INTRODUCTION
Forme de l’Etat | République |
Continent | Afrique |
Langues(s) | Arabe, français et langues berbères |
Capitale | Tunis |
Ethnie(s) | Arabe, leventins, algérien, berbères |
Monnaie | Dinar Tunisien (2017 : 1EUR = 2,94239 DT) |
PIB (2016 en milliards de $) | 42,06 |
Population (2016 en millions) | 11,4 |
Superficie | 162 155 km2 |
La Tunisie se situe en Afrique du Nord. Le pays est divisé en 24 gouvernorats et partage ses frontières avec l’Algérie à l’ouest et la Lybie à l’est.
Évaluation du risque politique
Les conditions socio-économiques en Tunisie
Taux de croissance de la population (2016) | 1,1% |
Taux de population urbaine (2016) | 67,05% |
Population active (2016) | 4 037 800 |
Femmes actives (2016) | 1 152 000 |
Taux de chômage (2016) | 15,40% |
Espérance de vie (2016) | 76 ans |
Taux de mortalité infantile (2015) | 14 pour 1 000 |
Les différentes ethnies
La population de la Tunisie est à 98% arabe et donc assez homogène. Il y a les Arabes tunisiens, levantins et algériens. On compte également cinq ethnies berbères (Shawiya, Djerbi, Tmagourt, Sened et Ghadamès).
Le gouvernement
Sous le gouvernement de Bourguiba, de 1957 à 1987, il y a eu 5 premiers ministres, ce qui représente un changement de gouvernement environ tous les 6 ans. Sous le régime de Ben Ali, de 1987 à 2011, il y a eu 3 premiers ministres, ce qui représente un changement de gouvernement tous les 7 ans. De 2011 à aujourd’hui, il y a eu 9 premiers ministres, ce qui représente un changement de gouvernement environ tous les 6 mois. Ces chiffres démontrent l’instabilité politique présente en Tunisie depuis 2011. Cette instabilité gouvernementale est défavorable à l’adhésion dans le temps des politiques mises en place. Cette instabilité a des répercutions directes sur la croissance économique du pays car elle accroit l’incertitude qui elle influe de façons négative sur les intentions des agents économiques. Actuellement, le premier ministre tunisien est Youssef Chahed, pour son deuxième mandat, il met en avant la lutte contre le terrorisme et la corruption, ainsi que la relance de l’économie. D’ici 2020, il souhaite atteindre 4 objectifs : réduire à 3% le taux d’inflation ; stabiliser l’endettement du pays à 70% ; maintenir la masse salariale du secteur public à 12,5% ; atteindre un taux de croissance de 5%.
L’évolution de la société tunisienne
Le 14 janvier 2011, les tunisiens assistent à la chute du pouvoir de Ben Ali. Un mois plus tard, en février 2011, le tunisiens assistent à la démission de Mohammed Ghannouchi. Le pouvoir tunisien se retrouve alors en période de transition.
Par la suite, il y a eu l’installation de l’Assemblée Nationale Constituante qui a permit l’adoption de la Constitution du 27 janvier 2014. Le régime tunisien actuel se caractérise par la mise en place de contre pouvoir et une incitation certaine à la coopération entre les différentes institutions politiques. Ce régime a œuvré pour la protection des droits de l’homme et la mise en place d’un Etat de droit. Cependant, la Tunisie doit faire face à deux défis : l’un économique et l’autre sécuritaire. Ces deux défis sont majeurs pour le gouvernement tunisien, s’ils ne sont pas relevés, la transition politique pourrait être mise à mal.
Actuellement, à la suite de leur révolution, les tunisiens retirent un bilan partagé. Le positif : la Tunisie est une démocratie et les tunisiens ont obtenus la liberté d’expression. Le négatif : le pays est moins sécurisé qu’auparavant et les tunisiens connaissent une crise économique inédite.
Le terrorisme
Le territoire tunisien subit plusieurs menaces terroristes. Premièrement avec le terrorisme des djihadistes islamistes d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique). Deuxièmement à cause de la situation en Lybie qui est instable. Troisièmement avec l’EI (Etat Islamique) – Daesh, cette menace est de plus en plus grandissante.
La corruption
Selon Transparency International, en 2016, la Tunisie obtient un indice de 41 points, chiffre égal à celui de 2013[1]. Elle se trouve à la 75ème place mondiale sur 176 pays étudiés.
Les conditions de sécurité en Tunisie
Le Ministère des Affaires Etrangères français déconseille fortement les déplacements dans le Sud tunisien, notamment les zones frontalières avec l’Algérie et la Lybie. Il suggère une grande prudence pour des déplacements dans les gouvernorats frontaliers de Kasserine, Le Kef, et Jendouba. De même, des menaces terroristes sont à redouter.
Évaluation des risques économiques et financiers
Données 2016 | |
PIB par habitant | 3 688,65$ par an[2]. |
Taux de croissance du PIB | 1,17% |
Taux d’inflation annuel | 4,2% |
Déficit budgétaire | – 5 452 000 DT |
Déficit budgétaire (% du PIB) | – 6% |
Balance commerciale | – 4 563 687 151$ |
Balance commerciale (% du PIB) | – 10,85% |
Les trois principaux secteurs économiques sont : l’agriculture, l’industrie et les services
Évaluation des risques géographiques et environnementaux
Les risques sismiques et géologiques
Carte du risque sismique en Tunisie[3]
Carte du risque d’inondation[4]
Les risques sanitaires et épidémiques
La typhoïde est assez élevée sur le territoire tunisien et l’Hépatite A est omniprésente et requiert une vigilance sur le plan alimentaire. Quelques risques de brucellose sont notables. Les préventions universelles contre le VIH sont recommandées.
Évaluation du Hard Power
Le pouvoir militaire
L’armée tunisienne compte 40 500 militaires actifs et 12 000 réservistes. En Tunisie, il y a 1 militaire pour 262 habitants. La Tunisie compte 0,47% de sa population dans les forces armées. En 2016, la Tunisie est la 58ème plus grande puissance militaire mondiale sur 126 pays selon le site Global Fire Power. Au Maghreb, la Tunisie se hisse au troisième rang.
L’armée de terre s’appuie sur 27 000 hommes avec près de 23 000 conscrits, l’armée de l’air compte 4 000 hommes, dont 700 conscrits, la marine recense 4 800 hommes et 700 conscrits également. La Garde nationale et la police rassemblent chacune 12 000 hommes et sont vouées à la sécurité intérieure[5].
Le poids du pays dans les institutions internationales
La Tunisie a intégré l’ONU (Organisation des Nations Unies) le 12 novembre 1956.[7] Elle fait notamment partie de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), le CIO (Comité International Olympique), l’OCI (Organisation de la Conférence Islamique), la BAD (Banque Africaine de Développement) ou encore de l’UMA (Union du Maghreb Arabe).
Technologies et innovations
En 2009, 1,10% du PIB de la Tunisie a été consacré dans le secteur de la recherche et du développement. En 2011, 6 % des exportations de biens manufacturés sont l’apanage de la haute technologie[6], ce qui représente un peu plus de 732 millions de dollars.
V. Évaluation du Soft Power
La reconnaissance médiatique et culturelle
La Tunisie ne jouit plus de l’influence qui était la sienne quand elle portait le nom de Carthage dans l’Antiquité. Le secteur du tourisme a été florissant avant la révolution et peine à redémarrer. Néanmoins, le renversement de la dictature de Ben Ali (2011) a suscité un certain enthousiasme chez les pays occidentaux attachés aux valeurs démocratiques. La Tunisie bénéficie de bonnes relations également auprès de ses proches ou lointains voisins arabes (Lybie, Palestiniens, Qatar).
Les vecteurs d’influences
La reprise du tourisme peut redorer l’économie tunisienne et le prestige de la Tunisie. L’Union pour le Maghreb Arabe (UMA) peut également constituer un des motifs de satisfaction régionale si elle parvient à être relancée.
Les ONG
Près d’une trentaine d’ONG sont recensées sur le territoire tunisien. Parmi celles-ci on compte notamment AFD (Agence Française de Développement), Citoyenneté en attente, le Comité International de la Croix-Rouge, GRET, la Voix de l’Enfant, ou encore Santé sud.
Conclusion générale
En Afrique du Nord, la Tunisie se relève sans trop de séquelles économiques d’une grave crise politique. Le PIB est déjà reparti à la hausse (3%), alors que le secteur du tourisme, fleuron de l’économie tunisienne avant la révolution, est toujours tributaire des conséquences de la révolution[7]. La dégradation de la sécurité dans le pays a conduit à un repli du tourisme qu’il est difficile de faire rebondir autrement qu’avec l’écoulement de paisibles années, dans l’espoir de rassurer les clients du secteur. De même, l’homogénéité ethnique de la population, presque exclusivement arabe, le bon niveau d’éducation de la population, la bonne relation économique avec l’UE (Union Européenne) et celle avec les pays arabes, sont autant d’atouts nécessaires pour contrecarrer des faiblesses criantes ; telles qu’un fort taux de chômage (15%), notamment chez les jeunes (40%), une balance commerciale et un budget déficitaire, ainsi qu’un taux de change précaire et une instabilité du pouvoir.
Le pouvoir est marqué par une instabilité propre à l’effervescence du renversement d’une longue dictature – de 24 ans – que beaucoup d’observateurs, et parmi les plus avertis de la région, pensaient inamovible. Ben Ali exilé, la fin du népotisme, du clientélisme et de la répression féroce laisse place à une nouvelle configuration d’acteurs où chacun veut jouer sa nouvelle chance à fond. Les anciens opposants islamistes, fortement réprimés sous l’ancien régime, ont réussi à atteindre le pouvoir exécutif de la nouvelle République tunisienne en rognant, ou dissimulant, leurs appétences pour la Charia. Une partie de la population est indignée de la conduite politique du parti islamiste et de la liquidation des opposants (Chokri Belaïd, Mohamed Brahmi) qu’il semblerait conduire en sous-mains. La découverte d’une importante réserve de pétrole (1 milliard de barils de pétrole) sur le territoire tunisien viendra passer du baume au cœur à l’économie de Tunis. Les enjeux cruciaux sont la lutte contre le terrorisme et la corruption, la relance de l’économie et le maintien d’une croissance stable.
Analyse SWOT
Forces | Faiblesses |
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Opportunités | Menaces |
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Bibliographie
HADDAD Saïd, « Après les révolutions, des armées maghrébines face à une double transition », Revue internationale et stratégique, 2013/3 n°91, pp. 28-37.
Sitographie
Banque centrale de Tunisie
Banque mondiale
Centre Tunisien de veille et d’intelligence économique
Coface
Ministère des Affaires Etrangères Tunisiennes.
Ministère des Affaires Etrangères, France Diplomatie
OMS
Portail de la Solidarité Internationale
Projection Geographic, WHO
Transparency International
Université de Sherbrooke, Perspectives Monde
http://www.huffpostmaghreb.com/2016/02/09/tunisie-puissance-militai_n_9193774.html
http://www.leconomistemaghrebin.com/2017/07/18/instabilite-gouvernementale-effets/
http://www.huffpostmaghreb.com/2016/12/29/economie-tunisie-2016-_n_13878444.html
- Transparency International établit qu’un indice 0 équivaut à un pays extrêmement corrompu et un indice de 100 à un pays très peu corrompu ↑
- Le chiffre du PIB par habitant varie selon les organismes. Nous avons choisi celui publié par le site de la Banque mondiale. ↑
- Projection Geographic, WHO. En vert, les zones de faible risque sismique. En jaune, les zones de risque intermédiaire. ↑
- Projection Geographic, WHO. En vert, les zones de faible risque d’inondation. En orange, les zones risque élevé d’innondation. ↑
- HADDAD Saïd, op. cit. p.1 ↑
- Selon la Banque mondiale, ces exportations incluent le domaine aérospatial, l’informatique, les produits pharmaceutiques, les instruments scientifiques et le machinerie électrique. ↑
- Site du Ministère des Affaires Etrangères ↑
C’est plutôt le pouvoir en place à cette époque qui a soutenu les rebelles en Syrie, une grande partie des tunisiens, même une grande partie de la classe politique ( les nationalistes Nasséristes, la gauche et même certains courants progressistes libéraux) n’ont pas soutenu les rebelles.
PS: seuls les nasséristes ont déclarés ouvertement leur soutien à Bachar ALASSAD