Introduction
Malte, ou la République de Malte, est un Etat insulaire situé sur la Mer Méditerranée. On parle d’Etat insulaire lorsqu’il s’agit d’un état souverain, ou non, dont le territoire est uniquement composé d’une ou plusieurs îles et qui n’est pas implanté sur une masse continentale.[1] L’Etat a acquis son indépendance du Royaume Uni le 21 septembre 1964 et est membre de l’Union Européenne depuis le 1er mai 2004. Il a également intégré la zone euro le 1er janvier 2008. C’est le plus petit Etat de l’UE.
La République de Malte est un archipel composé de huit îles dont quatre sont habitées. L’île du sud est l’île de Malte et celle du nord est l’île de Gozo. Sa superficie totale est de 316 km2 et sa population est composée de 408 333 habitants. La capitale est La Valette, située sur la côte nord est de l’île de Malte. Les langues officielles sont le maltais, qui est la langue nationale, et l’anglais, dû à la colonisation britannique jusqu’à l��indépendance.
Malte est l’un des pays les plus denses du monde avec une densité de population environ égale à 1 250 habitants par kilomètre carré. La population est composée d’individus d’origine maltaise et anglaise et, depuis quelques années, une population maghrébine de plus en plus importante s’installe sur l’île. La religion d’Etat est le catholicisme romain mais chacun est libre d’exercer la religion de son choix. On dénombre 97% de catholiques, 1% de chrétiens non catholiques, 1% de musulmans et 1% sans religion.
Malte possède un IDH de 0.902 (2007), le classant 38ème mondial sur la liste des pays par IDH.
Le drapeau national, officiellement adopté le 21 septembre 1964 en même temps que la constitution, est composé de deux bandes verticales, une blanche et une rouge, et d’une représentation de la George Cross, bordée de rouge.
La forme de l’Etat est une république dont le 8ème Président est George Abela depuis le 1er avril 2009. En effet, Malte a adopté une constitution le jour de l’indépendance faisant du pays une république.
La République de Malte est divisée en 68 kunsilli lokali (conseils locaux) également appelés localités. Il y en 54 sur l’île de Malte et 14 sur l’île de Gozo.
I. Une évaluation du risque politique
A. La stabilité du gouvernement et des institutions
La République de Malte fait partie de l’Union Européenne depuis 2004. Ceci indique une stabilité politique puisque l’un des critères d’admission à l’UE est la stabilité des institutions garantissant la démocratie, la primauté du droit, les droits de l’homme, le respect des minorités et leur protection.[1]
B. Les conditions socio-économiques
En 2012, un ralentissement de l’activité économique de Malte a été enregistré avec une progression du PIB estimée à +0.8% contre +1.7% en 2011[2]. Cependant, mi 2012 un retour à la croissance a été observé dû en particulier à un maintien de la consommation publique soutenue, un rebond des investissements et une augmentation de la consommation privée.
Les atouts de Malte sont principalement le calcaire, un bon emplacement géographique et une main d’œuvre productive. Néanmoins, l’économie maltaise reste dépendante du commerce extérieur, du tourisme et de l’industrie. L’économie de Malte est composée à 71% du secteur des services, à 26% d’industrie et à 3% d’agriculture.[3]
Le coût de la vie à Malte est moins important que dans la plupart des pays d’Europe centrale. Le niveau de vie, quant à lui, est élevé et soutient la comparaison avec ceux de l’Europe continentale. Les indices de Malte sont exceptionnellement élevés en termes de loisirs, culture, environnement, liberté, santé, risques, sécurité et climat.[4]
C. Les pressions ethniques
Actuellement, Malte voit arriver sur ses terres des milliers d’immigrés africains qui traversent coûte que coûte la mer Méditerranée afin d’atteindre le pays, porte d’entrée de l’UE.
Chaque semaine des bateaux remplis d’immigrants prennent le large pour se rendre sur les côtes maltaises. En juillet 2013, le Premier Ministre Joseph Muscat a voulu renvoyer deux avions d’immigrés somaliens en Afrique. Mais la Cour européenne a provisoirement statué que c’était une décision illégale. Toutefois on peut voir à travers cette tentative le désespoir du gouvernement maltais face à cette situation. Avant que Malte n’adhère à l’UE, le taux d’immigration était négligeable. Mais depuis son adhésion et à cause de sa proximité avec l’Afrique du Nord, l’île est devenue la porte d’entrée sur l’UE pour les migrants. Par rapport à sa population, Malte est le territoire qui reçoit le plus de demandes d’asiles au monde. Au cours des dix dernières années, 17 000 immigrés clandestins sont arrivés sur les côtes maltaises.
La question de l’immigration est devenue une obsession que ce soit au gouvernement ou dans les familles. Certains ont peur d’une « invasion culturelle » et d’autres parlent d’une hausse de la criminalité dans les zones peuplées d’immigrés, mais sans preuve officielle.
Le gouvernement a fait appel à l’UE en faveur d’une politique qui rendrait obligatoire le partage du fardeau lié à l’immigration. Cela consisterait à contraindre les pays européens à accueillir une partie des migrants qui arrivent sur les pays frontaliers de l’UE comme Malte. Solution approuvée par l’Italie, Chypre et la Grèce qui font, eux aussi, face à des demandes d’asiles en hausse, notamment depuis le Printemps Arabe.[1]
D. Les conflits externes et pays voisins entrainant un risque potentiel
Dans les années qui suivirent l’indépendance, le pays fut marqué par sa neutralité et sa non-implication dans les affaires internationales. Cependant, à la fin des années 70, Malte entreprit une étroite collaboration avec la Libye. Cette collaboration fut prolongée jusqu’en 1995, date ou Malte demanda son adhésion à l’Union Européenne.[2]
E. Le niveau de corruption
En 2010, Malte a présenté un indice de corruption de 5.6 L’indice est calculé par l’ONG Transparency International. Le score de 10 indique l’absence de demandes de pots-de-vin et celui de 0 une corruption systématique[3].
Suite à l’étude Eurobaromètre réalisée par TNS Opinion & Social0[1] en 2009, Malte affirme que la corruption est un problème majeur. En effet, l’île a vu des changements affecter l’opinion publique depuis l’automne 2007. La perception d’une corruption existante dans les institutions nationales est très répandue. 89% de l’opinion est d’accord avec cette affirmation. De plus, certains cas de corruption impliquant des hommes politiques et l’administration publique sont de notoriété publique.
F. Les conditions de sécurité dans le pays lié à la criminalité et au terrorisme
La République de Malte est un pays très sûr quant aux conditions de sécurité, excepté la petite délinquance.
II. Une évaluation des risques économiques et financiers
A. Le PIB par habitant
Le PIB par habitant était de 20 847 $ en 2012, classant Malte 38ème sur la liste mondiale des pays par PIB/habitant[2].
On constate une forte augmentation en 40 ans.
B. Le taux de croissance du PIB
Malte a atteint un taux de croissance de +2.5% en 2012. On remarque sur le graphique une croissance fluctuante depuis 1970 avec un pic en 1975 atteignant +19% de croissance. Depuis, le taux est en baisse.
C. Le taux d’inflation annuel
On peut voir un taux d’inflation en baisse en 2013 par rapport à 2012.
D. Le solde budgétaire (en % du PIB)
La situation budgétaire a connu une amélioration au cours des récentes années et s’est traduite par la levée le 4 décembre 2012 de la Procédure pour Déficit Excessif, lancée par l’UE en juillet 2009. Malte est parvenue à ramener de 4,6% du PIB en 2008 à 2,7% en 2011 son déficit public, qui ne devrait pas dépasser 2,6% en 2012 et demeurerait sous la barre des 3,0% à l’horizon 2014 selon les prévisions de la Commission européenne.[1]
E. Le solde courant (en % du PIB)
La balance courante est le solde des flux monétaires d’un pays résultant des échanges internationaux de biens et services (balance commerciale), revenus et transferts courants.[1]
La balance courante est un indicateur de la santé commerciale d’un pays vis-à-vis de ses partenaires commerciaux. On peut voir sur le graphique que la balance courante de Malte est négative ce qui indique qu’il consomme et investit plus qu’il ne produit de richesses. Cependant, lorsque la balance est positive, comme 2012, le pays produit plus de richesses qu’il n’en consomme et c’est ce qui lui permet, généralement, de rembourser sa dette.
F. La dette externe (en % du PIB)
En décembre 2010, la dette externe de Malte était de 5 978 000 000 $, le classant 100ème sur la liste mondiale des pays par dette extérieure.[2]
G. Le solde commercial
L’ouverture de l’économie maltaise la rend sensible aux effets externes. Il s’agit principalement d’une économie de services (70% du PIB). L’industrie assure 20% du PIB, grâce aux activités manufacturières des IDE européens envoyé à Malte. L’archipel est dépourvu de ressources naturelles, ce qui entraine des importations de matières premières et biens d’équipements. Quant aux exportations, elles concernent principalement les produits finis destinés aux marchés extérieurs.[2]
III. Une évaluation des risques géographiques et environnementaux :
A. Les risques sismiques et géologiques
Malte est située dans une zone d’activité sismique mais les tremblements de terre sont rares.[3]
B. Les risques sanitaires et épidémiques
Il n’y a pas de problème d’hygiène particulier et les risques épidémiques sont faibles, comparables à ceux de l’Italie.
IV. Une évaluation du Hard power du pays :
A. Pouvoir militaire réel
Les Forces armées de Malte constituent une brigade composée d’un quartier général et de trois bataillons avec de petites forces aériennes et navales. Actuellement, c’est Lawrence Gonzi qui occupe le poste de Ministre de la Défense.
Cependant, du fait de sa petite taille, la capacité de déploiement des forces maltaises reste limitée. Néanmoins, elles sont engagées dans plusieurs opérations européennes de maintien de la paix notamment en Somalie.[4]
B. Poids du pays dans les institutions internationales
Malte fait partie de l’Union Européenne depuis 2004. La plupart des décisions prises au sein de l’UE sont prises à la majorité qualifiée. Chaque État membre possède un nombre de voix pondéré selon son importance. Malte possède 3 voix.
C. Technologie et innovation
En tant qu’Etat membre de l’UE, Malte fait partie du Comité de suivi de la coopération Euro-méditerranéenne en recherche et technologie. Il vise à promouvoir le développement d’un espace euro-méditerranéen pour la science et la technologie en stimulant et en assurant la coopération en recherche et développement technologiques.[5]
V. Une évaluation du soft power du pays :
A. Reconnaissance médiatique et culturelle
De la préhistoire à l’époque contemporaine, la culture maltaise est le témoin des apports variés provenant des diverses civilisations qui se sont succédées dans le bassin méditerranéen. L’art baroque, les vestiges romains, les temples mégalithiques et les fêtes populaires sont autant de raisons qui poussent les touristes à venir visiter l’archipel. Le tourisme est la principale source de revenus de Malte. En 2011, par exemple, l’archipel a reçu 1.4 millions de touristes.
B. Vecteurs d’influences (cinéma, médias, diasporas…)
Il existe une forte diaspora maltaise. Le dernier recensement effectué en 1988 dénombrait 800 000 expatriés.
Du fait de ses paysages exceptionnels, Malte a accueilli de nombreux tournages de films sur ses terres. On peut notamment citer de grands films tels qu’Astérix et Obelix : Mission Cléopâtre, Da Vinci Code, Gladiator, Largo Winch, Pinocchio (film), Troie ou World War Z.
Conclusion générale
Etat membre de l’Union Européenne depuis le 1er janvier 2004, l’archipel de Malte est caractérisé par une stabilité de son gouvernement, un PIB en croissance et une économie bien en place. Le tourisme constitue une part essentielle de l’économie maltaise qui est composée à 70% de services. De nombreux IDE sont envoyés sur l’archipel et les importations concernent surtout les matières premières du fait de la pauvreté de l’archipel en ressources naturelles.
Les conditions de vie sur Malte sont bonnes avec un IDH élevé, des conditions de sécurité et d’hygiène exemplaires et un PIB/habitant élevé.
Cependant, Malte doit faire face au problème de l’immigration dû à sa place à la frontière de l’UE et à sa proximité avec le continent africain. De nombreux immigrants prennent le bateau chaque semaine pour venir s’installer sur l’archipel. Le gouvernement doit faire face à ce challenge et a fait appel à l’UE pour trouver une solution, mais sans réponse pour le moment.
Bibliographie
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