« All dried up, Notherne China is runnig out of water, but the government’s remedies are potentially disastrous » dans The economist, le 12 octobre.
Présentation du journal :
Journal britannique fondé en 1843 par un chapelier écossais. Ce papier a toujours milité pour le libre-échange. Il est détenu aujourd’hui à 50% par The Financial Times qui est un quotidien économique et financier britannique. Les lecteurs sont issus majoritairement d’autres pays. Il est vu comme une référence en Europe.
The Economist traite des sujets relatifs à l’actualité internationale.
Ce journal est teinté de libéralisme économiquement et socialement parlant. Il a soutenu dans le passé la décolonisation, la dépénalisation des drogues, le mariage homosexuel. Il a milité contre la peine de mort. Il a dans le passé défendu :
– des conservateurs tels que Margaret Thatcher ou Ronald Reagan
– des travaillistes comme Tony Blair
– des démocrates comme Barack Obama et Bill Clinton
Les articles n’ont jamais été et ne sont pas signés. Les auteurs comprennent 70 journalistes dont 50 sont installés au siège londonien qui écrivent de manière anonyme dans un souci de coopération.
Présentation de l’original:
« All dried up, Notherne China is runnig out of water, but the government’s remedies are potentially disastrous » oct 12th 2013, Beijing
Cet article publié le 12 octobre 213, pour un ou plusieurs journalistes de The Economist, relate la problématique actuelle de la Chine: l’eau. En effet, ce pays est en pénurie d’or bleu. Les réserves mondiales en eau douce sont appelées à se raréfier.
Traduction :
À sec, Le Nord de la Chine manque d’eau, mais les remèdes du gouvernement sont potentiellement désastreux.
Le 12 octobre 2013, Pékin.
Un nuage de pollution étouffant, des destructions massives des foyers et des contaminations de la nourriture aux métaux lourds, voilà ce que la population chinoise endure. Un écologiste se demanda quel était le plus gros problème de ce pays. Une réponse revient de manière récurrente. Wang Tao du Centre Carnégie-Tsinghia à Pékin déclara que « l’eau était son pire problème à cause de sa rareté et à cause de son niveau de pollution ». Pan Jiahua de l’Académie chinoise des sciences sociales acquiesça : « l’eau. Les individus ne peuvent survivre dans le désert. »
Wang Schucheng, un ancien ministre en charge de l’eau déclara un jour : « se battre contre chaque diminution de l’eau ou mourir, voilà le défi auquel la Chine doit faire face. »
Il n’exagérait pas. L’illustration typique de la Chine représente un pêcheur et son cormoran sur un lac placide. La réalité est bien différente.
Le pays utilise 600 milliards de mètres cube d’eau par an (soit 21 200 milliards de pieds cube), ou environ 400 mètres cube par personne soit un quart de la consommation en eau d’un américain moyen et moins de la moitié de la définition internationale de stress hydrique.
La moyenne nationale dissimule une disparité régionale encore plus alarmante. Les quatre 5ième de l’eau en Chine se situe au Sud, en particulier dans le bassin du fleuve Yangtsé. La moitié de la population et les deux tiers de l’agriculture se trouvent au Nord, comprenant le bassin du fleuve Jaune.
Pékin souffre du genre de pénurie d’eau généralement associé à l’Arabie Saoudite : seulement 100 mètres cube par personne par an. La nappe phréatique en dessous de la capitale a diminué de 300 mètres (environ 1000 pieds cube) depuis les années 70.
La population chinoise est en train d’épuiser l’eau à un rythme insoutenable. A cause de la surexploitation, les fleuves disparaissent, tout simplement.
Le nombre de fleuves disposant de bassins versants conséquents s’est effondré en passant de plus de 50 000 dans les années 50 à 23 000 aujourd’hui. Comme si ce n’était pas assez, la Chine pollue le peu d’eau qui lui reste. Le fleuve jaune est communément appelé le berceau de la civilisation chinoise. En 2007, la commission de conservation du fleuve Jaune, un organisme gouvernemental, a examiné 13 000 kms (soit 8000 miles) du fleuve et de ses affluents. Elle a conclu qu’un tiers de l’eau était impropre même pour l’agriculture. Quatre mille usines pétrochimiques sont construites sur sa rive. L’eau disponible pour l’utilisation est donc impropre. Song Lanhe, ingénieur en chef concernant le contrôle de la qualité de l’eau en zone urbaine au ministère du logement, a déclaré que seulement la moitié des sources d’eau en zone urbaine était potable. Selon le ministère en charge de l’aménagement du territoire, plus de la moitié de l’eau souterraine dans la plaine du Nord de la Chine, ne peut être utilisée pour l’industrie, pendant que le sept dixième est « impropre au contact humain », même pour le lavage du linge par exemple.
Fin 2012, les médias chinois ont affirmé que 300 corps sans vie avaient été trouvé flottants sur le fleuve Jaune près de Lanzhou, les derniers d’une série de 10 000 victimes – la plupart d’entre eux victimes de suicides (selon la police locale) – dont les corps stagnaient dans l’eau en aval depuis les années 60.
En 2009 la Banque Mondiale a estimé le coût de la crise de l’eau à 2,3 % du PIB, illustrant principalement des dommages sanitaires. Les pénuries en eau compromettent aussi les plans relatifs à l’expansion de la production d’énergie, menaçant la croissance économique. Le gouvernement chinois espère suivre l’Amérique dans sa révolution au gaz de schiste. Cependant, chaque puits nécessite 15 000 tonnes d’eau par an pour fonctionner.
La Chine prévoit aussi de construire environ 450 centrales thermiques fonctionnant au charbon, consumant 1,2 milliards de tonnes de charbon par an. Les centrales doivent être refroidies par l’eau et le charbon doit être rincé. Ceci requiert 9 milliards de tonnes d’eau en tout. La Chine ne dispose pas de telles quantités. Selon l’institut de Ressources Mondiales, un groupe de recherche basé à Washington DC, la moitié des centrales thermiques au charbon est sur le point d’être construite sur des zones de fort ou d’extrêmement fort stress hydrique.
Chaque amenuisement est précieux
La meilleure solution serait d’améliorer l’efficacité avec laquelle l’eau est utilisée. Il n’y a qu’environ 40% de l’eau utilisée dans l’industrie qui est recyclé, représentant 50% de moins qu’en Europe. Le reste est déversé dans les rivières et les lacs. Wang Zhansheng de l’Université de Tsinghua soutient que la Chine néglige ses infrastructures urbaines (assainissement, circuits d’alimentation, usines de retraitement des eaux) et ce phénomène augmente le gaspillage du pays. Les prix de l’eau dans la plupart des villes représentent seulement un dixième des tarifs pratiqués dans les grandes villes d’Europe. Le gouvernement hésite encore à augmenter les prix, craignant des répercussions de la population.
En sommes, la « productivité de l’eau » en Chine est basse. La production dégagée en valeur lors d’un mètre cube d’eau utilisé est de 8 dollars. La moyenne pour les pays européens est de 58 dollars par mètre cube. Bien sûr, ces pays sont plus riches – mais riches dans des proportions moindres.
Plutôt que d’élaborer des réformes raisonnables et parfaitement réalisables sur les prix et la préservation de l’eau, le pays se concentre sur l’approvisionnement croissant.
Durant 10 années, ce pays a été dominé par des ingénieurs, comprenant principalement des ingénieurs hydrauliques (incluant le précédent président, Hu Jintao). Conséquence principale : les leaders communistes ont répondu aux problèmes de l’eau en construisant des projets d’ingénierie à une échelle ahurissante.
Le plus connu de ces projets est le barrage des Trois Gorges du fleuve Yangtsé. Cependant, cette année un projet toujours plus grand va commencer. Nommé « le projet de déviation des eaux du Sud au Nord », il reliera le Yangtsé au fleuve Jaune, acheminant l’eau de la région humide du Sud au Nord asséché. Lorsqu’il sera achevé, 3000 kms de tunnels et canaux seront forés à travers les montagnes, les plaines et sous les rivières. Ces conséquences hydrologiques et environnementales pourraient être extrêmement nocives.
Le projet reliant les deux grands fleuves de Chine s’effectuera par trois nouveaux tunnels. Le tunnel de l’est, en aval, sera opérationnel d’ici la fin de l’année (cf carte). Il devrait extraire 14,8 milliards de mètres cube sur 1 160 kms de canaux, utilisant en partie la voie maritime construite il y a 1 500 ans, le Grand Canal. L’eau pompée jusqu’à présent a été tellement polluée, qu’un tiers des coûts était destiné à son traitement. La section centrale (1 300kms de canaux) devrait voir le jour d’ici octobre 2014.
Au même moment, les travaux du lien le plus ambitieux et controversé, en amont, à travers le plateau fragile de l’Himalaya, devrait commencer.
Finalement, ce grand projet doit délivrer 45 milliards de mètres cubes d’eau par an et coûter au total 486 milliards de yuan (79,4 milliards de dollars). Dessaliniser la même quantité d’eau de mer aurait coûté moins cher.
Les dégâts écologiques pourraient être immenses. Le fleuve du Yangtsé est d’ores et déjà très pollué. Chen Jiyu de l’Académie chinoise d’Ingénierie a déclaré en 2012 au South Weekly, un magazine, que le projet a jusqu’à présent réduit la quantité de plancton dans le Yantsé d’un peu plus des deux tiers et le nombre d’organismes benthiques (vivant dans les fonds des fleuves et rivières) de 50%.
Et ceci avant-même son ouverture. Ma Jun, l’activiste la plus connue en matière d’écologisme, déclare que le goût du gouvernement pour les immenses projets d’ingénierie ne fait qu’empirer les choses, « nous poussant à aggraver les limites de nos ressources en eau ». Mais le plus gros dégât pourrait être d’ordre politique. Les intentions de construction de barrages sur les cours supérieurs du Brahmapoutre, du Mékong et d’autres fleuves vont surement avoir un impact sur les pays en aval comme l’Inde, le Bangladesh et le Vietnam.
Le gouvernement chinois a énoncé qu’il ne diminuerait le cours de l’imposant Brahmapoutre que de 1%. Néanmoins, si ces projets étaient opérationnels – et un ou deux de ces défis sont si ardues que même les chinois pourraient reculer face à eux – ils affecteraient le courant des fleuves dont 1 milliard d’individus dépendent. D’où les inquiétudes à propos de la stabilité régionale. Et tout ceci améliorerait l’approvisionnement en eau de la Chine de seulement 7%. La crise de l’eau conduit la Chine à des mesures désespérées mais finalement inutiles.
Commentaire :
L’eau douce est un enjeu géopolitique à part entière. En effet, sur terre il y a 1400 millions de km cube d’eau[1]. Ce qui représente 72% de la surface du globe et seulement 2,8% d’eau douce (dont 2,1% de neiges et glaces).
La répartition de cette ressource est inégale selon les différentes zones géographiques de la planète. C’est pourquoi de cette inégalité peut naître de véritables tensions inter et intra étatiques.
La Chine elle-même jouit d’importantes ressources en eau. Néanmoins, c’est la répartition sur le territoire qui s’effectue de manière inégale, ce qu’explique l’article.
Analyse :
Tout d’abord, nous pouvons retrouver au fil du texte des éléments représentants l’orientation du journal. L’orientation du quotidien, à savoir libérale, véhicule à travers ses articles des idées issues du parti des Lib Dems[2].
Parmi celles-ci figure la protection de l’environnement (l’énergie propre et renouvelable). Ce parti prône un Royaume-Uni « zéro carbone ». En cela, il s’oppose à toute nouvelle construction de centrales thermiques à charbon. L’auteur consacre une partie de l’article sur cette thématique.
En outre, le gouvernement Britannique a été jusqu’à aujourd’hui opposé aux agissements de la Chine envers le Tibet. Cet article nous dépeint une image peu flatteuse de la Chine.
Ce pays nous apparaît comme négligent aux niveaux de la gestion de la ressource et dans le même temps mégalomane par sa folie des grandeurs en matière de projets.
En conclusion, le rédacteur a de manière subtile fait ressortir quelques traits caractérisant l’empire du milieu : forte ambition et faible considération des populations.
On peut se demander si les solutions mises en place pour contrer ce manque d’eau ne vont-elles pas pousser la Chine dans ses retranchements.
Analyse comparative :
La problématique de l’eau concerne beaucoup d’autres pays. Nous pouvons citer par exemple le cas de la Turquie, de l’Irak et de la Syrie qui se partagent les eaux du bassin du Tigre et de l’Euphrate. Ce bassin trouve sa source en Turquie, ce qui lui confère une position de supériorité face aux pays en aval. En 90, elle a coupé pendant plusieurs mois le débit de l’eau pour son propre intérêt (hydroélectrique). Elle a même menacé de couper le débit si la Syrie et l’Irak accueillaient les rebelles indépendantistes kurdes. Ceci illustre le pouvoir de l’eau et notamment de celui qui est à la source, d’autant plus que cette position confère aussi un pouvoir stratégique en tant que localisation géographique : la hauteur.
Tout comme la Chine, le Brésil souffre d’une mauvaise répartition de ses ressources hydriques. En effet le Brésil possède 12% de l’eau douce de la planète cependant ses régions les plus peuplées sont malheureusement celles qui souffrent le plus d’un manque d’eau. A contrario, la région de l’Amazonie possède 70% des ressources en eau mais seulement 7% de la population y vit.
La Russie rencontre, tout comme la Chine un problème de pollution de ses réserves en eau. Une grande partie de ses ressources sont impropres à la consommation à cause du mauvais entretien de ses infrastructures et de ses usines chimiques.
Ces exemples illustrent la position supérieure d’un pays bénéficiant d’une source en eau au sein de son pays par rapport aux pays en aval mais aussi la mal-répartition de cette ressource qui créé parfois un paradoxe. Le dernier cas est très similaire à la situation hydrique chinoise sur la question de la pollution.
Critiques :
Il aurait été intéressant d’aborder l’eau comme un enjeu stratégique. En effet la Chine a toujours été très stratégique dans ses choix. Le Tibet étant le château d’eau de l’Asie, la Chine avait tout intérêt à exploiter cette opportunité.
Georges Ginsburg a écrit dans son livre La Chine communiste et le Tibet : « Celui qui contrôle le Tibet, domine le piémont himalayen ; celui qui domine le piémont himalayen, menace le sous-continent indien et celui qui menace le sous-continent indien, peut à n’importe quel moment se saisir de l’Asie du Sud, et même de toute l’Asie. »
Cette citation illustre l’ambition de l’Empire du milieu. Ces projets de détournements des eaux aussi gigantesques qu’ils soient démontrent la soif de pouvoir et de croissance de la Chine. Le pays encercle ses adversaires en les privant d’eau ou en amenuisant la ressource en amont tel un véritable jeu de Go (Sun Tsu).
L’auteur aurait peut-être pu évoquer quelques éléments concernant le droit internationale sur l’eau : principe de la souveraineté territoriale et absolue (doctrine Harmon) afin d’expliquer aux lecteurs les possibles tensions et l’impossibilité d’action des pays en aval du pays détenant les sources.
Ce qui me surprend un peu dans cet article c’est le point qui concerne l’hésitation de l’Etat dans l’augmentation des prix de l’eau. Selon l’auteur, l’Etat craindrait la contestation de la population. Ce n’est pas dans la culture du peuple chinois de s’opposer aux décisions du gouvernement.
(http://www.diploweb.com/forum/eaubresil08037.htm)
Annexe: article original
All dried up
Northern China is running out of water, but the government’s remedies are potentially disastrous
Oct 12th 2013 | BEIJING |From the print edition
CHINA endures choking smog, mass destruction of habitats and food poisoned with heavy metals. But ask an environmentalist what is the country’s biggest problem, and the answer is always the same. “Water is the worst,” says Wang Tao, of the Carnegie-Tsinghua Centre in Beijing, “because of its scarcity, and because of its pollution.” “Water,” agrees Pan Jiahua, of the Chinese Academy of Social Sciences. “People can’t survive in a desert.” Wang Shucheng, a former water minister, once said: “To fight for every drop of water or die: that is the challenge facing China.”
He was not exaggerating. A stock image of China is a fisherman and his cormorant on a placid lake. The reality is different. The country uses 600 billion cubic metres (21,200 billion cubic feet) of water a year, or about 400 cubic metres a person—one-quarter of what the average American uses and less than half the international definition of water stress.
The national average hides an even more alarming regional disparity. Four-fifths of China’s water is in the south, notably the Yangzi river basin. Half the people and two-thirds of the farmland are in the north, including the Yellow River basin. Beijing has the sort of water scarcity usually associated with Saudi Arabia: just 100 cubic metres per person a year. The water table under the capital has dropped by 300 metres (nearly 1,000 feet) since the 1970s.
China is using up water at an unsustainable rate. Thanks to overuse, rivers simply disappear. The number of rivers with significant catchment areas has fallen from more than 50,000 in the 1950s to 23,000 now. As if that were not bad enough, China is polluting what little water it has left. The Yellow River is often called the cradle of Chinese civilisation. In 2007 the Yellow River Conservancy Commission, a government agency, surveyed 13,000 kilometres (8,000 miles) of the river and its tributaries and concluded that a third of the water is unfit even for agriculture. Four thousand petrochemical plants are built on its banks.
The water available for use is thus atrocious. Song Lanhe, chief engineer for urban water-quality monitoring at the housing ministry, says only half the water sources in cities are safe to drink. More than half the groundwater in the north China plain, according to the land ministry, cannot be used for industry, while seven-tenths is unfit for human contact, ie, even for washing. In late 2012 the Chinese media claimed that 300 corpses were found floating in the Yellow River near Lanzhou, the latest of roughly 10,000 victims—most of them (according to the local police) suicides—whose bodies have been washing downstream since the 1960s.
In 2009 the World Bank put the overall cost of China’s water crisis at 2.3% of GDP, mostly reflecting damage to health. Water shortages also imperil plans to expand energy production, threatening economic growth. China is hoping to follow America into a shale-gas revolution. But each shale-gas well needs 15,000 tonnes of water a year to run. China is also planning to build around 450 new coal-fired power stations, burning 1.2 billion tonnes of coal a year. The stations have to be cooled by water and the coal has to be washed. The grand total is 9 billion tonnes of water. China does not have that much available. According to the World Resources Institute, a think-tank in Washington, DC, half the new coal-fired plants are to be built in areas of high or extremely high water stress.
Every drop is precious
The best answer would be to improve the efficiency with which water is used. Only about 40% of water used in industry is recycled, half as much as in Europe. The rest is dumped in rivers and lakes. Wang Zhansheng of Tsinghua University argues that China is neglecting its urban water infrastructure (sewerage, pipes and water-treatment plants), leading to more waste. Water prices in most cities are only about a tenth of the level in big European cities, yet the government is reluctant to raise them, for fear of a popular backlash.
The result is that China’s “water productivity” is low. For each cubic metre of water used, China gets $8-worth of output. The average for European countries is $58 per cubic metre. Of course, these countries are richer—but they are not seven times richer.
Rather than making sensible and eminently doable reforms in pricing and water conservation, China is focusing on increasing supplies. For decades the country has been ruled by engineers, many of them hydraulic engineers (including the previous president, Hu Jintao). Partly as a result, Communist leaders have reacted to water problems by building engineering projects on a mind-boggling scale.
The best known such project is the Three Gorges dam on the Yangzi. But this year an even vaster project is due to start. Called the South-North Water Diversion Project, it will link the Yangzi with the Yellow River, taking water from the humid south to the parched north. When finished, 3,000km of tunnels and canals will have been drilled through mountains, across plains and under rivers. Its hydrologic and environmental consequences could be enormously harmful.
The project links China’s two great rivers through three new channels. The eastern, or downstream one is due to open by the end of this year (see map). It would pump 14.8 billion cubic metres along 1,160km of canals, using in part a 1,500-year-old waterway, the Grand Canal. The water pumped so far has been so polluted that a third of the cost has gone on water treatment. A midstream link, with 1,300km of new canals, is supposed to open by October 2014. That is also when work on the most ambitious and controversial link, the upstream one across the fragile Himalayan plateau, is due to begin. Eventually the South-North project is intended to deliver 45 billion cubic metres of water a year and to cost a total of 486 billion yuan ($79.4 billion). It would be cheaper to desalinate the equivalent amount of seawater.
The environmental damage could be immense. The Yangzi river is already seriously polluted. Chen Jiyu of the Chinese Academy of Engineering told South Weekly,a magazine, in 2012 that the project so far has reduced the quantity of plankton in the Yangzi by over two-thirds and the number of benthic organisms (those living on the river bottom) by half. And that was before it even opened. Ma Jun, China’s best known environmental activist, says the government’s predilection for giant engineering projects only makes matters worse, “causing us to hit the limits of our water resources”.
But the biggest damage could be political. Proposed dams on the upper reaches of the Brahmaputra, Mekong and other rivers are bound to have an impact on downstream countries, including India, Bangladesh and Vietnam. The Chinese say they would take only 1% of the run-off from the giant Brahmaputra. But if all these projects were operational—and the engineering challenges of one or two of them are so daunting that even the Chinese might balk at them—they would affect the flow of rivers on which a billion people depend. Hence the worries for regional stability. And all this would increase China’s water supplies by a mere 7%. The water crisis is driving China to desperate but ultimately unhelpful measures.
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