La Bretagne
LA BRETAGNE
1. Le temps breton
Apres deux années passées à Lyon à défendre vaillamment la Bretagne, il reste quelques clichés difficiles à ôter de l’esprit de mes camarades. La première qui vient à l’idée en parlant de la Bretagne : En Bretagne il pleut tout le temps…
Et bien pour répondre à ces propos, j’ai décidé de chercher dans la bibliographie bretonne, un article traitant du climat breton zone par zone. J’ai jeté mon dévolu sur un article de Mickael Bodlore-Penlaez, tiré de ‘Bretagne Magazine’. Ce magazine est une revue bimestrielle éditée par Milan Presse et le Groupe Télégramme. Six numéros sont publiés par an, ainsi que des numéros thématiques hors-série. Il a pour thème la nature & les territoires et concerne la Bretagne.
Concernant l’auteur, Mikael Bodlore-Penlaez est né à Brest et réside à Quimper. En 2006, avec Divi Kervella, il crée le portail géographique breton Geobreizh.com, pour lequel il reçoit le second prix régional de la langue bretonne la même année. Vexillologue, il a créé plusieurs drapeaux dont certains sont aujourd’hui utilisés par des communes bretonnes.
Il est à l’initiative en 2006 de la pétition pour la création d’une extension Internet .bzh pour la Bretagne, ayant abouti à la prise de position officielle de plusieurs collectivités (dont la région Bretagne). Il est le vice-président de l’association .bzh qui porte ce projet et a obtenu le 13 mai 2013 l’autorisation de l’Icann* de l’exploiter.
L’auteur traite également de sujets liés spécifiquement à la Bretagne. En 2012, il écrit un livre-disque sur la Musique classique bretonne en collaboration avec le violoncelliste Aldo Ripoche qui reçoit en juin 2013 le Grand Prix du Livre Produit en Bretagne dans la catégorie langue bretonne.
*Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN, en français, la Société pour l’attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet) est une autorité de régulation de l’Internet. C’est une société de droit californien à but non lucratif contrôlant l’accès à tout domaine virtuel.
Voici l’article paru en breton, puis traduit en Français :
“ Chaok ha breud a vez alies diwar-benn an amzer a ren e Breizh. Koulskoude e c’haller lavaret n’eus ket eus un hin nemetken e Breizh, meur a hini a zo. Pevar zakad pennañ a c’halller lakaat en a-raok : arvor ar c’hornaoueg hag an norzh, digemm a-walc’h gant goañvoù klouar hag avelek ; arvor ar su ha korn-bro Sant-Maloù gant hañvou kaer ; un takad brazik hag a vez graet « Menez Are » anezhañ, a ya un darn vat eus Breizh ar c’huzh-heol d’e ober, ha glepoc’h eo. Er sav-heol e kaver rannoù tommoc’h ha heoliekoc’h en hañv, levezonet gant an hin gevandirel. Kalz a ziforc’hioù a weler etre kornioù-bro Breizh. Mar seller ouzh ar glaveier e c’haller teuler pled ne gouezh nemet 800 milimetrad dour e kostiezioù Roazhon pa gaver un daouc’hement e Menez Are. Evit a a sell an heoliañ emañ ar maout gant arvor Bro-Wened ha bro Gwenrann gant en tu-hont da 2200 eurvezhiad heol bep bloaz – ar pezh a zo dispar evit gounit holen-; kement-se a dalvez e vez an heol o parañ tost d’an hanter eus an amzer war an deiz. E korn-bro Daoulaz avat ne bar nemet 1400 eurvezh ( 32% eus an amzer). Evit a sell ar wrez, ez eus un diforc’h a 2,5°C etre korn-bro kintin, en Aodoù-an-Arvor, hag ar Gerveur pe kornaoueg Bro-Raez e trowardroioù Pronizh. “
« Les préjugés sur le temps qu’il fait en Bretagne génèrent régulièrement des débats passionnés. Pourtant, on peut affirmer qu’il n’existe pas un climat breton mais bien plusieurs, notamment quatre zones principales : le littoral occidental et septentrional marqué par un climat peu contrasté, souvent venté et doux en hiver ; le littoral sud et de la région de Saint-Malo aux étés cléments ; une vaste zone dite « Monts d’Arrée », correspondant à la pointe occidentale de la Bretagne ,caractérisée par une pluviométrie plus forte qu’ailleurs ; et enfin à l’est une zone chaude et plus ensoleillée, déjà influencée par le climat continental. Un fort différentiel existe entre les régions de Bretagne. En termes de pluviométrie, la région de Rennes n’enregistre que 800 millimètres d’eau par an, tandis qu’au sommet des monts d’Arrée les précipitations peuvent atteindre le double. En terme d’ensoleillement, le littoral du Morbihan et la région guérandaise obtient la palme avec plus de 2200 heures de soleil – ce qui permet l’exploitation de marais salants – par an (soit plus de 50% de temps ensoleillé sur l’année) à l’inverse de la région de Daoulas avec un modeste 1400 heures (soit environ 32 % de temps ensoleillé sur l’année). Pour les températures, il existe un différentiel de 2,5 °C entre la région de Quintin dans les Côtes-d’Armor et Belle-Île-En-Mer ou l’ouest du pays de Retz près de Pornic. »
Commentaires
A titre de comparaison, la pluviométrie Lyonnaise se situe aux alentours de 850 millimètres d’eau par an (mm/an), Grenobloise 1000 mm/an. Plus étonnant par rapport à sa réputation, la moyenne annuelle des précipitations dans la région de Biarritz se situe aux alentours de 1500 (mm/an) soit quasiment autant que la partie la plus pluvieuse de Bretagne. Un petit mot sur les heures d’ensoleillement, elles se situent à 2000 heures en région Lyonnaises comme à Biarritz, des chiffres comparables à ce qui se passe dans le golfe du Morbihan.
2 L’avenir de la Bretagne
Ensuite, je voulais un article traitant de l’avenir de la Bretagne. Je me suis donc posé la question de l’impact du réchauffement climatique sur la morphologie de la région bretonne. C’est dans la même revue mais d’une autre édition que j’ai trouvé l’article suivant signé du même auteur que le premier. Cet article est paru en Français, puis traduit en breton.
« Plus ou moins rapidement, le niveau des mers s’élève. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer certains monuments mégalithiques qui sont aujourd’hui submergés en tout ou partie (comme le cromlech d’er Lannig dans le golfe du Morbihan). Avec les bouleversements climatiques en cours, le phénomène semble s’accélérer et doit d’attendre à une hausse de 30 à 60 cm d’ici la fin du siècle. Cela ne devrait pas s’arrêter et, à l’avenir, les habitants des terres littorales les plus basses devraient avoir du souci à se faire, comme ceux de l’estuaire de la Loire ou bien encore de l’île de sein. Le Mont-Saint-Michel devrait redevenir une île sans avoir besoin de l’aide des hommes. Dans le cas théorique où toutes les glaces de la surface de la Terre fondraient, la Bretagne deviendrait un archipel avec une Grande Terre (vignette carte ci-dessous). Si le réchauffement reste toujours en œuvre, la Bretagne devrait rapidement connaître un climat beaucoup plus chaud et sec. La végétation deviendrait beaucoup plus ‘ aquitaine’ ou même ‘ méditerranéenne’. Nous devrions probablement dire adieu à nos belles hêtraies, remplacées par des pins maritimes ou des chênes verts. A une autre échelle de temps, l’échelle géologique, la Bretagne connaitra dans le futur de nombreux bouleversements. L’Afrique et l’Eurasie se rapprocheront inexorablement. Le détroit de Gibraltar sera comblé et la Méditerranée deviendra une mer intérieure. Cette collision entrainera la formation de grands massifs montagneux. Les Monts d’Arrée deviendront himalayens. Il faudra attendre quelques 150 millions d’années pour cela. D’après les simulations de la tectonique des plaques (la dérive des continents), la péninsule bretonne existera encore pendant longtemps. Ces mouvements feront que la pointe du Finistère s’orientera de plus en plus vers le nord. Y aura-t-il encore des cartographes dans les temps futurs pour dessiner ses formes caractéristiques? Y aura-t-il encore des Bretons pour y inscrire le mot Breizh? »
« Sevel a ra live ar mor tamm-ha-tamm. Evit merzout an dra-se eo trawalc’h sellet ouzh meurin’zo hag a zo didan an dour bremañ, un darn hepken ( evel krommlec’h ar Lannig e mor-bihan Gwened) pe penn-da-benn. Gant an hin o cheñch e seblant al live-se uhelaat buanoc’h, hag ac’hann da zibenn ar c’hantved e vo uheloc’h eus 30 da 60 cm .Ne baouezo ket da uhelaat war-lec’h hag an dud a zo o chom a-hed an oad a vo bec’h warno moarvat, avel ar reooù a zo o chom en aber al Liger pe en Enez-Sun.Dont a ray Menez-Mikael-ar-Mor da vezañ un enezenn en-dro, hep skoazell an dud er wech-se. Mar degouezhje d’an holl skornegoù eus ar bed teuziñ ha mont da get e teuje Breizh da vezañ un enezeg gant un Douar Bras ( gwelet ar vignetenn). Mar kendalc’h an amzer da vont war dommat e vo hin tommoc’h a-galz e Breizh a-roak pell, hag ur struzh evel ma’z eus bremañ en akitania eo a reno, ma n’eo ket ur struzh kreizdouarel. Ur c’henavo d’hor fouegi kaer e vo, pa vo kemeret o flas gant pin-mor ha glastann.War ur skeuliad amzer dishañval-krenn, hini ar c’heologiezh, e vo trejeboulet an traoù e breizh. Emañ Afrika o tostaat da Eurazia. Stanket eo bet stizh-mor Jibraltar ha deuet eo ar Mor Kreizdouar da vezañ ur mor diabarzh. Gant ar stokadenn-se e savo menezion nevez ha dont a ray Menez Are da vezañ un Himalaya en-dro evel mil belll ‘zo. Ret e vo gortoz 150 milion a vloavezhioù evit se. Mar klasker gwelet petra ‘roje tektonik ar plakennoù ( driv ar c’hevandirioù) e weler e pado ( edenez Breizh e-pad pell c’hoazh, met treiñ a ray begoù Penn-ar-Bed tamm-hatamm etrezek an norzh. Daoust ha douaroniourien a vac’hoazh en amzerioù-hont evit tresañ he stummioù dibar ? Ha Bretoned a vo c’hoazh evit skrivañ e-barzh ar ger Breizh? »
Commentaires
Le patrimoine breton est pour moi quelque chose d’unique, quelque chose qui se vit et se ressent au jour le jour. Malgré l’échelle de temps qui est utilisée dans l’article, qu’il n’y aura possiblement plus d’hommes pour y vivre, la voir grignotée par l’océan chagrine plus d’un breton. La carte met en avant les conséquences de l’augmentation du niveau de la mer sur les côtes bretonnes de 14 mètres, puis de 75 mètres soit une fonte totale des pôles. Cette hypothèse, ne se réalisant peut être jamais, réduirait considérablement le territoire breton où seul le centre Bretagne et les Monts d’Arrée subsisteraient à cette montée des eaux.
Sources :
Bretagne Magazine
Internet : google image
Météofrance
Atlas de Bretagne
Recherche diverses .
Mots-clés : avenir, Bretagne, climat, pluviométrie, température