Oil and gas in Lebanon, Let there be light.
Cet écrit daté du 16 Décembre 2013 provient du quotidien britannique The Economist (article uniquement disponible sur le site www.economist.com) dont la maison d’édition se nomme The Economist Newspaper Limited.
Crée en 1843, The Economist a ensuite fusionné avec deux autres grands journaux que sont The Bankers’ Gazette et Railway Station à partir de 1845 jusqu’à 1932 ; même s’il est décrit comme un journal « politique, littéraire et général. »
Ce tabloïd nous donne une ouverture et une opinion sur des nouvelles internationales, la politique, le monde des affaires, la finance, la science ainsi que la technologie. Les articles tirés de The Economist ne sont pas signés mais ils ne sont pas le fruit du travail de l’éditeur seul.
D’après les sources historiques empruntées du site web, Geoffrey Crowther, économiste et journaliste britannique, ancien éditeur du quotidien de 1938 à 1956, affirmait à l’époque que « le centre extrême était la position historique du journal ». C’est encore valable de nos jours.
The Economist se considère comme l’ennemi du privilège, de l’emphase et de la prévisibilité. Il a soutenu des conservateurs tels que Ronald Reagan et Margaret Thatcher. Il a soutenu les Américains au Vietnam. Mais il a également défendu Harold Wilson et Bill Clinton et approuvé un grand nombre de causes libérales.
Traduction de l’article : Pétrole et gaz au Liban, Que la lumière soit.
Le Liban s’efforce de joindre les deux bouts. Les trois heures de pannes journalières d’électricité affectent sensiblement ceux qui ne peuvent se procurer leur propre générateur. « Electricité du Liban », la société d’énergie électrique de l’Etat libanais, affirme que le ministère des finances manque de fonds et par conséquent il ne peut financer les expéditions récentes sur le fioul dont le but est de stimuler les centrales d’énergie. Nous verrons que les nouvelles sont plus sombres encore.
Cet avenir incertain prendra bientôt fin, estime le ministère de l’énergie libanais. En effet, dans une zone située en méditerranée et proche du Liban, sont immergés 96 trillions de pieds de cubes (environ 3 trillions de mètres cubes) de gaz naturel et 850 millions de barils de pétrole : assez pour mettre fin à une pénurie d’énergie, à une dette publique en rapide hausse au Liban et ainsi de relancer l’économie.
C’est au moins ce que pense le ministre de l’énergie, Gebran Bassil. Les recettes tirées des ressources naturelles comme le pétrole et le gaz assureraient à son pays une « indépendance économique », créant ainsi des emplois et une répartition des richesses. Le Liban « entrerait définitivement dans le cercle des pays pétroliers », annonce-t-il lors d’une conférence sur l’industrie énergétique à Beyrouth, le 4 décembre dernier.
Tout le monde ne partage pas le même point de vue. Certains habitants de Beyrouth sont sceptiques quant à une répartition équitable des recettes issues du pétrole. Le Liban étant mal classé en termes de corruption. Transparency International, une organisation internationale (luttant contre la corruption), le classe 127ème parmi sa liste la plus récente comptant 177 pays – au même niveau que la Russie, le Mali et le Pakistan.
Personne ne sait non plus si le Liban aura vraiment du pétrole ou du gaz à vendre. Un certain examen sismique portant sur sa section du bassin Levant semble indiquer que la géologie est encline aux hydrocarbures. De nombreuses découvertes de gisements de gaz dans les eaux d’Israël à proximité, donnent une petite idée relative aux réserves attendues. Mais jusqu’à maintenant personne n’a foré de puits ou installé de plate-forme pour cela. Avant que quelqu’un ne le fasse, les estimations de réserves ne feront l’objet que de suppositions (bien informées).
Le forage prend du temps, également. En 2010, le gouvernement a légiféré pour stimuler l’exploration en mer. Cependant deux parties clés de cette législation restaient non signées lorsque le Premier Ministre Najib Mikati et son cabinet ont démissionné en mars de cette année. Monsieur Bassil a vivement recommandé au cabinet intérimaire de signer les décrets. Cela n’a pas eu lieu. Une vente aux enchères des blocs d’exploration aux foreurs a déjà été retardée et sera probablement reportée à nouveau.
Comme bien d’autres choses au Liban, la guerre civile syrienne, qui a exposé une fois de plus le sectarisme dans la politique libanaise, plane même sur cette question technocratique. Les adversaires de Monsieur Bassil, beau-fils de Michel Aoun, leader du Courant Patriotique Libre, le plus grand parti chrétien du Liban et mouvement appartenant à l’Alliance au pouvoir jusqu’au printemps, ne souhaitent pas sa victoire – même si elle permettrait de renforcer la richesse du pays.
L’énergie pourrait un jour devenir un business lucratif au Liban dont chaque faction voudrait sa part du gâteau.
Mais le temps où le Liban attirait aisément des investisseurs semble prendre fin. L’afflux des réfugiés syriens et la violence entre les partisans du Hezbollah envers le président syrien Bachar el-Assad et leurs rivaux sunnites libanais, menacent davantage une fragmentation du pays voire des massacres. Même les compagnies pétrolières reculent devant des négociations de contrats face à ce climat instable. Si la politique empire, les conditions de contrats devront être plus généreuses. Pour le moment tout cela reste théorique. Avant de s’engager dans des travaux de forages de puits de pétrole et de gaz, le Liban a besoin d’un gouvernement.
Commentaires sur l’article
Nous constatons au travers de cet article que le Liban bénéficie d’une réelle opportunité d’indépendance économique. En effet ce gigantesque bassin de gaz pourrait largement couvrir les besoins du pays en énergie.
Néanmoins le Liban n’est pas le seul à désirer exploiter ces ressources naturelles. Israël estime que ces gisements de pétrole et de gaz lui appartiennent car ils semblent se situer sur son territoire. Ces deux pays vont alors se déclarer aussi bien possesseur l’un comme l’autre de cette source naturelle.
Certains partis politiques vont intervenir en soutien au pays ou à l’inverse, vont s’opposer de par leur différence ethnique ou religieuse.
L’article met en exergue le conflit syrien qui ajoute encore une complexité dont doit faire face le Liban. Un risque de morcellement du pays demeure, c’est pourquoi le gouvernement doit avant tout tenter de régler ses problèmes internes avant de pouvoir prétendre exploiter ses découvertes en gisements pétroliers.
Il est tout de même intéressant de mentionner qu’ « Israël n’a jamais ratifié la Convention des Nation Unies de 1982 sur le Droit de le Mer attribuant les droits mondiaux sur les ressources sous-marines ». Les gisements de pétrole appartiennent certes au territoire israélien mais s’étendent aussi sous les propres eaux territoriales du Liban.
A la frontière avec les ZEE (Zone Economique Exclusive) israélienne et libanaise et non loin du bassin du Levant, Chypre va-t-il-lui aussi réclamer une partie de cette zone sous-marine ?
Une chose est sûre, cette nouvelle découverte dévoilée au grand public va entraîner un nouveau conflit géopolitique et un intérêt mondial à son exploitation, qui paraît ressembler à celle du Golfe Persique.
Voici un document illustrant la raison du conflit entre Israël et le Liban :
Sitographie des sources :
Libnanews :
http://libnanews.com/2011/07/28/liban-une-histoire-d%E2%80%99eau-de-petrole-et-de-gaz-2/
The Economist
Voltairenet.org :
http://www.voltairenet.org/article174058.html
L’original de l’article est disponible via le lien suivant :
http://www.economist.com/blogs/pomegranate/2013/12/oil-and-gas-lebanon
Oil and gas in Lebanon
Let there be light
Dec 16th 2013, 21:56 by D.B. |
LEBANON is struggling to keep the lights on. Daily three-hour blackouts already afflict those who can’t afford their own generator. Electricité du Liban, the state power company, says lack of funds from the ministry of finance means it can’t pay for recent shipments of fuel oil to fire its power stations. More gloom is on the way.
This will all end soon, believes Lebanon’s energy ministry. Buried offshore in the country’s section of the Mediterranean are 96 trillion cubic feet of natural gas and 850m barrels of oil: enough to end power shortages, wipe out Lebanon’s rapidly rising public debt and revive its economy.
At least that’s what Gebran Bassil, the energy minister thinks. Oil and gas revenue would bring “economic independence” to his country, creating jobs and spreading wealth. Lebanon would “definitely enter the club of oil states”, he said at an energy industry conference in Beirut on December 4th.
Not everyone welcomes that prospect. Some Beirutis are sceptical that oil revenue would be spread fairly. Lebanon scores badly on corruption rankings. Transparency International, an advocacy group, ranked it 127th in its most recent list of 177 countries—on a par with Russia, Mali and Pakistan.
Nor does anyone yet know whether Lebanon will actually have any oil or gas to sell. Some seismic surveying of its portion of the Levant basin suggests the geology is prone to hydrocarbons. Large gas discoveries in nearby Israeli waters give an inkling of what could be in store. But no one has drilled any wells or brought in a rig to do so. Until they do, the reserves estimates are educated guesswork.
Drilling is a long way off, too. The government passed legislation in 2010 to spur offshore exploration. But two key parts of it were left unsigned when Prime Minister Najib Mikati and his cabinet resigned in March this year. Mr Bassil has urged the caretaker cabinet to sign the decrees. It hasn’t. An auction of exploration blocks to drillers has already been delayed and will probably be postponed again.
As with everything else in Lebanon, Syria’s civil war, which has exposed once more the factionalism in Lebanese politics, hangs over even this technocratic matter. Opponents of Mr Bassil, son-in-law of Michel Aoun, leader of the Free Patriotic Movement, Lebanon’s largest Christian party and part of the alliance that was ruling the country until the spring, don’t wish to give him a victory—even one that might bring wealth to the country. Energy could one day be a lucrative business in Lebanon and each faction wants a piece of it.
But the time for Lebanon to lure investors on good terms may be ending. The influx of Syrian refugees and violence between Hezbollah supporters of Syrian President Bashar Assad and their Lebanese Sunni rivals threaten further fragmentation and bloodletting. Even oil companies flinch at making deals against that kind of backdrop. If the politics worsen, the contract terms will have to get more generous. For now, that is academic. Before it starts drilling for oil and gas, Lebanon needs a government.
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