Friedrich Ratzel

CV de Friedrich Ratzel (1844-1904) :
Après ses études, Ratzel se tourne vers les sciences naturelles.
En 1868, Ratzel soutient un doctorat en zoologie à l’université d’Heidelberg. Il ne débute pas immédiatement sa carrière d’enseignant.
Il devient par la suite professeur de géographie, et ses études lui octroieront le statut de géopoliticiens (celui qui s’occupe de la géopolitique, science des rapports entre la géographie, la superficie des États et leur politique).
Ratzel publie alors plusieurs ouvrages importants dont les États-Unis d’Amérique (en deux volumes, 1878-1880) et « L’anthropogéographie. » (1882 – 1891).
Nous allons nous intéresser au travail de ce géopoliticiens et à son œuvre intégrale.

Œuvre et thèse de Friedrich Ratzel:

Tout d’abord, Ratzel, tout au long de son existence, a contribué à « rétablir dans la géographie l’élément humain dont les titres semblaient oubliés et à reconstituer l’unité de la géographie sur la base de la nature et de la vie » (Vidal de la Blache)

Ratzel est un des pionniers les plus importants de la géopolitique. Très influencé par Charles Darwin et sa théorie de l’évolution, il utilise ces concepts à une échelle plus générale, celle des États, en les comparant à des organismes biologiques qui connaissent une croissance ou un déclin sur une échelle temporelle.

Selon ses propres mots, « Les frontières ne sont pas à concevoir autrement que comme l’expression d’un mouvement organique et inorganique ».

Dans cette optique, l’emploi du mot géographie s’applique aux caractéristiques physiques. De ce point de vue, les facteurs géographiques sont donc exclusivement les conditions naturelles, mais Ratzel, qui éprouve la nécessité de créer un nouveau terme pour qualifier sa spécialité : il parle alors d’anthropogéographie, l’étude de l’homme dans ses relations avec le milieu terrestre.

Pour Ratzel, l’État est un organisme lié à un sol, à un terreau précis. Ce rapport organique permet de parler de “biogéographie”. Dans cette perspective, tout État est une parcelle de l’humanité liée à un sol donné, lequel est la matière qui lui donne assise. Sans sol, impossible de penser l’homme, donc de penser l’État.

C’est donc l’espace qui fait le peuple et L’État se développe en déployant les caractéristiques de son sol.

Ainsi, L’anthropogéographie englobe l’histoire, en tant que mouvement historique. Les peuples y sont perçus dans leur mobilité.

L’objet de l’anthropogéographie n’est pas de décrire des sols indépendamment des mouvements qui y surviennent, mais d’étudier le rapport entre ces sols et les éléments mouvants qui s’y déploient.

Quand il y a épuisement des ressources et croissance ininterrompue, la mobilité s’extériorise par l’émigration, assortie d’un changement de caractère (ainsi, le Turc est différent en Asie Mineure et sur les bords de la Mer Caspienne).

Si certaines de ses idées ont été reprises plus tard par le géographe nationaliste Karl Haushofer, constituant le terreau de la notion d’espace vital qui fleurit dans Mein Kampf, elles ne sauraient cependant être réduites à cet aspect.

Dans sa théorie, les peuples primitifs de l’Afrique, Océanie et Asie s’opposent par leurs traits aux peuples évolués de l’Ancien et Nouveau Monde, lesquels ont tout naturellement, à ce titre, le droit d’occuper les territoires des premiers.

Il faut évidemment replacer cette pensée dans un contexte bien donné, fin 19ème début 20ème siècle, où la notion d’égalité des peuples n’était pas la même qu’aujourd’hui.

Enfin, il est donc possible de résumer l’œuvre et la pensée de Ratzel en 6 points majeurs :

  1. Les États sont des organismes vivants, qui naissent, vivent, vieillissent et meurent.
  2. La croissance des États en tant qu’organismes est déterminée à l’avance. Le géographe et l’homme d’État ont donc pour tâche de découvrir et de décrire les lois éternelles qui régissent cette croissance.
  3. Le paysage historique et géographique marque les hommes et les ressortissants d’un État.
  4. La notion d’espace vital (Lebensraum) est centrale.
  5. L’opposition entre “puissances continentales” et “puissances maritimes” revêt une importance de premier plan dans les relations entre les peuples (cf. Das Meer als Quelle der Voelkergröße, 1900).
  6. La “géographie politique” recèle une dimension subjective que Ratzel appelle le “sens de l’espace” (Raumsinn) et “l’énergie vitale” (Lebensenergie).

Bibliographie de Friedrich Ratzel :

  • Anthropogeographische Beiträge, intro. de F. Ratzel, Leipzig, 1895.
  • Aus Mexiko. Reiseskizzen aus den Jahren 1874 und 1875, Breslau, 1878.
  • Beiträge zur Geographie des mittleren Deutschland, intro. de Fr. Ratzel, Leipzig, 1899.
  • Bilder aus dem Kriege mit Frankreich, Wiesbaden, 1908.
  • Die chinesische Auswanderung. Ein Beitrag zur Kultur- und Handelsgeographie, Breslau, 1876.
  • Deutschland. Einführung in die Heimatkunde, Leipzig, 1898 (6ème éd., Berlin, 1932).
  • Die Erde, in 24 gemeinverständlichen Vorträgen über allgemeine Erdkunde. Ein geographisches Lesebuch, Stuttgart, 1881 (4ème éd., 1921).
  • Die Erde und das Leben. Eine vergleichende Erdkunde, 2 vol., Leipzig & Vienne, 1901/02.
  • Glückinseln und Träume. Gesammelte Aufsätze aus den Grenzboten, Leipzig, 1905.
  • Grundzüge der Voelkerkunde, Leipzig & Vienne, 1895.
  • The History of Mankind, tr. angl. A.J. Butler, Londres, 1896/98.
  • Kleine Schriften. choix de textes et intro. par Hans Helmolt, 2 vol., Munich et Berlin, 1906.
  • Der Lebensraum. Eine biographische Studie, Tübingen, 1901.
  • Das Meer als Quelle der Voelkergroeße. Eine politisch-geographische Studie, Munich, 1900 (2ème éd. 1911).
  • Politische Geographie, Munich & Leipzig, 1897 (3ème éd. revue et complétée par E. Oberhummer, 1923). Tr. fr. : Géographie politique, éd. Economica, 1988.
  • Raum und Zeit in Geographie und Geologie, intro. de Paul Barth, Leipzig, 1907.
  • Sein und Werden der organischen Welt. Eine populäre Schoepfungsgeschichte, Leipzig, 1869 (2ème éd., 1877).
  • Le sol, la société et l’État in revue L’année sociologique, 1898-1899.
  • Städte- und Kulturbilder aus Nordamerika, vol. I et vol. II, Leipzig, 1876.
  • Über Naturschilderung, Munich & Berlin, 1904 (2ème éd. 1906).
  • Die Vereinigten Staaten von Nordamerika, vol. I : Physikalische Geographie und Naturcharakter, vol. II : Kulturgeographie der Vereinigten Staaten von Nordamerika unter besonderer Berücksichtigung der wirtschaftlichen Verhältnisse, Munich, 1878/80 (2ème éd., 1893).
  • Voelkerkunde, vol. I : Die Naturvoelker Afrikas, vol. II : Die Naturvoelker Ozeaniens, Amerikas und Asiens, vol. III : Die Kulturvoelker der Alten und Neuen Welt, Leipzig, 1885/88, (2ème éd. entièrement revue et corrigée en 2 volumes, 1894-95).
  • Die Vorgeschichte des europäischen Menschen, Munich, 1874.
  • Wandertage eines Naturforschers, vol. I : Zoologische Briefe vom Mittelmeer. Briefe aus Süditalien, vol. II : Schilderungen aus Siebenbürgen und den Alpen, Leipzig, 1873-74.
  • Wider die Reichsnoergler. Ein Wort zur Kolonialfrage aus Wählerkreisen, Munich, 1884.

Bibliographie sur Friedrich Ratzel :

  • Viktor Hantzsch, F. Ratzel, in Biographisches Jahrbuch und deutscher Nekrolog, intro. A. Bettelheim, vol. IX, 1904, Berlin, G. Reimer, 1906.
  • M. Korinman, F. Ratzel, K. Haushofer, “Politische Ozeanographie”, in Hérodote n°32, janv.-mars 1984.
  • Europe Between Political Geography and Geopolitics. On the Centenary of Ratzel’s « Politische Geographie », Rome, Società Geografica Italiana, 2001, 918 p.
  • É. Durkheim, compte-rendu d’Anthropogéographie paru dans L’Année Sociologique, 1899.

Sources :

http://vouloir.hautetfort.com/archive/2007/06/19/ratzel.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Ratzel
http://dictionnaire.reverso.net
http://www.encyclopedia.com/topic/Friedrich_Ratzel.aspx
http://www.persee.frhome/prescript/article/geo_0003-4010_1907_num_16_85_6815
http://pagerankstudio.com/Blog/2011/04/friedrich-ratzel-biography

 

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