Citation emblématique de Stéphane Rosière :
“Aujourd’hui, je m’intéresse aux « murs » et aux situations où les frontières ont fonction de barrières. Les « murs » (ou clôtures) sont une forme évidente de contrainte envers les migrants pauvres et preuves concrètes que l’idée de la « libre circulation » de personne est une simplification, si ce n’est un mensonge, concernant les règles de la mondialisation.”
Interview par Leonhardt van Efferink en Février 2010 pour http://www.exploringgeopolitics.org
CV de Stéphane Rosière :
Né le 19 novembre 1959(52 ans) à Nantes Stéphane Rosière est marié et a trois enfants.
Il a découvert la géopolitique quand il était étudiant (3e année de licence) en section géographie de l’université de Nantes. Un de ses professeurs lui a enseigné l’épistémologie géographique et il a découvert différentes facettes de la discipline. Parmi ces facettes il y avait la géopolitique, et il a tout de suite su que ce serait son sujet de prédilection. Il enseigne la géographie politique à l’université de Reims, où il est enseignant chercheur et directeur de la revue « L’espace politique ». Depuis 2010, il est aussi professeur à la faculté de Relations internationales et sciences politiques de l’Université Matej Bel (Banska Bystrica, Slovaquie). Membre du conseil du comité national français de géographie (URL : http://www.cnfg.fr/), il dirige depuis 2004 la commission de géographie politique et géopolitique au sein de cette instance, et il représente la France dans le cadre de la Commission de géographie politique de l’Union géographique Internationale. Il est actuellement directeur de la spécialité Géopolitique, du Master Études Européennes et Internationale de l’université de Reims.
Bibliographie de Stéphane Rosière :
Ouvrages [1]
ROSIERE S., 2011, Publication de l’intervention au colloque Border Regions in Transition X d’Arica (2009) : Teichopolitics : the politics of borders closure, à paraître.
ROSIERE S., 2007, « De la provocation en géographie », Culture de la provocation. Réflexions pluridisciplinaires, actes du colloque de décembre 2003, sous la dir. du Pr. Didier Francfort (Nancy 2), Presses Universitaires de Nancy, pp.119-131.
ROSIERE S., 2007, Géographie politique et géopolitique. Une grammaire de l’espace politique, Paris, Ellipses, collection « Universités – Géographie », avril 2007, 2e édition revue et augmentée, 420 p (première édition, 2003, 320 p).
ROSIERE S., 2007, Rédaction des articles « puissance » et « dispute territoriale », encyclopédie en ligne Hypergéo, URL : http://hypergeo.free.fr/
ROSIERE S., 2006, « La démocratie ou le versant politique de la mondialisation » et « L’Etat, produit et enjeu de la mondialisation », La mondialisation – en dissertations corrigées, sous la direction du Pr. Gabriel Wackermann, Paris, Ellipses [383 p.], pp.373-378 et pp. 379-383.
ROSIERE S., 2006, Le nettoyage ethnique. Terreur et peuplement, Paris, éditions Ellipses, coll. « Carrefours Géographie / Les dossiers », 297 p. Prix Charles Maunoir 2006 de la Société de Géographie de Paris.
Articles de revues
VANDERMOTTEN C., ROSIERE S., 2010, « Les violences faites aux peuples dans les logiques du système-monde », Espace, Populations, Sociétés, n°2008-3, consacré aux violences politiques, article introductif mis en ligne le 01 décembre 2010, [en ligne] http://eps.revues.org/index3471.html
BALLIF F., ROSIERE S., 2009, « Le défi des teichopolitiques. Analyser la fermeture contemporaine des territoires », L’Espace Géographique, vol. 38, n°3/2009, pp.193-206.
FALL J., ROSIERE S., 2008, “On the limits of dialogue between Francophone and Anglophone political geography”, Political Geography, vol. 27, n°7, septembre, pp.713-716
ROSIERE S., 2008, « Le territoire contesté – entre violence et médiation », Historiens et Géographes, Numéro spécial Congrès international de l’UGI, co-édité par le CNFG, juin, pp.173-181.
ROSIERE S., 2007, « Comprendre l’espace politique », L’espace politique, n°1, pp.5-16, [en ligne] : http://www.espacepolitique.org/documents/pdf/EP1-2007_A.pdf
ROSIERE S., 2007, « La modification coercitive du peuplement », L’Information Géographique, Paris, A. Colin, vol. 71, dossier Modifications coercitives du peuplement , pp. 7-25.
ROSIERE S., 2007, « Violence et groupes ethniquement minoritaires », Diasporas, Histoire et société, n°10, Université de Toulouse-le-Mirail, Haines, pp. 11-25.
ROSIERE S., 2006, « La géographie face au nettoyage ethnique – vers une géographie inhumaine », Bulletin de l’Association de géographes Français, n°4, pp. 448-460.
Les axes de recherche de Stéphane Rosière :
Stéphane Rosièredistingue d’une manière originale les deux disciplines : géographie politique et géopolitique. Il considère la géographie politique comme “l’étude du cadre politique” (celui-ci étant constitué de territoires, de lignes politiques (= frontières), réseaux, pôles et lieux symboliques) et la géopolitique comme “l’étude de l’espace considéré comme un enjeu[2]” (et impliquant des acteurs, opposés ou alliés). Il s’intéresse plus particulièrement à la problématique des frontières comme “formes évidentes de contrainte envers les migrants pauvres et preuves concrètes que l’idée de la « libre circulation » de personne est une simplification, si ce n’est un mensonge, concernant les règles de la mondialisation.[3]”
La thèse de Stéphane Rosière :
Stéphane Rosière voit les frontières comme des « murs » qui séparent les nations, et empêche la « libre circulation », ce qu’il considère comme une atteinte au développement de la mondialisation. Dans son Dictionnaire de l’espace politique, Stéphane Rosière explique les frontières dans sa définition du mot « mur » et l’applique à des situations actuelles ou passées Le nom que l’on donne à ces barrières varie souvent suivant le côté duquel on se situe… Si le terme de mur (wall en anglais) est doté d’une connotation très négative issue de la guerre froide et de la “ perception tyrannique du mur de Berlin, celui de clôture (fence en anglais) est perçu comme moins agressif. Ainsi, les Israéliens qui ont décidé de fermer leur frontière avec la Cisjordanie en juin 2002 parlent de barrière de sécurité (security fence), mais les Palestiniens l’appellent « mur de l’apartheid » . Les discours sont un des objets de la rivalité entre les peuples et, pour paraphraser Blaise Pascal, vérité en deçà de certains murs, ne l’est plus au-delà…
La construction de murs le long des frontières concerne tout d’abord les États entretenant des relations conflictuelles, on peut alors parler de murs de sécurité. Ils matérialisent parfois d’anciennes lignes de cessez-le-feu : Demilitarized Zone inter-coréenne, « ligne verte » entre la République turque de Chypre Nord et la République chypriote, Line of Control entre les Cachemire indien et pakistanais, mur marocain au Sahara occidental, mur israélo-palestinien, etc. Au-delà de ces lignes de cessez-le-feu « figées », des États entretenant des relations conflictuelles murent aussi leurs frontières communes : Grèce et Turquie en Thrace, Inde et Pakistan (hors Cachemire), etc.”
Stéphane Rosière par cette définition essaye de montrer l’impact des frontières ainsi que leurs images auprès des différents pays. Au regard de cela, on peut y voir le débat actuel entre la France et l’Italie puisque suite aux conflits arabes l’immigration s’est faite plus intense, et que pour éviter cela la France a fermé sa frontière avec l’Italie. Ainsi, on voit bien que le conflit quant à la « libre circulation » en Union Européenne, a finalement ses limites.
Cinq mots illustrant sa pensée :
Frontières, murs, violence, nettoyage ethnique, territoires.
Schéma illustrant la pensée de Stéphane Rosière :
Ci-dessus l’illustration des frontières matérielles, fermées, ouvertes, et immatérielles selon Stéphane Rosière.
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