INTRODUCTION :
Territoire français d’outre-mer depuis 1946, la Mauritanie devient une république islamique autonome, au sein de la Communauté française, en 1958.
La Mauritanie connait depuis l’indépendance une restriction sans précédent de son peuplement qui se traduit à la fois par une transformation profonde des modes de vie des populations et par une redistribution spatiale de celle-ci. Cette évolution démographique est la conséquence de transformations sociales économiques qui ont profondément marqué la géographie du pays. Conséquence de son développement minier : dès les premières années de l’indépendance une population nombreuse c’est concentrée dans les pôles urbains comme Zouerate, Nouadhibou mais surtout Nouakchott. En 10 ans la population de ces villes a doublé. C’est l’activité économique qui en est l’origine.
I/politique intérieure
1) HISTOIRE du pays :
Daddah à Le pays connu son indépendance en 1960 (état colonisé par les français). A cette époque Moktar Ould Daddah était le 1er ministre et la Mauritanie n’eut pas de président jusque là. Mais au tournant de l’indépendance Daddah finit par se faire élire par l’assemblée comme étant le 1er Président du pays de 1961 jusqu’en 1978. Dès son installation, il veut tout faire pour que le pays devienne un État moderne en mettant l’accent sur l’unité nationale. Dans un Congrès réunissant le Parti du regroupement mauritanien (PRM), de l’Union nationale mauritanienne (UNM), et de la Nahda, il mit en place un parti unique dénommé Parti du peuple mauritanien (PPM), institutionnalisé après la première révision constitutionnelle de 1965. Il canalisait ainsi son projet d’édification d’une Mauritanie moderne par le biais de ce parti unique. Au cours de son règne il rompra un à un les liens trop exclusifs avec l’ancienne métropole : retrait de la CEAO (héritière de l’AOF et ancêtre de la CEDEAO), refus d’intégrer la zone franc (avec la création d’une monnaie nationale, l’ouguiya), annulation des accords de coopération avec la France, nationalisation de la MIFERMA (la société française exploitante du fer mauritanien).
Mais son projet fini par s’ébranler. En effet ce projet aura du mal à voir le jour car Daddah aura vite cédé aux velléités ethno-tribales. Son premier décret d’arabisation du système éducatif en 1966, fut une goutte qui fit déborder le vase, puisqu’il engendre le redécoupage et le partage des responsabilités dans le pays largement dominés par les Maures. (Les Maures sont une partie de la population mauritanienne). En dépit de cette date, il existe une polarisation entre les Maures favorables aux projets qui sont les pan arabistes prônés par le gouvernement et les Négro-mauritaniens qui les rejettent parce qu’ils les considèrent comme un instrument de domination raciale. Donc à cette époque existait des mésententes entre les maures et les anciens esclaves. En 1976 il entre en guerre contre le Front Polisario. Ce conflit, dans lequel Moktar Ould Daddah s’est rangé aux côtés du Maroc de Hassan II, ruinera le pays et sera la principale cause de son renversement en juillet 1978 par les militaires dirigés par le colonel Moustapha Ould Mohamed Salek. Emprisonné durant un peu plus d’un an, Daddah sera libéré grâce aux pressions françaises. Après un bref passage en Tunisie, le Président déchu rejoint la France. Après sa chute le pays fut gouverné par un comité d’officiers militaires de 1978 à 1992. (ci-dessous le noms des présidents après Daddah)
Moustapha Ould Mohamed Saleck | 10 juillet 1978 par coup d’état | 3 juin 1979 |
Mohamed Khouna Ould Haidalla | 4 janvier 1980 par coup d’état | 12 décembre 1984 |
Taya à Le 12 décembre 1984 un nouveau coup d’état renversa Mohamed Khouna Ould Haidalla et porta Maaouiva Ould Taya au pouvoir car c’est lui qui présidait le comité militaire. En 1991 il proclama une nouvelle constitution, instaura le multipartisme et créa son parti, le Parti républicain démocratique et social (PRDS). Il fut élu comme président en avril 1992 et fut réélu en 1997.
En 1999 Taya va instaurer des relations avec Israël ce qui va l’isoler politiquement de la ligue arabe et de son propre pays puisqu’il est le seul avec l’Egypte et la Jordanie à avoir des liens diplomatiques avec l’Israël. Il va aussi réprimer tout les mouvements islamistes qui se sont développé dans le désert à cause des salafistes qui profitaient du désert mauritanien pour se réfugier et repartir en Algérie. Ces groupements salafistes étaient liés à al-Qaida donc Taya a bénéficié du soutient militaire des Etats-unis dans sa lutte. Sous sa présidence d’importants gisements pétroliers furent découverts au large de la côte mauritanienne (ainsi que des mines d’or). Depuis 1999, il sera victime de plusieurs tentatives de coup d’Etat du fait de son rapprochement avec l’Israël et le soutient qu’il a apporté à la politique américaine en Irak. Il sera renversé le 3 aout 2005 par Mohamed Ould Abdel Aziz et Ely Ould Mohamed Vall, militaire mauritanien qui devint alors chef de l’état de 2005 à 2007 et qui créa le CMJD.
Vall à Avant de détrôner Taya, Vall était l’un de ses plus proches alliés, l’appuyant lors du coup d’État qui le porta au pouvoir puis en tant que chef de la sécurité. Sa trahison suggère que de graves dissensions étaient apparues au sein du gouvernement.
Il a formé un gouvernement de transition, où lui-même, chef du Conseil militaire pour la justice et la démocratie, est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement. Il a engagé un grand nombre de réformes. Le scepticisme initial a laissé la place à des éloges unanimes lorsqu’il a tenu ses engagements en se mettant en retrait au bout des deux ans annoncés pour laisser la place à un gouvernement civil élu démocratiquement. C’était la première fois qu’un gouvernement accédait au pouvoir autrement que par la force.
Abdallahi à Lors des élections de 2007, c’est Abdallahi qui fut élu président. Son exercice politique fut marqué par un nouveau dispositif législatif et policier punissant plus sévèrement l’esclavage. La notion d’esclavage est redéfinie dans un sens plus large, des peines de cinq à dix ans de prison sont prévues pour les propriétaires d’esclaves ainsi que contre les fonctionnaires trop laxistes ou corrompus. 18 mois après le début de son mandat en 2008, suite à la crise politique Abdallahi accuse les généraux de mettre la pression sur les parlementaires frondant contre lui. Il rétrograde 4 officiers de l’armée dont AZIZ. Donc ils se sont retourné contre lui et AZIZ a orchestré un coup d’état et est devenu président à sa place.
2) CONTEXTE POLITIQUE ACTUEL :
Actuellement le pays est présidé par Mohamed Ould Abdel Aziz, élu au suffrage universel après un coup d’État militaire le 6 août 2008. Ce dernier démissionne ensuite de l’armée pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle du 18 juillet 2009 qu’il remporte avec 52.5 % des voix. Le pouvoir politique mis en place se maintient grâce à l’appui d’une partie de l’armée qui a beaucoup d’influence sur la société civile. Il y a une très forte instabilité du gouvernement et des institutions du fait des tensions entre les différentes parties prenantes dans ce pays. Le pays est marqué par des vagues sans précédent de grèves, manifestations et revendications politiques qui fragilisent les institutions déjà très faibles (conséquences notamment du Printemps arabe). De plus, la menace du terrorisme islamique symbolisé par la présence d’AQMI dans la région renforce l’instabilité du pays.
Le pouvoir exécutif est exercé par Aziz qui détient tout les pouvoirs suprêmes. Il assure l’exécution de la loi et dirige les affaires du pays. Il a nommé pour un mandat de 5 ans le 1er ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf en 2008. Il agit en tant que chef du gouvernement
Le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et les deux chambres du parlement, l’Assemblée nationale et le Sénat. L’Assemblée Nationale est constituée de 147 membres élus pour un mandat de 5 ans et le Sénat de 56 membres dont 53 sont élus pour un mandat de 6 ans par les conseillers municipaux et 3 par les Mauritaniens de l’étranger. Les membres du Sénat sont renouvelés par tiers tous les deux ans. Le statut du parlement n’est pas encore clarifié dans la situation actuelle.
Le gouvernement est organisé autour des ministères traditionnels, d’agences spéciales et de sociétés paraétatiques. Le ministre de l’Intérieur est à la tête d’un système de gouverneurs régionaux et de préfets inspiré du système administratif local français. La Mauritanie est ainsi divisée en 13 régions (wilayas), y compris le district de la capitale, Nouakchott. Le gouvernement central jouit de larges prérogatives, mais depuis 1992, une série d’élections nationales et municipales ont entamé une certaine décentralisation.
3) Partis politiques :
Les partis politiques furent légalisés en avril 1992.
Officiellement la vie politique du pays était dirigée par un seul parti unique. Les Partis d’oppositions étaient autorisés mais n’avaient pas vraiment de chance de remporter le pouvoir. Actuellement les principaux partis du pays sont :
– le RDU (Rassemblement pour la démocratie et l’unité dirigé par Ahmed ould sidi Baba. Il dit : « pour mettre fin à la crise il faut d’abord le départ de mohamed oul abdel aziz et sa non application dans le processus démocratique à venir »),
-l’UDP (l’union pour la démocratie et le progès avec à sa tête Naha mint mouknass qui est la 1ère et unique femme à diriger un parti politique. Elle veut faire avancer la Mauritanie, le tourisme, le commerce, l’industrie, la sécurité et n’hésite pas à aller dans les bidonvilles où l’insécurité est reine)
-le RFD (rassemblement des forces démocratiques dirigé par Ahmed Ould Daddah)
-l’AC (l’action pour le changement – traditionnellement considéré comme le parti des Haratins)
4) Les conflits internes
La Mauritanie fait face à de nombreux conflits internes (politique, ethnique) qui empêchent son développement. Son sol étant riche en ressources naturelles, on assiste à de nombreux conflits liés à la maîtrise du territoire par la prise du pouvoir. Cette lutte s’est concrétisée par un attentat contre le Président actuel en octobre 2012. Ce dernier a été blessé lors d’une fusillade organisée par une partie du corps militaire qui ne le soutint plus. Cet événement l’a obligé à s’absenter pendant plusieurs semaines du pouvoir. Le principal parti d’opposition au pouvoir en place, Coordination de l’opposition démocratique (COD), dénonce régulièrement la vacance du pouvoir et le manque de légitimité des institutions.
è Le phénomène Harratine :
Les Harratins sont aussi appelés Maures Noirs et sont donc les habitants noirs de la Mauritanie. C’est un nom qui contient des connotations négatives. Certains Haratins peuvent être des descendants des peuples noir qui vivait dans la région avant la désertification du Sahara et l’arrivée des Berbères, d’autres des descendants d’esclaves originaires du Soudan.
L’esclavage s’impose aujourd’hui comme un enjeu politique national. Il faut noter que l’esclavage a été formellement aboli trois fois, notamment en 1905, par l’administration coloniale française, en 1981, sous la gouverne des militaires et le 13 décembre 2007 par le General Aziz.
En Mauritanie, le problème des esclaves affranchis est un phénomène qui mérite une attention particulière. Vivant dans un pays aux mentalités archaïques, les conditions familiales des enfants nés de cette union sont dures au niveau de l’intégration. Comme les parents, les enfants sont maltraités en raison de leur descendance d’une ligné considérée à tort moins noble dans la hiérarchisation sociale. Au vu de cette considération, leur problème d’intégration est aussi bien chez les nécros-mauritaniens que chez les maures qui rivalisent le pouvoir politique. S’affranchir pour revivre les situations pires que celles des esclaves non affranchis, c’est une situation paradoxe mais réelle en Mauritanie. Les mouvements d’abolitions luttant contre l’esclavage doivent être soutenus à fin que triomphe l’égalité des droits dans ce pays.
Les Harratins vivent une situation extrêmement difficile aussi bien sur le plan politique que socioéconomique. Au niveau politique, ils sont victimes d’exclusion flagrante occultée derrière des considérations identitaires. En d’autre termes, bien qu’ils représentent plus de 45% de la population mauritanienne, ils sont largement sous représentés dans tous les secteurs de la vie nationale. Donc, le gouvernement se sert de leur importance démographique à ses fins politiques et justifie par la même occasion la prédominance de l’arabité du pays. En réalité, en observant l’échiquier politique de la Mauritanie, nous voyons que les maures monopolisent 80% des postes politique, économique, administratif et militaire depuis fort longtemps. Même le Général Aziz qui s’est défini lui-même comme le candidat des pauvres, le fédérateur voire le réconciliateur n’a pas résisté aux vagues du système. Au niveau socioéconomique, les conditions de vie des Harratines sont lamentables à tout point de vue. Aussi bien dans les grandes villes que dans les campagnes, ils sont condamnés à exécuter des travaux sans salaires, de paupérisation, de la privation de la scolarité, des châtiment corporels et des violences sexuelles sans minimum nécessaire à la vie bienséante.
5) Actualités :
Elections présidentiellesà Les élections présidentielles sont en juin 2014 et Daddah (ancien président) a été très critique envers le régime d’AZIZ. Il menace de boycotter l’élection présidentielle et de ne pas se présenter.
Lutte contre l’esclavage à D’après un article du rfi la Mauritanie a récemment adopté une feuille de route pour l’éradication de l’esclavage, élaborée en collaboration avec l’ONU. Mais les associations mauritaniennes de lutte contre l’esclavage sont loin d’être convaincues par ce que l’ONU présente comme une nouvelle avancée. (10 mars 2014)
(http://www.rfi.fr/afrique/20140310-mauritanie-lutte-esclavage-ong-doutent-sosesclave-iramauritanie/)
II/ Politique extérieure
La contestation du Maroc, qui considère la Mauritanie commune faisant partie de son territoire, est à l’origine de tensions et de quelques incidents. Un traité, signé en 1970, met fin à ce litige. Entre 1976 et 1979, la Mauritanie est impliquée dans un autre différend. L’occupation mauritanienne de la partie septentrionale du Sahara occidental heurte en effet les aspirations du Front Polisario, un mouvement nationaliste, appuyé par l’Algérie, qui prône l’indépendance de ce territoire. Une entente conclue en 1979 met un terme au conflit et à la présence des Mauritaniens. Dépendants de l’aide internationale, les gouvernements gardent de bonnes relations avec l’Occident tout en manifestant un attachement au monde arabe et en établissant des liens avec la Chine. La Chine occupe en Mauritanie une place importante, sur un plan essentiellement économique premier acheteur de minerais, permis pétrolier, nombreux contrats et dons dans le domaine des BTP dont l’extension du port de Nouakchott et la réfection du terminal minéralier de Nouadhibou. À un autre niveau, des luttes ethniques, qui mènent à des affrontements sanglants, entraînent une détérioration des relations avec le Sénégal en 1989. Elles seront rétablies quelques années plus tard.
Ce pays est membre de plusieurs organisations internationales dont:
1) Pouvoir militaire réel
Les forces armées mauritaniennes ont un effectif global de 20 870 personnels actifs, dont 5 000 paramilitaires. L’État a consacré, en 2009, 3.8 % du PIB aux dépenses militaires. Le matériel mauritanien est limité et vieillissant. Le pays ayant accès à la mer dispose d’une marine nationale de 620 hommes. Il dispose aussi d’une armée de terre et d’une armée de l’air. Ces dernières ne sont pas assez suffisantes pour sécuriser un territoire de plus de 1 million de km2. Le pouvoir militaire est important, car il parvient à renverser des pouvoirs en place, mais il est très faible, car il ne parvient pas (faute de moyens et de qualification) à assurer l’intégrité du territoire.
2) Conflit MAROC :
La guerre du Sahara occidental qui s’est déroulée entre 1975 et 1991est un conflit militaire opposant le Maroc et la Mauritanie au Front Polisario, sur le territoire du Sahara occidental. La guerre éclate suite au retrait de l’Espagne du Sahara espagnol, qu’elle avait convenu de céder au Maroc et à la Mauritanie lors des accords de Madrid. Le Front Polisario, un mouvement indépendantiste sahraoui qui avait lutté contre l’occupation espagnole, se retourne contre le Maroc et la Mauritanie, avec le soutien de l’Algérie et la Libye. En 1979, le Front Polisario contraint la Mauritanie à accepter un accord de paix. Le Maroc et le Polisario signent un accord de cessez-le-feu en 1991, préalable à un référendum d’autodétermination. Ce référendum n’a toujours pas eu lieu ; le Maroc contrôle 80 % du territoire du Sahara occidental, tandis que le Polisario en contrôle 20 %. Ce conflit aurait causé la mort de plus de 16 000 personnes.
3) Conflit SENEGAL :
Entre 1989 et 1991, le conflit sénégalo-mauritanien a opposé le long du fleuve Sénégal deux pays riverains, la Mauritanie et le Sénégal.
Origine conflit àDepuis plusieurs siècles la région du fleuve est habitée à la fois par les populations noires de la Mauritanie et des populations arabo-berbères en provenance du nord. Les périodes de sécheresse successives accentuent encore ces mouvements migratoires et les nomades maures tendent à se sédentariser, notamment dans les villes. L’OMVS (Organisation pour la mise en valeur du fleuve) et notamment la construction des barrages altèrent encore l’équilibre précaire entre éleveurs et agriculteurs. En Mauritanie la réforme foncière de 1983 renforce la place de l’État et s’éloigne des régimes coutumiers, soulevant le problème des nombreux paysans transfrontaliers. En parallèle le pays, soucieux de renforcer son identité au sortir de l’indépendance, a renforcé ses liens avec le monde arabe, alors que le Sénégal reste attaché à la francophonie. C’est ainsi que le poids de l’histoire et notamment de la colonisation par ses délimitations artificielles, les affrontements inter-ethniques, la dégradation de l’environnement physique et économique, conduisent dès 1988 à une dégradation des relations entre les deux États qui durcissent leurs positions respectives.
Chronologies évènements àLe 9 avril 1989 Diawara, une localité du Sénégal oriental, est le théâtre d’un nouvel accrochage entre des bergers peuls mauritaniens et des paysans soninké sénégalais. L’armée mauritanienne intervient, deux Sénégalais sont tués, plusieurs grièvement blessés, et une douzaine retenus en otages. Fin avril des centaines de Sénégalais sont tués ou mutilés à Nouakchott et dans plusieurs autres villes mauritaniennes, et lorsque les rapatriements ont commencé, les Maures ont fait l’objet de vives représailles à partir du 28 avril. À ce moment-là, le chiffre officiel est de 60 victimes. Chaque pays entreprend alors de rapatrier ses ressortissants, grâce à un pont aérien mis en place par la France, l’Algérie, l’Espagne et le Maroc. L’état d’urgence et le couvre-feu sont instaurés sur la région de Dakar afin de contenir une foule surexcitée. C’est à ce moment que Abdou Diouf président de la république du sénégal demanda à l’armée sénégalaise de protéger les ressortissants mauritaniens en les amenant au bataillon du train afin de les rapatrier en mauritanie. 160 000 Mauritaniens et 70 000 Sénégalais sont rapatriés à ce moment-là.
Conséquences à Le 21 août 1989 les relations diplomatiques entre les deux pays sont rompues, elles ne seront rétablies qu’en avril 1992. La frontière sénégalo-mauritanienne est rouverte le 2 mai 1992. Cette crise s’est soldée par la rupture de leurs relations diplomatiques pendant plusieurs années, des dizaines de milliers de victimes dans les deux pays, des milliers de réfugiés de part et d’autre, sans parler des répercussions non négligeables sur la politique intérieure sénégalaise. Elle a marqué durablement les relations entre les différentes communautés.
4) UE/France :
–à France : l’aide technique apportée par les forces spéciales francaise à une opération de l’armée mauritanienne contre un groupe terroriste lié à l’enlèvement du francais Michel Germaneau illustre bien les relations privilégiées que les deux pays entretiennent en matière de sécurité. Mais depuis début juin 2010, d’après un article du journal le MONDE, à l’occasion du sommet Afrique-France, l’opposition mauritanienne avait critiqué le role de Paris « qui intervient à tous les niveaux de la gestion des affaires en Mauritanie »
Les relations entre l’UE et la Mauritanie reposent sur l’accord de Cotonou et sur le document de stratégie par pays. La Mauritanie a subi une série de coups d’État militaires. L’UE lui a apporté un soutien politique et financier pour l’aider dans sa transition vers la démocratie à la suite des élections de 2006-2007 et 2009.
àAide au développement
• 156 millions d’euros jusqu’en 2013 pour la gouvernance, les infrastructures et l’intégration régionale, au titre du Fonds européen de développement (développement local, stratégie nationale de migration, modernisation de l’administration publique et du système judiciaire, société civile, réparation et construction de routes, aide budgétaire);
• 25 millions d’euros au titre de la stratégie de l’UE pour la sécurité et le développement au Sahel afin d’encourager le développement économique et la stabilité en Mauritanie, au Niger et au Mali;
• transports: améliorer notamment les liaisons entre les villes et l’arrière-pays, et plus largement à l’intérieur de la région de l’Afrique occidentale;
• lutte contre la pauvreté (aide budgétaire directe, en préparation).
àAide humanitaire
L’UE recherche activement des solutions à la crise humanitaire au Sahel. Des fonds importants ont été mobilisés pour aider les populations touchées par la crise alimentaire et par l’afflux de réfugiés fuyant les troubles au Mali.
àCoopération dans le domaine de la pêche
La Mauritanie est un important partenaire de l’UE dans le domaine de la pêche. Le 26 juillet 2012, la Commission européenne et la Mauritanie ont signé un protocole à l’accord de partenariat dans le secteur de la pêche d’une durée de deux ans, qui succède à un accord similaire contracté pour six ans.
Sous réserve de la ratification du protocole par le Conseil européen et par le Parlement européen, l’UE allouera 70 millions d’euros par an pour maintenir son droit de pêche dans les eaux mauritaniennes et aider à une meilleure gestion de la pêche, tout en diminuant les incidences environnementales des pratiques de pêche.
5)Actualités
D’après un article d’atlasinfo.fr la France va renforcer son aide à la Mauritanie dans sa politique d’emploi (Michel Sapin). La France va renforcer sa coopération avec la Mauritanie en matière d’emploi, en adaptant la formation des Mauritaniens aux besoins et à l’économie de leur pays, a déclaré dimanche le ministre français chargé du Travail et de l’emploi, Michel Sapin. (9 mars 2014)
III/Politique économique
1) Situation économique
Le PIB par habitant :
Le PIB par habitant était en 2012 de 1 126 dollars par an (données FMI). C’est l’un des ratios les plus faibles au monde qui souligne encore une fois la très grande pauvreté et précarité de la population mauritanienne.
Le taux de croissance du PIB :
Le taux de croissance est en constante augmentation malgré le ralentissement de l’économie mondiale. Il est passé de 4.9 % en 2010 à 5.8 % en 2012, ceux-ci illustrent tout de même que le pays parvient à développer son économie malgré sa situation délicate au niveau politique et sécuritaire. Il faut tout de même noter que cette croissance est tirée essentiellement par les investissements dans le secteur des industries extractives (pétrole, gaz, minerais). D’après les prévisions du FMI, la croissance du pays devrait continuer à progresser en 2013 avec une prévision de croissance de 6.9 %.
Le taux d’inflation annuel :
L’inflation dans le pays est élevée, mais elle a tendance à diminuer depuis 2010. En effet, le taux d’inflation prévu pour 2013 est de 6.1% % alors qu’il était que de 6.3 % en 2010. Cette inflation s’explique notamment par la hausse des prix des biens alimentaires qui sont majoritairement importés de l’étranger et aux sécheresses fréquentes dans la région.
2) Perspectives économique :
Toutefois, conscient du niveau critique du taux de chômage, notamment des jeunes, le pays entend diversifier et renforcer sa structure productive en privilégiant une croissance inclusive tirée par les secteurs à forte intensité de main-d’oeuvre.
Depuis 2010, la Mauritanie affiche un taux de croissance élevé, estimé à 6 % en 2012. Les principaux moteurs de la croissance ont été l’agriculture, suite à une bonne pluviométrie et surtout les bâtiments et travaux publics (BTP). Par ailleurs, la pêche se porte bien, avec une croissance de 14.8 %. La conjoncture internationale difficile a cependant affecté les industries minières, notamment celle du fer, qui constitue le premier produit d’exportation du pays.
La stabilité macroéconomique a été soutenue par une gestion budgétaire rigoureuse et une politique monétaire prudente. Le gouvernement mauritanien poursuit sa politique de recouvrement des recettes en modernisant l’administration fiscale, et s’applique à mieux cibler les dépenses publiques et les subventions aux produits de base. La Banque centrale de Mauritanie (BCM) s’est dotée d’outils de contrôle de la masse monétaire, afin de maîtriser l’inflation. Le niveau des réserves internationales s’élève à 750 millions USD, l’équivalent de 5 mois d’importations.
La diversification de l’économie, dépendante du secteur minier, est entravée par l’étroitesse de la base de production et la faiblesse de l’investissement privé national, contraint par un cadre légal et réglementaire des affaires peu favorable. La corruption, la lenteur de l’administration et la faiblesse des infrastructures de transport et d’électricité notamment, constituent les principaux points faibles de l’économie mauritanienne.
Par ailleurs, les bons résultats macroéconomiques ne semblent pas avoir d’incidence significative sur l’emploi, la protection sociale et les indicateurs de développement sociaux. Les efforts pour atteindre certains objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) comme le taux d’éducation ont fait des progrès. Mais le chômage, la pauvreté, l’insécurité alimentaire, l’accès difficile aux soins et les inégalités de genre restent des réalités ancrées dans le pays.
Les priorités sont donc à la promotion du secteur privé pour élargir la base du tissu productif, mais aussi à la mise en place de filets de protection sociale, la modernisation et la transparence de l’administration, l’ouverture de grands projets d’infrastructures, ainsi qu’une meilleure gouvernance économique, politique et sociale.
Le secteur de l’agriculture à lui seul permet de faire vivre la moitié de la population. Les deux autres secteurs importants sont le secteur minier et le secteur maritime. La Mauritanie est un pays très riche en ressources naturelles, mais ces dernières sont exploitées exclusivement par des compagnies étrangères (concessions). De même pour le secteur maritime qui fait l’objet de nombreuses concessions de pêche dans les eaux territoriales du pays (notamment le Japon). Cela s’explique par une très faible qualification des Mauritaniens (taux d’alphabétisation de 57 % en 2010) et à l’absence d’infrastructures de qualité. Ce constat se caractérise par un chiffre marquant: 42 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Les conditions de vie de la population sont très précaires avec un accès à l’eau et à l’électricité qui est très difficile.
Conclusion générale
La Mauritanie est l’un des pays les plus pauvres au monde malgré des sols riches en ressources naturelles. L’instabilité de l’État et de ses institutions empêche le pays de se développer suffisamment afin de réduire la pauvreté qui est préoccupante. Le pouvoir en place ne parvient pas à assurer ses fonctions régaliennes, dont celle d’assurer le contrôle des frontières. Cela s’explique par un territoire très vaste et majoritairement désertique, mais aussi par un manque de moyens importants (humains, matériels, financiers). Le pays est également au centre d’enjeux internationaux importants où les grandes puissances étrangères s’affrontent indirectement pour le contrôle et la maîtrise des ressources fossiles. Ce climat qui est renforcé par la présence importante d’AQMI préoccupe la communauté internationale.
Bonjour,
Je voulais juste souligner une incohérence dans la phrase: ‘ Les élections présidentielles sont en juin 2014 et Daddah (ancien président) a été très critique envers le régime d’AZIZ’.
L’ancien Président Ould Daddah est décédé en 2003. Vous vous referez ici a son frère, Ahmed Ould Daddah!