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La déstabilisation politique nigériane: État riche et pays pauvre

Introduction

« Incapables de stopper l’avancée des terroristes de Boko Haram en Afrique de l’Ouest, les autorités nigérianes ont récemment annoncé le report des élections présidentielles pour la fin mars » [1]. 1re puissance économique africaine, le Nigéria se représente comme un État riche avec une population des plus pauvre au monde[2]. Cette grande disparité entre la richesse de l’État et la pauvreté du pays est à l’origine de nombreux facteurs de déstabilisation politique. Afin de comprendre la situation actuelle du Nigéria, il convient de revenir sur quelques éléments clés nécessaires. Sur le plan ethnique, dans le Nord, vit le peuple commerçant et caravanier « Haoussa-Peuls » il représente 33 % de la population nigériane et leur langue Haoussa est parlée dans toute l’Afrique de l’Ouest. Dans le Sud ouest du Nigéria, se trouve les Yorubas l’une des premières civilisations urbaines africaines et forment 21 % de la population. Au Sud-Est, enfin, les Ibos sont des agriculteurs sédentaires et comptent pour 18 % de la population du pays. Ce sont les trois peuples majoritaires auxquels s’ajoutent près de 250 ethnies différentes pouvant aller à des millions d’individus pour les uns ou seulement à quelques milliers.

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Après son indépendance, le Nigéria, en 1960 se formait en 3 grands états dessinés en fonction de la culture agricole (arachide au Nord, cacao au Sud-Ouest et huile de palme au Sud-Est). Afin d’assurer une meilleure répartition politique, le nombre d’États fédérés ne cessera d’augmenter pour atteindre, en 1996, 36 états plus le territoire fédéral de la capitale Abuja. Depuis son indépendance, le Nigéria a connu 10 ans de régime civil et l’armée reste à la tête du pays pendant 28 ans.
Après la première crise pétrolière, le pétrole et le gaz deviennent les premières sources de vie du pays en remplaçant les ressources agricoles. En 2010, les revenus pétroliers représentent une véritable rente en formant presque 70 % du budget de l’État, mais 90 % des exportations[3]. Donc le pays est très dépendant de cette ressource. On a donc un pays riche, puisqu’il est passé devant l’Afrique du Sud en passant 1re puissance économique du continent. Cependant, ces habitants sont pauvres et exclus de la croissance du pays[4]. 70 % de la population vit avec moins de 1,25 $ par jour. Un tiers de la population est analphabète. Concernant l’IDH (espérance de vie), le Nord est beaucoup plus pauvre où les carences éducatives et sanitaires sont évidentes. Le grand écart entre la richesse et la prospérité du Sud et la pauvreté du nord de l’État ne cesse d’augmenter et la situation sanitaire et sociale se dégrade.

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Il s’agirait de voir en quoi les causes internes et les insatisfactions politiques du Nigéria ont-elles entrainé des mouvements de rébellions (1) qui agissent elles-mêmes à leur tour sur la politique du pays (2)? En quoi le cas nigérien illustre-t-il l’interaction réciproque qui opère entre violence et politique ?

Dans une première partie il sera présenté les principaux mouvements de rébellion et les facteurs motivants leurs actes de violence (I). Et d’autre part, il sera présenté l’impact de ces mouvements violents sur la politique du pays (II).

I- Les principales motivations des mouvements de rébellion du Nigéria

Deux mouvements de rébellion se détachent particulièrement dans l’État du Nigéria. Le premier concerne la situation dans le delta du Niger, dans le sud du pays. La prospérité des exploitations pétrolières qui enrichit l’Etat n’a, en revanche, pas amélioré les conditions de vie des populations locales. Au contraire, cela a favorisé la corruption, le clientélisme et la destruction des emplois dans les secteurs de la pêche et de l’agriculture du fait de la pollution émanant des résidus de pétrole. Transparency international considère que, dans le domaine de la corruption, le Nigéria se trouve à la 136e place sur 175 pays notés. Le score relatif à la corruption de ce pays est de 27 soit un niveau de corruption intérieur très élevé[5]. En effet, dans le secteur pétrolier, les revenus sont parfois mal redistribués ou mal utilisés. Un des cas les plus concrets illustrant la situation de corruption au Nigéria est celui du Président Sani Abacha. En 2005, la Suisse a restitué au Nigéria 450 millions d’euros, que le président Abacha, mort au pouvoir en 1998, avait placés sur des comptes personnels à Genève, pendant sa gouvernance.

En réponse à ces carences politiques et économiques, le MEND, le Mouvement pour l’émancipation du détroit du Niger, a commencé au milieu des années 2000 une série d’attaques à l’encontre des installations pétrolières. Le MEND veut une meilleure répartition des revenus pétroliers, afin que celle-ci puisse bénéficier aux populations. Le 8 décembre 2006, « la principale organisation séparatiste de la région pétrolière du Delta du Niger, au Nigéria, a revendiqué une attaque contre les infrastructures d’AGIP dans l’État de Bayelsa et donné l’identité des trois ouvriers italiens et du Libanais pris en otage dans cette attaque » [6]. Le 16 novembre 2010, le MEND a affirmé avoir enlevé sept employés nigérians lors de l’attaque d’une plateforme du groupe américain ExxonMobil et a prévenu d’une action « majeure » prochainement[7]. De nombreux enlèvements ou sabotages des sites pétroliers au détroit du Niger se sont succédé. Face à cette violence, le gouvernement fédéral a fait appel à une combinaison des forces de police et de l’armée, la Joint Task Force. Des accords d’amnistie ont été signés entre les militants et le gouvernement fédéral, mais les attaques perdurent de manière sporadique. De leurs côtés les compagnies pétrolières poursuivent leurs activités d’exploration et d’exploitations de plus en plus vers l’off-shore qui est moins exposé aux menaces terroristes.

Le deuxième facteur d’instabilité est lui, religieux. La fédération nigériane se trouve sur la ligne de contact des deux grandes religions monothéistes. Le nord du pays est peuplé de 40 à 45 % de musulmans et le christianisme qui situe plutôt au Sud compte environ 40 % de chrétien, dont 25 % de protestant. L’Islam au Nord et le Christianisme au Sud se retrouvent en contact dans une zone appelée la « Middle Belt » située au centre du pays. Toutefois, ce découpage n’est pas aussi simple et les animistes représentent environ 15 % de la population.

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On constate une progression de l’islam dans les Etats Yoruba dans le Sud Ouest tandis que certaines régions du Nord comptent des minorités chrétiennes. Mais la cohabitation entre les deux religions n’est pas tout le temps évidente. Certains Etats du Nord appliquent la Charia et en 1999, les 12 États du Nord, représentés en noir sur la carte, ont décidé d’étendre le droit coranique vers le droit pénal, néanmoins elle n’a pas été appliquée dans tous les États fédérés avec la même rigueur.

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En réponse à ce phénomène, il est fondé en 2002, à Maiduguri, le mouvement « Boko Haram », une secte militant pour une répartition égalitaire et stricte de la charia et pour une moralisation de la vie politique nigériane. Ces membres entrent en conflit armé avec le gouvernement dès 2003 et la répression étatique ainsi que la mort de Mohamed Youssouf, le fondateur de la secte, ont déclenché la radicalisation du mouvement et la multiplication des attentats suicides et des assassinats à l’encontre des symboles étatiques et internationaux. L’enlèvement de 276 adolescentes scolarisées au lycée de Chibok, dans l’État de Borno (Nord-Est du Nigéria), le 14 avril 2014 par le groupe islamiste Boko Haram a déclenché une réaction internationale d’envergure.

La violence est définie de la manière suivante par Nieburg in « Political violence, the behavioral process 2 » : « des actes de désorganisation, destructions, blessures dont l’objet, le choix des cibles ou des victimes, les circonstances, l’exécution et/ou les effets acquièrent une signification politique, c’est-à-dire tendent à modifier le comportement d’autrui dans une situation de marchandage qui a des conséquences sur le système social ». Il retire alors de cette définition trois types de violence, la violence d’État, la violence protestataire et la violence intersociale. Le cas des violences au Nigeria semble donc s’inscrire dans un amalgame entre plusieurs de ces catégories.

II- L’impact des mouvements violents du pays sur la politique : le cas de Boko Haram

La notion « islam » est dérivée du terme aslama signifiant « soumission » [8]. Une double soumission est requise, celle de l’individu à Allah, et celle aux lois instaurées par le prophète Mahomet au nom d’Allah. Dès lors, cette obéissance a une vertue spirituelle, mais aussi politique. Idéalement, dans les sociétés musulmanes, la séparation du religieux et du politique n’est pas instituée. La parole de Dieu est la règle suprême et immuable que les musulmans doivent respecter. Le dévouement de l’homme à Dieu est la première doctrine de l’islam. En effet, l’un des dogmes principaux prône l’unicité absolue d’Allah. Il n’y a aucun intermédiaire entre Allah et le peuple. « Même les personnages les plus saints, comme les Prophètes, ne sont que des guides et des messagers » [9]. Par conséquent, à l’instar du judaisme et du christianisme, l’islam est une religion monothéiste, c’est-à-dire que les musulmans ne doivent croire qu’en un seul Dieu « Allah » et doivent être dévoués uniquement à celui-ci.

La notion d’islam politique est un phénomène actuel récurant et occupant le devant de la scène médiatique, depuis ces dernières années, par les actions violentes qu’ils revendiquent ou qu’on leur attribue. Les mouvements de l’islam politique, tel que Boko Haram relève d’un phénomène de réaction à la modernité qui aurait fait éclater les équilibres de l’ordre interne. Son nom symbolise, en premier lieu, cette réaction à la modernité puisqu’il signifie « l’éducation occidentale est un péché et interdite dans la religion ». La secte s’attaque à toutes formes de l’occident (église, ONU, chrétien, police, etc.). Depuis 2009, ce mouvement islamique politique a fait 3600 morts. Pour les conservateurs ancrés depuis toujours dans un ordre structuré par la normativité religieuse, ce retournement déclenché par la modernité caractérise un bouleversement traumatisant. Face à cette remise en cause, l’islam politique a la même réaction que le christianisme politique de l’ancien régime : défendre l’ordre traditionnel[10].

L’une des actions de violence la plus médiatisée de Boko Haram est l’enlèvement de 276 jeunes scolarisées, en avril 2014, lutte contre un symbole de progrès en Afrique. L’État de Borno se trouve dans une zone en situation d’urgence depuis mai 2013, Maria Malagadis, spécialiste de l’Afrique, annonce que selon des enquêtes ultérieures, les forces armées ont été prévenues quatre heures avant l’enlèvement des lycéennes, par des agriculteurs annonçant que des camions, conduits par des hommes armés, demandaient où était le lycée de Chibok. Devant cette demande de renfort, le Président Goodluck Jonathan a attendu 3 semaines avant de réagir à cet enlèvement. Cette situation révèle le malaise qui existe au Nigéria. Le Président nigérian, demande une mobilisation internationale face aux actions de violence de Boko Haram et de facto, affaibli son pouvoir ce qui entraînera des conséquences politiques importantes. La pression de Boko Haram à une finalité interne. Les actions du faible au fort de ce mouvement empruntent des méthodes utilisées par AQMI, telles que l’action psychologique ou la manipulation de l’information pour cibler le choc émotionnel afin d’atteindre l’Opinion publique. Celle-ci donne la faute au gouvernement de ne rien faire face à la multiplication des agressions atroces. Bien que Boko Haram, n’ait jamais revendiqué agir sous un djihadisme international[11], Abubakar Shekao, chef de cette secte, agit de manière atroce ce qui scandalise l’opinion publique. Cette ampleur internationale, donne un champ d’action considérable à ce mouvement, leur permettant de vendre ses structures et s’étendre sur le territoire africain.
La communauté internationale pousse le gouvernement nigérian à prendre des mesures de répression et des lois démocratiques d’envergures. Toutefois, bien que le Nigéria soit la 1re puissance économique du continent africain, cette richesse se trouve être dans le Sud grâce au gisement de pétrole. Selon certain spécialiste, le pays, n’a que très peu d’intérêt pour cette région du Nord qui n’offre aucune perspective économique d’envergure. Mais la présence de Boko Haram dans trois des plus pauvres États du Nigéria lui permet de bénéficier d’un vivier de recrue qui se sent lésé par l’absence d’intérêt politique de gouvernement.
En 2015, ces pressions perdurent et l’impact de Boko Haram sur la politique intérieure du pays fait ses preuves. Les élections présidentielles et législatives initialement prévues le 14 février sont reportées de six semaines, soit le 28 mars, du fait de l’impossibilité des forces de l’ordre d’assurer la sécurité du scrutin, alors qu’elles sont engagées dans des opérations militaires contre le groupe islamiste armé nigérian. Pour Mohammed Kiary, chercheur à l’Université Modibo Adam dans l’Etat de l’Adamawa (nord-est du Nigéria), ce report est absurde : « Je ne vois pas du tout comment une insurrection qui envenime le pays depuis six ans peut être écrasée en six semaines » [12]. Pour les opposants, la vraie raison de ce report est politique. Alors que le président sortant est candidat pour une nouvelle élection, ce dernier et son parti, le PDP, « chercheraient à gagner du temps. (…) Avec quelques semaines de campagne en plus, le camp de Goodluck Jonathan pourrait regagner du terrain face à Muhammadu Buhari, [candidat du Congrès progressiste] son principal opposant » [13]. Enfin, d’autres observateurs soupçonnent le camp Jonathan de « vouloir frauder ou même instaurer un climat de violence pour déclarer l’État d’urgence et obtenir un deuxième report du scrutin » [14].

Conclusion

De manière plus générale, il y a un rejet de certaines situations de la politique nigériane. Concernant le facteur pétrolier, il y a une politisation des Ibos, Ibibios et Ogonis qui tentent de peser sur le contrôle des attributions foncières ou se plaignent de la forte pollution de leurs territoires qui les empêche de pécher ou cultiver leurs champs (47 % de la population sont agriculteurs). Ces peuples ont des revendications précises : emploi, indemnités foncières, interruption des pollutions. Concernant le facteur religieux, Boko Haram milite pour l’établissement de la Charia dans l’État nigérian. Implanté dans une zone délaissée par le gouvernement nigérian Boko Haram tente d’étendre son influence au niveau interne.

Les mouvements de rébellion nigériane ont une influence considérable sur la politique du pays, que ce soit Boko Haram ou le MEND qui a sombré dans l’obscurité depuis le grand coup de théâtre de la secte du nord du pays en avril dernier. Les mouvements de rébellion sont malgré tout dépendant de la politique et de la communauté internationale qui donne un intérêt plus ou moins important à des revendications. Boko Haram agit depuis des années sans faire parler de lui, mais une action suffit pour faire tourner la balance, d’autant plus que la communauté internationale mène une lutte sans merci contre les mouvements islamistes radicaux. Boko Haram saisit l’opportunité de faire parler de lui pour s’enrichir et récolter les moyens de sa politique.

Toutefois le MEND et la secte de Boko Haram n’ont pas de base sociale très large ni de capacité militaire pour faire un coup d’État, cela dit ces mouvements ne revendiquent pas leurs indépendances. Toutefois le fort taux de corruption du Nigéria profite à ses mouvements. Les militants de Boko Haram, par exemple, se fondent dans les armées du pays, du fait de leurs acquisitions d’uniformes, de galons, d’armes et de véhicules de l’armée.

La lutte contre ces mouvements n’est pas suffisante. Le problème est plus profond il relève de la politique du pays, de la corruption et des priorités nationales faites par le gouvernement.

[1] http://mondafrique.com/lire/editos/2015/02/13/boko-haram-revelateur-de-la-crise-nigeriane

[2]Le Nigéria a un PIB par habitant de 3200 dollars en 2014 d’après les chiffres de la Banques Mondiales : www.data.worldbank.org/indicator/NY.GDP.PCAP.CD

[3]En 2011 il est le 12ème producteur mondial de pétrole et le 1er producteur aricain.

[4]Contribut au maintien de la paix sur le continent africain, candidt au conseil de sécurité des nations unies, membre de multiples institutions internationales ou régionales, soft power important (Nollywood est le deuxième plus gros producteur derrière bollywood et devant Hollywood).

[5] « Corruption perceptions index 2014 : results », Transparency International, consulté le 14 février 2015. http://www.transparency.org/cpi2014/results La perception du niveau de corruption dans le secteur public est représentée sur une échelle de 0 à 100. Zéro signifiant un niveau de corruption des plus élevé et 100 un Etat vidé de toute corruption.

[6] « Le MEND revendique l’enlèvement de quatre expatriés au Nigeria », 8 décembre 2006, Panapress, Url (consulté le 14 février 2014) : http://www.panapress.com/Le-MEND-revendique-l-enlevement-de-quatre- expatries-au-Nigeria–13-641649-17-lang4-index.html

[7] « Nigéria : le Mend annonce l’enlèvement de 7 employés d’ExxonMobil », 16 novembre 2010, Le Parisien, Url (consulté le 14 février 2015) : http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/nigeria-le-mend-annonce-l- enlevement-de-7-employes-d-exxonmobil-16-11-2010-1152587.php

[8] « Les fondements du Djihad », les Religions.fr, consulté le 23 janvier 2013, URL : http://www.lesreligions.fr/articles/9-etymologie-islam-soummission-paix.php#.UuFrcf1Eoz

[9] MAMODE Ismaël, « Qu’est-ce que l’Islam », consulté le 23 janvier 2014, URL :http://www.islamfrance.com/islamintro.html

[10] la monarchie de droit divin contre la République en France et dans les autres pays européens, le Califat ou l’Imamat contre l’introduction de réformes, l’adoption de nouvelles institutions ou la référence à la démocratie, dans les pays musulmans.

[11] Ansarou, scission de Boko Haram, à quitter cette secte en 2012 puisqu’ils étaient davantage centré et motivé pour des actions internationalistes et anti-occidentales.

[12] « Le report des élections très critiqué au Nigéria », RFI, 9 février 2015, Url (consulté le 14 février 2015) : http://www.rfi.fr/afrique/20150209-le-report-elections-tres-critique-nigeria-goodluck-jonathan-muhammadu- buhari-kiary-etats-unis-kerry-boko-haram/

[13] Ibid.

[14] 
« Nigeria :pourquoi les élections ont-elles été reportées ? », RI, 8 février 2015, URL (consulté le 14 février 2015) : http://www.rfi.fr/afrique/20150208-nigeria-report-elections-boko-haram/

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