Généralités :
L’Ouzbékistan est un État situé au coeur de l’Asie centrale. Ancienne république soviétique l’État est indépendant depuis le 31 août 1991 et sa capitale est Tachkent.
La Constitution du 8 décembre 1992 a institué un régime de type présidentiel, avec un Parlement devenu bicaméral en 2004. Son chef d’État, Islom Karimov est au pouvoir depuis mars 1990; réélu en janvier 2000 et décembre 2007.
L’Ouzbékistan est l’un des plus grands pays de l’Asie centrale en terme de densité démographique; 27,5 millions d’habitants ce qui représente 60% de l’ensemble de la population de la région.
La population est composée à 75 % d’Ouzbeks, 6 % de Russes, 5 % de Tadjiks, 4 % de Kazakhs, 2 % de Karakalpaks, 2 % de Tatars, 1 % de Coréens, 1 % d’Ukrainiens. Le reste de la population se partage parmi la centaine d’ethnies que compte le pays : Tchétchènes, Arméniens, Allemands, Turkmènes, Biélorusses…
L’ouzbek est la langue nationale depuis l’indépendance, mais le russe reste encore très pratiqué dans l’ensemble du pays.
Si la République d’Ouzbékistan se veut laïque, l’Islam reste la religion officielle, très largement majoritaire (le président Karimov a prêté serment sur le Coran). Les musulmans sont donc la plus forte proportion de croyants dans le pays (84 %), majoritairement sunnite. On compte aussi 1,4 % de chrétiens, majoritairement des Russes orthodoxes.
Informations complémentaires:
1) Risque politique :
La stabilité politique de la République d’Ouzbékistan résulte du pluralisme politique inexistant dans le pays – tous les partis supportent ouvertement et inconditionnellement la politique du président Karimov.
Le gouvernement est considéré comme autoritaire et répressif par plusieurs organes de la presse internationale. On reproche à son président Islom Karimov d’être à la tête de l’état ouzbek depuis 25 ans en dépit des dispositions de la Constitution interdisant de briguer plus de 2 mandats consécutifs, de museler la presse,
De plus un rapport d’Amnesty International décompte près de 6000 prisonniers politiques notamment des activistes issus de la société civile et des journalistes.
Islom Karimov président de la République d’Ouzbékistan depuis 1990
Conflits internes :
Il existe peu d’informations concernant les éventuels conflits internes en Ouzbékistan. La répression sévère mise en place par le gouvernement endigue toute forme de contestation.
À l’échelle régionale, le pays est exposé à la montée des mouvements islamistes radicaux. Plusieurs incidents ont eu lieu sur le territoire: en 1999 contre le parlement, et en 2004 contre les ambassades des États-Unis et d’Israël.
Des mouvances islamistes tels que le MOI (Mouvement islamique d’Ouzbékistan) et Hizb ut-Tahrir ont exercé leur influence, mais depuis les contrôles ont étés renforcés dans les zones à risques, c’est-à-dire les zones populaires au sud du pays.
Par la suite le centre régional de lutte antiterroriste a été inauguré à Tachkent, en janvier 2004, ainsi le climat politique est revenu à la normale et les dernières élections se sont déroulées sans incident.
Il est important de noter que plusieurs éléments créent un environnement propice à la future expression des contestations. Parmi eux la critique du gouvernement faite par la presse étrangère, les révolutions arabes qu’ont connus des pays du Moyen-Orient, ainsi que l’âge avancé du président (73 ans) qui engagera un processus de succession incertain à la tête de l’État.
Conflits externes:
La démarcation des frontières est un sujet de conflit entre les Ouzbeks et les Kirghizes. Le sud du pays, notamment la vallée de Ferghana, est une zone de tension où ont eu lieu de nombreux affrontements entre les deux voisins les 10 dernières années.
Depuis le désastre de l’assèchement de la mer d’Aral, le sujet de l’eau est un conflit entre le Tadjikistan et l’Ouzbékistan qui peinent à trouver un accord visant à réduire conjointement la pratique de l’irrigation agricole.
Tachkent qui a toujours cultivé des relations de proximité avec les Ouzbeks d’Afghanistan, s’est en revanche rapproché de Kaboul et participe avec Téhéran à des projets de désenclavement, en vue de créer axe routier.
De plus, l’Ouzbékistan s’est engagé dans un processus d’intégration régionale aux côtés de la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizistan, et le Tadjikistan. Ils forment l’organisation de coopération de Shanghai, organisation ayant pour but de renforcer la coopération économique, la confiance mutuelle et des relations de bon voisinage entre les États membres.
2) Risque économique :
L’Agriculture est le secteur majeur de l’économie ouzbèke, il représente près d’un tiers du PIB et emploie près de 40 % de la population.
L’Ouzbékistan compte aujourd’hui parmi les plus importants producteurs de coton du monde (5e producteur de coton du monde et 2e exportateur mondial). Il reste néanmoins très dépendant du cours du coton et du volume des exportations, ce qui freine sa croissance et son accession à l’autosuffisance énergétique.
Les ressources du pays sont importantes en pétrole, en uranium, en gaz naturel et en cuivre. Depuis son indépendance, l’Ouzbékistan mène une politique de réappropriation de ces ressources.
Les investissements étrangers ont généré une croissance moyenne de 12% des IDE entrants en 2010, 2011 et 2012 pour atteindre 1,403 milliards d’USD. L’extraction minière, le raffinage et l’assemblage automobile attirent la majorité des investissements étrangers en Ouzbékistan.
Il faut noter une politique fiscale favorable aux investisseurs étrangers et une volonté de moderniser les principaux secteurs de l’économie. L’État ouzbek avait aussi veillé, à consolider les banques commerciales, notamment les huit plus importantes.
Cependant l’économie informelle et le travail non déclaré sont une constante, et la population a de plus en plus tendance à s’exiler en Russie via le Kazakhstan pour trouver un emploi. Le gouvernement a lancé un programme de privatisations dans le domaine agricole.
3) Risques géographiques et environnementaux :
Risques sismiques et géologiques :
Comme dans d’autres pays de la région, l’Ouzbékistan se trouve dans une zone de risque sismique élevé (en 1966, la ville de Tachkent a été partiellement détruite par un tremblement de terre).
Assèchement de la mer d’Aral:
Deux fleuves, sans aucun affluent, L’Amou Darya et le Le Syr Darya alimentent la mer d’Aral. Le Kirghizstan et le Tadjikistan contrôlent 80 % des ressources en eau de la région et l’Ouzbékistan qui pratique une agriculture extensive très exigeante en eau (le coton principalement) dépend de l’influence de ses voisins et doit faire avec les retenues d’eau et les barrages imposés.
Les tensions se portent aujourd’hui sur les risques de pollution des deux cours d’eau. Les taux de sel, herbicides, insecticides, fertilisants et rejets industriels et domestiques, les teneurs en métaux on tune présence croissance dans l’eau et dans les sols rendant impossible la survie d’une très grande partie des poissons de mer et de la faune sauvage.
De plus des déchets radioactifs produits par l’exploitation des mines d’uranium (U) dans l’ouest du Kirghizstan sont stockés sans protection et menacent de polluer les cours d’eau.
De plus le » polygone d’essai nucléaire » situé au Kazakhstan, fermé en 1991, est responsable d’une pollution encore mal évaluée, mais qui, elle aussi, risque de se retrouver dans les eaux de la mer d’Aral.
Enfin le projet d’un canal depuis la Russie pour alimenter la mer a été envisagé et les travaux de creusement ont été faits à l’aide de trois bombes atomiques.
La conséquence est donc une pollution et minéralisation croissante des eaux fluviales qui ne parviennent pas à diluer ces apports trop abondants.
Hard Power :
Défense :
Le budget consacré à la Défense représente entre 2% et 3% du PIB. L’armée est composée de 65 000 actifs dans les départements de l’armée de terre, l’armée de l’air et de la garde nationale. Le service militaire est obligatoire ce qui nous permet d’estimer une armée potentielle de 6 millions d’hommes. L’armée ouzbek n’est présente sur aucun conflit dans le monde et pèse donc peu sur la scène internationale. En 2012 l’État suspend sa participation au pacte de défense mutuelle avec la Russie ainsi qu’une coopération militaire avec ses voisins.
La République d’Ouzbékistan est membre, avec la Russie et les pays d’Asie centrale, de plusieurs organisations internationales dans le domaine économique :
Membre de l’organisation de la coopération de Shanghai, de la Communauté économique eurasiatique.
Ainsi que dans le domaine militaire: membre de la Communauté des Etats indépendants (ou traité d’Almaty) qui regroupe 12 des 15 anciennes républiques de l’URSS.
L’Ouzbékistan est aussi membre de l’ONU, de l’OSCE, de l’UNESCO, de l’OMS, de l’Organisation mondiale du tourisme.
Soft Power :
Reconnaissance médiatique et culturelle :
Avec 4 sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO : la vieille ville de Khiva (1990), les cités historiques de Boukhara (1993), Chakhrisabz (2000) et Samarcande (2001) et 31 autres sites inscrits sur liste indicative, le pays jouit d’une reconnaissance culturelle internationale qui tend à s’élargir avec le développement du tourisme sur le territoire.
Le pays est aussi réputé pour ses arts artisanaux tels que les tapis de Boukhara ou le mobilier en bois sculpté.
Conclusion générale :
L’Ouzbékistan est un État en croissance qui a su moderniser son économie, en développant de nombreux partenariats avec les pays d’Europe centrale, et qui s’efforce aujourd’hui de reproduire le modèle économique libéral occidental. Ces dernières années l’Ouzbékistan a ouvert ses frontières aux investisseurs du monde entier notamment dans les secteurs de l’extraction minière, le raffinage ainsi que l’assemblage automobile.
Sa situation géographique lui permet d’entretenir une relation privilégiée avec la Russie, son partenaire historique, qui garantit la sécurité de l’État et de la région.
Le pays doit cependant faire face à des risques politiques liés à son gouvernement qui ne respecte pas les principes majeurs de la démocratie tels que la liberté d’expression ainsi que la pluralité politique et religieuse de son peuple. L’âge avancé d’Islam Kasimov, le président controversé de l’Etat et unique dirigeant qu’a connu le pays depuis son indépendance, engagera un processus de succession indéterminé qui redéfinira bientôt de nouvelles perspectives d’évolution.
Il important de noter que le peu d’information disponible et la pression avérée de l’État exercée sur ses différents organes de presse ne peut donner une image claire et objective de la situation actuelle de l’Ouzbékistan.
Sources :
http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/Ouzbekistan
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/ouzbekistan-12333/
http://www.unicef.org/french/infobycountry/uzbekistan.html
http://www.lemoci.com/011-47805-Presentation-generale-Ouzbekistan.html
http://www.statistiques-mondiales.com/ouzbekistan.htm
http://whc.unesco.org/fr/etatsparties/UZ/
http://donnees.banquemondiale.org/pays/ouzbekistan
http://www.who.int/countries/uzb/fr/
http://www.courrierinternational.com/breve/2013/06/24/la-mer-d-aral-s-asseche-moins
http://www.unesco.org/mab/doc/ekocd/fr/uzbekistan.html
http://www.diploweb.com/asie/allouche2.htm
http://www.partagedeseaux.info/article3.html
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