Fiche Pays – La République Centrafricaine.

La République Centrafricaine est un Etat d’Afrique centrale complétement enclavé. Elle partage ses frontières avec le Cameroun, le Tchad, le Soudan, le Soudan du Sud, la République démocratique du Congo et la République du Congo. Il est un Etat relativement étendu avec une superficie de 620 000 km² pour 4,616 millions d’habitants. Sa densité se situe entre 8 et 9 habitants par km².[1] Ce qui reste très faible, le pays est relativement sous- peuplé. Le drapeau du Centrafrique a été proposé par le premier président Boganda en 1958. Il symbolise à la fois son passé commun avec la France avec le Bleu, le Blanc et le Rouge, mais aussi le Panafricanisme avec le Vert, le Jaune et le Rouge. L’étoile jaune symbolise ce qui doit conduire le peuple centrafricain vers la liberté.

Le pays se situe entre deux climats particuliers. Le sud du pays est traversé par un climat subéquatorial, tandis que le nord est une région plus sèche et plus chaude. L’urbanisation du pays est relativement faible et laisse place à un ensemble de savane et de forêt ou la flore et la faune sont abondantes.

L’activité économique du pays est principalement basée sur l’agriculture. Cette dernière est vivrière. Les centrafricains cultivent du manioc, de l’arachide, des bananes plantains, du sorgho, des avocats, etc.  Il faut considérer une part de l’exportation des diamants, du bois, du tabac dans l’économie. Malgré ces débouchés économiques, le Centrafrique dépend particulièrement de l’aide internationale.

Le Centrafrique est un régime politique instable qui tient à son histoire moderne. Il est colonisé par la France à partir de 1889. Le pays est marqué par une série de régime autoritaire et personnel. Il est incarné à son paroxysme par Jean- Bodel Bokassa qui devient empereur en 1977. Le Centrafrique est actuellement présidé par Michel. Il est président par intérim. Malgré des institutions relativement faibles compte tenu du déséquilibre politique, la Constitution reconnait un régime présidentiel (Assouplissement d’un système semi-présidentiel). Le président a de nombreux pouvoirs en politique étrangère, en politique de la défense, dans le domaine législatif, comme dans le domaine exécutif. [2]

Le Centrafrique s’est construit sur le modèle colonial français et reprend son modèle culturel, linguistique et institutionnelle : Le Français et le Sango sont les deux langues officielles.  Le pays est l’un des membres de la francophonie depuis 1973. Devant la situation politique conflictuelle actuelle, le pays a été suspendu des instances de l’Organisation internationale de la Francophonie en mars 2013. [3] Le système institutionnel reprend les bases du système français avec une cour des comptes, un régime présidentiel, une haute cours de justice. La monnaie utilisée est le franc cfa. Il s’agit d’une monnaie relativement faible au niveau mondiale. 1 euros correspond à environ 1000 franc CFA. Au niveau culturel, il faut reconnaître une certaine évolution. La Français est toujours la langue privilégiée par les intellectuels centrafricains, par l’élite et par les artistes. Le Centrafrique est cependant traversé par plusieurs influences culturelles : Elles proviennent de la Grande- Bretagne, des Etats-Unis, du Tchad, du Cameroun,  et de la France.

La population est majoritairement de confession chrétienne et admet deux minorités : Respectivement, 65,64 % de chrétiens, 14,62 % de musulmans, et 18, 80 % d’animistes. [4]

La population s’articule autour de plusieurs ethnies différentes. Le Centrafrique compte environ 90 ethnies différentes qui peuvent s’apparenter à deux groupes principaux. De façon grossière, on distingue géographiquement les « gens de la savane » et « les gens du fleuve » au sud. Il est plus pertinent de distinguer 11 groupes ethniques différents : Les groupes ethniques majoritaires sont les Baya, (30%) les Bandas, (25%)  les Mandja. [5] (20%)

Le niveau global du Centrafrique en termes de développement humain n’est pas très élevé : L’IDH[6] du pays se situe à 0,315. Les derniers évènements ne donnent pas au Centrafrique des perspectives socio- économiques importantes. Nous devons prendre compte des faiblesses intrinsèques du pays pour développer l’ensemble des risques qu’il présente. Nous relativiserons un peu cette analyse en montrant aussi les points forts du pays.

 

 

 

I] Evaluation du risque politique du Centrafrique.

Contexte historique et politique général.

Le Centrafrique est une colonie française pendant 69 ans, il devient indépendant en 1958. On peut considérer qu’il s’agit d’un jeune Etat relativement fragile. La première forme d’instabilité (1) est d’origine étrangère :

  1. Les élites politiques centrafricaines bénéficient parfois du soutien de la Communauté internationale et plus particulièrement de la France. Avec une aide militaire substantielle extérieure, le climat d’hostilité politique est soit cultivé, soit atténué. [7]
  2. L’instabilité politique a des origines régionales. Qu’il s’agisse du Congo, du Tchad ou encore des Soudan (s), les pays frontaliers constituent la base arrière des rebelles, et des islamistes.
  3. L’instabilité a des origines internes et tient à la structure de la société et de l’Etat centrafricain : Tensions religieuses, ethniques, et politiques. (Pillage, violence, exactions et viols récent en 2012 et 2013 – Départ du président Bozizé le 24 mars 2013) La corruption qui frappe le pays est certainement un facteur de paralysie du pays. Avec un indice de corruption de 2,2[8], le Centrafrique demeure l’un des pays les plus corrompus.

Contexte socio- économique.

Le Centrafrique est caractérisé par la vulnérabilité de certaines populations qui sont exposées à un ensemble de risques : La pauvreté, la violence physique et morale, la maladie.

De façon générale, les femmes sont écartées de l’activité politique et économique du pays. Lorsque ces dernières ont des activités ménagères ou informelles, (Mini commerce/Agriculture) cette dernière n’est pas comptabilisée dans le calcul de la production de richesse nationale.

La main d’œuvre centrafricaine est moins qualifiée que certains de ces voisins si l’on tient compte de ces chiffres. Environ 48,6 % des adultes centrafricains seraient alphabétisés. [9] Si l’on considère que la population est relativement jeune, elle n’est pas pour autant très scolarisée. Cette dernière est encore fortement exposée aux violences physiques et aux maladies, ce qui constitue un véritable frein à l’émancipation de la main d’œuvre, d’une classe moyen et ensuite d’une élite. On considère qu’environ 28,6 % des enfants sont scolarisés. Le sida touche près de 5 % de la population avec 60 000 personnes[10] contaminés. (Problème sanitaire avec le paludisme.)

Contexte économique.

Le Centrafrique figure parmi les pays les plus pauvres, son PIB s’élève à 2,139 milliards de dollars. Même si l’on remarque une relative croissance du PIB, elle reste très peu importante compte tenu des ressources centrafricaines disponibles.  En 2012, le taux de croissance du PIB se situe entre 4 et 5 %[11]. Malgré ces prévisions on peut s’attendre à un affaiblissement général de la croissance compte tenu des conflits actuels. (Opération Sangaris- Croissance estimée à 1,8% en 2013) Le taux d’inflation annuel est d’environ 6,3 % en 2013.[12] Le solde budgétaire est à « -4,4 % ». Le solde courant est lui à « -7,3 % ». La dette publique représente 32,1 % du PIB. Il n’y a pas de stabilité du taux de chômage à moyen terme et peut- être à long terme parce les conflits armés qui divisent la population ont tendance à ralentir et même à détruire certaines activités économiques. L’économie centrafricaine reste très peu diversifiée. Les investissements et l’implantation des entreprises étrangères restent difficiles à cause de l’instabilité, de la fragilité des infrastructures de télécommunication et d’électricité.

Risque naturel.

Le Centrafrique souffre d’un certain nombre d’inondations. Ce problème est lié au climat, mais aussi à la mauvaise gestion des fleuves et de leur débit. La déforestation peut devenir un problème à long terme, ce phénomène reste à relativiser.

Le Centrafrique dans le système international.

L’Etat bénéficie d’un hard power très faible avec une armée dont la loyauté envers le pouvoir exécutif est défectible. Le faible revenu des militaires ne garantit pas non plus cette loyauté. L’Armée représente entre 5000 et 6000 militaires, ce qui est un effectif extrêmement faible. Le Centrafrique est suspendu de l’Union Africaine et de l’Organisation Internationale de la Francophonie. (Mars 2013) Sa difficulté à assurer la sécurité de son Etat et de son territoire le rend dépendant de la communauté internationale, notamment de ses alliés comme la France, le Tchad et le Cameroun.

La culture centrafricaine en ce qui concerne les arts, la musique, et même la langue a une faible portée internationale. Au-delà de la scène nationale, elle influence relativement ses pays voisins. A l’inverse, le Centrafrique subit encore fortement l’influence française avec une présence importante des intérêts français dans la télécommunication, le transport, les énergies, les médias, etc.

Le Centrafrique est le lieu d’un paradoxe, celui de son extrême pauvreté et de ses nombreuses ressources. Le pays présente un certain nombre de risques pour l’investisseur, pour le touriste et même pour les personnes en mission humanitaire. Les risques sécuritaires, économiques, financiers, et politiques se complètent et renforcent l’instabilité de l’ensemble du pays. Au niveau sécuritaire, l’Etat n’est plus capable d’assurer le maintien de l’ordre et la sécurité de sa population. Cette insécurité a de fortes conséquences sur une économie déjà faible. Au niveau structurel, l’économie du Centrafrique se concentre sur les activités agricoles, elle n’est pas assez diversifiée. L’exploitation des ressources reste sous l’emprise étrangère et n’est pas encore développée au profit la comptabilité nationale. L’attractivité du pays n’est pas non plus très bonne qu’il s’agisse des entreprises étrangères, des investisseurs, ou des touristes. Les entreprises et investisseurs se limitent à l’instabilité générale et à la non- suffisance énergétique. Les nombreux délestages organisés par les autorités publiques n’envoient pas un signe positif aux entreprises énergivores. Les difficultés des centrafricains et de leur Etat ont des origines profondes : Les tensions politico- ethniques et l’inaccomplissement de l’Etat centrafricain. Ces deux causes sont les deux versants d’un seul et même phénomène : L’affaiblissement du Centrafrique. Les tensions conduisent progressivement le pays vers une insécurité politique et humanitaire préoccupante lorsqu’elles se traduisent comme en mars 2013 par des conflits violent entre les rebelles et l’Armée régulière. Ces dernières sont possibles parce que les institutions ne sont pas achevées et sont asphyxiées par la corruption. A court terme et à moyen terme, le Centrafrique constitue trop de risques pour la plupart des acteurs nationaux, régionaux et internationaux.

Force-Ressources minières : Diamant, Or, Uranium.-Aides Internationales.-Alliés régionaux et internationaux : Tchad, Cameroun, France.-Territoire relativement grand.-Population jeune et nombreuse.

-Agriculture Riche.

Faiblesse-Dépendance vis-à-vis de la communauté internationale.-Dépendance militaire vis-à-vis de la France.-Fragilité sanitaire : Pandémie, Epidémie, Paludisme, Sida.-Rivalité religieuse et ethnique.-Instabilité politique.

-Monnaie nationale Faible.

Faible part des IDE.

Menace-Guerre civile longue.-Paralysie de l’Etat.-Crise sociale et humanitaire durable.-Génocide : Origine politique et ethnique.-Terrorisme islamiste.

-Faillite de l’Etat.

-Déplacements de population massifs

Opportunité-Elargir la diversité de production agricole.-Utiliser les ressources minières.-Développement de l’énergie hydro- électrique.-Utiliser d’une main d’œuvre jeune et nombreuse.-Construire des projets de développement avec de nouveaux alliés économiques : Exemple Chine.

 

 

 

 

Bibliographie.

Sitographie

Média

–          http://www.afriquinfos.com/articles/2013/10/8/centrafrique-lonusida-sollicite-engagement-fort-autorites-dans-lutte-contre-sida-233836.asp

Site institutionnel

–          http://www.francophonie.org/Centrafrique.html

–          http://www.statistiques-mondiales.com/centrafrique.htm

–          http://www.cf.undp.org/rca-chif.htm

–          http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/republique-centrafricaine/presentation-de-la-republique-1271/

–          http://www.africaneconomicoutlook.org

–          http://www.sangonet.com/ActuDo/santeah/fich-RCA-unhcr2005.pdf

 

Relations Internationales et Géopolitiques.

–          http://www.law.yale.edu/RCW/rcw/jurisdictions/afm/centralafricanrepublic/car_const.pdf

–          http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?codeTheme=14&codeStat=WR.RELG.PRA.ANIM.ZS&codePays=CAF&codeTheme2=14&codeStat2=x&codePays2=CAF&langue=fr

 

 

 

 

 

 

Annexes.

 

 

 

 

Annexe 1 : Evolution du PIB : Perspective Economique en Afrique.

 

 

Annexe 2 : PIB ou création de richesse par secteur.

 

 

Annexe 3 : Comptabilité nationale.

 

 

Annexe 4 : Dette extérieure vis-à-vis du PIB.

 

Matthieu Remonnay, Promotion Master 2 Relations Internationales « Expertise Internationale », Université Lyon 3 Jean Moulin.


[6] Indice de Développement Humain.

[7] Opération Barracuda en 1977 contre Bokassa/Coup d’Etat de Bozizé en 2003.

[9] http://www.cf.undp.org/rca-chif.htm : Alphabétisation des adultes centrafricains : 03/12/13

[11] Annexe 1 : Evolution et croissance du PIB.

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  1. La corruption endémique centrafricaine | athrib

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