L’Afrique a été pendant longtemps la terre de chasse des pays occidentaux ainsi que des peuples du Moyen-Orient, en résulte alors au fil du temps une séparation logique sur ce grand continent entre une Afrique septentrionale dite Afrique blanche compte tenu de son peuplement arabo-berbère et une Afrique subsaharienne communément appelée Afrique noire.
L’Afrique subsaharienne est située sous le désert du Sahara, et est composée de 47 pays. Peuplée d’environ 936,1 millions d’habitants, cette seconde partie du continent peut être divisée à nouveau en Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, principalement francophone, et l’Afrique de l’Est et l’Afrique du Sud principalement anglophone et lusophone.
Malgré ces sources de richesses naturelles nombreuses telles que le pétrole, le gaz ainsi que les pierres précieuses, et la coopération avec de nombreux investisseurs étrangers, les pays composant l’Afrique subsaharienne n’arrivent toujours pas à s’affirmer et trouver leur place dans les relations économiques et politiques mondiales.
Problématique: Quels facteurs freinent le développement de l’Afrique Subsaharienne ?
Un passé colonial douloureux conduisant à une stabilité politique fragile
Un des faits marquants de l’histoire de l’Afrique est sa soumission aux puissances coloniales du 19e siècle à l’image de la France, du Royaume-Uni et des Pays-Bas. Celles-ci ont su générer des exploitations de matière première industrielle et se sont enrichies aux dépens de l’appauvrissement et de la dégradation du peuple qu’ils occupent. Ajouté à cela l’époque de l’esclavage et du commerce triangulaire entre l’Europe, l’Amérique et le continent africain. Les esclaves ont été utilisés comme domestiques et dans le secteur de l’exploitation agricole. Les historiens anglais et américain Fage et Curtin ont, dans une étude chiffrée des conséquences démographiques des traites négrières, estimé à 5 300 000 le nombre de déportés par la traite.
Cependant, la conséquence la plus flagrante et la plus nocive qui freine très fortement le développement de l’Afrique subsaharienne est l’instabilité politique qui précéda l’époque de la décolonisation. Le partage de l’Afrique après la Conférence de Berlin en 1885 est la base d’un certain nombre de problèmes politiques. Depuis les indépendances, les frontières ont été source de conflits. Elles ont séparé des peuples habitués à vivre ensemble, mais ont surtout regroupé des ethnies différentes, dont la cohabitation a engendré des violences comme au Nigéria au Tchad ou encore au Soudan. Revenir sur ces frontières reste aujourd’hui une question très sensible.
L’importance des ressources naturelles créent également des tensions entres populations qui les partagent. Les deux Soudan, malgré plusieurs accords, continuent de se battre pour sécuriser les revenus du pétrole. Ce phénomène est parfaitement illustré par les cas du Nigeria et de la République démocratique du Congo qui sont détenteurs de nombreuses ressources naturelles mais ravagées par des conflits de nature ethnique et plus récemment religieux, où la population civil en paye le prix le plus fort.
S’agissant des guerres civiles, le spécialiste des conflits armés distingue les causes essentiellement liées aux dysfonctionnements politiques. Premièrement l’État africain post-colonial n’était pas préparé à assurer la paix et la sécurité à l’intérieur de ses frontières. Ajouté à cela un pouvoir politique détenu par un parti unique dominé par un individu, cela entraîne une absence d’alternance à la tête de l’État. Ce qui engendre une faillite sur le plan économique marquée par l’exercice de l’État d’un monopole dans la gestion des ressources nationales.
En somme l’instabilité politique, les guerres civiles en Afrique ont au cours des dernières décennies inversé d’innombrables avancées socio-économiques et ont privé l’Afrique subsaharienne de son développement.
Les aléas d’une région qui la pousse à être en état d’alerte
Malgré les nombreuses richesses qui composent les territoires de cette région, l’Afrique subsaharienne affiche plusieurs défaillances dans des domaines essentiels à son développement et plus contextuellement à sa survie.
Plusieurs facteurs sont à prendre en considération pour expliquer la pauvreté qui perdure dans cette région, et sa stagnation.
Premièrement, les catastrophes naturelles. On peut donc répertorier les sécheresses lorsque les températures sont très élevées, cela affecte surtout les troupeaux de bétail. Ajouté à cela les inondations qui entraînent souvent des glissements de terrain, et enfin les invasions d’insectes comme ce fut le cas notamment dans les pays du Sahel, entraînent des périodes de famine. Il y a aussi manque d’infrastructure et de techniques d’exploitation dans le domaine agricole. En effet, dans les pays composants l’Afrique subsaharienne les habitants vivent presque tous de l’agriculture vivrière et donc tournée vers l’auto-exploitation. Sans compter le fait que l’eau est assez mal exploitée et gérée malgré que celle-ci soit rare dans certains pays.
Le système éducatif est défaillant. Les classes sont surchargées, le personnel insuffisant et de moins en moins qualifié et on constate un manque considérable de matériel. Tous les facteurs sont réunis pour décréter l’état d’alerte. On estime qu’en Afrique 56 % des enfants n’achevaient pas le cycle primaire devenant ainsi des adultes analphabètes. On peut attribuer la faillite du système scolaire à toute une série d’obstacles, principalement politiques et économiques.
Finalement, il est indispensable de présenter le système de santé en Afrique subsaharienne comme déficient, tant sur le plan des équipements que sur celui de la compétence exigée pour les professionnels. Le nombre de travailleurs ne représente que 1,3% des professionnels de la santé dans le monde. Et cela engendre des négligences sanitaires se manifestant par la propagation de maladies souvent difficiles à maîtriser pour le système en place.
Ces facteurs conduisent très souvent à des situations compliquées pour la population et notamment celle des enfants. Cependant on peut noter la présence et l’intervention de plusieurs ONG, qui apportent leur aide au quotidien.
Une région pourtant prisée des grandes puissances
Dans un contexte de mondialisation dont l’extension touche à sa fin, le continent africain apparaît comme le dernier grand marché à conquérir pour les grandes puissances mondiales. D’autant plus que la faible capacité des états africains à assurer l’exploitation de leurs ressources ne peut qu’inciter de nombreux pays à y investir massivement.
Car on note que le continent est doté de toutes les ressources qui normalement font la richesse d’un pays. Les richesses naturelles comptabilisées sont les suivantes : or, diamant, gaz, pétrole, charbon, platine, chrome, fer, cuivre, nickel, uranium, étain, cobalt, plomb, zinc et le bois. Et avec la demande émanant des pays émergents tels que la Chine, l’Inde et le Brésil, l’Afrique subsaharienne peut y trouver un véritable point de départ en coopérant avec de futures puissances mondiales.
En ce qui concerne le pétrole, le continent ne détiendrait que 13% des réserves prouvées, mais ses coûts d’extraction et de production sont très compétitifs. Aux côtés des trois géants de l’Afrique pétrolière que sont le Nigeria, l’Angola et la Libye, d’autres pays se hissent en bonne place, comme l’Algérie ou plus récemment la Guinée équatoriale.
À ces nécessités économiques, s’ajoutent des nécessités géostratégiques de la part des puissances mondiales. En illustre la politique extérieure des USA, qui est redevenue active lors de la présidence G.Bush avec un soutien aux puissances régionales du continent telles que l’Égypte, le Nigéria. Mais la stratégie est également de sécuriser la zone du golfe de Guinée qui pourrait devenir une zone prioritaire de ravitaillement pétrolier pour les USA.
Conclusion :
Force est donc de constater qu’ aujourd’hui le continent africain est à la fois décourageant dans les résultats qui sont les siens, et est objet de pessimisme dans ses réalisations. Néanmoins, ses richesses économiques et humaines peuvent, lorsqu’elles ne sont pas volontairement détruites, permettre d’envisager l’avenir avec un certain optimisme. L’Afrique Subsaharienne a donc le potentiel pour se développer, à elle d’en avoir la volonté.
Bibliographie :
Les pages internet :
- http://geopol-soppelsa.over-blog.com/article-35610700.html
- http://www.institut-strategie.fr/Strategique_80_Loungnou.htm
- http://afriquesubsaharienne.e-monsite.com/pages/sources.html
- http://poldev.revues.org/118#tocto2n5
- http://notes-geopolitiques.com/lafrique-convoitee/
- http://www.slateafrique.com/5249/question-sensible-des-frontieres-africaines
- http://les-raisons-de-la-faim-en-as.e-monsite.com/pages/les-causes-internes-de-la-faim-en-afrique-subsaharienne.html
Les livres :
- l’Afrique 50 ans après les indépendances, Essé Amouzou
- Les 100 clés de l’Afrique, Philippe Leymarie et Thierry Perret
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