Exposé – Libéria

 

Le Liberia est un pays situé en Afrique de l’Ouest bordé par la Sierra Leone, la Guinée, la Côte d’Ivoire, et l’océan Atlantique. C’est un pays en reconstruction d’un système économique mixte dans laquelle l’économie comprend une liberté privée limitée, combiné à une faible planification économique centralisée et à une réglementation gouvernementale.

 

I) Données historiques du Libéria
Le peuplement de la région correspondant aujourd’hui au Liberia a probablement commencé antérieurement au Ier millénaire avant notre ère. Dans ces régions forestières, où les populations sont installées depuis de longs siècles, on croit que les sont les plus anciens habitants. Des peuples de langue mandé arrivèrent ensuite du Nord-Ouest: des Mandés du Sud, tels que les Kpellés, qui ont adopté certaines des coutumes religieuses et sociales des Krou et, au XVe siècle, des Mandés du Nord, en grande partie islamisés, comme les Vaïs, qui se sont installés dans l’ouest du pays. Les côtes auraient été fréquentées dès le XIVe siècle par des marins français (Dieppe), mais elles ne furent formellement découvertes qu’en 1461 par des Portugais qui créèrent des comptoirs commerciaux, d’où ils exportaient du poivre de Guinée et de l’or, avant de se lancer dans le commerce des esclaves. La traite négrière se développa à partir du XVIIe siècle pour se poursuivre jusqu’au début du XIXe siècle.

 1 La création du Liberia
Une société philanthropique américaine fut créée en 1816: l’American Colonization Society. Son but était de favoriser le retour des victimes de la traite négrière sur le sol africain. En 1822, cette société philanthropique installa, à l’emplacement de l’actuelle ville de Monrovia, une colonie d’esclaves libérés, qui se constitua en république indépendante, dotée d’une constitution semblable à celle des États-Unis. À ce moment-la, le président des États-Unis était James Monroe (1817-1825). La ville, bâtie par les premiers esclaves libérés, prit le nom de Monrovia, en souvenir de James Monroe, et baptisèrent Liberia leur nouveau pays.  Le drapeau fut calqué sur celui des États-Unis, avec une seule étoile, et l’anglais fut naturellement choisi comme langue officielle. Le Liberia devint en 1847 le premier État indépendant d’Afrique noire!
Les anciens esclaves écartèrent de la vie politique les autochtones noirs qui habitaient la région. Ils accordèrent des concessions forestières à des sociétés américaines. Durant la seconde moitié du XIXe siècle, ils étendirent leur influence sur l’intérieur du pays. Leurs revendications territoriales furent toutefois contestées non seulement par les populations autochtones, mais aussi par les États européens. Les pressions exercées par les États-Unis permirent la conclusion d’une série d’accords avec la Grande-Bretagne et la France entre 1892 et 1911, lesquels fixèrent les frontières actuelles.

En 1912, la Loi sur l’éducation obligatoire (Compulsory Education Act) institua l’enseignement gratuit et obligatoire pour les enfants âgés de six à seize ans, mais les écoles restèrent rares et seule une minorité d’enfants put en bénéficier. En fait, jusqu’au milieu du XXe siècle, seuls les enfants des Américano-Libériens eurent accès à l’école, les populations indigènes étant laissées à elles-mêmes.

Après la Première Guerre mondiale, la production de caoutchouc devint rapidement la principale activité économique du pays. Toutefois, l’économie reposait essentiellement sur le travail forcé imposé par les Américano-Libériens aux populations indigènes. Cette pratique fut sévèrement dénoncée en 1931 par la Société des Nations (SDN) et elle provoqua un scandale qui contraignit le gouvernement à la démission. Dès 1936, le nouveau gouvernement interdit le travail forcé, mais les autochtones, privés du droit de vote, furent encore traités comme des citoyens de seconde zone.

2 Le régime de William Tubman
Élu en mai 1943, le président William Vacanarat Shadrach Tubman dut faire face au réveil des autochtones qui revendiquaient le partage du pouvoir politique. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Tubman tenta de s’attirer les faveurs des Libériens autochtones en leur accordant le droit de vote. De plus, il élabora un programme de scolarisation pour tous (en anglais), valorisa l’exploitation de l’ensemble du territoire et lança un plan d’amélioration des infrastructures. Mais le programme de scolarisation préconisé ne permit pas l’ouverture de nouvelles écoles; la majorité de la population autochtone resta analphabète. Les Américano-Libériens, pour leur part, envoyaient leurs enfants dans les écoles secondaires des pays voisins, ainsi qu’aux États-Unis et en Europe.

La personnalité de Tubman marquera l’histoire institutionnelle du Liberia pendant vingt ans. Le pays connut une période de prospérité grâce à des concessions offertes à des multinationales étrangères, notamment américaines et allemandes, pour exploiter les gisements de minerai de fer que recelait le pays.

3 La violence dans le changement
Après la mort de Tubman en 1971, le président Tolbert voulut bien améliorer la situation économique de la population, mais il ne réussit qu’à accentuer le clivage entre la minorité des Américano-Libériens aisés et la majorité des autochtones pauvres. Pendant ce temps, le taux d’alphabétisation était de 95 % chez les Américano-Libériens, mais seulement de 24 % pour les autochtones, et encore grâce aux missionnaires. Ayant échoué dans sa tentative de libéralisation, Tolbert fut renversé et assassiné en 1980 au cours d’un coup d’État sanglant mené par le sergent-chef Samuel K. Doe qui se fit élire président, cinq ans plus tard. Ce putsch marqua la fin du contrôle de l’État par la minorité américano-libérienne et son effacement provisoire de la scène politique. Au début des années quatre-vingt, quelque 66 % des élèves fréquentaient les écoles publiques du gouvernement, alors que les autres allaient à part égale les écoles privées ou les écoles des missions.

Samuel K. Doe s’octroya le grade de général et prit la tête d’un Conseil de la rédemption du peuple (People’s Redemption Council). Il reproduisit le système de ses prédécesseurs en accaparant le pouvoir et la richesse pour n’en faire profiter que son ethnie d’origine, les Krahn. Par la suite, il suspendit la Constitution de 1847, supprima les libertés politiques et s’attribua les pleins pouvoirs. Sous la pression des États-Unis, le général-président Doe consentit à quelques gestes de «libéralisation» en promulguant en juillet 1984 une nouvelle constitution. Le régime fut nettement caractérisé par la corruption, la violation systématique des droits de l’Homme, et ce, dans un contexte diplomatique et économique très tendu.

4 La longue guerre civile
C’est dans ce contexte qu’éclata une longue guerre civile destinée à mettre fin au régime corrompue de Samuel Doe.  En décembre 1989, un groupe armé conduit par Taylor, appartenant à l’ethnie de sa mère (les Gio), lança une insurrection contre le pouvoir des Krahn. La révolte gagna rapidement l’ensemble du pays, à l’exception de la capitale, Monrovia. Plusieurs centaines des Gio et des Mano, qui avaient été maltraitées par le président Doe, se révoltèrent dans le Nord-Est sous la conduite de Charles Taylor. En 1990, quelque 15 000 personnes trouvèrent la mort dans un conflit qui mettait à jour les rivalités entre les communautés ethniques. L’intervention d’une force africaine d’interposition, l’ECOMOG (de l’anglais ECOWAS: Monitoring Group, issu de Economic Community of West African States), dominée par le Nigeria, ainsi que la nomination d’un gouvernement intérimaire présidé par Amos Sawyer ne purent mettre fin au conflit qui gagnait les régions frontalières de la Sierre Leone.  Après la signature sans lendemain de plusieurs accords de paix, des élections générales organisées par l’ONU, sous la surveillance de l’ECOMOG composée essentiellement de Nigériens, donnèrent la victoire à Charles Taylor.

Il aura fallu sept ans de guerre inter-tribale avant que Charles Taylor, le leader du Front national patriotique du Liberia (National Patriotic Front of Liberia: NPFL), puisse être élu président, le 19 juillet 1997. Malgré les horreurs de la guerre civile dont il a été l’initiateur, le président Taylor bénéficia de la confiance des pays occidentaux. Ceux-ci virent en lui la seule personne capable de faire régner l’ordre dans ce pays, dont l’exploitation des richesses (forêts, diamants, etc.) est, pour l’essentiel, à l’origine du conflit, avec des milliers d’enfants utilisés comme combattants. Or, Charles Taylor était réputé pour être un redoutable chef de guerre, disposant d’une fortune colossale. Il n’allait pas en rester là. Cela dit, le pays comptabilisait plus de 200 000 morts et le quart de la population réfugiée ou déplacée.

À partir de 1999, les troupes du président Taylor furent confrontées aux rebelles du LURD (Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie) soutenus par les États-Unis et par le régime de la Guinée-Conakry (le pays voisin). Des troupes du MODEL (Mouvement pour la démocratie au Liberia) constituées majoritairement de membres de la tribu de l’ex-président Samuel Doe engagèrent une lutte armée contre le régime de Taylor. Des responsables de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se rendirent au Liberia pour convaincre Charles Taylor de quitter le pouvoir afin de permettre une solution politique au conflit. Le 11 août 2003, le président Charles Taylor quittait le pays pour s’exiler au Nigeria. La Communauté internationale et les Libériens virent en cette «capitulation» un signe de rétablissement de la paix, après une guerre qui avait fait environ 200 000 morts. Toutefois, il n’est pas facile d’abandonner 14 années de pouvoir absolu. Selon divers observateurs, le richissime Charles Taylor contrôlerait encore aujourd’hui 90 % de l’économie libérienne, qu’il gère depuis sa villa de Calabar au Nigeria.

Il existe présentement au Liberia une certaine forme de démocratie au sein du gouvernement de transition. Cependant, les chefs de guerre entrés au gouvernement de transition ont fait fortune, ils roulent carrosse, alors que leur sécurité est assurée par des soldats de la Mission des Nations unies au Liberia (MINUL). C’est qu’il n’y a malheureusement aucune communauté d’intérêt entre les deux douzaines de factions qui vivent dans le pays. Au contraire, la tradition politique du Liberia, à l’exemple de beaucoup d’autres pays africains, est celle d’une l’oppression d’une majorité par une minorité corrompue qui s’accroche au pouvoir par tous les moyens possibles jusqu’à ce qu’elle en soit violemment expulsée.

 

II / Politique extérieure

1 Etats Unis et Libéria.
Les relations du Liberia avec les Etats unis remontent aux années 1820, avec l’arrivée du premier groupe de colons américains. Les États-Unis restèrent longtemps le plus proche allié du Liberia mais la guerre civile de 1989-1996, l’instabilité de la région, les violations des droits humains et divers problèmes de gouvernance ont envenimé les relations entre les deux pays. Les États-Unis ont imposé une interdiction de voyage aux anciens membres du gouvernement libérien qui ont soutenu le Front révolutionnaire unis, groupe rebelle de Sierra Leone. Les états-unis possèdent des bases militaires au Liberia.

2 Liberia et organisation internationales.
Ce pays est membre de plusieurs organisations internationales dont: ONU (1945) OUA (1963) l’Organisation de l’unité Africaine.
• Le Liberia est membre fondateur des Nations unies ainsi que membre  de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (ECOWAS), de la Banque africaine de développement (BAD), de la Mano river union avec la Sierra Leone et la Guinée, du Mouvement des non-alignés.

 3 Liberia et relation avec ses pays voisins ou occidentaux :
Le Liberia a globalement toujours entretenu des relations cordiales avec les pays occidentaux. Actuellement, il entretient des relations diplomatiques avec la Lybie et Cuba. La Guinée et la Sierra Leone ont accusé le Liberia de donner refuge à des forces rebelles qui lançaient des attaques meurtrières vers ces deux pays.
En 2003 , le Liberia a rompu ses relations diplomatiques avec la République de Chine pour renouer avec la République populaire de Chine , ce qui fut largement perçu comme un fruit du lobbying de la Chine populaire auprès des Nations unies. Le dialogue a repris entre le Libéria et ses voisins opposés au régime de Charles Taylor (ancien président de la République du Libéria.) : la Sierra Leone, la Guinée, la Côte d’Ivoire.
Les relations entre le Libéria et la Côte d’ivoire ont été marquées le 8 juin 2012 par une attaque, à la frontière libéro-ivoirienne, de mercenaires libériens. La visite de la présidente Johnson Sirleaf, à Abidjan,en 2012, a confirmé qu’une relation de confiance s’était installée entre le Président ivoirien et la présidente libérienne. Sur le plan régional, la Présidente multiplie les visites à ses homologues et s’est engagée activement dans la relance de l’Union du Fleuve Mano.

III / Politique intérieure
Les dernières élections générales de 2011 ont été marquées par l’abstentionnisme et la violence. Deux jours avant le second tour de l’élection présidentielle, la police anti-émeute (ERU) a tiré à balles réelles sur des militants du CDC (principal parti d’opposition) en soutien à la consigne de boycott du scrutin lancée par le CDC. La Présidente sortante, Mme Johnson Sirleaf, a été réélue pour un second mandat avec 90,7%. Avec un taux de participation de 38,6 %, nombreux sont les libériens qui ne se sont pas rendus aux urnes soit pour suivre la consigne de boycott lancée par le CDC, soit par crainte de nouveaux affrontements avec les forces de l’ordre. Depuis les élections de 2011 la situation politique dans le pays s’est largement améliorée. La communication avec l’opposition est rétablie. Parmi les chantiers prioritaires du second mandat de la Présidente Johnson Sirleaf figurent, d’une part, la lutte accrue contre la corruption et, d’autre part, la poursuite du processus de réconciliation nationale. Les élections législatives ont scellé la prédominance du parti présidentiel (l’Unity party) dans la vie politique libérienne en raison du nombre de partis politiques ayant obtenu quelques sièges. l’équipe gouvernementale ne comporte aucun membre de l’opposition malgré la volonté de la Présidente. Le gouvernement a été remanié en mars 2013 afin de promouvoir le renouvellement de la classe politique par la nomination de ministres jeunes, intègres et qualifiés.

1 Organisation et fonctionnement politique.
• La présidente actuelle est Ellen Johnson-Sirleaf en fonction depuis le 16 janvier 2006. La durée du mandat est e 6 ans, renouvelable une fois.
• Le  Libéria est une république multipartite à régime présidentiel, où le président est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est aux mains du gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et les deux chambres du parlement.
Le Libéria vit actuellement une phase de transition de la guerre civile à la démocratie. Le gouvernement est basé sur le modèle des Etats-unis avec trois branches égales, bien que le président occupe en réalité une place prépondérante dans le paysage politique. les représentants de plusieurs Églises ont présenté une pétition dans laquelle il demande aux députés de réformer la Constitution pour faire devenir le Liberia, aujourd’hui État laïque, un « État chrétien ».

Pouvoir législatif: Le parlement du Libéria est composé du Sénat (30 membres élus au suffrage populaire pour un mandat de neuf ans) et de la chambre des représentants (64 membres élus au suffrage populaire pour un mandat de six ans).
Pouvoir exécutif : Le président est élu au suffrage populaire pour un mandat de six ans, renouvelable. Le cabinet des ministres et nommé par le président avec l’aval du Sénat.
Pouvoir judiciaire : Le Libéria est doté d’une Cour suprême, de cours criminelles, ainsi que, dans les districts, des cours d’appel, des tribunaux de district et des tribunaux traditionnels.

 2 Les différents partis politique :
la présidente fait partit du Parti de l’unité. Les autres partis politiques libériens sont All Liberia Coalition Party, le Parti de l’action du Liberia, le Parti démocratique libre, le True Whig Party du Liberia et le Parti du peuple uni.

 

 

Le Libéria est toujours en transition de la dictature et de la guerre civile à la démocratie. Le gouvernement du Liberia est basée sur le modèle américain,  d’une république avec trois branches égales de gouvernement, mais en réalité, la Présidente du Libéria a souvent était la force dominante dans la politique libérienne. Suite à la dissolution du Parti républicain en 1876, le True Whig Party dominait le gouvernement libérien jusqu’à ce que le coup de 1980, voire de créer ce qui était effectivement un Etat à parti unique. Actuellement, aucun parti n’a le contrôle de la majorité de la législature. Le président ayant présidé le plus longtemps dans l’histoire du Libéria est William Tubman (1944 jusqu’à sa mort en 1971). Le moins longtemps est James Skivring Smith, qui était président par intérim. Cependant, le processus politique de la fondation du Liberia en 1847, est très stable (malgré la corruption généralisée).

 

Amandine Michon, Julia Mayer et Léa Mellet.

 

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