (%) |
3,9 |
8,4 |
7 |
Inflation (moyenne annuelle) |
13,5 |
10,8 |
8,6 |
Solde budgétaire / PIB (%) |
10,2 |
7 |
5,3 |
Solde courant / PIB (%) |
10 |
8,5 |
6,6 |
Dette publique / PIB (%) |
31,5 |
28 |
29,2 |
Excédent public en % du PIB |
7 |
||
Dette publique en % du PIB |
21,4 |
||
PIB par habitant (en $ US) |
5732,4 |
5146 |
|
Taux de chômage (%) |
25 |
C’est incontestablement grâce à la richesse de ses ressources en pétrole que l’Angola voit son économie en plein essor. Bien que cela soit en baisse, l’économie pétrolière angolaise représentait toujours 45,3% du PIB en 2012, et 95% des exportations. C’est le 2ème pays exportateur de pétrole après le Nigéria et devant l’Algérie. L’Angola représente près de 3% de l’économie mondiale du pétrole et sa production devrait encore augmenter d’ici 2015 et passer de 1,84 Mbarril/j à 2Mb/j. Elle est membre de l’OPEP depuis 1997, et bien qu’elle dispose d’une quote-part fixée à 1,517 Mb/j, elle ne la respecte pas. A noter les réserves offshore ultra profond qui restent à évaluer et celles en gaz à 300 milliards de m³ (BCM). La composition du PIB, pétrole exclu, est la suivante : agriculture 10,4%, services 21,5%, diamants 0,8 %.
La production de diamants légaux représente également une part importante dans l’économie angolaise. Cette dernière est estimée à 8,18 millions cts/an en 2012, représentant environ 1,2 Mds USD de recettes pour l’État et la compagnie nationale « Endiama ». Les exploitations s’effectuent en partenariat avec des groupes internationaux (Alrosa, De Beers, Rio Tinto, etc.). Une loi minière récente vient d’être votée, permettant d’attirer de nombreuses entreprises privées et investissements étrangers.
L’Angola tente de diversifier son économie et devrait récolter d’intéressants bénéfices en 2013, résultant du lancement de la production de gaz naturel liquéfié (GNL). Cette initiative révèle la nécessité pour le pays de ne pas se concentrer uniquement sur une économie basée en hydrocarbures. C’est un constat que dresse le FMI jugeant l’économie encore « trop sensible à la volatilité des cours mondiaux du pétrole ». Le secteur des télécommunications et services peu fiable est encore à perfectionner. Le secteur de la construction et des infrastructures reste à améliorer, mais on note des projets d’infrastructures énergétiques (parc éolien dans la région de Namibe) et portuaires (province de Cabinda) en cours. Pour pallier le grand inconvénient de cette économie quasi mono-sectorielle, un fonds souverain, d’un capital de 5 Mds USD, a été débloqué et vise à constituer une épargne visant à subvenir à la diversification tant sectorielle que géographique des productions ainsi que stabiliser les revenus provenant de la rente pétrolière. Il s’agit là de répartir plus largement les fruits des recettes nationales. Dans cette optique, le PIP (Programme d’Investissements Prioritaires) a été augmenté de 58 % pour 2013, avec une forte part sociale, représentant 1/3 des dépenses. Toutefois, le taux d’exécution du PIP reste faible et ne dépasse généralement pas 50 à 60 %.
De nouvelles réformes structurelles sont à remarquer, témoignant d’une volonté angolaise pour se mettre au pas des normes, usages et techniques de gestion internationalement utilisées par la plupart des pays commerçant de manière importante avec l’étranger. Ainsi, on note l’avènement de nouvelles législations sur les entreprises publiques, une unité de gestion de la dette, une réforme fiscale, rapport financier de la banque centrale etc. Toujours est-il qu’il faut poursuivre les aménagements concernant le suivi de la dette, tout comme la mise en place de la règlementation sur les partenariats privé-public pour conforter les finances publiques du pays. De grandes difficultés concernant les infrastructures en eau et en électricité demeurent, pour exemple, seulement la moitié des besoins en eau dans la capitale de Luanda seraient satisfaits.
Après ce constat en demi-teinte, il est impressionnant de voir qu’à la clôture de l’exercice de l’année 2009 on notait un déficit budgétaire de -8,7% mais un excédent de 7,5% en 2010 alors que les estimations ne prévoyaient qu’une progression de 1,5%. 2012 s’est également soldé par un excédent de 8,7% avant une nette chute prévue en 2013, puisque les dépenses sociales vont considérablement augmenter et représenter une part plus importante du PIB : 10,83 % à la protection sociale, 8,09 % à l’éducation, 7,02 % au logement, 5,29 % à la santé, et 1,1 % à la protection de l’environnement.
Enfin, l’Angola a été le 1er pays d’accueil des IDE (Investissements Directs Etrangers) en Afrique sur la période 2009-2010 avec 3 Mds USD. Concernant la France, avec l’entreprise Total, elle est au 3ème rang après les États-Unis avec un stock d’IDE évalué à 10 Mds d’€ en 2010 (dont 9,4 Mds USD pour Total). C’est sans surprise que les IDE en Angola concernent essentiellement l’industrie pétrolière. L’Angola adopte des mesures qui visent précisément à attirer des investissements en capitaux étrangers. En effet, le seuil minimum d’investissements a été réajusté à 1 M d’USD, et la pratique de mesures fiscales attrayantes variant selon les régions d’implantations des entreprises. Cela peut aller de 8 ans d’exonération fiscale pour les investissements dans les provinces de Benguela ou Lobito, jusqu’à 15ans pour celles de Huambo, Bié ou Zaire. Ne sont pas concernés par cette mesure les investissements dans le secteur des hydrocarbures, les autres industries extractives, ni les activités financières ou encore les secteurs réservés au secteur public comme les les télécommunications fixes, la gestion des ports et aéroports, etc.
- Evaluation des risques géographiques et environnementaux.
Le sol angolais dispose d’une très grande diversité de roches. En effet, sur la côte ouest, la bande côtière est constituée de sédiments d’origine marine : grès, calcaire et marnes. Dans la plupart du pays, fracturé par cinq grandes failles géologiques, se trouvent des roches métamorphiques (gneiss, schistes cristallins…) et éruptives intrusives (granite, syénite, diorite…) expliquant la richesse des sols en pétrole, diamants, minerai de fer, engrais phosphaté, cuivre, feldspath, or, bauxite, uranium et manganèse. Entre l’Angola et la République démocratique du Congo, se trouve le craton du Kansai qui s’étend sur plus d’un million de kilomètres carrés. Au dessus de cette partie de croûte continentale, datant de plus de 2,5 milliards d’années, restent enfouis les diamants encore à prospecter qui attirent les investissements étrangers en masse, d’où la présence de nombreux étrangers expatriés sur le sol angolais. Si les risques liés à ces exploitations ne sont pas majeurs, il n’en reste pas moins que l’enclave de Cabinda au Nord-ouest du pays, reste une zone relativement instable et cela alors même que la majorité du pétrole du pays en est extraite.
Les risques sanitaires sont très nombreux. Il est donc vivement recommandé aux personnes étrangères, peu habituées aux usages et conditions de vie de redoubler de vigilance dans leur comportement. En effet, les maladies ou infections transmissibles sont nombreuses : par les piqûres de moustiques, l’eau la nourriture et l’environnement, ou encore par le contact humain. Tout d’abord, tout le pays est impaludé et se situe en zone 3, qui est celle de forte résistance à la chloroquine. 1ère cause de mortalité dans le monde, le paludisme est très présent dans le pays. La difficulté principale étant que le niveau de transmission est très variable selon les régions géographiques, et diffère selon les périodes de l’année. La dengue (le plus gros foyer de contamination est la capitale) également transmise par les piqûres de moustiques, cause fièvre, maux de tête et douleurs musculaires. La fièvre jaune, la trypanosomiase, la peste ou encore la rage, sont également des maladies recensées dans le pays, causant plusieurs victimes chaque année, par exemple, la rage a causé entre janvier et mai près de 78 décès. Parmi les nombreuses maladies gastriques fréquemment rencontrées dans les régions angolaises, on note que le choléra, tout comme dans le reste du continent africain ne cesse de progresser ; entre janvier et avril 2013, 1050 cas de choléra ont été répertoriés avec 18 décès. Des cas de polio et d’infections parasitaires persistent et le comportement adéquat à suivre est donc la prudence et la vigilance. La prévalence de la tuberculose est notable dans le pays, où les cas de contamination augmentent fortement. Un vaccin efficace existe pourtant pour endiguer cette maladie. Le virus du VIH est hautement présent, et le nombre de contaminations augmente chaque année de concert avec celui de tuberculose. Enfin, la rougeole est l’une des 1ères causes de mortalité infantile du pays, bien qu’il existe un traitement par vaccination, auquel la population n’a pas toujours accès.
- Evaluation du hard power.
L’Angola est considérée comme une « puissance militaire moyenne » selon les chercheurs sud-africains. En effet, elle dispose d’un certain nombre de dispositifs militaires tels que des chars de combat, des véhicules blindés légers, à roues et des systèmes de missiles, un certain nombre d’hélicoptère, de l’artillerie et des armes lourdes et légères. Il faut noter que c’est l’exécutif et tout particulièrement le Président et son clan qui dirigent intégralement l’armée. Il s’agit en autre de nominations arbitraires à des postes militaires de haut rang, ou bien placés, et ce de manière stratégique pour asseoir son pouvoir. Si l’Angola se fait remarquer par ses agissements militaires, c’est surtout en relation avec ses voisins, le Congo Brazzaville et Kinshasa. En effet, sous prétexte de rechercher et traquer des rebelles potentiellement hors de la zone angolaise de Cabinda, l’armée angolaise se permet de s’aventurer en territoire étranger limitrophe et se fait remarquer par des agissements parfois critiqués, tels que les prises d’otages ou les arrestations arbitraires, d’autant plus que ses voisins ne disposent pas de moyens de militaires humains suffisants pour « rivaliser ».
L’Angola ne pèse pas lourd internationalement, si ce n’est dans les économies pétrolifères et diamantifères. En effet, longtemps inexploitée pour cause de guerre civile de longue durée, l’Angola n’apparut que très tardivement sur la scène internationale, et son investissement en la matière est relativement récent. Cependant, au niveau politique, l’Angola a adhéré à l’Union Africaine dès son indépendance, et la Commission du Golfe de Guinée a son siège dans la capitale angolaise. Depuis 1996, le pays est membre de la Communauté des pays de langue portugaise. Le pays se mobilise concernant l’intégration régionale, ainsi il est membre de la Southern African Development Community regroupant près de 15 pays d’Afrique australe dont l’Afrique du Sud, et fait partie de Communauté économique des pays d’Afrique centrale – CEEAC. C’est bien en matière financière et économique que l’Angola se concentre et redouble d’effort pour s’intégrer et se représenter comme un incontournable africain. Pour exemple, au niveau financier et du développement, l’Angola est membre de la Banque africaine de développement, la BAfD en 1980, la Banque internationale pour le développement et la reconstruction, la BIRD, la Banque mondiale et du Fonds monétaire international depuis 1989, la Nouvelle alliance pour le développement de l’Afrique, la NEPAD. L’Angola a adhéré dans le secteur économique à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole l’OPEP en 2007, d’où l’appellation parfois de « Koweit africain », à l’Association des pays africains producteurs de diamants l’ADPA pour laquelle elle a été le membre fondateur ou encore à l’Organisation mondiale du commerce l’OMC depuis 1996, et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle WIPO. Enfin, disposant de nombreux partenariats économiques avec la Chine, dont les ressortissants sont très nombreux sur le territoire angolais, l’Angola est membre du forum sur la coopération Chine-Afrique, la FOCAC.
Cela nous montre donc que l’Angola n’est pas un pays qui se laisse supplanter par ses multiples et diverses difficultés internes, bien au contraire, il cherche à s’affirmer en profitant des moyens et ressources dont il dispose, en faisant preuve d’une certaine ambition qu’on lui reconnait indéniablement. Néanmoins, l’Angola a clairement de grands besoins et l’UE y répond en lui ayant attribué une somme de 214 M d’€ pour les années 2008-2013 au titre du « Document de stratégie pour l’Angola ». Il s’agit avec ces fonds d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement, et de renforcer la lutte contre la pauvreté, le développement durable, et surtout les institutions angolaises encore fragiles.
- Evaluation du soft power.
L’Angola est un pays où la pauvreté est extrêmement répandue, puisque 54,3% de la population vit en deçà du seuil de pauvreté. Dès lors, la classe moyenne est limitée, et c’est une infime minorité de la population qui détient et dépense les richesses. Il n’est pas rare de voir des membres des classes sociales élevées, l’entourage du Président, aller faire ses achats de luxe en Europe, dans les grandes capitales. D’ailleurs, cette frange de la population appréciant les produits de luxes et es cosmétiques étrangers, les exportations françaises en produits cosmétiques, chimiques et en parfum, vers l’Angola représentent près de 6,5% des exportations totales. Le rayonnement de l’Angola passe également par le fait que sa capitale, Luanda a été a plusieurs reprises, considérée comme la ville la plus chère du monde pour les expatriés, devant Tokyo, selon le cabinet d’étude britannique Mercer. En effet, la ville avait déjà occupé cette place en 2010 et 2011, et ce fut de nouveau le cas en août 2013. Cela surprend les visiteurs, qui s’étonnent de cela, au regard de la situation économique du pays, outre mesure ; et complique les quelques angolais vivant dans la capitale, qui subissent ces prix élevés.
En Angola, sont présentes de très nombreuses ONG. On retrouve par exemple Handicap International, La Croix Rouge française, Handicapés sans frontières, l’Association internationale des soldats pour la paix, Médecins du monde, ou encore Medair France. Comme partout ailleurs, ces ONG visent à la sensibilisation, au soutien des populations concernant certaines maladies, en tentant de les aider à adopter certains comportement simples mais essentiels pour lutter contre certaines maladies qui peuvent l’être plus facilement.
Les vecteurs d’influences angolaises à l’étranger restent limités, pour autant, on note qu’une grande communauté angolaise se situe et vit en Europe, tout particulièrement au Portugal, ainsi qu’au Brésil. L’Angola accueille elle, des influences religieuses diverses et variées : s’implantent de manière croissante des églises évangéliques de part et d’autre du pays, venues du Brésil, ainsi que les célèbres « telenovelas » feuilletons télévisés d’origine brésilienne, dont les angolais sont friands. En matière de rayonnement culturel, l’Angola diffuse des informations par plusieurs chaînes publiques nationales. Via les télécommunications satellitaires, c’est surtout au Portugal, que se rayonne l’Angola. Toujours très liés, les deux pays restent d’importants partenaires mutuels, et bon nombre de portugais sont encore attachés à l’Angola, qui est parfois leur terre natale, la terre où sont restés bon nombre de leur famille, lors des temps de guerre civile.
Certains écrivains angolais disposent d’une certaine notoriété. En effet, l’ancien Président angolais Agostinho Neto était un célèbre poète national. D’autres comme Luandino Vieira ont même été couronnés par le célèbre prix portugais Camões. La littérature angolaise est très variée et la diversité de culture angolaise alimente cette littérature, qui est pour la majorité assez satirique et combative. La langue officielle est le portugais, beaucoup d’écrivains écrivent en cette langue bien que ce ne soit pas forcément leur langue maternelle, qui peut être une langue minoritaire. Des auteurs comme Lopitoó Feijó K, rappellent le caractère urgent pour une Nation, de favoriser les études et de ce fait les exercices de critique littéraires nationaux. Il estime en effet, que la littérature angolaise à un rôle important à jouer pour la construction intellectuelle du pays et de sa population. Il évoque pour cela la mise en avant du secteur de l’éducation et des formations secondaires pour le gouvernement. Il regrette que l’analyse littéraire angolaise soit réalisée par des brésiliens et portugais formés de manière occidentale avec un certain esprit « euro centré ».
- Conclusion générale.
On peut tirer de cette analyse, que l’Angola est un pays à très fort potentiel, de part la richesse de ses sols et sous-sols, ainsi que par la très jeune et dynamique population. Néanmoins, c’est un pays qui hérite de difficultés provenant de ses périodes de guerre civile, trop longuement troublées.
Si le gouvernement en place de longue date, tend à certains égards à dynamiser et diversifier son économie en accentuant les investissements dans des secteurs incontournables tels que l’éducation, la santé, le logement, et la lutte contre la violence ; il n’en reste pas moins qu’une des difficultés majeures semble persister : la pérennité du clan du Président et sa mainmise sur tout le système institutionnel. La corruption représente également un grand fléau en Angola.
L’Angola tente toutefois de s’affirmer sur le continent africain en faisant jouer de ses avantages financiers et économiques. Cependant, dépendante des aides versées par l’UE et par le soutien des nombreuses ONG en place dans le pays, l’Angola verra sa croissance ralentir prochainement, dû aux nombreux investissements promis lors de partenariats avec l’UE, ce qui est un bon point et une avancée de taille pour le pays.
Si la population angolaise ne semble pas vouloir s’opposer au régime présidentiel en place depuis plus de trente ans, il n’en reste pas moins que le pays n’est pas à l’abri de difficultés notamment avec la persistance de groupe politique d’opposition. L’enclave de Cabinda enfin semble être une des zones les plus instables du pays, et un mémorandum de pays a beau avoir été signé, les agissements rebelles continuent. Difficulté de taille si l’on rappelle que de cette zone provient près de 60% du pétrole, d’où la volonté absolue de Luanda de rester avec ce petit territoire très avantageux économiquement.
Force (S) – Population jeune et dynamique -Ressources minières et pétrolifères importantes -Potentiel de forte croissance économique -Localisation géographique favorable |
Faiblesses (W) – Répartition inégalitaire des richesses dans la population – Développement économique quasi mono sectoriel – Zones encore instables (enclave de Cabinda)
|
Opportunités (O) – Pérennité de la production pétrolière, réserves en deep-shore – Partenariat, aide financière de l’UE – Dépenses publiques consacrées à de nouveaux secteurs – Place centrale en Afrique subsaharienne |
Menaces (T) – Lacunes de la productivité nationale (trop d’importations) – Rapports délicats avec les pays voisins – Contexte politique national potentiellement difficile |
Sitographie :
– http://jornaldeangola.sapo.ao/
– http://www.cpj.org/pt/2012/03/policia-angolana-confisca-computadores-de-jornal-i.php
– http://ec.europa.eu/europeaid/where/acp/country-cooperation/angola/angola_fr.htm
– http://www.armyrecognition.com
– http://www.monde-diplomatique.fr
– http://tech.mit.edu/author/Celia+W.+Dugger/
– http://www.larecherche.fr/savoirs/geologie/angola-diamants-renaissance-01-06-2007-80600
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