Fiche Pays – Bolivie

L’État plurinational de Bolivie

Introduction :

• Capitale : La Paz, capitale administrative. Sucre, capitale constitutionnelle

 

• Forme de l’État : Depuis 2009 et l’adoption d’une nouvelle constitution, la Bolivie est devenue l’État plurinational de Bolivie¹. Cette république a pris son indépendance vis à vis de l’Espagne en 1825 et a connu une longue période d’instabilité politique jusqu’en 1982. Son système gouvernementale repose sur un président de la République, chef de l’exécutif, élu au suffrage universel pour cinq ans, et un pouvoir législatif bicaméral comprenant une chambre de 130 députés élus pour 5 ans et 36 sénateurs pour la même période².

 

• Langues officielles : l’espagnol et 36 autres langues sont officiellement inscrites dans la nouvelle constitution de janvier 2009

 

• Ethnies : la population bolivienne est composée de 30% de Quechua, 30% de mestizo ( les descendants des métisses hispano-amérindiens ), 25% d’Aymara et 15% d’autres ethnies minoritaires et d’étrangers.³

 

• Monnaie officielle : le boliviano

 

• Indicateur de développement humain : 0,675, 108 ème rang mondial⁴

 

• Démographie : 10, 6 millions d’habitants peuplent ce pays avec une densité moyenne de 9,2 hab/km². L’espérance de vie y est de 67 ans et la croissance démographique de 1,4%.⁵

Évaluation du risque politique :

La stabilité du gouvernement et des institutions :

Depuis l’indépendance en 1825 et jusqu’en 1982, la Bolivie a été un État hautement instable politiquement, en effet, durant cette période, le pouvoir politique a connu plus de 160 coups d’État.⁶Mais, la démocratie et le système républicain sont maintenant ancrés dans la société bolivienne et le pays jouit d’une relative stabilité politique. Il faut néanmoins noter que les mouvements sociaux et leurs diverses manifestations sont fréquents et peuvent troubler le fonctionnement normal des infrastructures.

Les conditions socio-économiques :

La Bolivie est un des pays du continent américain dont la population est la plus pauvre. Le taux de pauvreté y atteint 48,5% et celui d’extrême pauvreté 24,3% et ce malgré la politique sociale du gouvernement ( aides à la scolarisation, aux personnes vulnérables..). Pour autant, la Bolivie jouit de très grandes ressources minières ( 1ère réserve mondiale de lithium, importants gisements de fer, de cuivre,d’étain …) et d’hydrocarbure ( 2ème réserve de gaz d‘Amérique du Sud derrière le Venezuela ). La politique de nationalisations lancée en 2006, freinant les investissements, et l’importance de l’économie informelle sont deux problèmes majeurs auxquels l’économie bolivienne est confrontée.⁷

Les conflits internes et les pressions ethniques :

Après avoir été élu en 2005, Evo Morales a lancé une révolution pacifique, démocratique et culturelle se traduisant par la multiplication des nationalisations et la reconnaissance grandissante des revendications des populations amérindiennes. Cependant, depuis l’été 2010, les revendications ethniques se joignent aux manifestations sociales ( de la police, de l’enseignement, de l’armée, du corps médical) et l’on assiste à de nombreuses grèves qui peuvent paralyser certaines villes pendant plusieurs jours⁸.

Les conflits externes :

Dans son environnement proche, l’État plurinational de Bolivie ne connaît pas de tensions vives avec ses voisins. Seul le Chili pourrait être considéré comme un possible ennemi futur puisqu’à l’issu du conflit de 1884, la Bolivie a du concéder le corridor d’Atacama, seul territoire reliant la Bolivie à l’océan Pacifique.et donc enjeu central pour permettre les exportations du pays⁹. Mais sur le continent, du fait de ses alliances avec le Venezuela et Cuba dans le cadre de l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples de notre Amérique, la tension entre Washington et la Paz ne cesse de croître, les deux pays n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 2008 ¹⁰

Le niveau de corruption :

Le combat contre la corruption a été un des points clés de la compagne d’Evo Morales en 2005, ainsi, depuis 2006 la Bolivie est membre de l’organisation des Nations Unies contre le trafic de drogue et le crime ( UNODC) et un ministère de la transparence et de la lutte contre la corruption a été crée. Cependant, la forte proximité entre les hommes politiques et les hommes d’affaires, doublée d’un recours fréquent aux dessous-de-table font de la Bolivie un pays où la corruption est généralisée.¹¹

Les conditions de sécurité dans le pays liées à la criminalité et au terrorisme :

Le narcotrafic est très présent en Bolivie, le pays est le troisième producteur de coca au monde. De ce fait, le crime organisé détient un pouvoir parallèle très important renforçant la corruption et multipliant les trafics en tout genre ( contrebande, trafic humain, de drogue ,d’armes …)¹²

Évaluation des risques économiques et financiers :

Le PIB par habitant : 2,540$¹³

Le taux de croissance du PIB : 5%¹⁴

Le taux d’inflation annuel : 4,7%¹⁵

Le solde budgétaire : 1,5% du PIB en 2012, estimé à 0,9% du PIB en 2013¹⁶

Le solde courant : 1,8% du PIB en 2012, 1,1% estimé en 2013¹⁷

La dette externe : 30% du PIB en 2012

Le solde commercial : En 2012 : importations : 7,6 milliards de dollars

exportations : 9 milliards de dollars

solde positif de 1,4 milliards de dollars¹⁸

La stabilité du taux de change : De 2008 à 2012, un dollar valait entre 6,96 et 7,25 bolivianos.¹⁹

Évaluation des risques géographiques et environnementaux :

Les risques sismiques et géographiques :

De mars à avril, de nombreuses régions du nord du pays sont touchées par de violentes inondations. Le risque sismique et volcanique n’est pas à négligé étant donnée l’activité des volcans Irruputuncu et Olca Paruma dans les Andes, à la frontière avec le Chili.²⁰

Les risques sanitaires et épidémiques :

Le pays souffre encore de nombreuses maladies tropicales, le paludisme,la dengue, la maladie de chagas et la leishmaniose entre autres²¹

Évaluation du Hard power du pays :

Le pouvoir militaire réel :

La Bolivie dispose d’une armée répartie en trois corps, Terre, Air, Marine qui compte environ 40 000 hommes. Le pays dépense en moyenne 1,7% de son PIB dans le secteur de la Défense.²²

Le poids du pays dans les institutions mondiales :

La Bolivie participe à l’Organisation des Nations-Unies depuis le 14 novembre 1945, à l’Organisation des États d’Amérique depuis 1948 et à l’Organisation mondiale du commerce depuis le 12 septembre 1995. C’est surtout dans l’ALBA ( alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique ) que se trouvent les plus proches alliés de La Paz, Cuba et le Venezuela. Cette proximité avec ces deux États renforce la place de la Bolivie comme leader d’un nouvel anti-impérialisme,toujours plus critique vis-à-vis des États-Unis et d’Israël.

Technologies et innovation

Très marquée par le souvenir de la colonisation espagnole, la Bolivie cherche depuis longtemps à exploiter ses immenses ressources, notamment en lithium, tout en obtenant des transferts de savoirs et de compétences. Après avoir lancé de nombreux appels d’offres, c’est finalement la France qui s’est placé en pôle position pour l’exploitation du lithium, enjeu énergétique stratégique,en signant un accord-cadre le 27 août 2013 prévoyant la construction d’usines de fabrication de piles et la formation de scientifiques boliviens.²³

Évaluation du soft power :

Dans un contexte de crise économique mondiale, le soft power bolivien ne peut que se renforcer.En effet, la Bolivie se place comme l’un des derniers remparts contre l’impérialisme et le capitalisme destructeur. Plusieurs coups d’éclat permettent à la Bolivie de s’affirmer dans ce rôle, que ce soit son soutien à l’Iran, à Edward Snowden ou sa rupture des relations diplomatiques avec Israël et la reconnaissance de l’État Palestinien en 2010²⁴.De plus, la Bolivie détient une influence certaine quant aux questions relatives à l’environnement et aux changements climatiques. Ainsi, depuis 2010, une résolution relative à l’harmonie avec la Terre est votée par l’Assemblée Générale des Nations-Unies et depuis 2012, la Bolivie a adopté une loi cadre sur le respect de la Terre-nourricière.

Forces Importantes ressources naturelles Appartenance à la Communauté Andine et association avec le Mercosur Augmentation de l’investissement publique	Faiblesses Dangers liés au narcotrafic Importance de la corruption et du secteur informel Inexistence de façade maritime Exportations peu diversifiées
Opportunités Exploitation de l’enjeu du lithium Multiplication des accords de transfert de connaissance Renforcement du soft power bolivien sur la scène internationale	Menaces Crainte des investisseurs étrangers à cause des politiques de nationalisation Aggravation des tensions avec les États-Unis et isolation sur le continent

Conclusion :

Avec l’arrivée d’Evo Morales au pouvoir en 2005, la Bolivie a effectué un tournant majeur tant au niveau national qu’international. La nationalisation d’une grande partie de l’exploitation des immenses ressources naturelles du pays permet au gouvernement de mettre en place de grands programmes sociaux et d’augmenter l’investissement public tout en réduisant sa dette extérieure. À l’international, la personnalité charismatique du chef d’État permet à la Bolivie de gagner en influence en se posant comme une autre voie possible, plus respectueuse de l’Homme et de la Terre. Cependant, malgré tous ces progrès, le pays reste l’un des plus pauvres du continent, les inégalités sociales, la corruption et le narcotrafic restent des problèmes structurelles auxquels le gouvernement doit faire face car ils fragilisent le développement de la Bolivie. L’enclavement du pays reste une des problématiques centrales pour La Paz car celui-ci, en plus de freiner les exportations boliviennes, pourrait générer des conflits avec le Chili.

Sources

Sitographie :

• site du Ministère des Affaires Étrangères :http://www.diplomatie.gouv.fr

• site de la coface :http://www.coface.fr

• site de la CIA :www.cia.gov

• site du Stockholm international peace research institute :http://portal.sipri.org

• site du portail international contre la corruption dans le monde des affaires :http://www.business-anti-corruption.com

• site de l’ONU dédié aux statistiques :http://data.un.org

• site de la Banque mondiale :http://www.banquemondiale.org/

• site d’actualités : http://www.americaeconomia.com/