La Crimée est un territoire très prisé de par son emplacement, et ce depuis toujours. Nombreux sont les peuples qui se sont battus pour obtenir ces terres convoitées, toujours au cœur de l’actualité. Alors que depuis la fin de l’URSS la Crimée appartenait à l’Ukraine, les conflits se sont accentués suite à son annexion par les russes : le territoire est déchiré entre les pro-russes et pro-ukrainiens.
La question que nous nous poserons donc est : dans quelle mesure le territoire de Crimée est-il une terre de conflits ?
Pour traiter de ce sujet, nous expliquerons d’abord les caractéristiques de la Crimée, puis nous analyserons les conflits que la Crimée a connu depuis la chute de l’URSS, et enfin nous verrons en quoi la Crimée est actuellement au cœur des actualités géopolitiques mondiales.
I] Qu’est ce que la Crimée ?
La Crimée, dont le nom signifierait frontière, est une péninsule de 27 000 km2, entre la Russie et l’Ukraine, dont elle est reliée par l’isthme de Perekop. Elle se situe à l’ouest de la Russie et à l’Est de l’Ukraine, et possède un accès direct à la mer Noire et à la mer d’Azov, ce qui fait de la Crimée une zone stratégique et convoitée.
L’emplacement de la Crimée a toujours été considéré comme stratégique pour le commerce internationale, puisqu’elle donne accès à l’Asie via la mer d’Azov et à l’Europe via la mer Noire. La Crimée a par conséquent été envahie de très nombreuses fois, par les Goths, par les Huns, par les Khazars, par les mongols, et les russes.
Outre cet emplacement stratégique, la Crimée est réputée pour ses vignobles, ses sites archéologiques et touristiques, et surtout pour sa station balnéaire de Yalta (connue pour être la ville où le sort de l’Europe a été décidé lors de la conférence de Yalta, avec Staline Roosevelt et Churchill)
Ce territoire est même maintenant fortement convoité par ses deux pays voisins, et est donc au cœur d’un conflit entre la Russie et l’Ukraine, où les tensions sont fortes et où rejaillissent les conflits du passé.
II] Le conflit en Crimée
Suite à la chute de l’URSS en 1991, c’est Boris Eltsine qui décide de reconnaître l’indépendance de l’Ukraine et de la Crimée, et le pays connaît alors d’importants mouvements sécessionnistes, mais pas de guerre, de peur que la Crimée se retrouve en guerre comme l’était la Yougoslavie à l’époque. La Crimée se proclame alors « République autonome de Crimée » et proclame réellement son indépendance le 5 mai 1992, même si elle est tout de même rattachée à l’Ukraine et que, bien que le pays soit relativement autonome, la ville de Sebastopol jouit d’un régime spécial. En 1995, de nouveaux conflits resurgissent, car le parlement de Crimée vote des lois constitutionnelles qui réaffirment à nouveau l’indépendance du pays : la situation est tendue et conflictuelle car les autorités ukrainiennes n’approuvent pas, bien que encore une fois, aucune guerre n’éclate.
La situation s’apaise un peu, jusqu’à la défaite électorale des partis ukrainiens au début des années 2000, qui est alors une aubaine pour la Russie qui en profite pour étendre son influence sur la Crimée.
Les relations Ukraine-Russie n’étant déjà pas pacifique, elles ne se sont pas améliorées suite à ce qu’on a appelé la Révolution orange en 2004. En effet, alors que l’Ukraine est indépendante de la Russie depuis 1991, et alors que le candidat Ukrainien pro-Européen est en tête dans les sondages pour l’élection présidentielle c’est le candidat soutenu par Vladimir Poutine, Viktor Ianoukovitch qui est proclamé vainqueur suite à une fraude généralisée orchestrée par la Russie. Cela n’arrange donc pas la relation Ukraine-Crimée-Russie, qui est de plus en plus compliquée.
En 2006, les tensions s’amplifient quand le président ukrainien décide de faire débarquer du matériel militaire américain dans le territoire de Crimée, chose qu’il n’est pas autorisé à faire puisque cela dépend des prérogatives du parlement de Crimée : la Crimée ressent de plus en plus qu’elle n’est pas aussi indépendante que l’Ukraine veut le faire croire.
III] Qu’en est-il aujourd’hui ?
Alors que les relations entre l’Ukraine et la Crimée, de plus en plus tentée par ses désirs séparatistes, ne sont pas au beau fixe, en 2013 et 2014 cela ne fait que s’amplifier. En effet, l’Ukraine étant en conflit avec la Russie, de nombreuses manifestations contre le pouvoir Russe ont lieu en Ukraine, et celles-ci aboutissent à la destitution du président pro-russe Ianoukovitch. Suite à cela, la langue russe n’est plus considérer comme langue nationale protégée en Ukraine, ce qui engendre de grandes manifestations en Crimée qui est une région majoritairement russophone. La Crimée ne se sent donc pas considérée et représentée par l’Ukraine. Suite à ces affrontements, dans la nuit du 26 février 2014 , un commando russe s’empare alors du parlement et du gouvernement, et hisse des drapeaux russes à la place des drapeaux ukrainiens sur les batiments. Le lendemain, le service de presse du parlement propose alors un référendum pour décider de la souveraineté ou non de la Crimée vis à vis de l’Ukraine, suite à un vote effectué par le gouvernement de la Crimée, en huit clos, afin de prévoir une meilleure autonomie de la Crimée par rapport à l’Ukraine. Alors que le vote était prévu pou le 25 mai, la date est avancée au 16 mars. Mais le 11 mars, le parlement de Crimée, qui est considéré comme illégal par les autorités ukrainiennes, adopte une « déclaration d’indépendance de la République autonomie de Crimée et de la ville de Sébastopol ». Quand le gouvernement ukrainien apprend cela, les conflits s’amplifient, et si la Crimée refuse d’annuler le référendum du 16 mars, le gouvernement ukrainien déclare qu’il est prêt à dissoudre l’assemblée de la République autonome de Crimée. C’est du pain béni pour les russes, qui se félicitent de la situation et affirment que la Crimée se détache de plus en plus de l’Ukraine, pour se rapprocher de la Russie.
Le résultat du référendum le 16 mars est de 96,6% favorable au rattachement à la Russie, le 17 mars le parlement de Crimée proclame alors son rattachement à la Russie, malgré des accusations de tricheries grandissantes et un très faible taux de participation au référendum.
Suite à cela, le nouveau gouvernement pro-russe a pris place, et n’a pas tardé à remplacer la monnaie ukrainienne par le rouble, à officialiser la langue russe comme langue du pays, en effet tout ce qui rappelle son ancienne appartenance à l’Ukraine a été anéanti par la Russie. Cependant, on constate maintenant une montée en puissance des conflits entre la Russie et les minorités ukrainiennes et Tatares sur le territoire de la Crimée, ceux-ci se sentant lésés et contestant la légitimité de l’annexion par les russes. Les autorités de l’Union Européenne et des Etats-Unis mettent donc en place des sanctions à l’encontre de la Russie suite à cette annexion.
La Crimée est donc toujours au cœur des actualités, et ce depuis toujours, car c’est une terre qui a connu de nombreux conflits de par sa situation géographique : il s’agit notamment d’une terre fortement propice aux conflits entre russes et ukrainiens, bien que cela influe aussi sur les relations du pays avec les Etats Unis et l’Union Européenne. Il s’agit donc d’un conflit grandissant.
Sonia Ourezifi
M1 Ressources Humaines et Organisation
Bibliographie :
http://www.franceinter.fr/emission-interception-lordre-russe-regne-sur-la-crimee
http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=HER_129_0069
http://www.lepoint.fr/monde/la-crimee-en-dix-moments-cles-06-03-2014-1798398_24.php
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