Fiche Pays Tibet – 2015

SOMMAIRE :

I. DONNEES DU PAYS :
A. Données générales
B. Données géographiques
C. Données démographiques
II. EVALUATION DU RISQUE POLITIQUE :
A. Conflits internes
B. Conflits externe
III. EVALUATION DES RISQUES ECONOMIQUES ET FINANCIERS :
A. Données économiques et financières
B. Données relatives a toute la Chine
C. Les chiffres du commerce international Chinois
IV. EVALUATION DES RISQUES GEOGRAPHIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX :
A. Les risques sanitaires et épidémiques
B. Les risques environnementaux
V. EVALUATION DU SOFT POWER
A. Reconnaissance médiatique et culturelle
B. Vecteur d’influence
C. Événement futur
VI. EVALUATION DU HARD POWER
A. Pouvoir militaire réel
B. Poids du pays dans les institutions internationales et technologies et innovations

I Données du pays

 

 

A Données générales

 

 

Nom officiel : Région autonome du Tibet
Nature du régime : République communiste (République populaire de Chine)
Chef de l’État : Xi Jinping
Premier ministre : Lobsang Sangay (depuis le 15 août 2011)
Prochaine élection : 2016

B Données géographiques

 

 

Superficie : 1,2 million de km², soit 1/8e de la superficie de la Chine (Tibet administrative)
Capitale : Lhassa
Villes principales : Gyantsé , Chamdo , Lhoka
Langue(s) courante(s) : tibétain, mandarin
Monnaie : yen
PIB : 7600 ( en million )
Fête nationale : 10 mars

C Données démographiques

Population : 2 700 000 habitants
Densité : 2,4 hab./km2
Décalage horaire : +6h
Frontières : Pakistan , Inde , Nepal
Croissance démographique : 13,4%
Espérance de vie : 65 ans
Taux d’alphabétisation : femmes 13% et hommes 38%
Religions : bouddhisme, ou lamaïsme
Indice de développement humain : 0,63

Le Tibet est une région de plateau située au nord de l’Himalaya, sa superficie est de 2,5 millions de km2 (Tibet historique) , elle se situe à 4300 mètres d’altitude, plus grand plateau du monde il est surnommé « le toit du monde » et est bordé de trois chaînes de montagnes les monts Kunlun, la chaîne de l’Himalaya et le Karakoram constituant ainsi ses frontières naturelles.
Le Tibet est un pays dont le gouvernement est en exil à Dharamsala (en Inde), également appelé l’Administration Centrale tibétaine, il est démocratique. Le Tibet est alors reconnu officiellement par la Chine en tant que région autonome et le gouvernement intérieur actuel est communiste dont la capitale est Lhassa.

Les langues sont le tibétain et le mandarin (langue officielle), or le tibétain est une langue menacée par la politique linguistique imposée par la Chine. Les groupes ethniques sont très nombreux, avec 2 716 388 de personnes (2,4 hab./km2), les Tibétains forment officiellement presque 90,5% de la population de la Région Autonome du Tibet. Les Hans constituent officiellement également environ 8% des 3 002 165 résidents permanents de la Région autonome, puis on trouve également des ethnies minoritaires : Monba (0,3%), Hui (0,3%), Deng, Sherpa et autres (0,2%).

Démographiquement, ces dix dernières années, la population de la Région autonome a augmenté en moyenne de 38 000 personnes par an. Son niveau de santé s’élève aussi très rapidement.
L’espérance moyenne de vie est passée de 36 ans avant la libération pacifique du Tibet à 65 ans aujourd’hui. La monnaie du Tibet est le yen (par son rapprochement à la Chine). L’IDH n’est cependant pas communiqué officiellement, l’United Nations Development Program l’estimait à 0,63 en 2000.

Signification :
L’origine du drapeau national tibétain remonte au 7ème siècle, durant le règne du grand empereur Songtsen Gampo. A cette époque le Tibet, l’un des plus puissants empires en Asie centrale, disposait d’une armée de presque 3 millions de soldats et était divisé en districts de tailles inégales, chacun d’entre eux militairement protégé aux frontières. Afin de marquer leur appartenance à un district particulier, les régiments en place arboraient des drapeaux quelque peu différents les uns des
autres. Mais sur tous, l’on pouvait déjà y trouver certains des symboles, comme le lion des neiges, qui allaient figurer bien des siècles plus tard sur le drapeau tibétain tel qu’on le connaît de nos jours.

 

II Evaluation du risque politique

 

 

Indépendant, durant la période 1911-1949, et principal enjeu russe, anglais et chinois au 19e siècle, le Tibet a souvent été une prétention. Or Mao Zedong proclame le 1er octobre 1949 la fondation de la République populaire de Chine et envahit le Tibet l’année suivante. Ses raisons sont que le Tibet a toujours fait partie intégrante de la Chine et qu’il doit libérer le Tibet dont les modes de vie et l’économie sont « sous-développés » et selon ces chinois « libérateurs », le féodalisme tibétain était une entrave au progrès. Pour autant d’autres raisons peuvent être avancées quant à cette invasion, économiquement : le Tibet est une des plus grandes réserves minérales d’Asie, on y trouve en grandes quantités du chrome, du borax, du plomb, du zinc, du charbon, du lithium, de l’uranium, de l’or, de l’argent… de même c’est une région très boisée (222 000 km2 en 1949) ; militairement : jusqu’en 1949, le Tibet était un état-tampon entre la Chine et l’Inde, aujourd’hui il abrite trois cent mille soldats et un quart des missiles nucléaires chinois et la Chine procède à des essais nucléaires à Lop Nor, située au nord de la Région Autonome du Tibet.
Le 23 Mai 1951, les délégués du gouvernement tibétain signent sous la menace, à Pékin, « l’Accord en 17 points » sur la libération pacifique du Tibet, un accord stipulant l’intégration du Tibet à la Chine.
Extrait de « l’Accord en 17 points » :
POINT 1 : Le peuple tibétain s’unira pour chasser hors du Tibet les forces d’agression
impérialistes : le Tibet reviendra à la grande famille de la Patrie, la République populaire de Chine.
POINT 4 : Les autorités centrales ne modifieront pas l’actuel système politique du Tibet. De même, les autorités centrales ne modifieront pas le statut établi, les fonctions et les pouvoirs du dalaï lama.

Les fonctionnaires des différents grades rempliront leur charge comme à l’accoutumée.
Le dalaï-lama signe ensuite en 1954 un accord officialisant l’intégration du Tibet en Chine. Dès 1956, les premières révoltent tibétaines apparaissent. Puis en 1959, une rumeur d’arrestation du dalaï-lama débouche sur la fuite du chef spirituel en Inde à Dharamsala, où il réside encore actuellement. Le 10 mars 1959, hommes et femmes descendent par dizaines de milliers dans les rues de Lhassa pour réclamer l’indépendance du Tibet. Un peu plus de trois jours après, l’Armée Populaire de Libération vient à bout du soulèvement, mais elle ne réussit pas à étouffer le mouvement de résistance qui se répandait dans tout le Tibet. Selon une estimation chinoise, près de 87000 Tibétains furent massacrés dans le seul Tibet central. Le contrôle de Pékin devient alors bien plus étroit sur la région à travers une autorité directe, des réformes radicales ou encore l’installation encouragée de nombreux chinois au Tibet. En 1965, le Tibet est officiellement déclarée Région autonome au sein de la République populaire de Chine.

De 1966 à 1976, la Révolution culturelle chinoise va fortement impacter le Tibet, de nombreux monastères vont être détruits et une sinisation du Tibet a lieu. Avec l’arrivée de Deng Xiaoping au pouvoir en 1976, la Chine s’ouvre économiquement. Plus pragmatique, le nouveau dirigeant va tenter de rétablir une situation sociale et économique très difficile au Tibet. Après une visite exceptionnelle du secrétaire général du Parti communiste chinois au Tibet, six mesures sont adoptées dans le but de rendre plus réelle l’autonomie de la région. Parmi les décisions prises : la création d’une Assemblée populaire régionale à majorité tibétaine, une aide économique plus importante, une exemption d’impôts ou encore le rétablissement de « la culture, l’éducation, la science du Tibet ». Mais ces réformes ne suffisent pas à apaiser les tensions sino-tibétaines et de nombreuses manifestations ont lieu de 1980 à 1990 dont les émeutes de Lhassa en 1989 où une vingtaine de manifestants est tuée.

A. Conflits internes

 

Les conflits internes sont très présents au Tibet, ils sont dus pour la plupart aux différends entre le gouvernement chinois et le gouvernement en exil du Tibet [expliqués dans la partie 2.1]. De 2009 à 2013, plus d’une centaine de tibétains se sont immolés par le feu, le rythme s’accélère depuis 2011.
Que ce soit sous la forme extrême des immolations ou de manière moins violente à travers des chansons et des livres, de nombreux tibétains expriment leur désaccord avec la domination des Han et s’inquiètent des menaces envers leur langue ou leur religion. Les tibétains s’étaient soulevés en 2008 peu avant les Jeux Olympiques, sous formes de manifestations pacifiques à Lhassa, sous formes plus violentes dans les villages alentours. La répression fut implacable.

Émeutes de Luhuo et de Serta (Sichuan) en 2012 :
Alors que plusieurs Tibétains se sont immolés au Tibet depuis mars 2011, la police chinoise a ouvert le feu en janvier 2012 lors de manifestations en faveur de l’indépendance dans la préfecture autonome tibétaine de Garzê faisant au moins trois morts.
Selon le ministère chinois des Affaires étrangères, le 23 janvier 2012, des dizaines de casseurs, dont quelques moines, prirent d’assaut et détruisirent des magasins et un commissariat de police dans le district de Luhuo de la préfecture autonome tibétaine de Garzê du Sichuan. Le groupe, dont certains étaient armés de couteaux, jeta des pierres sur des policiers et détruisit deux véhicules de police et deux ambulances. Un membre du groupe fut tué et quatre autres blessés dans l’affrontement, cinq policiers furent blessés. Le 24 janvier, des émeutes encore plus violentes secouèrent Serta, un autre comté de la région. Des émeutiers jetèrent des pierres et des cocktails molotov et firent feu, blessant 14 agents de la force publique avant d’être dispersés. Un émeutier fut tué et 13 autres arrêtés. À Serta, comme à Luhuo, dans le but d’intimider les habitants qui observent les traditions Han, des émeutiers s’en prirent aux maisons qui arboraient décorations et lanternes de la fête du Printemps.
Ainsi, les principales pressions ethniques opposent Han et tibétains. Les Han qui affluent de plus en plus au Tibet grâce au développement des transports.

 

B. Conflits externes

 

 

A la périphérie du Tibet se situe la Région autonome ouïgoure du Xinjiang et la province du Qinghai au nord, le Sichuan à l’est, le Yunnan au sud-est. Au sud et à l’ouest, 3 842 km de frontière séparent, d’ouest en est, le Tibet du Népal, du Bhoutan, de l’Inde et du Myanmar.
Le principal contentieux concerne les frontières entre la Chine et l’Inde, dont trois zones :
Le conflit sino-indien remonte aux années 50, et plus particulièrement en 1962, lorsque Mao Zedong déclenche une guerre pour le contrôle des territoires himalayens qui causa la perte de 3000 indiens et 900 chinois. La zone de contact entre l’Inde et la Chine se situe au niveau de l’Himalaya (Hindu Kush, Karakoram, Pamir), immense système montagneux qui marque la rupture entre le sous-continent indien et le plateau tibétain. Pour autant les trois secteurs de la frontière sinoindienne
sont sujets à contentieux :
Le secteur central est le moins conflictuel, Chine et Inde défendent certains cols pour des avantages locaux en termes tactiques.

En revanche, dans le secteur occidental, l’Inde revendique la souveraineté du plateau d’Aksaï Chin (38000 km2) occupé par la Chine. Et dans le secteur oriental la Chine conteste la souveraineté indienne sur l’Arunachal Pradesh (83000 km2) qu’elle considère comme le Sud-Tibet. Pour autant, Arunachal Pradesh n’a pas forcément d’importance pour la Chine qui est difficile à administrer et est surtout un élément de négociation avec l’Inde pour obtenir le contrôle de l’Aksaï Chin. En effet ce dernier a une importance stratégique majeure pour la Chine car la route qui le travers a été construite dans les années 50 pour contrôler les provinces de l’Ouest, Xinjiang et le Tibet, le terrain étant plus accessible que par le Sichuan. De 1962 jusqu’en 1980, les tensions sont vives mais un accord de normalisation a apaisé ces troubles. Pour autant, l’amitié sino-pakistanaise ne conforte pas les relations sino-indiennes puisque l’Inde est en conflit depuis plusieurs années avec le Pakistan.

Ensuite le principal conflit externe du Tibet concerne une nouvelle fois l’opposition entre la Chine et le gouvernement en exil qui connaît du soutien dans le monde entier. En 1950, l’ONU a reconnu que la Chine a violé ses accords internationaux et commis un génocide. En 1989, le dalaï-lama reçoit le prix Nobel. Aujourd’hui, les puissances occidentales mettent en garde la Chine contre son comportement au Tibet, tout en la ménageant. Des exemples qui dévoilent un réel soutien au peuple
tibétain, tout comme le 21 février 2014 lorsque le Président des Etats-Unis Barack Obama reçoit le dalaï-lama à la Maison Blanche, ce qui déclencha une vive réaction de la part du gouvernement chinois.

Un dialogue entre le gouvernement tibétain en exil et le gouvernement de la République populaire de Chine a débuté en 2002 sur la base de pressions politiques d’instances indépendantes au conflit sino-tibétain sous la forme de courtes rencontres entre les émissaires du dalaï-lama Lodi Gyari et Kelsang Gyaltsen et les émissaires de Pékin. Elles firent suite à une rupture de pourparlers en 1993. Bhuchung K. Tsering, également impliqué dans ce processus de dialogue, a accompagné les émissaires dans toutes les rondes de discussions qu’ils ont eues avec la direction chinoise depuis 2002.

En 2008, après 8 rencontres, cette série a connu 15 mois d’interruption2,3 avant la 9e rencontre le 26 janvier 20104.
Le dialogue tibéto-chinois est au point mort depuis janvier 20105.
Le 4 juin 2012, Lodi Gyari et Kelsang Gyaltsen ont démissionné en tant que représentants du dalaïlama dans les discussions avec le gouvernement chinois, invoquant leur « frustration » liée à l’absence de réponse positive des autorités chinoises et à la façon dont la Chine gère la région où se produisent les immolations de Tibétains.

III Evaluation des risques économiques et financiers

 

A. Données économiques et financières

 

 

En 2013, l’économie de la région a enregistré une croissance de 12,1%. Le Tibet a atteint un PIB de 80,767 milliards de yuans (13,19 milliards de dollars) soit près du double de celui de 2009 et le taux de croissance du PIB est ainsi de 4,4 points de pourcentage supérieur à la moyenne nationale. Le revenu net par habitant chez les agriculteurs et les éleveurs (80% de la population) s’est élevé à 6.578 yuans en 2013, soit une hausse de 15% en glissement annuel, tandis que le revenu disponible
par habitant chez les résidents urbains a augmenté de 11,1% sur un an pour atteindre 20.023 yuans.
En 2015, le PIB du Tibet devrait être de 15,11 milliards de dollars (92,5 milliard de yuans), toujours sur la lancée d’une croissance à deux chiffres depuis 20 ans. En 2014, chez les agriculteurs et les bergers le revenu net par habitant est de 7.471 yuans une hausse de 14 % en une année. Chez les urbains le revenu disponible à également augmenté de 8 % en atteignant 22.026 yuans. Le Tibet reste un pays relativement pauvre, cependant avec l’objectif réussi de croissance à deux chiffres ces 20 dernières années le taux d’urbanisation augmente progressivement avec pour 2015 une prévision de 23.72 %. Le Tibet grâce à la croissance, réussi à sortir 327 000 paysans de la pauvreté, étant la région qui concentre le plus de gens pauvres. Le taux d’inflation devrait atteindre 2.5 %.

B. Données relatives à toute la Chine

 

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En 2015, les secteurs ont atteint 9.4 milliards pour le primaire, 3,6 milliards pour le secondaire, 49,5 milliards pour le tertiaire, avec respectivement des augmentations de 4%, 13,5% et 12,6%.

 

C. Les chiffres du commerce international Chinois

 

 

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110 milliards de yuans devraient être atteint pour les investissements en capital fixe, une augmentation de 19,8%. Quant aux taxes elle devraient atteindre 17,2 milliards de yuans, le budget public lui devraient atteindre 12 milliards de yuans.
Ce sont les indicateurs économiques les plus élevés du pays. Les 130 milliards de dollars devraient être dépassés par l’ensemble de la société d’investissement en actifs fixés au Tibet, une augmentation de 20% par rapport à l’année précédente.

 

IV Evaluation des risques géographiques et environnementaux

 

 

A. Les risques sanitaires et épidémiques

 

 

Pour se rendre au Tibet, aucun vaccin n’est obligatoire, cependant il est conseillé de se faire vacciner contre l’hépatite A, la rage car il y de nombreux chiens errants, l’hépatite B et la typhoïde.
La tuberculose est un problème de santé majeur, pour éviter d’être contaminée, il faut garder des contacts protégés.
Concernant l’hygiène alimentaire, il est fortement recommandé de cuire ses aliments et de vérifier leurs origines, de ne pas consommer de viande de porc crue ou insuffisamment cuite par crainte d’attraper la Trichinose ; L’eau n’est pas potable. diarrhée du voyageur fréquente donc désinfecter les eaux et privilégier les eaux en bouteilles.

Le mal des montagnes est un risque à ne pas prendre à la légère. Il peut survenir à une altitude de plus de 3 000 m. En cas de maux de tête, d’insomnie ou de légers étourdissements, l’aspirine et le repos suffisent en général. En cas d’aggravation (saignements de nez, vomissements…) il est impératif de descendre immédiatement.

On remarque une amélioration des conditions sanitaires ces dernières années : le risque épidémique est relativement faible (en mars 2007, des poulets infectés par H5N1ont été découverts sur les marchés de LXA) ; on note aussi quelques cas de peste en particulier dans la région de Zhonga (frontière Népal).

 

B. Les risques environnementaux

 

 

Le Tibet est une région qui connait une activité sismique importante, les Tibétains ont pour dernier « grand » souvenir, le terrible séisme du Sichuan en 2008 qui fera plus de 80 000 victimes, des milliers de disparus et également des infrastructures détruites. La région Tibétaine du Kham a connu aussi un tremblement de terre le 14 avril 2010 qui causera la mort de 2000 personnes, 195 disparus, plus de 12 000 blessés et près de 100 000 sans-abris. Cette région a subi plus d’une cinquantaine de secousses d’une magnitude supérieure à 5,0 depuis 2001, et plus de 1 200 répliques sismiques ont été enregistrées en une semaine, depuis le premier choc. Il faut noter que le Tibet connait du retard par rapport à d’autres régions en termes de surveillance et de prévention des catastrophes, et de secours aux sinistrés. La région appelle donc le gouvernement central à lui accorder un plus grand soutien financier en matière de prévention des catastrophes, de secours aux sinistrés et de formation
du personnel.

Plus de 280 000 personnes dans la région autonome du Tibet (sud-ouest) sont menacées par des risques géologiques, selon Ngawang, directeur du département régional du Territoire et des Ressources du Tibet.
Une étude géologique a déterminé 8 930 zones au Tibet sujettes aux catastrophes géologiques, principalement sous forme d’effondrement et de glissement de terrain

On peut essayer d’expliquer ces nombreux phénomènes sismiques au Tibet par la collision entre la plaque indienne et eurasienne, qui sont à l’origine des ensembles structuraux majeurs de la croûte terrestre où se rencontrent les plus forts séismes continentaux, les plus hauts reliefs de la planète, les fleuves les plus actifs, des paysages contrastés par la diversité des reliefs et des climats. La chaîne
Himalayenne, le Haut-Plateau du Tibet et les chaînes montagneuses qui ceinturent ces deux plaques représentent de part leurs altitudes une des très importantes anomalies topographiques du globe, et sont exceptionnels sur le plan géologique.

V Evaluation du soft power

 

 

A. Reconnaissance médiatique et culturelle

 

 

Par son histoire, le Tibet a fait beaucoup parlé sur la scène internationale et continue à le faire aujourd’hui. Les nombreuses manifestations au Tibet contre le pouvoir Chinois pour leur indépendance, comme la première manifestation antichinoise à Lhassa en 1987, puis des manifestations en 1988 après le nouvel an, furent des évènements très peu relayé par la presse internationale, à cause du gouvernement chinois qui interdit tous les journalistes étrangers à se rendre au Tibet, ce qui rend extrêmement difficile de relayer l’information. En effet, depuis quelques années et particulièrement aujourd’hui, la Chine surveille et renforce sa sécurité concernant tous les moyens de communications, en insistant sur les téléphones portables et
Internet, sous prétexte de “garantir l’intérêt général et la sécurité nationale” et surtout pour ne pas informer l’opinion publique internationale. Par exemple, les autorités chinoises, empêchent toute couverture médiatique sur les différents mouvements de protestation dans les provinces du Sichuan et du Qinghai, ainsi que dans la région autonome du Tibet. Le gouvernement communiste chinois a également décidé d’emprisonner quelques écrivains et journalistes tibétains, comme par exemple
Gagkye Drubpa Kyab, journaliste et professeur qui est maintenant en détention pour des raisons de « sécurité » ; ou encore Kalsang Tsultrim qui a été condamné à 4 ans de prison pour avoir demandé à la communauté internationale d’agir.

Les chefs politiques chinois en arrivent même à faire de plus en plus de la censure sur internet sur les principaux sites Tibétains en supprimant des informations, des articles ou tout simplement en coupant internet de certaines régions, ce fut le cas par exemple du Xinjiang qui a été coupé du monde pendant plusieurs mois suite aux émeutes interethniques du 5 juillet 2009 à Urumqi, la capitale provinciale. Suite à ces évènements et à plus de 60 immolations par le feu de la part de tibétains réclamant plus de liberté, la responsable de l’ONU aux droits de l’homme, Navi Pilllay, a
interpellé la Chine en 2012 concernant la répression qu’il menait contre les manifestants tibétains.
Malgré des efforts de certains Tibétains et à cause du gouvernement chinois, la reconnaissance médiatique du Tibet est très difficile ; la stratégie des autorités chinoises étant d’isoler certaines régions pour pouvoir les réprimer dans le silence absolu sans que personne ne le sache.

La reconnaissance culturelle du Tibet est-elle, en revanche, plus largement développée dans le monde entier à travers principalement la religion Bouddhiste, avec pour chef spirituel le dalaï-lama.
D’ailleurs en 1989, le prix Nobel de la paix est décerné à Tenzin Gyasto, XIVe Dalaï-lama, ce qui montre déjà une marque de l’esprit tibétain à l’échelle mondiale. Le bouddhisme Tibétain est d’ailleurs représenté par les arts Regong, arts ayant pour sujet le bouddhisme Tibétain, sous différentes formes : la peinture, la sculpture, l’architecture et la broderie. En 2009, les arts Regong ont été inscrits sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

 

B. Organisations non gouvernementales

 

 

Il existe aussi de nombreuses organisations, associations pour un Tibet libre et pour aider les populations locales à vivre dans de bonnes conditions, il est donc possible de faire des dons à ces populations sur différents sites, des associations culturelles, humanitaires ou qui défendent la cause tibétaine. Ces ONG se trouvent dans le monde entier et montrent l’influence de la question sinotibétaine.

Notamment « Confluences tibétaines » , « Tibet-Village-Projet » , « Aide et Espoir pour le Monde Tibétain » , « Graines d’Avenir » , « SolHimal – Aide au Tibet et aux Peuples de l’Himalaya » , « Comité de Soutien au Peuple Tibétain » etc…

 

C. Évènements international

 

 

Le 1er juillet 2006, Hu Jintao inaugure le premier train pour Lhassa à la gare de Golmud, dans la préfecture autonome mongole et tibétaine de Haixi de la province du Qinghai. Cette nouvelle ligne ferroviaire relie désormais le Tibet au reste de la Chine, mettant Pékin à deux jours de train259.
Grâce à elle, 4 561 km sont franchis pour environ 80 Euros. Elle devrait, à ce que dit le gouvernement chinois, favoriser l’intégration économique, le développement économique et touristique de la région autonome du Tibet.

De plus, la divulgation d’une lettre officielle chinoise mettant en garde contre l’évolution négative des relations avec les pays ayant rencontré des députés tibétains en 2012

La lettre a également exhorté le Président Hu à “stopper les politiques et programmes visant à détruire l’identité du peuple tibétain” tout en appelant à la reprise du “dialogue avec les Tibétains, avec l’engagement et la conviction de trouver une solution durable à la question du Tibet”.
“Nous exprimons ces sentiments avec l’espoir dans nos coeurs que le sens positif l’emportera auprès de vous et de vos collègues et répondra immédiatement aux préoccupations légitimes, faute de quoi vous et votre gouvernement serez tenus pour seuls responsables des conséquences néfastes si les questions ne sont pas abordées humainement.”

Cependant, la démonstration de puissance de la Chine a été largement ignorée puisque des ambassadeurs et des représentants des missions diplomatiques se sont entretenus avec la délégation parlementaire tibétaine.
Les Ambassadeurs de la République tchèque, de Slovaquie, de Suisse, de Suède et du Danemark ont personnellement rencontré les députés du Tibet, tandis que les administrateurs généraux et responsables politiques des ambassades des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, d’Allemagne, de France, de Taiwan, et de l’Union européenne, entre autres, ont reçu la délégation tibétaine.

VI. Evaluation du hard power

A. Pouvoir militaire réel

 

 

Le Tibet est une région autonome de la Chine, par conséquent elle n’a pas d’armée. En 1950, Mao Zedong décide d’envahir le Tibet pour « libérer » le pays de l’impérialisme des pays occidentaux ;
le 7 octobre 1950, 40 000 soldats de l’armée de libération Chinoise pénètrent au Tibet. Il faut savoir à ce moment-là que l’armée tibétaine, mise en place par le XIIIe dalaï-lama, ne dispose pour les arrêter, que d’une armée hétéroclite de 8 500 hommes et d’un arsenal sommaire. Malgré des résistances vives de la part de tibétains, en particulier des guerriers Khampas qui se battent farouchement à cheval et au sabre, la lutte est trop inégale et l’armée tibétaine est repoussée. Il
semble important aussi de rappeler que le Tibet lors de l’invasion chinoise, de par son influence très forte du bouddhisme (religion prônant la non-violence et la paix comme valeurs essentielles) dans la politique, s’était assez mal préparé à la défense de son territoire, et également le pays était resté volontairement dans l’isolement le plus total, et donc n’avait pas pu tissé de liens et de relations diplomatiques avec des puissances étrangères qui aurait pu aider à sa défense. « L’accord en 17
points » [Partie 2.1] scellent définitivement le destin du Tibet au niveau militaire, comme on peut le voir avec le 8eme point de cet accord :

POINT 8 : « Les troupes tibétaines seront réorganisées par étapes au sein de l’Armée populaire de Libération et formeront une partie des forces de défense nationale de la République populaire de la Chine.»

La situation n’ayant pas évolué, le pouvoir militaire réel du Tibet aujourd’hui est inexistant, le Tibet est une région de la Chine donc le pays est entièrement représenté par la Chine. Le poids du pays dans les institutions internationales est donc inexistant.

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Cartographies représentant le Tibet avant et après 1950 lors de l’invasion Chinoise: On remarque une perte importante de territoire pour le Tibet

 

B. Poids du pays dans les institutions internationales et technologies et innovations

 

 

Le poids du pays dans les institutions internationales est quasi-inexistant car le Tibet n’est pas reconnu officiellement comme un pays à part entière mais comme partie intégrante de la Chine. Le Gouvernement en exil du Tibet a lui une influence morale et politique indirecte sur le Tibet mais n’ayant pas le poids ni le titre officiel pour pouvoir faire bouger les instances internationales. Les technologies et innovations sont aussi inexistantes, le Tibet est en plein développement et les technologies et innovations qu’il bénéficie proviennent du pays dans lequel il est intégré : la République Populaire de Chine.

La Chine qui « contrôle » le Tibet utilise en grande partie le soft power pour conserver ces relations avec les autres pays, en acquérir de nouvelles, et gagner de l’influence sur la scène internationale.

L’URANIUM DU TIBET : UN ENJEU POUR PÉKIN

Le Tibet abriterait la plus grosse réserve mondiale d’uranium (source : Le Monde daté du 27 mars 2008, p. 22). Peu de choses transpirent sur l’exploitation de ces mines, qui seraient au nombre de neuf sur le plateau tibétain (source : www.motherearth.org, une ONG belge), dont au moins une aux alentours de la ville de Nyingtri,

 

Conclusion

 

Le Tibet est une des zones les plus sensibles du monde, ancien Etat-tampon entre la Chine et l’Inde et partie intégrante de la République Populaire de Chine en tant que Région autonome du Tibet désormais, le Tibet anime toujours les débats internationaux. Le gouvernement en exil du Tibet, les manifestations, les nombreuses immolations par le feu de tibétains, sont la représentation d’un
trouble politique, culturel et religieux très important face à la Chine qui revendique pour sa part libérée le Tibet en développant cette région. Un développement incontestable au Tibet puisque la Chine a développé le réseau routier tibétain, a amélioré les moyens de communication, les conditions de vie des Tibétains, a reconstruit des villages tibétains. Le Tibet commence à acquérir sa propre économie qui progresse grâce au tourisme, puisque de nombreux chinois voyagent aujourd’hui au Tibet. Une économie en expansion continu garce aux différents projets prévus pour les années à venir comme le développement de l’exploitation des ressources miettes dans le courant 2015.

Mais toutes ces réformes économiques, ces améliorations, ces innovations sont en très fort décalage avec la culture tibétaine qui dispose de sa propre vision de l’économie à travers l’Economie Bouddhiste ayant ses propres principes et concepts.
La question qu’il faut se poser est plutôt pour qui profitent ces innovations, qui sembleraient plus tournées vers l’expansion chinoise que tibétaine.

La Communauté internationale ne prend pas vraiment position sur la question de l’indépendance du Tibet et ne s’oppose pas à la Chine. Les différents pays disposant d’un Bureau internationale approche le problème et entende plus profondément le cas tibétain. Mais c’est l’Inde en abritant le Gouvernement en exil du Tibet qui s’oppose le plus farouchement à la Chine, ce qui n’est pas étonnant entre ces deux belligérants de longues dates.

Le Tibet surnommé le « toit du monde » est une région sismique importante et rencontrant des problèmes environnementaux liés à la pollution. Les risques sanitaires ne sont pas importants tant que l’hygiène est conservée.
Le Hard Power est inexistant pour le Tibet depuis qu’il est intégré à la Chine. Et le Soft Power médiatique est très limité à cause de la censure chinoise. Mais la culture tibétaine vit dans le monde entier en partie grâce au bouddhisme.

SWOT du pays

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Bibliographie

 

http://www.astrium.com/fiches-pays/tibet-cn.html

Fiche Pays Tibet – 2015


http://www.tibet-info.net/www/Liste-des-communes-du-Tibet.html
http://french.peopledaily.com.cn/96851/7759327.html
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L’uranium du Tibet : un enjeu pour Pékin

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