EUROPE
Conseil européen des Affaires étrangères et de la Défense à Bruxelles
Lundi 18 mai, Jean-Yves Le Drian était à Bruxelles dans le cadre du Conseil des affaires étrangères et de la Défense de l’Union européenne (UE) au cours de laquelle les pays de l’UE ont décidé la création d’une opération navale européenne avec pour objectif de contrecarrer l’activité des trafiquants en mer Méditerranée, décision à confirmer par le Conseil européen des 25 et 26 juin prochains.
Cette opération, baptisée EUNAVFOR Med, est planifiée pour une durée initiale d’un an à la suite d’une phase préparatoire de deux mois. Elle sera conduite en plusieurs séquences. Une première consacrée au partage d’information sera lancée dès que possible, puis les deuxième et troisième phases, opérationnelles, consisteront à saisir les bâtiments en haute mer dans le respect du droit international, puis à les neutraliser ou les détruire.
Le quartier général de cette opération se tiendra à Rome, sous le commandement de l’amiral Enrico Credendino (Italie). Le coût estimé de cette opération est de 11,82 millions d’euros pour la phase préparatoire et le mandat initial.
Accord sur le drone MALE européen
Les ministres de la Défense allemand, français et italien ont signé en marge du Conseil européen des affaires étrangères, une lettre d’intention pour conduire les études préalables au développement d’un drone MALE (Moyenne altitude longue endurance).
Dans l’attente, l’Armée de l’Air française est équipée de quatre Harfang (anciennement Système intérimaire de drone MALE) conçus par Cassidian, une filiale d’EADS et d’IAI.
Première en Europe : La FREMM (Frégate Multi-Mission) Aquitaine tire un missile de croisière naval
La frégate Aquitaine, tête de série du programme des Frégates multimissions (FREMM), vient de tirer avec succès un Missile de croisière naval (MdCN) le 19 mai 2015, sur les polygones de tir du centre DGA Essais de missiles au large de l’île du Levant (Var). C’est la première fois en Europe qu’un bâtiment de surface tire un missile de croisière.
Destiné à frapper des objectifs situés dans la profondeur du territoire adverse avec une portée de plusieurs centaines de kilomètres, le MdCN est adapté à des missions de destruction d’infrastructures de haute valeur stratégique.
AFRIQUE
La Réserve renforce le CTS de Conakry
Le 12 mai, une première équipe d’une dizaine de réservistes sanitaires est partie renforcer les équipes du Centre de traitement des soignants de Conakry (CTS). Tous ont été formés par les armées, en même temps que le personnel militaire, pour une mission de 30 jours. Le CTS accueille tous les soignants qui œuvrent dans la lutte contre Ebola. Il a pris en charge 37 patients, dont 21 contaminés, depuis son ouverture le 23 janvier 2015.
La dernière épidémie d’Ebola qui débuta au Sud-Est de la Guinée en décembre 2013, est la première qui entraine une contamination hors du continent africain.
République Centrafricaine : SANGARIS
La situation est restée calme dans l’ensemble du pays. La semaine a été principalement marquée par la clôture du Forum de Bangui, le 11 mai 2015.
La capitale a par ailleurs connu quelques agitations de faible ampleur les 11 et 12 mai 2015, entièrement résorbées par la MINUSCA qui a engagé sa force de police de réaction rapide (QRF).
La force Sangaris n’a pas eu besoin d’intervenir en appui. Dans le même temps, quelques patrouilles conjointes avec la MINUSCA ont été conduites dans les régions de Kaga Bandoro, Damara et Sibut.
Le mardi 19 mai, la base opérationnelle avancée de Bria a été transférée à la MINUSCA.
MOYEN-ORIENT
Fin de mission pour le GAN
Le 19 mai 2015, les bâtiments du Groupe aéronaval (GAN) ont retrouvé les quais de la base navale de Toulon, leur port base.
Ces accostages, précédés il y a quelques jours par celui du Sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Améthyste, marquent pour le porte-avions Charles de Gaulle, la frégate de défense aérienne Chevalier Paul, la frégate anti-sous-marine Jean de Vienne et le pétrolier ravitailleur Meuse, la fin de la mission Arromanches qui les aura menés en océan Indien et dans le nord du golfe Arabo-Persique.
Le GAN a participé pendant huit semaines à l’opération Chammal de lutte contre le groupe terroriste Daech en Irak. Commandée par le chef d’état-major des armées (CEMA) à partir du centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), cette opération est réalisée sous le contrôle opérationnel du contre-amiral Beaussant, amiral commandant la zone océan Indien (ALINDIEN). Paris considère que la légitimité internationale est offerte par la résolution 2170 du Conseil de sécurité de l’ONU, en date du 15 août. À la suite de ces déclarations, l’opération Chammal est engagée le 19 septembre 2014.
Cet engagement opérationnel au cours duquel le GAN a mené quotidiennement et avec succès 10 à 15 sorties de combat, a été conduit au sein des structures de commandement américaines, en coordination étroite avec la Task Force 50, constituée autour du porte-avions américain Carl Vinson. Signe des progrès considérables réalisés dans l’interopérabilité avec nos alliés américains et des relations de confiance qui unissent nos marines, la TF 473 a, à plusieurs reprises, assuré la permanence aéronavale dans le nord du golfe Arabo-Persique, notamment pendant la relève des porte-avions américains.
TERRITOIRE NATIONAL
Fin de l’opération Tavara
Les forces armées en Guyane ont achevé le 17 mai une nouvelle opération de lutte contre l’orpaillage illégal dans le département français.
Débutée le 7 avril 2015, cette opération était conduite conjointement avec les forces de sécurité brésiliennes.
Elle avait pour objectif d’assécher les filières logistiques par la mise en place de contrôles fluviaux sur le fleuve Oyapock. En coordination avec les forces de gendarmerie, de police, de douanes, et la police aux frontières, cette opération a permis de bloquer l’afflux de pirogues et donc le soutien logistique aux orpailleurs illégaux.
Actualisation de la Loi de Programmation Militaire (LPM) 2014-2019
L’année 2014-2015 a vu la concrétisation et la précipitation des menaces identifiées par le Livre Blanc de 2013, par la multiplication des crises en Afrique et au Moyen-Orient, la résurgence de conflits ouverts aux portes de l’Europe et l’attaque terroriste qui a touché directement le territoire national en janvier 2015.
Ces évènements ont très fortement mobilisé les moyens de connaissance et d’anticipation de la France et mis sous tension les forces armées, atteignant et dépassant dans plusieurs domaines les capacités définies par leurs « contrats opérationnels ».
Cadrée par les grands principes de la stratégie de défense et de sécurité nationale du Livre blanc, et dans le respect des grands équilibres de la programmation militaire, l’actualisation de la Loi de programmation prend en compte cette évolution du contexte stratégique, et tire les conséquences de l’intensité des engagements de nos forces armées comme des nouveaux besoins apparus depuis ces derniers mois.
Elle consolide ainsi l’effort de défense de la France.
Les grandes décisions de l’actualisation
• Le nouveau contrat « protection » permettra le déploiement sur le territoire de 7 000 hommes des forces terrestres dans la durée, pouvant monter à 10 000 pendant un mois, ainsi que les moyens adaptés des forces navales et aériennes.
• Les effectifs de la Force opérationnelle terrestre (FOT) atteindront 77 000 hommes, au lieu des 66 000 prévus dans la LPM initiale.
• Le budget du ministère de la Défense augmentera de 3,8 Md€ par rapport à la trajectoire initiale de la Loi de programmation militaire, pour un total de 162,41 Md€ sur 2015-2019, constitués de crédits budgétaires et des seules recettes extrabudgétaires issues des cessions immobilières et de matériels militaires.
• Une réduction de la déflation des effectifs de la défense est décidée afin notamment de renforcer la FOT, ainsi que les domaines du renseignement et de la cyberdéfense. Initialement prévue à hauteur de 33 675 ETP, la déflation est atténuée de 18 750 ETP et s’établira sur la période 2014 – 2019 à 14 925 ETP, dont 6 918 sur 2015-2019. 2,8 Md€ permettront de financer ces effectifs et les coûts de fonctionnement afférents.
• Ces 3,8 Md€ incluent un effort supplémentaire de 500 M€ au profit de la régénération des matériels.
• Au vu des engagements extérieurs depuis 3 ans, l’effort sera accentué dans le domaine des équipements critiques, ainsi au profit de la composante « hélicoptères », de la capacité de projection aérienne tactique ou encore du renseignement, pour 1,5 Md€ supplémentaire dont 1 Md€ par réaffectation des gains de pouvoir d’achat induits par l’évolution favorable des indices économiques.
• L’appel à la réserve sera renforcé par une nouvelle politique de réserve, fondée sur un accroissement du nombre de jours d’activité des réservistes, une augmentation du nombre de réservistes et une hausse du budget associé.
• Avancée majeure, la concertation au sein du ministère et des armées sera profondément rénovée par l’institution d’un droit d’association professionnelle adapté à l’état militaire, concrétisé par la possibilité de créer des associations professionnelles nationales de militaires et d’y adhérer librement.