Introduction :
-La République de Vanuatu est formée d’un archipel de 83 îles situé en Mélanésie (Sud Ouest de l’Océan Pacifique), proche de la Nouvelle Calédonie et de l’Australie. Le Vanuatu est une république parlementaire.
-Les langues officielles du Vanuatu sont le bichelamar, le français et l’anglais.
-Il y’a 260 000 habitants environ. La majorité sont dès autochtones présents depuis longue date sur l’île (mélanésiens et polynésiens) mais on trouve aussi des européens et des asiatiques.
-La monnaie nationale est le vatu. 1 euro = 131 vatu.
-Indice de Développement humain : 0.626 en 2012 (France : 0.893).
-L’espérance de vie y est de 71 ans en 2013.
Évaluation du risque politique :
Stabilité du gouvernement et des institutions :
Autrefois une colonie administrée à la fois par les britanniques et les français, le Vanuatu obtint son indépendance en 1980 et sa constitution date de la même année. C’est donc un état relativement jeune. En tant que démocratie parlementaire, le président est élu tout les 5 ans par les 52 membres du parlement qui élisent aussi le premier ministre. Durant les cinq dernières années les vanuatais ont été les témoins d’une grande instabilité gouvernementale (8 gouvernements en 5 ans). Le premier ministre actuel, Moana Carcasses Kalosil, est en place depuis le 23 mars 2013. La sphère politique est fortement divisée entre anglophones (majoritaires) et francophones.
Conditions socio-économiques :
Jusqu’à cette année le Vanuatu faisait parti des Pays les Moins Avancés (PMA) d’Océanie. Il n’en fait plus partie depuis le 4 décembre 2013. 16% de sa population vivait en dessous du seuil de pauvreté en 2006. Seulement 4.6 % de la population active était au chômage en 2009 mais beaucoup d’habitants vivent dans des conditions précaires et n’ont pas accès aux services urbains de base du fait de leur situation géographique (hors capitale la population est répartie sur une multitude d’îlots difficiles d’accès). La scolarisation est assez bonne et 83% de la population au dessus de 15 ans est alphabétisée.
Conflits internes :
Vu la petite taille du pays on ne peut dire qu’il y ait des conflits d’intensité importante dans le pays bien que la vie politique soit scindée autour des anglophones et des francophones Le développement économique de l’ensemble du territoire est le centre des revendications internes.
Pressions ethniques :
Du fait de la multitude de clans, tribus différentes, on ne peut parler de nation vanuataise (113 langues vernaculaires coexistent). Le sentiment ethnique n’existait pas avant l’indépendance et contrairement à ce qui s’est passé en Afrique, les colons n’ont pas favorisés une ethnie pour dominer les autres. Cependant depuis que le pays se modernise, on observe un développement de la politique sur des bases claniques et ethniques surtout chez les parties de la population les plus délaissées par le gouvernement (la mise à l’écart effective est plus due au caractère géographique qu’au caractère ethnique ou tribal). Il y a aussi une rivalité existante entre les tenants du droit traditionnel coutumier et les partisans de la « modernité » étatique.
Conflit externe et pays voisins entrainant un risque potentiel :
Le Vanuatu conteste à la France les îles Matthew et les îles Hunter sans pour autant que cela entraîne un risque de conflit entre les deux pays.
Niveau de corruption :
La corruption serait assez présente au Vanuatu (95ème pays le moins corrompu selon Transparency International) mais le pays affiche sa volonté d’accroitre sa lutte dans ce domaine. L’actualité politique récente tourne autour d’un scandale qui impliquerait le premier ministre dans la vente de passeport diplomatique.
Condition de sécurité dans le pays lié à la criminalité et au terrorisme :
Les crimes violents sont rares au Vanuatu mais il semblerait que la petite délinquance, qui reste faible, soit en train d’augmenter, surtout dans les lieux touristiques. Le risque terroriste est quant à lui quasi inexistant.
Évaluation des risques économiques et financiers :
-Produit Intérieur Brut par habitant : après une très grande croissance dans les années 2000, le PIB/hab décroit très légèrement depuis 3 ans. En 2013 il équivaut à 3105 dollars (42300 pour la France).
-En 2013 la croissance du PIB est établie à 3.3%.
-Le taux d’inflation est de 0.8% en 2013, c’est le plus bas depuis dix ans.
-La balance budgétaire est négative : -1% du PIB.
-La balance courante est négative : -6.15% du PIB.
-La dette extérieure du pays était de 201.8 millions de dollars fin 2011.
-Le solde commercial était négatif de -240 millions en 2012.
-Stabilité du taux de change : N/A (1 euro = 131 vatu en Décembre 2013).
L’économie du pays est essentiellement basée sur l’agriculture, la pêche et le tourisme. Il n’y a pas de richesses naturelles découvertes à ce jour sur le territoire de la République vanuataise. Le marché intérieur est peu intéressant. Cependant le pays marque des points positifs dans le domaine de l’investissement car son régime fiscal est plutôt avantageux. En effet au Vanuatu l’impôt sur le revenu, l’impôt retenu à la source et l’impôt sur les plus-values n’existent pas. Il n’y a pas non plus de droits de succession, de taxes sur les comptes bancaires et de taxes sur les transferts de capitaux. De plus le gouvernement actuel fait de véritables efforts pour développer le tourisme (par exemple construction d’un aéroport mieux desservi). Ce secteur est en forte croissance et il y a chaque année plus de touristes qui s’arrêtent au Vanuatu. La demande en investissement est donc élevée dans ce domaine.
Évaluation des risques géographiques et environnementaux :
Risques sismiques et géologiques :
L’archipel est très vulnérable face aux catastrophes naturelles. Il est touché régulièrement par des éruptions volcaniques (en recrudescence ces dernières années), des séismes (6.3 sur l’échelle de Richter en Juillet 2012), des tsunamis et il est souvent sur la trajectoire des cyclones du Pacifique. Le Vanuatu fait preuve de difficultés vis-à-vis de la gestion de ces aléas naturels qui touchent particulièrement les communautés les plus isolées de l’archipel.
Risques sanitaires et épidémiques :
L’eau n’est pas toujours potable. Les infrastructures sanitaires ne sont pas suffisantes et les médecins sont peu nombreux. Les risques épidémiques concernent surtout la dengue et l’hépatite A.
Évaluation du Hard Power du pays :
Pouvoir militaire réel :
Le Vanuatu n’a pas d’armée mais il possède une force mobile paramilitaire (la Force Mobile du Vanuatu) comprenant 300 hommes. Cette force est chargée d’assurer la sécurité du territoire aux côtés de la police. Des contingents vanuatais ont été envoyés récemment sur les îles Salomon (dans le cadre de la RAMSI pour établir l’autorité de l’État sur les îles) ainsi qu’au Timor Oriental (guerre civile).
Poids du pays dans les institutions internationales :
La République de Vanuatu a intégrée l’Organisation des Nations Unies en 1981 et c’est devenu, le 24 août 2012, le 157ème état membre de l’Organisation Mondiale du Commerce.
Le Vanuatu étant un micro-état, il ne bénéficie pas d’un poids très important sur la scène internationale, sa politique étrangère est essentiellement régionale. C’est un membre fondateur du Groupe de Fer de Lance mélanésien (GFLM), un groupe crée pour rassembler les forces mélanésiennes afin de peser plus lourd sur la scène géopolitique régionale. À la base le groupe revendiquait l’indépendance de la Nouvelle Calédonie mais il a évolué vers un accord de coopération économique construit autour d’une forte solidarité inter-mélanésienne. L’État vanuatais est aussi un membre actif du Forum des Iles du Pacifiques qui est la principale organisation politique régionale et qui regroupe 14 états insulaires ainsi que l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Technologie et innovation :
Le pays n’est pas à l’origine d’importantes innovations scientifiques ou technologiques. L’archipel présente toutefois un intérêt anthropologique conséquent. Par exemple, c’est le lieu de naissance du culte de John Frum, le plus connu des cultes du cargo mélanésien.
Évaluation du soft power du pays :
Reconnaissance médiatique et culturelle et vecteurs d’influence :
Le Vanuatu fait partie des 20 pays les moins peuplés au monde. À cela s’ajoute une situation géographique plutôt isolée et éloignée des principaux foyers touristiques (USA, Europe de l’Ouest, Japon, Chine…). De plus c’est un État relativement peu connu de ces mêmes foyers. Il résulte donc de ces faits un faible rayonnement culturel international. Pourtant la culture locale est riche et l’archipel reste un des derniers vestiges des cultures papou et mélanésienne. L’État vanuatais dispose de peu de vecteur de diffusion de sa culture. Il n’y a qu’une seule chaîne de télévision nationale (Télévision Blong Vanuatu) et 80% de son temps d’antenne est occupé par la diffusion du signal de Nouvelle Calédonie 1ère. Le seul véritable vecteur culturel du Vanuatu reste les agences de voyage et les sites internet spécialisés.
ONG :
Il y a une vie associative développée au Vanuatu mais le pays reçoit plus d’aide des ONG étrangères qu’il n’en fournit à l’international par le biais de ses propres ONG. Ceci s’explique par le caractère régulier et destructeur des cataclysmes qui s’abattent sur l’île.
Conclusion :
Le Vanuatu n’est pas une place forte de l’investissement d’avenir. Le pays souffre de son isolement géographique et de son faible marché intérieur et le placement financier est soumis à des aléas. Les principales menaces économiques sont liées aux risques naturels qui sont importants. L’instabilité politique qui prévaut à l’heure actuelle n’est pas non plus un gage de sécurité pour l’investissement. En dehors de ça le pays est en croissance économique régulière ce qui reste un bon signal pour celui qui attend un retour sur sa mise. De plus le régime fiscal vanuatais est vraiment avantageux et des secteurs intéressants comme le tourisme sont en train de se développer fortement. Il va donc y avoir prochainement une demande accrue de l’État en matière d’investissement étranger. Autre point intéressant, l’État souhaite développer son industrie (notamment dans la filière bois) tout en respectant son environnement naturel. Ceci représente une valeur ajoutée pour des entreprises inscrites dans le secteur du développement durable. La création d’un label vanuatais en matière de respect de l’environnement pourrait être une opportunité à entrevoir.
FORCES |
FAIBLESSES |
-potentiel touristique important-croissance économique régulière-régime fiscal intéressant pour les entreprises | -petite taille-peu de ressources convertibles en richesse-faible rayonnement international-instabilité gouvernementale
-conditions de vie moyennes |
OPPORTUNITÉS |
MENACES |
-essor du tourisme-rénovation des infrastructures-économie du développement durable | -cataclysmes naturels |
Sources :
Bibliographie :
ARGOUNES Fabrice, MOHAMED-GAILLARD Sarah, VACHER Luc, Atlas de l’Océanie : Continent d’îles, laboratoire du futur, Éditions Autrement, Paris, 2011, 80 pages.
Sitographie :
Ensemble de données chiffrées sur le Vanuatu :
https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/nh.html
Sur la constitution :
http://www.parliament.gov.vu/Constitution.html
Sur le sentiment ethnique : http://www.academia.edu/2505655/Conflits_ethniques_et_tensions_postcoloniales_en_Melanesie
Sur la corruption :
http://www.transparencia.org.es/IPC%C2%B4s/IPC_2009/Regiones%20Asia%20Pac%C3%ADfico.pdf
Sur les données économiques :
http://data.lesechos.fr/pays-indicateur/vanuatu/pib-par-habitant.html
http://www.rbv.gov.vu/attachments/article/283/Monetary%20Policy%20Statement%20March%202013.pdf
Sur la politique étrangère du Vanuatu :
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/vanuatu/presentation-du-vanuatu/#sommaire_4
Sur la télévision au Vanuatu :
http://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9l%C3%A9vision_Blong_Vanuatu
Sur les ONG :
http://www.aidehumanitaire.org/humanitaire-au-vanuatu/
Sur l’investissement au Vanuatu :
http://www.vanuatuparadise.com/fr/investissements/pourquoi-investir-au-vanuatu
Soyez le premier à commenter