1- Présentation du journal
The New York Times est un quotidien new-yorkais distribué internationalement et l’un des plus prestigieux journaux américains.
Sa devise, toujours affichée dans le coin supérieur gauche de la première page depuis sa création en 1851, est « All the news that’s fit to print » (« Toutes les nouvelles qui méritent d’être imprimées »).
Selon la tradition, au sein des organes de presse écrite en Amérique du Nord, de soutenir un candidat politique aux élections présidentielles, le New York Times soutient traditionnellement le candidat du Parti démocrate lors des élections présidentielles américaines. Il a cependant apporté son soutien au candidat républicain progressiste Michael Bloomberg aux élections municipales de 2005 à New York, contre le candidat démocrate Fernando Ferrer.
2- Présentation de l’article
Cet article, intitulé « Kerry’s path steepens in Israeli-Palestinian talks », a été rédigé par deux auteurs : Mark Landler et Jodi Rudoren.
Mark Landler est un journaliste américain au New York Times basé à Washington D.C. Depuis Mars 2011, il est le correspondant de la Maison Blanche au sein du quotidien.
Jodi Rudoren est, elle, chef du bureau de Jérusalem pour le New York Times.
L’article fut publié le Mercredi 6 Novembre 2013, alors que le secrétaire d’Etat américain John Kerry se rendait en Israël. C’est d’ailleurs la première visite depuis l’accord de Genève sur le nucléaire en Iran. C’est aussi la première visite entreprise par Kerry depuis la reprise des négociations de paix fin Juillet, alors que celles-ci avaient été interrompues pendant trois ans.
Le secrétaire d’Etat américain s’est dit « optimiste » avant sa visite quand au processus de paix et aux progrès qui pourraient être faits d’ici quelques mois. Cette vision contraste avec celles des Palestiniens ou des Israéliens, beaucoup plus pessimiste.
3- Traduction de l’article
La trajectoire de plus en plus sinueuse pour Kerry dans les négociations Israélo-palestiniennes
Bethléem, Cisjordanie –
La voie empruntée par le secrétaire d’Etat John Kerry vers un accord de paix entre Israël et les Palestiniens semblait des plus pentues Mercredi, tandis que les deux parties s’affrontaient de manière intense sur les colonies juives de Cisjordanie, alors que l’exonération d’un politicien israélien de droite menaçait d’injecter un élément volatile dans les pourparlers.
Les développements pourraient présager une ligne de conduite plus dure de la part d’Israël envers les Palestiniens, et accroître la pression sur M. Kerry à jouer un rôle de médiateur plus musclé, trois mois après que sa campagne personnelle intense ait attiré les adversaires à reprendre les négociations après des années d’impasse.
Mercredi, M. Kerry a poussé Israël plus fortement que jamais afin de limiter la construction de nouveaux établissements « dans un effort pour aider à créer un climat propice à ces négociations pour pouvoir procéder efficacement. » Mais son effort pour refroidir la température est venu parmi des signes croissants d’une atmosphère empoisonnée, tandis que le Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahu a brutalement accusé le gouvernement palestinien de fomenter la méfiance et d’éluder les décisions difficiles.
L’acquittement d’Avigdor Lieberman, l’ancien ministre des Affaires étrangères israélien, qui compte parmi les hommes politiques les plus puissants et polarisants d’Israël, d’une affaire de corruption pourrait compliquer encore les choses. M. Lieberman est un nationaliste possédant un certain franc-parler et un colon de Cisjordanie, mais son point de vue sur le processus de paix n’est pas très différent de celui de M. Netanyahu. Son retour triomphal au pouvoir – probablement à nouveau comme ministre des Affaires étrangères – fait de M. Lieberman une force imprévisible.
M. Kerry, qui est venu à Jérusalem pour reprendre l’initiative dans les négociations moribondes, a lutté pour les empêcher de glisser dans un cycle bien connu de récrimination mercredi. Sous la pression du président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas, il a déclaré que les Palestiniens avaient refusé de continuer les constructions dans les colonies, utilisant ceci comme condition pour reprendre les négociations, malgré ce que les dirigeants israéliens avaient indiqué.
« Cela ne veut pas dire qu’ils n’étaient pas au courant, ou que nous n’étions pas au courant, qu’il y aurait des constructions », a déclaré M. Kerry après une rencontre avec M. Abbas à Bethléem, en Cisjordanie.
Il a souligné que les États-Unis considèrent les colonies comme « illégitimes ».
Mais quelques heures avant à Jérusalem, M. Kerry était resté de marbre tandis que M. Netanyahu déclarait qu’il était préoccupé par les perspectives de progrès dans les négociations « parce que je vois les Palestiniens poursuivre la provocation, continuer à créer des crises artificielles, continuer à éviter, fuir les décisions historiques qui sont nécessaires pour maintenir une paix véritable. »
Le différend sur les colonies, ont indiqué des responsables, a conduit à une scène entre les négociateurs israéliens et palestiniens mardi à leur 16ème session, lorsque M. Kerry arrivait ici. Tandis que les expressions d’indignation de plus en plus nombreuses, en particulier de la part des Palestiniens, peuvent être tant un effort pour apaiser les tensions entre les personnes concernées, tant un reflet de ce qui se passe à la table des négociations, la nécessité de faire preuve de fermeté envers les deux côtés est un signe des obstacles auxquels fait face M. Kerry.
Il faut ajouter à cette équation délicate et complexe M. Lieberman, 55 ans, un immigrant de l’Union soviétique et un populiste intransigeant qui a aliéné des diplomates internationaux avec des cas d’emportement peu diplomatiques et qui a été à la fois un partenaire important et un rival occasionnel de M. Netanyahu. Bien qu’il ne jouera pas un rôle direct dans les pourparlers de paix, même s’il revient comme ministre des Affaires étrangères, il a embarrassé le Premier ministre en déclarant, à des moments inopportuns, que tout accord prendra des décennies à mettre en place et en accusant M. Abbas de « terrorisme diplomatique ».
Pour le gouvernement de coalition israélien, déjà profondément divisé sur la question palestinienne, la question est maintenant de savoir si M. Lieberman se joindra à ceux de droite qui contestent M. Netanyahu, ce qui rend un accord de paix encore plus lointain, ou se déplacera vers le centre afin d’élargir sa base politique pour une future campagne au poste de premier ministre. Une indication peut venir à la fin de ce mois lorsque le parti qu’il a fondé en 1999, Israël Beitenou, décide soit de consolider l’alliance qu’il a forgée avec le parti de M. Netanyahu, Likud, pour les élections de cette année et ainsi fusionner entièrement en une seule entité, soit de le détruire et fonctionner à nouveau de manière indépendante.
« C’est un homme qui pense à long terme : il n’est pas seulement un tacticien, il est aussi un bon stratège, » a déclaré le professeur Shmuel Sandler, politologue à l’Université Bar-Ilan. « Je ne sais pas s’il va se séparer de Netanyahu et dire : « Je suis le remplacement de l’extérieur », ou s’il va dire, « D’accord, je vais essayer et soutenir Netanyahu et, un jour, je serai sonsuccesseur. »
4- Commentaire
John Kerry, et les Etats-Unis en général, tentent de s’imposer comme médiateurs dans le conflit israélo-palestinien sous prétexte qu’ils ont participé au plan de partage du territoire en 1948. Tous les présidents américains depuis 60 ans ont tenté de trouver une solution pour mettre fin au conflit, en vain.
Quels intérêts ont les Etats-Unis à s’investir autant dans le conflit israélo-palestinien ? Sont-ils réellement les mieux placés pour imposer un accord de paix ?
Ce serait plutôt à l’ONU de s’imposer comme LE médiateur dans ce conflit. Mais l’ONU semble plus concernée par la crise syrienne que par un conflit qui dure depuis des décennies et dont la résolution est toujours aussi incertaine.
Annexe : Article original
Kerry’s Path Steepens in Israeli-Palestinian Talks
By MARK LANDLER and JODI RUDOREN
Published: November 6, 2013
BETHLEHEM, West Bank — Secretary of State John Kerry’s uphill path to a peace accord between Israel and the Palestinians seemed ever steeper on Wednesday, as the two sides clashed bitterly over Jewish settlements in the West Bank, while the exoneration of a right-wing Israeli politician threatened to inject a volatile element into the talks.
The developments could portend a harder line from Israel toward the Palestinians, and increase the pressure on Mr. Kerry to play a more muscular mediating role, three months after his intense personal campaign lured the adversaries back to negotiations after years of impasse.
On Wednesday, Mr. Kerry pressed Israel more forcefully than he had before to limit new construction of settlements “in an effort to help create a climate for these talks to be able to proceed effectively.” But his own effort to cool temperatures came amid growing signs of a poisoned atmosphere, with Prime Minister Benjamin Netanyahu of Israel bluntly accusing the Palestinian leadership of fomenting distrust and evading difficult decisions.
The acquittal of Avigdor Lieberman, the former Israeli foreign minister who is among Israel’s most powerful and polarizing politicians, of corruption charges could further complicate matters. Mr. Lieberman is an outspoken nationalist and a West Bank settler, though his views on the peace process are not sharply different from Mr. Netanyahu’s. But his triumphant return to power — likely again as foreign minister — makes Mr. Lieberman an unpredictable force.
Mr. Kerry, who came to Jerusalem to recapture the initiative in the moribund talks, struggled to keep them from slipping into a familiar cycle of recrimination on Wednesday. Under pressure from President Mahmoud Abbas of the Palestinian Authority, he declared that the Palestinians had not accepted continued building in settlements as an Israeli condition for restarting talks, despite what Israeli leaders had indicated.
“That is not to say that they weren’t aware, or we weren’t aware, that there would be construction,” Mr. Kerry said after meeting with Mr. Abbas in Bethlehem, in the West Bank.
He emphasized that the United States considers the settlements to be “illegitimate.”
But hours before in Jerusalem, Mr. Kerry had sat stone-faced as Mr. Netanyahu said he was concerned about the prospect for progress in the talks “because I see the Palestinians continuing with incitement, continuing to create artificial crises, continuing to avoid, run away from the historic decisions that are necessary to make a genuine peace.”
The dispute over settlements, officials said, led to a shouting match between Israeli and Palestinian negotiators on Tuesday at their 16th session, as Mr. Kerry arrived here. While increasing expressions of outrage, particularly by the Palestinians, may be as much an effort to appease constituents as a reflection of what is happening at the negotiating table, the need to show steadfastness on both sides is a hint of the hurdles Mr. Kerry faces.
Add to that delicate and complex equation Mr. Lieberman, 55, an immigrant from the Soviet Union and a populist hard-liner who has alienated international diplomats with undiplomatic outbursts and been both an important partner and an occasional rival to Mr. Netanyahu. Although he will not play a direct role in the peace talks even if he returns as foreign minister, he has embarrassed the prime minister by declaring, at inopportune times, that any agreement is decades away and by accusing Mr. Abbas of “diplomatic terrorism.”
For Israel’s governing coalition, already deeply fractured over the Palestinian issue, the question now is whether Mr. Lieberman will join those challenging Mr. Netanyahu from the right, making a peace deal even more remote, or shift toward the center to expand his political base for a future campaign to become prime minister. An indication may come at the end of this month when the party he founded in 1999, Yisrael Beiteinu, decides whether to solidify the alliance it forged with Mr. Netanyahu’s Likud Party for this year’s elections and fully merge into a single faction, or break apart and operate independently again.
“This is a man who works long-term: he’s not a tactician only, he’s a good strategist,” said Prof. Shmuel Sandler, a political scientist at Bar-Ilan University. “I don’t know whether he will split away from Netanyahu and say, ‘I’m the replacement from outside,’ or whether he will say, ‘O.K., I’ll try and support Netanyahu and one day be his successor.’ ”
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