L’ère politique moderne est caractérisée par une universalisation des relations internationales et une interdépendance des Etats Nations.

En effet, avec l’arrivée de l’ONU sur la scène internationale, permettant aux petits comme aux grands de s’exprimer au-delà de leur frontière, on assiste à une multipolarisation du monde.

C’est ainsi que des micro-territoires océaniens, en obtenant leur indépendance, comme le pays du Tonga, ont su s’imposer sur la scène internationale et deviennent dès lors des acteurs à part entière de la communauté internationale.

Toutefois, la capacité de ces micro-Etats à développer eux même leur politique extérieur soulève une problématique qui a marqué leurs histoires.

1. Introduction :

Le Tonga ou Royaume de Tonga est un ensemble d’îles situées dans l’océan Pacifique et qui constituent un état de la Polynésie.

Le Tonga fait partie du Commonwealth et a obtenu son indépendance en 1970. Il s’agit d’une monarchie constitutionnelle, dont le chef d’Etat est le roi Tupou VI.

La capitale est Nulu’ Alofa, située sur l’île Tongatapu.

Les langues officielles du pays sont l’anglais et le tongien, bien que seul le tongien soit la langue maternelle de la grande majorité de la population (98%).
L’ensemble des 170 îles représentent une superficie de 748 km², avec une population de 105 323 habitants en 2016.

Les groupes ethniques représentés sont les Polynésiens (98%) et les européens.
Les groupes religieux représentés sont les Méthodistes (53%), les Catholiques (16%), les Mormons (14%) et autres groupes (17%).

Les fêtes nationales sont le 4 juin (Emancipation Day) et le 4 Novembre (Constitution Day) et la monnaie nationale est le Pa’anga (1 Pa’anga = 0,44 euro).

L’indice de développement humain est actuellement de 0.717 (100^ème rang mondial). Il est en augmentation depuis 1985 (il est passé de 0.637 et 0.717 en 2014).

Le drapeau actuel des TONGA, rouge et blanc date de 1875. La croix fait réf��rence à la religion chrétienne pratiquée par la population, et sa couleur représente le sang versé par Jésus-Christ sur la croix.

2. Histoire :

Les trois rois : Tu’i Tonga, Tu’i Ha’ atakalaua, Tu’i Kanokupolu

Le Tu’i Tonga

Jusqu’au XV^èmesiècle, les Tu’i Tonga furent les seuls rois de l’archipel et leur autorité s’est progressivement répandue à la majorité des îles de la Polynésie Occidentale.

A l’extérieur, la politique impériale des Tu’i Tonga était fondée sur la domination de la région et était caractérisée par des campagnes maritimes, lancées contre des archipels voisins : Fidji et Samoa, servant à renforcer leur autorité.

A ce titre, le Samoa a subi pendant longtemps la domination des Tu’i Tonga.
En effet, cet archipel fut occupé au début du XIII^èmesiècle de sorte que plusieurs Tu’i Tonga y installèrent leurs résidences officielles et certains s’établirent pour y gouverner directement.

Après avoir été repoussé au XV^èmesiècle, les relations entre les chefs tongiens et samoans se limitèrent aux échanges diplomatiques et aux visites de courtoisie.

Les relations avec Fidji furent quant à elle de nature paisible, basées sur des échanges commerciaux, à l’exception de quelques actes isolés de certains jeunes chefs, qui à la recherche d’une gloire personnelle y menèrent ponctuellement des raids.

Et bien qu’ils ne correspondissent pas à une politique délibérée du gouvernement tongien, ils devinrent néanmoins une tradition jusqu’à ce que les campagnes fidjiennes soient intégrés dans la politique officielle du gouvernement tongien.

Le Tu’i Ha’ atakalaua

Contesté à l’intérieur, comme à l’extérieur de l’archipel, le pouvoir des Tu’i Tonga fut constamment remis en cause pendant longtemps et plusieurs d’entre eux furent assassinés.

C’est ainsi qu’il y eut un premier partage de pouvoir entre la lignée du Tu’i Tonga et celle du Tu’i Ha’ atakalaua, qui était chargé de gouverner et veille à ce que le Tu’i Tonga, qui demeurait l’autorité suprême, reçoive les offrandes coutumières du peuple.

Le Tu’i Ha ‘atakalaua gouverna au nom du Tu’i Tonga pendant six générations.

Le Tu’i Kanokupolu

Vers le début du XVII^ème siècle, lorsque le 6^ème Tu’i Ha’ atakalaua envoya son fils cadet gouverner à Hihifo, la partie occidentale de Tongatapu, il fut récompensé par le titre de Tu’i Kanokupolu pour avoir réussi à s’imposer dans une région difficile.

Un deuxième partage de pouvoir entre lignages eut lieu et il devient donc le nouveau hau (Roi séculier) de Tonga et assuma les responsabilités administratives de l’archipel.

L’ascension du roi Tupou I

Ayant besoin du soutien de missionnaires pour contrecarrer le Tu’i Tonga, les grands chefs de Tongatapu et s’imposer à travers l’archipel, l’histoire de l’ascension politique du roi George Tupou I est étroitement liée à celle des missionnaires wesleyens.

En effet, ces derniers, souhaitant reproduire le modèle britannique à Tonga, favorisaient la centralisation politique de l’archipel sous l’autorité d’un monarque.
Toutefois, le roi George Tupou I continua à être contester à travers l’archipel par plusieurs chefs.

Ce sera en 1852, dans une guerre qui dura près de cinq mois et à l’issu de laquelle il vaincu ses ennemis qu’il s’auto proclama l’autorité suprême de l’archipel.

Il sera couronné officiellement le 4 Novembre 1875 (Constitution Day), date à partir de laquelle le Tonga devint une monarchie constitutionnelle à trois branches. Le pouvoir exécutif : composé du roi, de son conseil privé et de son cabinet. Le pouvoir législatif : constitué d’un parlement de vingt nobles nommés par le roi et de vingt représentants du peuple. Le pouvoir judiciaire : composé d’une cour suprême ou siégeaient trois juges.

Les convoitises extérieures

Une reconnaissance internationale

Lors d’une conférence en 1876, le Tonga signa un traité de « commerce et d’amitié » avec l’Allemagne, dans le cadre duquel elle s’engagea à reconnaître l’autorité de Tupou et l’indépendance du Tonga.

Préoccupé par l’initiative allemande, la Grande-Bretagne décida de signer un traité d’amitié avec Tonga en Novembre 1879.

En 1886, la commission Anglo-allemande établit que le gouvernement tongien était capable de maintenir la paix et l’ordre civil dans l’archipel et qu’aucune intervention politique n’était nécessaire au Tonga.

En 1888, les Etats-Unis conclurent à leur tour un traité d’amitié avec le Tonga garantissant la protection des activités commerciales de leur citoyens et des droits d’approvisionnement en Charbon.

Le protectorat Britannique

La mort du roi Tupou I en 1893 bouleversa l’archipel et paralysa la vie administrative et politique du pays.

Son arrière-petit-fils lui succéda. Ayant un goût prononcé pour le luxe, ce dernier dépensa les fonds publics à volonté sur ses loisirs et le gouvernement s’endetta auprès d’une firme allemande, qui obtint en contrepartie un monopole commercial dans le pays.

Préoccupé par les troubles socio-économiques de l’archipel et en particulier par les intentions allemandes au Tonga, la Grande-Bretagne reprit les négociations concernant la sphère d’influence dans la région et céda le Samoa en faveur des Etats Unis et de l’Allemagne qui, en contrepartie ont accepté de renoncer aux traités signés auparavant avec le Tonga.
A la suite de la convention de Samoane de 1899, la Grande Bretagne avait les mains libres pour signer un nouvel arrangement avec le TONGA
Et ainsi, le Tonga fut déclaré sous protectorat britannique le 18 mai 1900
Jusqu’à son indépendance en 1970, le gouvernement tongien ne fut pas autorisé à conduire sa propre politique extérieure et dans certains cas même sa politique intérieure.

L’indépendance

A la mort de Tupou II en 1918, sa fille La reine Salote Tupou III lui succéda.
Pour sa part, elle considéra le protectorat comme étant un accord volontaire et choisi par le Tonga et sous son règne, les relations avec la Grande-Bretagne s’améliorèrent considérablement.

Son fils Taufa’ahau, le prince héritier, ne partageait pas le même avis et souhaitait au contraire réduire au minimum les dépendances économiques avec la Grande-Bretagne en encourageant une politique d’autosuffisance.

En effet, à l’instar des ex-colonies britanniques, qui même après avoir obtenu leur souveraineté restait dépendantes de leur ancienne puissance coloniale, il espérait, qu’en prônant une politique d’autosuffisance, le Tonga ne deviendrait pas dépendant économiquement. Toutefois, une série d’événements défavorables qui touchèrent l’archipel en 1960 ont contraint Taufa’ahau d’abandonner ses principes au profit du développement économique de son pays.

Le 4 juin 1970, suite à un échange de lettre officielle avec la Grande-Bretagne, le Tonga obtint son indépendance et seul l’article I du traité de 1900, affirmant « l’amitié et la paix perpétuelle » entre les deux pays fut retenu. Ainsi, le Tonga était désormais libre et souverain.

3. Evaluation des risques politiques :

Stabilité des gouvernements et des institutions

En 2012, à la mort du roi Tupou V, c’est son fils cadet qui le succède.
Longtemps perçu comme étant la seule autorité politique, le roi ne détient aujourd’hui que le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif étant partagé entre le gouvernement et l’assemblée législative. Cependant, la monarchie constitutionnelle héréditaire demeure avec 6 générations de monarques appartenant à la dynastie Tupou. Le gouvernement du 13 janvier 2011 a été remanié le 13 Août 2012, puis le 10 janvier 2014 pour cause d’une situation économique difficile.

Le 25 Août dernier, le roi, conformément aux pouvoirs que lui confère la constitution, dissout le parlement et destitua le premier ministre « Akilisi Pohiva » (élu premier ministre en 2014) et ordonna la tenue de nouvelles élections au plus tard le 16 novembre 2017, soit un an avant l’échéance prévue.

Néanmoins, le parti démocrate « Friendly Islands » de Akilisi Pohiva remporte les élections avec la majorité absolue. Ainsi, l’ensemble de ses ministres conservent leurs sièges de députés.

Conditions socio-économiques

Par sa taille et sa situation géographique, les îles Tonga sont financièrement dépendants des aides extérieures et des transferts d’argent de ses expatriés qui sont la troisième source de revenus après le tourisme. Cependant touché par un tsunami en 2004, le Tonga a observé une baisse du tourisme, et en 2008 le pays a été fortement touché par la crise financière subissant aux Etats-Unis, les transferts d’argent se faisant principalement par les expatriés installés en Amérique du Nord.

Face à cette crise, le gouvernement encourage les investissements qui permettront de développer le secteur privé, la santé et l’éducation. En 2013, un nouvel horizon se dessine pour les îles qui connaissent une croissance de 1% de croissance par rapport à 2012 et une estimation à 1,6% pour le taux de croissance en 2014. Malgré tout en 2013 le chômage reste très élevé avec plus de 10% de chômeurs en 2013 et un cinquième de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Tous ces facteurs favorisent des manifestations de la jeunesse tongienne en faveur d’un gouvernement plus démocratique.

Conflits internes et pressions ethniques

Le Tonga a connu un grand nombre de protestations à l’encontre de la monarchie à partir de 2005, lorsque le gouvernement a promis une réforme sur la constitution.
Cependant, deux mois après la mort du roi Tupou IV en septembre 2006, des centaines de jeunes se sont regroupés pour manifester dans la capitale, brandissant des panneaux « The Kingdom is Ours » et « Let Freedom Rule » et détruisant les infrastructures et les commerces.
La cause : les retards dans la mise en place de la réforme permettant la démocratisation du système électoral. La population semblait ne plus vouloir être dirigé par un système où il leur était impossible de choisir directement leur gouvernement et où la corruption et l’inégalité dominaient. Tournant vite à l’émeute, les manifestations font six victimes et plus de 60% de la ville est détruite.

Cette période de protestations a aussi fait réapparaître les tensions qui subsistaient déjà depuis plusieurs années, entre les immigrants Chinois et la population locale. En effet, bien que représentant seulement 1% de la population, les immigrants chinois se sont imposés dans le domaine du commerce et son propriétaire de plus de 120 magasins dans la capital Nuku’alofa et ont développés un business dans la vente illégale de passeports. Le gouvernement a décidé de légaliser cette dernière activité ce qui a ravivé de tensions et entraîné la destruction de commerce chinois lors des manifestations de 2006.

Certains disent que ces attaques se font à cause de leur soutien au gouvernement, d’autres estiment que les chinois se mêlent peu à la politique et que les violences ont été perpétrés par une minorité de tongiens appartenant à des groupes xénophobes et pro démocratique.

En dehors de cet épisode où des centaines de chinois ont été laissés sans toit, les tensions se sont rarement transformées en violence physique, et les deux peuples cohabitent généralement en paix

Conflits externes et pays voisins entrainant un risque potentiel

Tensions avec le Fidji

Ces deux pays voisins du pacifique ont une histoire de conflits datant de plusieurs siècles.
S’améliorant dans les années 1970 avec l’indépendance des deux pays, elle s’est nettement détériorée depuis 2011 avec un désaccord sur la propriété des récifs de Minerva.

Motivés par des droits de pêche et l’exploitation des ressources minérales de fond de mer, le Fidji et le Tonga ont tous deux proclamés les récifs inhabités comme étant leur. Les île Fidji ont même été jusqu’à ordonner la destruction d’un phare Tongien installé sur les récifs. En juin 2011, deux navires Tongiens ont été envoyés pour restaurer des balises de navigation détruites par le Fidji. A leur approche des navires Fidji se sont retirés, évitant le début d’un conflit militaire.

De plus en mai 2011, le lieutenant-colonel Tevita Mara, ancien officier d’armée du Fidji, qui venait d’être accusé pour complot contre Bainimarama, s’est enfui du Fidji par bateau et a été recueilli par un patrouilleur Tongien qui l’a rapatrié vers le Tonga. Face aux menaces des îles Fidji, le premier ministre Tongien a assuré que la justice prendrait en compte le dossier pour l’extradition de l’ancien colonel et que le Tonga ne souhaitait pas empiéter sur les affaires internes du Fidji

Ces tensions à part, le Tonga maintien des relations cordiales avec la plupart des pays, et est très proche de ses voisins du Pacifique et du Royaume-Uni.

Tensions avec la Nouvelle Zélande

Lorsqu’en 2013, la Chine offre en guise d’amitié un avion de transport chinois au Tonga, cela provoque la colère d’une compagnie aérienne néozélandaise, qui dénonce « une concurrence subventionnée » et a interrompu ses vols vers la capitale Nuku’alofa.

D’autant plus que le gouvernement d’Auckland a émis une recommandation indiquant que l’avion, jugé peu fiable, était dangereux et représentait un risque pour la sécurité des passagers. Ce qui a entraîné une chute du tourisme provenant de la Nouvelle-Zélande.
En effet, distante de quelques 2000 km, la plupart des touristes de l’archipel de Tonga viennent de Nouvelle-Zélande.

Le niveau de corruption

Indice de corruption 2013 par Transparency International

Le Tonga se place 95^ème sur 183 pays avec un indice de 3,1 sur 10 ans dans le Transparency International Corruption Index en 2011

La corruption reste un problème majeur au Tonga. En effet, elle trouve ses racines dans la structure politique et démographique du pays, très répandue dans la famille royale, la noblesse et leurs associés qui ont souvent utilisé des actifs de l’état pour leur profit personnel. Mais le gouvernement a mis en place des mesures significatives ces dernières années pour combattre cette corruption et instaurer plus de transparence. Aujourd’hui le pays se situe dans la moyenne mondiale

A titre d’exemple, le quotidien Australien « The Age » rapporte une affaire concernant un député de la noblesse, Lord Tu’ ilakepa, qui aurait été accusé d’avoir accepté un pot de vin de la part d’un baron de la drogue colombien pour l’aider à acheminer de la cocaïne en Australie et en Chine.

En effet, les autorités tongienne, auraient un enregistrement d’une conversation téléphonique du trafiquant de drogue qui évoque avoir versé un pot de vin au Lord Tu’ ilakepa en contrepartie d’un visa tongien.

Cette affaire qui finalement a été abandonné par la justice qui l’estime compliqué soulève plusieurs questions quant au niveau de corruption au sein du gouvernement.

Les conditions de sécurité dans le pays lié à la criminalité et au terrorisme

Des crimes mineurs se produisent. On a d’ailleurs signalé une augmentation du nombre de vols commis, notamment des vols par effraction.

Aujourd’hui la monarchie constitutionnelle fonctionne sans violences, le gouvernement élu en 2011 ayant instauré un état d’urgence depuis les manifestations de 2006, le risque de désordre social est désormais très bas. Il n’y a aucun conflit externe majeur qui puisse entraîner des actes de terrorisme. Les élections parlementaires de 2010 se sont fait sans perturbations particulières.

4. Evaluation des risques économiques et financiers :

PIB 2016 : 400 Millions de dollars
PIB par habitant 2016 : 3856 dollars
Taux de croissance du PIB 2016 :5%
Taux de chômage 2010 : 13%
- Taux d’inflation 2016 (estimation) : 4%
Solde budgétaire 2010 : -20 Millions de dollars
Solde commercial (2013) : -169 Millions de dollars
Le solde courant (en % du PIB) : -7.2% en 2015
La dette externe (en % du PIB) : 49% en 2016
La stabilité du taux de change : il augmente faiblement (2.36 pour 1€ en 2016 contre 2.27 en 2013)

Part de principaux secteurs d’activités dans le PIB :

Services: 7%
Industrie: 6%
Agriculture: 7%

De par sa taille exiguë, son isolement géographique, un manque d’infrastructures et une économie à dominante agricole, le pays doit faire face à plusieurs contraintes.
L’économie Tongienne repose principalement sur la production agricole et la pêche maritime qui emploie environ 32% de la population active.

Quasiment l’ensemble de la production agricole est destiné à la consommation locale et la grande majorité des agriculteurs pratique l’auto subsistance.
En effet, la loi tongienne accorde à chaque habitant de plus de 16 ans un terrain destiné à l’agriculture, moyennant le paiement d’un loyer.
Cependant, en raison de l’accroissement géographique et des abus de lois par certains nobles qui accaparent les terres, ce droit devient de plus en plus aléatoire.

Financièrement, le pays a été fortement touché par la crise de 2008 et le Tonga qui dépend fortement du tourisme avait vu ce secteur baissé. La crise a également causé une augmentation des prix des carburants et des produits alimentaires.

L’aide internationale équivaut au cinquième du PIB, les principaux pays donateurs sont l’Australie, le Japon et la Nouvelle-Zélande.

Mais bien qu’il soit fortement dépendant de l’aide étrangère et des envois de fonds venant de l’étranger, l’économie tongienne a fortement progressé ces dernières années, soutenue par le secteur de la construction et du tourisme ainsi que par les envois de fonds des travailleurs migrants.

5. Une évaluation des risques géographiques et environnementaux :

Les risques sismiques et géographiques

Les Tonga se trouvent dans une région sismique que l’on appelle la « Ceinture de feu », région où les plaques continentales entrent fréquemment en collision provoquant une forte activité sismique et entraînant des tremblements de terres et des tsunamis. Le plus fort séisme enregistré jusqu’à présent était de magnitude 8.3

De plus, dans le Pacifique Sud, la mousson et la saison de typhons qui s’étendent de Novembre à Avril provoquent un grand nombre de tempêtes pouvant causer des inondations et des glissements de terrain très meurtriers, endommager gravement les infrastructures et nuire à la prestation des services essentiels

Les risques sanitaires et épidémiques

Le virus de Chikungunya s’est répandu jusqu’aux « Friendly Islands » avec une épidémie en cours au royaume de Tonga : plus de 20 cas estimés en quelques semaines seulement et déjà deux décès constatés en avril 2014.

Maladies transmises par l’eau et la nourriture

De nombreux agents infectieux peuvent contaminer l’eau et les aliments
Typhoïde : Maladie infectieuse due à une bactérie (salmonelle)
La Ciguatera est une intoxication provoquée par une algue toxique présente dans la chair de certains poissons de coraux et des mers tropicales

Maladies transmises par piqures d’insectes

Dengue : Maladie virale transmise par les piqûres de moustiques de type Aedes. En février 2015, le royaume déclare une épidémie de fièvre hémorragique dengue.
Un an plus tard en février 2016, le royaume est une fois de plus touché par une épidémie du virus Zika.
Le gouvernement a déployé des équipes pour aider les populations et répandre des insecticides pour ralentir la propagation du virus.

6. Evaluation du Hard Power :

Pouvoir militaire réel

Les forces armées de Tonga sont les services de défense de Tonga (TDS : Tonga Defence Service)

Elle est divisée en deux corps : d’une part, il y’a l’armée régulière répartis en trois sections : terre, mer et formation technique et de l’autre il y’a la Garde et la Marine royale.

Les troupes ont pour principales mission de défendre le royaume, maintenir l’ordre, la surveillance de la zone maritime, ainsi qu’une participation à des activités de formation techniques et de services publics.

Poids du pays dans les Institutions internationales

Le royaume des Tonga est membre de l’Organisation de nations unies depuis 1999. Un contingent tongien de 50 hommes est engagé en Afghanistan aux côtés des forces britanniques. A ce titre, le Premier ministre Tongien a participé au sommet de l’Otan à Chicago en mai 2012.

Le Tonga, comme tous les autres Etats insulaires du Pacifique du Sud, sont membres du groupe AOSIS (Alliance of Small Island States) qui regroupe les Etats côtiers ou insulaires de plusieurs régions du monde.

Tonga est également membre du Fonds Monétaire International de la Banque mondiale et de la Banque Asiatique de Développement. En 2007, les Tonga sont devenues membres de l’Organisation Mondiale du Commerce

Technologie et Innovation

Tonga désire développer de nouvelles technologies dans le but de réduire la pauvreté. Récemment, l’internet à haut débit est arrivé sur les îles, ce qui est une promesse de futurs profits aussi bien économiques que sociaux. Cela pourrait même créer de nouveaux emplois. Tonga veut prendre exemple sur d’autres pays et saisir les opportunités. 6.5% de leurs produits manufacturés exportés sont des produits de haute technologie.

Environnement

Dans le cadre du Fonds européen de Développement (10^ème FED 2008-2013), l’Union Européenne a alloué un budget de 6.8 Millions d’euros aux Tonga dont 5 Millions d’euros pour développer l’accès et l’utilisation de sources d’énergie renouvelables et doter le pays d’une meilleure politique énergétique.

Par ailleurs le Tonga a accueilli sur son sol la communauté Pacifique (CPS), organisation scientifique et technique du pacifique.

Réputé pour ses connaissances et sa capacité d’innovation, l��organisation a pour mission le développement économique durable et la conservation des ressources pour la sécurité alimentaire.

7. Evaluation du Soft Power :

Les relations internationales du Tonga

Au lendemain de l’indépendance, le roi George Tupou I, souhaitant apporter à sa société l’expansion économique dont elle a tant besoin, il fait de la diplomation l’outil privilégié pour le développement de son royaume.

Et pour financer les différents projets du royaume, il cherche avant tout l’ouverture de l’archipel, la multiplication et la diversification des partenaires.

C’est ainsi que le Tonga entretient les relations avec ses partenaires traditionnels : La Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et les Etats-Unis et en cultive de nouvelles avec ses voisins océaniens : l’Australie et la Nouvelle Zélande ainsi qu’avec d’autre pays asiatique : le Japon et le Taiwan.

La diplomatie a joué un rôle important dans le développement de l’économie du pays et continue d’être l’outil privilégié du gouvernement actuel.

En effet, le Tonga a signé le 9 juin dernier un accord bilatéral avec la chine permettant une exemption de visa pour les ressortissants chinois et tongien avec une durée de séjour maximal de 30 jours

Cet accord, visant à promouvoir les échanges entre les deux pays, permettra de stimuler le secteur du tourisme dans l’archipel et notamment le milieu des affaires.

Reconnaissance médiatique et culturelle

Tonga Broadcasting Commission (en abrégé TBC) est l’entreprise publique de radio et de télévision du royaume de Tonga

Elle opère deux chaines de télévisions (Télévision Tonga et Télévision Tonga2), une station de radio (Radio Tonga) diffusé sur l’ensemble du Tonga et une autre station diffusée uniquement sur l’île principale de Tongatapu.

TBC a trois missions qui sont d’informer la population tongienne, d’éduquer et de divertir.

Tonga bénéficie aussi d’une reconnaissance culturelle de par la conservation des anciennes traditions telle que le lakalaka, souvent considéré comme la danse nationale et qui joue un rôle de premier ordre lors des cérémonies importantes comme le couronnement du monarque. Cette danse a été inscrite en 2008 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.

ONG

Le Tonga dispose d’ONG telles qu’Humanum qui protège le droit des enfants. Même si leur situation s’est améliorée au cours des années, elle reste encore imparfaite.

8. Conclusion :

Le Tonga a su faire face aux différentes difficultés qu’il a rencontrée, notamment le tsunami de 2004 et la crise financière internationale.
En effet, l’archipel a connu une forte reprise économique ces dernières années caractérisée par une augmentation du tourisme et un développement du secteur de la construction.

Cependant, le pays reste fortement dépendant de ses partenaires sur le plan financier à travers les différentes aides qu’il reçoit de : l’Australie, la Chine, la Nouvelle-Zélande et le Japon et économiquement en s’appuyant sur le de l’agriculture.

Par ailleurs, l’économie du pays reste dominée par le secteur public ce qui entrave son dynamisme, les infrastructures reste généralement peu développées et plus de 22% de la population continue à vivre en dessous du seuil de pauvreté.

Et bien que le pays entretien des relations tendus avec les îles Fidji, notamment par rapport aux récifs de Minerva, il entretient de bonnes relations avec le reste des pays et cultive des partenariats prometteurs.

Toutefois, le pays a un grand potentiel dans le secteur du tourisme qu’il cherche à développer davantage à travers l’amélioration des infrastructures d’accueil, l’entretien des sites historiques et l’exploitation des îles plus éloignées qui sont idéales pour le secteur. L’objectif étant de construire une véritable industrie touristique.

Analyse SWOT :

Forces	Faiblesses
Economie ouverte : les produits agricoles comptent 2/3 des exportations Relation privilégiée avec l’Australie et la Nouvelle Zélande : principaux partenaires pour l’aide au développement Croissance de l’économie sur les dernières années	Isolement géographique Dépendance du pays vis-à-vis des partenaires économiques Manque de développement dans les infrastructures Peu d’IDE
Opportunités	Menaces
De nombreuses réformes politiques et économiques sont mises en cours : tel qu’un plan de réduction de la dépendance énergétique Potentialités importantes de production électrique d’origine éolienne Partenariat avec la chine qui peut contribuer à stimuler le tourisme	Taux de chômage élevé Relations conflictuelles avec les îles Fidji