- 1. Présentation du journal :
L’article est issu de The Guardian, journal britannique périodique fondé en 1821 par John Edward. Taylor. Lors de sa création le journal s’intitule le Manchester Guardian and Evening News Limited. La dimension internationale se fait lors du rachat en 1907 du journal par Charles Prestwich Scott. Ce dernier promis de respecter les vœux des fondateurs qui sont l’indépendance du journal. Ces vœux sont résumées dans un article fréquemment cité, et publié lors du centenaire de The Guardian : « Comment is free, but facts are sacred… The voice of opponents no less than that of friends has a right to be heard. (Les commentaires sont libres, mais les faits sont sacrés… La voix des opposants, non moins que celle des amis a le droit d’être entendue) »
Ce journal est réputé pour la qualité de l’information traitée, et couvre l’ensemble des domaines d’actualités (politique, économie, culture, art et société).
The Guardian s’inscrit dans le courant de la gauche au Royaume-Unis, proche des travaillistes. C’est un journal de référence pour l’intelligentsia, les enseignants et les syndicalistes. Même si ce journal est du coté des travaillistes, il se montre également critique vis-à-vis du gouvernement.
- 2. Présentation du contexte :
L’article a été publié le 18 décembre 2013 par Shaun Walker, un journaliste correspondant à Moscou pour le journal The Guardian.
Le 21 novembre, suite au refus du gouvernement ukrainien de préparer et signer un Pacte d’association avec l’Union européenne, des ukrainiens pro européens sont allés manifester sur la place de l’indépendance à Kiev. Le 28 novembre, le premier vice-premier ministre de l’Ukraine Sergey Arbouzov prend la responsabilité d’affirmer que le Pacte d’Association avec l’UE sera signé le lendemain à la conférence de Vilnius, mais ce dernier n’est pas signé. Ce jour la est appelé « vendredi noir ». Depuis le 21 novembre, l’Ukraine connaît quotidiennement des manifestations dans différentes villes du pays, demandant la démission du président et un rapprochement avec l’UE.
Le lundi 16 décembre l’Ukraine s’enfonce un peu plus dans la crise politique lors de l’annonce d’une visite le 17 décembre du président ukrainien à Moscou. Les manifestants ukrainiens redoutent de nouveaux accords avec la Russie, qui l’éloignerait encore un peu plus de l’UE.
Ainsi, cet article est publié au lendemain de la rencontre entre M. Vladimir Putin et le président ukrainien Viktor Ianoukovitch qui a aboutit à un accord économique historique.
En refusant l’accord initialement prévu avec l’UE l’Ukraine a mis au premier plan les tensions que connaît le continent européen au niveau de cette région.
- 3. Traduction :
Vladimir Putin offre des avantages financiers à l’Ukraine pour qu’elle reste avec la Russie
Moscou achète 15 milliards de dollars d’obligations du gouvernement ukrainien et coupe le prix du gaz après que Kiev ait résisté à la signature d’un accord avec l’UE au milieu des protestations de masse.
Le premier ministre ukrainien Mykola Azarov a décrit un ensemble de 15 milliards de dollars d’aide de la Russie, comme un accord historique pour permettre à l’ex république soviétique de retrouver la croissance économique, alors que les manifestants ont exprimé leur colère à Kiev sur un ” sell-out ” à Moscou.
Mardi, le président ukrainien Viktor Yanukovych et le président russe Vladimir Putin ont annoncé un plan de sauvetage de Kiev après des négociations à Moscou. L’accord comprend également une réduction d’un tiers du prix du gaz vendu par la Russie à l’Ukraine.
« Les chef d’état ont réussi à s’entendre sur une baisse des prix du gaz à partir du 1er janvier jusqu’à la fin du contrat », a déclaré M.Azarov à son gouvernement, se réferrant à un contrat de dix ans qui expire en janvier 2019. « Cela va permettre une relance de la croissance économique ».
” Hier, un développement historique a eu lieu.
“Le président a obtenu un accord sur des conditions de crédit exceptionnellement avantageuses l’économie ukrainienne, ce qui nous permet de mener à bien les plans de grande envergure pour la modernisation économique “, a déclaré M. Azarov.
L’intervention de Poutine a soulevé les enjeux de la bataille sur l’avenir de l’Ukraine.
Les annonces sont venus à la suite des pourparlers à Moscou avec son homologue ukrainien, qui fait face à des protestations massives dans son pays pour sa décision de mettre de coté un pacte avec l’Union européenne en faveur de liens plus étroits avec la Russie .
Les experts économiques disent que l’Ukraine a désespérément besoin d’au moins 10 milliards de dollars dans les prochains mois pour éviter la faillite.
Poutine a cherché à calmer les manifestants à Kiev en disant mardi que lui et M. Ianoukovitch n’ont pas discuté de la perspective de l’Ukraine de rejoindre l’Union douanière Russe. Mais les accords de grandes envergures sont susceptibles d’alimenter la colère des manifestants qui veulent que l’Ukraine rompe avec l’influence de la Russie et d’intégrer l’UE des 28.
Le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, a déclaré après les négociations au Kremlin que la Russie achèterait 15 milliards de dollars en euro-obligations de l’Ukraine, à partir de ce mois.
M. Poutine a déclaré que le monopole de gaz contrôlé par l’Etat russe , Gazprom , réduira le prix que l’Ukraine doit payer pour les livraisons de gaz russe à 268 dollars les 1.000 mètres cubes par rapport au niveau actuel d’environ 400 $ pour mille mètres cubes.
Dans une brève allocution à la presse avant le début des pourparlers, M. Poutine a déclaré que l’Ukraine ” est sans doute, dans le plein sens du mot, notre partenaire stratégique et allié ». Il a indiqué qu’au cours des deux dernières années, le niveau des échanges entre les pays ont baissé, mais que les nouveaux accords permettrait de redresser cela.
“Le temps est venu de prendre des mesures énergiques, non seulement de revenir aux niveaux de ces dernières années, mais pour aller plus loin également», dit-il.
Les partenaires de l’union douanière, un groupe mené par Moscou, à l’intérieur duquel le Kremlin a été enclin à attirer l’Ukraine, a peu de chance d’être à l’ordre du jour dans un proche avenir, mais on peut penser qu’en échange de prêts et de concession commerciales, Ianoukovitch a donné son accord pour ne pas signer celui avec l’UE.
Poutine semblait détendu avant la réunion, affalé dans son fauteuil, tandis que Ianoukovitch se redressa et parla avec de longues pauses entre les phrases. Les médias ukrainiens ont indiqué que la délégation de M. Ianoukovitch avait demandé aux Russes de ne pas organiser de conférence de presse conjointe à l’issue des réunions.
Néanmoins, M. Ianoukovitch a déclaré que les documents sur la table représentaient une «décision stratégique » et que les deux parties doivent travailler davantage pour développer des relations plus étroites à l’avenir. Il a dit à Poutine qu’il espérait que la question «traditionnelle» du prix du gaz pourrait être résolu.
Les manifestants ont bouclé le centre de Kiev pendant plusieurs semaines et repoussé les efforts de la police pour les déloger. Mardi matin, plusieurs centaines de manifestants se tenaient sur la route de Viktor Ianoukovitch en direction de l’aéroport, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Dirigez l’avion en direction de l’Europe”
- 4. Analyse transversale :
Ce conflit démontre une fois encore la position géostratégique de l’Ukraine, situé et tiraillé entre un rapprochement avec l’UE et une union avec la Russie. Dans cette crise ukrainienne, la Russie a réussi là ou l’Europe a échoué. L’Ukraine qui demandait à l’Europe un prêt d’argent, n’a pu le recevoir de l’UE et s’est alors tournée vers la Russie qui répond à cette demande en offrant 15 milliards de dollars, sous formes de rachat de bon du gouvernement. La Russie a utilisé son pouvoir économique pour garder l’Ukraine « vers elle ». Si l’Ukraine a fait volte face en refusant l’UE et en signant les accords avec la Russie, c’est en partie du aux énormes pressions exercées par Moscou sur son voisin. La Russie parlait d’accords économiques bien plus intéressants que ce que ne proposait l’UE. Elle menaçait également l’Ukraine de réduire, voire couper ses approvisionnements en gaz.
En refusant l’accord initialement prévu avec l’UE l’Ukraine a mis au premier plan les tensions que connaît le continent européen. Le peuple ukrainien, en signant cet accord avec l’UE espérait enfin voir plus de transparence dans la vie politique ukrainienne et en finir avec la corruption et un pouvoir incapable de mener les réformes promises.
Cette crise met également en avant l’enjeu géostratégique de l’Ukraine. L’UE et la Russie essaie tour à tour de l’intégrer à leurs échanges économiques. La Russie essaie d’étendre son union douanière du Caucase jusqu’à l’Ukraine afin de mettre en échec la politique économique de l’Europe avec l’Ukraine. L’UE elle, ne peut plus continuer son développement en ignorant l’Ukraine, territoire incontournable pour les approvisionnements de l’Europe en gaz, d’ou l’enjeu énorme que représente ce territoire.
Sitographie :
http://www.diploweb.com/L-Ukraine-une-crise-politique-qui.html
http://www.diploweb.com/UE-quel-partenariat-oriental.html
http://sens-public.org/spip.php?article1050
Annexe :
Lien :
http://www.nytimes.com/2013/12/14/world/africa/violence-in-central-african-republic.html
Violence in Central African Republic Killed Over 600 in a Week, U.N. Says
GENEVA — More than 600 people have been killed in the last week in the sectarian violence and lawlessness convulsing Central African Republic, and the crisis is getting worse, the United Nations refugee agency said on Friday.
About 450 people were killed in the capital, Bangui, and 160 people were reported killed in other parts of the country, Adrian Edwards, a spokesman for the Office of the United Nations High Commissioner for Refugees, told reporters here, relaying information provided by Central African Republic’s Red Cross organization and the Danish Refugee Council.
“We are in the thick of an absolutely catastrophic situation,” Mr. Edwards said in an interview. “The needs are immense, and the situation is getting worse.”
The assessment came as French troops exchanged gunfire with suspected former rebels groups in Bangui, according to The Associated Press, and the African Union announced that it would raise the number of its peacekeeping troops to 6,000 from 2,500 in a bid to curb the anarchy and bloodshed that has swept the country in recent months.
Fighting in the last week has driven an estimated 159,000 people from their homes in Bangui, but the total number displaced by turmoil around the country is put at about half a million, Mr. Edwards said. In other parts of Central African Republic, “there are tens of thousands of people who have been in the bush for many months,” said Marixie Mercado, a spokeswoman for Unicef in Geneva.
More than 38,000 people in the capital have taken refuge at the Bangui airport, where French troops have set up a base, but they are living without shelter, toilets or any facilities for washing, Mr. Edwards reported. An additional 12,000 people are taking shelter at a church in Bangui that has one source of water.
“So far, help has reached relatively small numbers,” Mr. Edwards said. “Much more is going to be needed.”
The medical charity Doctors Without Borders on Thursday criticized the United Nations in an open letter to its top official responsible for coordinating emergency aid, Valerie Amos, citing “the unacceptable performance of the United Nations humanitarian system.”
Doctors Without Borders said it had received no response to repeated requests for food, tents and hygiene supplies for those seeking refuge at the Bangui airport. The charity said that in the town of Bossangoa, United Nations staff members had taken shelter in the compound of the Central African Multinational Force during several days of fighting this week, halting supplies of food to more than 30,000 displaced people in the town while other nongovernment organizations continued working. United Nations officials did not provide aid even to people sheltering in the same compound, it said.
“Clearly there’s a frustration that the U.N. is not reacting as we think it should,” said Tarak Baouab, the humanitarian affairs adviser for Doctors Without Borders.
Soyez le premier à commenter