LA GUINEE EQUATORIALE
(TMOULIK Habiba-OUREZIFI Sonia-CHABLE Audrey)
Le drapeau ci-dessus a été adopté le jour de l’indépendance de la Guinée Equatoriale en 1968. Il est composé de trois bandes horizontales : –Verte–Blanche–Rouge dans lesquelles s’insère un triangle bleu. En son centre, il est orné des armoiries du pays sur la bande blanche, qui représentent un kapokier, arbre traditionnel de la région aussi appelé fromager, sur fond gris, surmonté de six étoiles jaunes symbolisant le territoire continental et les cinq îles qui composent le pays. Sous l’écusson, la devise nationale apparaît en espagnol : Unidad, Paz, Justicia (unité, paix, justice). Le bleu évoque l’océan Atlantique, le vert les forêts tropicales, le rouge le sang versé pour la liberté et le blanc la paix.
INTRODUCTION
La Guinée Equatoriale est un pays d’Afrique centrale mais aussi le seul pays hispanophone d’Afrique grâce à la colonisation portugaise puis espagnol dont l’indépendance à été obtenu le 12 octobre 1968. Il n’a connu depuis que deux président et, est Dirigé depuis 1979 par le président Teodoro Obiang Nguema, sous un régime autoritaire. Le pays a pour principale ressource l’exploitation du pétrole, découvert en 1996, et qui lui assure un niveau de PIB par tête parmi les plus élevés d’Afrique. Le pays est constituée de deux parties, l’une continentale situé sur la façade maritime du Golfe de Guinée et bordée par le Cameroun et le Gabon, l’autre insulaire avec l’île de Bioko où se trouve la capitale Malabo et l’île d’Annobon. Il y a aussi l’île de Corisco, d’ Elobey Chico, et d’ Elobey Grande.
La Guinée Equatoriale, compte à peu près 1 015 000 habitants dont 61.2% restent encore ruraux et abrite plusieurs ethnies (Fang, Bubi, Ndowe et Annobonais). Deux langues officiels sont parlés telles que l’espagnol avant tout et le français dans une moindre mesure. Mais la majorité du pays parle aussi le fang, une sorte de créole.
En s’intéressant de plus près à l’histoire du pays, nous nous somme rendu compte que depuis une dizaine d’années, la Guinée Equatoriale a connu une fulgurante ascension économique qui trouve essentiellement son origine (mais pas que) dans les ressources pétrolières considérables découvertes depuis quelques années. Nous avons donc voulu comprendre de plus près les origines de cette croissance économique, mais aussi ses conséquences.
Quels sont les facteurs qui ont permis à la Guinée équatoriale une récente et fulgurante ascension économique? Quel est le revers de la médaille ?
Plan
I. Un pays en Ascension économique grâce à des ressources propres a) Economie basée sur les hydrocarbures b) Diversification des sources de croissance c) Aspects culturels, et scientifiques favorables à l’économie II. Ses relations extérieures a) Historique b) Influence des pays frontaliers c) Partenariats extérieurs et l’axe Chine-Guinée Equatoriale III. Répercutions de l’Ascension économique éclaire a) Une croissance sans développement b) Une croissance défavorable aux pauvres c) Points positifs
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I- Un pays en Ascension économique grâce à des ressources propres
Accroche de la première partie et problématique sous-jacente : Plus concrètement, il est évident que la topographie, la géographie et les ressources naturelles d’un pays sont des facteurs de sa valeur ajoutée, de sa richesse. Qu’en est-il donc de la Guinée Equatoriale ? As t’elle développé d’autres stratégies de compétitivité ?
a) Le point essentiel : Une économie basée sur les hydrocarbures
La découverte en 1996 de trois grands gisements offshore (Ceiba, Zafiro, Alba) est ce qui contribue réellement à son ascension économique fulgurante. En parallèle, ils exportent notamment du méthanol (produit à partir du gaz naturel d’Alba dans une usine sur l’île de Bioko). Le gaz naturel liquéfié s’y ajoutera dans quelques années. Cette exploitation des hydrocarbures a pris des proportions énormes puisqu’elle représente environ 92% de ses exportations et 88,7% de son PIB, lequel a été multiplié par dix au cours de la dernière décennie. Entre 1995 et 2005, la production de pétrole a été multipliée par 60. En 2001, la Guinée Equatoriale a même atteint une croissance de 70%. En Afrique subsaharienne, il est devenu le troisième producteur de pétrole. Le PIB actuel de la guinée équatoriale est aujourd’hui de 20 572,34 USD.
Quelques données chiffrées échelonnées dans le temps: La production de pétrole augmente, passant de 81 000 à 210 000 barils / jour (13 000 à 33 000 m3 / jour) entre 1998 et début 2001, 360 000 barils / jours en 2004. En 2012, le premier ministre Vicente Ehate Tomi annonce que la production est de 520 000 barils / jour1.
Et, géographiquement, le pays présente certains atouts pour la commercialisation de ses ressources puisqu’il il possède une façade maritime sur l’océan atlantique. Ceci lui permettant ainsi de ne pas être enclavé comme c’est le cas pour une large partie des pays du continent et ainsi de profiter d’une dynamique commerciale. Des ports de pêche, des ports pétroliers ainsi que des ports commerciaux y sont alors présents. La Guinée Équatoriale dispose ainsi de deux des ports les plus profonds de la région sur l’océan Atlantique.
Les États-Unis sont les principaux clients, suivis de l’Union européenne, de la Chine et du Japon. Le revers de la médaille est que le gaz et le pétrole sont exploités par les entreprises anglo-saxonnes (Hess, ExxonMobil, Marathon, Noble Energy) et, dans une moindre mesure, japonaises. De nouvelles réserves de pétrole pourraient être découvertes sur les blocs actuellement explorés par diverses sociétés étrangères (Repsol). Le potentiel gazier ne fait aucun doute.
Malgré les incertitudes sur l’estimation de la population, on estime en général que la Guinée équatoriale détient le PIB par habitant le plus élevé d’Afrique subsaharienne. La production de pétrole brut autour de 400 000 barils/jour devrait se maintenir jusqu’en 2015-2016 avant de commencer à décliner, perspective que le FMI a récemment confirmée. (Comme on peut le voir sur le graphique 1)
b) Diversification des sources de croissance
L’économie équato-guinéenne présente certains potentiels non encore exploité à leur juste valeur.
Hormis le secteur énergétique, les bâtiments et travaux publics (BTP) ont été le principal moteur de croissance de l’économie équatoguinéenne (5,2% du PIB en 2011) ; son activité est largement soutenue par d’importants investissements publics dans les infrastructures.
Les autres secteurs plus marginalisés tirent dans une moindre mesure l’économie vers le haut depuis que le gouvernement a lancé en 2007 un programme de rediversification des sources à la croissance à l’horizon 2020, fondés sur le développement accru de ces différents secteurs : l’agriculture, l’élevage, la pêche, la pétrochimie et les mines, le tourisme et les services financiers. La Guinée peut alors tout de même compter dans le futur sur ce qui faisait sa richesse d’avant 1996 : en plus du pétrole et du gaz, le pays regorge d’autres ressources naturelles destinées aussi à l’exportation. La Guinée équatoriale est dotée d’un climat tropical, de terres fertiles et de ressources halieutiques et forestières importantes. Des produits tels que le café, le cacao, le riz, l’igname, le tapioca, les bananes et les noix de palme sont exportés. Sont également exploités le bétail et le bois.
– Le secteur de la pêche présente un potentiel considérable, la Guinée Equatoriale étant constituée d’1/10ème de territoire terrestre et de 9/10ème de territoire marin extrêmement poissonneux. Le pays revendique une zone exclusive de pêche de 300 000 kilomètres carrés.
– L’agriculture est totalement en déclin depuis l’avènement du pétrole, mais possède suffisamment d’atouts pour garantir la sécurité alimentaire et assurer aux 61% de la population vivant en milieu rural une qualité de vie meilleure.
– Les services, qui nécessitent une démarche volontariste, mais dans lesquels le pays possède de solides atouts, notamment dans le tourisme (écotourisme, tourisme d’affaires) et les services financiers. Ils constituent une source de croissance clé pour le long terme
– Le secteur minier, aujourd’hui en réserve, semble également receler un potentiel considérable qui en fait un pilier probable de l’économie équato-guinéenne de demain.
c) Aspects culturels, et scientifiques favorables à l’économie
- Dans un premier temps, il est question de montrer pourquoi les langues parlées (socles culturel) en Guinée représentent pour elle un avantage compétitif sur ses voisins et renforce ses convictions économiques et diplomatiques.
D’abord la Guinée est le seul pays hispanophone de l’Afrique. Géopolitiquement, ceci a donc attiré notre intention sur le fait qu’ils ont plus de potentiels que leurs voisins africains pour prétendre à développer le commerce extérieur avec d’une l’Espagne, et ensuite l’Amérique Latine, directement face à leur façade maritime (notamment avec l’Argentine, le Venezuela et le Brésil).
En outre pour compléter cette idée, et comme va vous l’expliquer ma camarade par la suite, la Guinée a aussi il y a longtemps été colonisé par les portugais, ce qui a laissé quelques traces. Le portugais n’est certes pas une langue officielle mais n’est pas non plus complètement étrangère aux habitants du pays. En 2007 le gouvernement a même proposé d’instaurer le portugais en 3eme langue officielle. Cependant en juillet 2012, la CPLP (Communauté des Pays de Langue Portugaise) a refusé la demande, moins à cause de progrès insuffisants dans l’introduction du portugais, mais surtout en raison des violations constantes des droits de l’homme en Guinée équatoriale. En réalité, 88 % de la population parle espagnol, mais les autres deux langues officielles permettent de bénéficier des aides économiques qu’offrent la Francophonie et la CPLP.
Pour finir, la Guinée Equatoriale étant enclavée entre deux pays francophones, le Cameroun et le Gabon, le français a donc été adopté en 1997 comme seconde langue officielle du pays. La présidence utilise aussi bien le français que l’espagnol. Par conséquent, le français est devenu une langue d’apprentissage obligatoire dans le secondaire il est de plus en plus utilisé dans le monde économique à côté de l’espagnol.
On trouvait donc intéressant de montrer comment un aspect culturel, ici l’aspect linguistique pouvait devenir un avantage économique.
- Puis dans un second temps, le sport et la science aussi ont contribué à leur manière à l’attractivité du pays par les investisseurs étrangers. Par ces efforts et initiatives diverses, l’ascension économique a été d’autant plus légitimée :
Côté Sport : La Guinée équatoriale a été choisie pour organiser, conjointement avec le Gabon, la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) en 2012. Deux stades ont été mis aux normes de la Fédération internationale de football association (Fifa) pour cet ��vènement, l’un à Bata (de 45 000 places) et l’autre à Malabo (de 16 000 places). Cet évènement a notamment pris une tournure favorable économiquement grâce à l’investissement massif de la Chine pour construire des infrastructures adaptées. L’engagement des Chinois se caractérise par une livraison de projets « clé en main », mais aussi par un accomplissement des projets généralement plus rapide que ceux des partenaires traditionnels. De ce fait, la Chine est perçue comme un partenaire plus fiable. La plupart des infrastructures créées pour le sommet de l’UA de 2011 serviront également pour la CAN. Toutefois, malgré de possibles synergies, l’organisation de ces deux grands évènements continentaux a induit de grosses dépenses publiques mais également des retours d’investissements bénéfiques ainsi qu’une amélioration du secteur du tourisme durant la période.
Côté Science : Le prix UNESCO pour la recherche en science de la vie et de la terre a été récemment remis le 15 septembre à la Guinée Equatoriale à Malabo lors d’une conférence internationale. Ce prix a donné de la vision et déclenché une réaction proactive quant à la situation actuelle en Afrique et la propagation du virus Ebola. Ce prix arrive comme une motivation supplémentaire pour redoubler d’effort et continuer de contribuer au développement scientifique. Ce prix a notamment eu un effet direct quant à l’attractivité du pays en investissements étrangers.
Vidéo témoignage : http://blogs.mediapart.fr/blog/roger-bongos/180914/video-malabo-sipopo-le-prix-unesco-guinee-equatoriale-le-pr-boni-yayi-au-micro-de-roger-bongos
II- Ses relations extérieures
a) Historique
Les premiers Européens à être venus dans le golfe de Guinée et donc en Guinée Équatoriale sont les navigateurs portugais, en 1471. En 1493 le roi du Portugal Jean II le Parfait est alors proclamé Seigneur de Guinée, ainsi la Guinée Équatoriale commence à être rapidement colonisée par les portugais qui s’emparent des Iles de Bioko, de Pgagalu et de Corisco. Jusqu’en 1778, la Guinée Équatoriale est donc une colonie portugaise.
Mais après cette date, elles sont cédées à l’Espagne suite à un traité : le traité d’El Pardo. Mais grâce aux Nations Unies et aux groupes de nationalistes guinéens présents dans le pays, en 1968, l’Espagne est contrainte de donner à la Guinée Equatoriale son indépendance. Il y a donc un projet de constitution, des élections etc.
Suite à cette parenthèse historique, on peut se demander quel type de relation la Guinée Equatoriale entretient-elle avec l’Espagne. Selon l’ambassadeur de Guinée Equatoriale en Espagne, les deux pays s’efforcent de maintenir des relations entre eux, et essayent de développer une coopération et une unité, d’autant que beaucoup d’Espagnols vivent en Guinée Equatoriale et vice versa. La Guinée Equatoriale essaye de mettre en avant sa récente croissance économique pour attirer de plus en plus les investisseurs espagnols et convaincre les institutions financières d’aider les investisseurs espagnols à investir en Guinée Equatoriale, avec l’aide de l’état. Cependant, ces derniers temps, les relations Espagne-Guinée Equatoriale sont à remettre en question : ces deux pays sont souvent en désaccords et dernièrement Malabo a menacé de couper toute relation avec l’Espagne si le pays continue de s’immiscer dans la vie politique intérieure de la Guinée Equatoriale et de faire preuve de discrimination à son égard, alors que l’Espagne reproche au pays de ne pas être démocratique et ne pas respecter les droits de l’homme. La relation qu’entretient la Guinée Equatoriale avec l’Espagne est donc à remis en cause et présente quelques points négatifs. Cette relation ‘en reste pas moins inutile diplomatiquement pour rester plus forte sur le plan international.
b) Influence des pays frontaliers
La Guinée Equatoriale, comme vu sur la carte, est un pays frontalier avec le Gabon et le Cameroun.
- Sa relation avec le Gabon n’est pas des plus pacifiques, en effet, des tensions subsistent entre ces deux pays à propos des îles Mbanié, Conga et Cocotier, les deux pays se disputant ces terres. Les eaux afférentes à ces îles sont connues pour être très riches en hydrocarbures, ce qui explique ce conflit qui persiste. Ce problème étant en voie d’être réglé grâce à un médiateur des Nations Unies, un autre problème est né ces derniers mois : le président de la Guinée Equatoriale a demandé à son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération de se rendre au Gabon officiellement pour raffermir les relations de coopération bilatérale entre les deux pays frères, mais certains médias affirment que celui-ci a été dépêché au Gabon pour obtenir des informations quant à la prétendue présence de soldats espagnols là-bas afin de fragiliser le gouvernement de la Guinée Equatoriale. Ces deux pays ne sont donc pas toujours en bons termes.
- Pour ce qui est du Cameroun, alors que pour des raisons de sécurité la frontière entre les deux pays était fermée, elle a été rouverte cette année, ce qui peut conduire à faciliter les échanges entre ces deux pays. De plus, 8 accords de partenariats ont été signés entre ces deux pays. Le ministre des Affaires Étrangères de la Guinée Equatoriale a annoncé à la presse « Les résultats de ces travaux démontrent la volonté des présidents camerounais Paul Biya et équato-guinéen Obiang Nguema, de promouvoir une coopération bilatérale qui va intensifier les relations commerciales, techniques et scientifiques entre Yaoundé et Malabo ». Cela démontre donc une volonté des deux pays de coopérer et d’améliorer les relations commerciales. Les relations qu’entretient la Guinée Equatoriale avec ses voisins n’est pas forcément cordiale, mais on peut dire qu’elle tend à s’améliorer par une volonté du pays de coopérer économiquement parlant.
c) Partenariats extérieurs et relation Chine-Guinée équatoriale
Après avoir parlé de ses relations avec ses pays voisins et avec l’Espagne, on peut voir ce qu’il en est de ses relations avec la Chine, connue pour être un gros investisseur pour les pays africains. Suite à la Coupe d’Afrique en 2012 qui a eu lieu en Guinée Equatoriale, de nombreux investissements chinois ont eu lieu dans le pays (construction de stades etc). Une centrale hydroélectrique a été construite par l’entreprise chinoise Sinohydro, elle permettrait en effet de satisfaire 90 % des besoins en électricité de la région continentale. Et ce n’est pas la seule centrale à avoir été construite grâce à des investissements chinois, de plus Sinohydro assure aussi la modernisation du réseau de transport électrique. La Chine est un partenaire commercial qui correspond bien aux pays africains en général et à la Guinée Equatoriale en particulier, car elle n’impose pas de conditions politiques en particulier (démocratie, respect des droits de l’homme etc) et les soutient sur le plan diplomatique, et cela permet en même temps à la Chine d’avoir accès aux matières premières du pays.
On peut donc dire que malgré certains conflits persistants, la Guinée Equatoriale tend à assainir ses relations internationales, ce qui lui permet d’attirer les investisseurs et de s’améliorer sur le plan économique.
III- Répercutions de l’Ascension économique éclaire
a) Une croissance sans développement
La Production d’hydrocarbures, pétrole et gaz en Guinée Equatoriale, à permit au pays de connaître une croissance économiques fulgurante depuis un peu plus de 10 ans et de se placer en troisième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne après le Nigeria et l’Angola. Cette augmentation de la création de richesse nationale dans un cadre macroéconomique excellent fait rêver plus d’un pays d’Afrique.
Mais il faut bien être conscient que les chiffrés sociaux de base du pays racontent une toute autre réalité.. Ils montrent que la Guinée Equatoriale est un pays moins avancé (PMA) subsaharien avec une population très pauvre, une espérance de vie à la naissance de 51,1 ans, et c’est aussi la septième plus mauvaise performance en mortalité infantile d’Afrique (de moins de 5 ans).
De cela, en 2011, malgré plus de dix années de croissance économique, avec un IDH de 0,537 la Guinée Equatoriale est classé par le PNUD en termes d’Indice de Développement Humain au 136ème rang sur 187 pays alors qu’elle était 117ème sur 187 en 2010.
Bien que l’IDH de la Guinée Equatorial reste en dessous de l’IDH mondial moyen, elle reste tout de même au-dessus de l’IDH moyen des pays Africain (0,463 en 2011) seulement grâce à l’augmentation du PIB/habitant dû aux richesses du pays.
La Guinée Equatoriale est le premier pays à présenter un écart aussi élevé entre le classement en termes de Produit Brute Intérieur (PIB) et le classement en termes d’Indice de Développement Humain (IDH). Malheureusement, le pays ne tire pas beaucoup de profit des ressources présent pour le développement humain de la population équato-guinéenne. Ceci montre clairement un déficit développement humain. C’est le signe d’un manque de développement social et pour causes une politique sociale inefficace.
b) Une croissance défavorable aux pauvres
Bien que la Guinée Equatoriale connaisse une croissance forte et soutenue et que l’Etat est en surplus budgétaire, la pauvreté du peuple Equato-Guinéen ne cesse d’augmenter. La pauvreté en Afrique est peu élastique à la croissance économique contrairement à l’Asie. Cette croissance économique est défavorable au plus grand nombre d’équato-guinéen et n’est que synonyme d’appauvrissement et d’inégalité.
En effet, la pauvreté est massive et, touche plus que trois quart de la population du pays, plus les femmes que les hommes, et plus la population rurale qu’urbaine, alors que le revenu moyen est d’un peu plus 20 000 $ par habitant.
De plus, bien que l’une des sources de la croissance économiques à savoir le pétrole représente 85% du PIB, 95% des recettes fiscales et à peu près l’intégralité des exportations ; celle-ci à un très faible impact sur la distribution des revenus qui auraient pu conduire à une petite baisse de la pauvreté. En effet, le taux de main d’œuvre technique dans le secteur du pétrole est faible et, est importée par les compagnies exploitant les 3 champs offshores. Peu de nationaux travaillent dans ce secteur-là.
On peut noter aussi, que l’organisation, la gestion des activités qui font cette croissance, se résume parfois par des pratiques pas très religieuses (fraudes, corruption, etc.) et les revenus tirés de ces activités ne bénéficient donc qu’à une certaine classe sociale à savoir l’élite au pouvoir et aux clans qui y sont associés. En effet, la dictature du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo s’est servie de cette croissance économique pour s’établir fermement et s’enrichir davantage au détriment de la population du pays qui reste pauvre.
c) Points plus ou moins positifs de la croissance
La croissance économique du pays ne suffit certainement pas à améliorer le bien être de la population ou à diminuer la pauvreté mais certains secteurs connaissent une certaine expansion à savoir le secteur du bâtiment et des travaux publiques (BTP) mais aussi le secteur de l’infrastructure routière.
La croissance économique équato-guinéenne atteignait 7,8% en 2011 (FMI). Elle s’est située autour de 5,3% en 2012. La Guinée équatoriale a néanmoins connu une forte récession en 2013 (-7,6%), essentiellement due à l’arrivée à maturité des principaux champs pétroliers. L’inflation reste contenue (3% en 2013 contre 3,6% en 2012). Il faut alors relativiser car la croissance de l’économie hors-hydrocarbures a été largement tirée par les investissements publics réalisés par les autorités en faveur du développement et de l’amélioration des infrastructures de base telles que les routes, les ports et les aéroports. Les dépenses publiques en capital ont connu une constante évolution à la hausse ces dernières années et cette tendance devrait se poursuivre en 2014 et 2015 en dépit de la baisse des recettes pétrolières amorcée en 2012. Ainsi, la Guinée Equatoriale a accru sa capacité d’autonomie. Si la Guinée équatoriale des années 1980 et 1990 recevait beaucoup d’aide étrangère avec de nombreux donateurs bilatéraux et multilatéraux, (pays européens, États-Unis, Banque mondiale), ces programmes ont pratiquement cessé ou fortement réduit leurs chiffres (hormis son partenariat avec la Chine qui ne fait que prendre de l’ampleur).
En effet, le secteur du BTP modernise la capital avec la construction d’un quartier Malabo II censé regroupé les ministères et entreprises pour un coût de750 millions d’euros. Aussi, en 2006 a été lacé un projet de 2330 logements sociaux pour les personnes défavorisées. Ces logements sont encore une fois construits par des entreprises étrangères telles que China Dalian (Chine), Chaabi (Maroc) ou Seguibat (Liban) avec une main d’œuvre importée.
Aussi l’infrastructure routière est en modernisation et en expansion rapide.
CONCLUSION
Située au cœur du Golfe de Guinée, la Guinée Equatoriale connaît depuis dix ans une croissance exceptionnelle, qui se traduit par un développement accéléré des infrastructures et de l’urbanisme. Cette croissance est cependant fragile : elle est entièrement due au pétrole dont le pic de production sera atteint dans moins de cinq ans, alors que l’agriculture, fleuron du passé, est en déclin et que de nouveaux secteurs ont émergé ou restent présents mais marginalisés si on compare avec l’importance du secteur pétrolier.
Par ailleurs, cette croissance ne s’est pas traduite par une réduction significative de la pauvreté, l’écart croissant entre une richesse de plus en plus visible et une pauvreté qui perdure constituant une menace pour la cohésion sociale. De même, la croissance « anarchique » représente une menace à la protection des écosystèmes, au cadre de vie des populations et à la gestion durable des ressources du pays.
Enfin, face aux évolutions de son environnement régional et international, la Guinée Equatoriale doit également faire face à deux défis critiques :
– Le défi de la sécurité, dans un Golfe de Guinée désormais inséré dans la géostratégie pétrolière mondiale, étant donné son poids dans l’approvisionnement des grandes puissances (15% de l’approvisionnement des Etats-Unis aujourd’hui et 25% en 2025).
–Le défi de l’intégration régionale, perçue quelquefois comme une menace face aux flux migratoires de
ressortissants de pays voisins attirés par ce nouvel « eldorado », mais qui constitue également un levier stratégique pour renforcer la sécurité et réussir la diversification économique.
Ces évolutions permettent de définir trois scénarios possibles pour la Guinée Equatoriale pour 2020 :
1) Le scénario de « la Guinée citadelle ou la prospérité protégée » : une politique sociale avantageuse renforce la cohésion sociale, mais également les tensions migratoires
2) Le scénario de « la Guinée sous tension ou la prospérité fragile » : L’écart croissant entre une minorité riche et une majorité pauvre met à mal la cohésion sociale, la paix apparente n’étant assurée que par une forte répression sécuritaire. De même, la faible avancée de l’intégration régionale se traduit par un climat régional tendu et des conflits récurrents (chasse aux étrangers et rapatriements forcés, conflits territoriaux…). Malgré les importants revenus pétroliers, la Guinée Equatoriale est un pays sous tension permanente.
3) Le scénario de « la Guinée Flambeau ou la prospérité dynamique » : La cohésion sociale est solide grâce à un projet de société partagé et une politique assurant à chaque citoyen un cadre de vie amélioré. De même, grâce à une économie compétitive et diversifiée, la Guinée Equatoriale réussit son insertion dans l’espace Guinée Equatoriale 2020 – Agenda pour une diversification des sources de la croissance régionale et joue un rôle moteur à travers une diplomatie dynamique. Elle devient en 2020 un pays émergent et apparaît comme le modèle africain réussi de transition d’une économie pétrolière vers une économie diversifiée.
La Guinée dispose donc de deux atouts stratégiques majeurs qui ont contribué à cette ascension économique : sa position géographique et ses ressources énergétiques.
Bibliographie :
Données générales & Situation économique :
http://www.forestsmonitor.org/fr/reports/549968/549986
http://fr.wikipedia.org/wiki/Guin%C3%A9e_%C3%A9quatoriale
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_de_la_Guin%C3%A9e_%C3%A9quatoriale
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/guinee-equatoriale/presentation-de-la-guinee-968/
http://www.africaneconomicoutlook.org/fr/pays/afrique-centrale/guinee-equatoriale/
Aspects culturels:
http://www.imdb.com/video/wab/vi1712719641/
http://www.youtube.com/watch?v=ymcbSmjQxBk (presentacion pays)
http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Project-and-Operations/Guin%C3%A9e%20%C3%A9quatoriale%202020%20-%20Agenda%20pour%20une%20diversification%20des%20sources%20de%20la%20croissance%20-%20Tome%201%20diagnostique%20strat%C3%A9gique%20-%20Rapport%20final.pdf
Répercutions :
http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=POLAF_081_0121
http://www.insee.fr/fr/insee-statistique-publique/connaitre/stateco/stateco105/stec105f.pdf
http://www.france-guineeequatoriale.org/News/554.html
http://ipsinternational.org/fr/_note.asp?idnews=5397
http://www.jeuneafrique.com/pays/guinee_equatoriale/guinee_equatoriale.asp
Relations :
http://www.afriquechine.net/fr/2012/ces-africains-a-la-conquete-de-l-eldorado-chinois.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Guin%C3%A9e_%C3%A9quatoriale
http://www.france-guineeequatoriale.org/News/928.html
http://cameroonvoice.com/news/article-news-14877.html
http://gabonreview.com/blog/relations-gabon-guinee-equatoriale-tout-est-ok/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fronti%C3%A8re_entre_le_Gabon_et_la_Guin%C3%A9e_%C3%A9quatoriale
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