Communauté

La communauté est le caractère de ce qui est commun à plusieurs personnes ou choses.

  • Etymologie :

Du latin “communis”, communauté, lui-même issu de “cum”, avec, ensemble et de “munus”, charge, dette : charges partagées, obligations mutuelles.

 

  • Définition :

Ensemble de personnes unies par des liens affectifs, des traditions, des sentiments communs à l’égard des autres membres de la société.

Une communauté peut être composée de plusieurs classes sociales ou groupes socioprofessionnels. Parfois, on l’assimile à une nationalité (exemple : la communauté malienne en France) ou à un groupe particulier (exemple : la communauté Emmaüs en France). Ainsi, il faut bien faire la distinction entre société et communauté. La première est fondée sur la raison d’être ensemble et la seconde à plutôt une vocation sentimentale de partager des valeurs communes scellant l’identité propre à l’individu. Une communauté intentionnelle est un groupe de personnes qui décident de vivre ensemble en respectant les mêmes règles. (Exemple : une communauté hippie, une communauté monastique). Le terme communauté est utilisé également à l’échelle multinationale, pour désigner un groupe de nations rassemblées autour d’un ou de plusieurs identifiants par rapport aux autres communautés. Comme par exemple : L’Union Européenne, la Communauté des Etats Indépendants, la Communauté Economique de l’Afrique de l’Ouest.

 

  • Dans les Etats modernes :

L’articulation des différents niveaux d’appartenance « communautaire » et leur degré d’intégration dans la communauté nationale constituent un problème récurrent pour les États modernes. La notion de « communauté » renvoie en effet à une question fondamentale : celle des principes d’organisation garantissant la cohésion sociale et des règles de cohabitation entre les divers groupes d’appartenance qui composent les sociétés.

 

  • Explication sur la différence entre « communauté » et « société » :

L’historien et sociologue allemand Ferdinand Tönnies a proposé une analyse des formes d’appartenance aux groupes et de leurs fondements dans son ouvrage au titre évocateur : Communauté et société (1887). Il est l’auteur de référence en la matière puisqu’il est le premier à avoir analysé les différences entre ces deux termes. Fondant sa réflexion sur la distinction entre société traditionnelle et société moderne, il oppose la Gemeinschaft à la Gesellschaft. La Gemeinschaft (« communauté ») décrit tout groupement « naturel », clos et à forte dimension émotionnelle, fondé sur des liens objectifs (famille, ethnie, religion, appartenance villageoise, traditions, langue, références historiques). Par opposition la Gesellschaft (« société ») est un groupement fondé sur le consentement et l’adhésion volontaire, dans une logique utilitariste. La description de la société contractualiste renvoie aux caractéristiques d’organisation de l’Etat capitaliste moderne tel qu’il s’est progressivement construit en substituant au principe de droit divin, qui organisait la société traditionnelle, le principe du choix et de l’élection pour fonder l’ordre politique. Dès lors que le fondement social repose sur un lien rationnel et individualiste, la nature et la solidité du lien social né de cette organisation juridique sont interrogées, en comparaison au lien de solidarité ancré dans la Gemeinschaft.

 

  • Diverses applications du terme :

–          En matière d’organisation administrative, le terme communauté est utilisé pour désigner une association de plusieurs collectivités territoriales. (exemples : communauté d’agglomération, communauté urbaine, communauté de communes)

–          En matière de droit, une communauté est un collectif de personnes qui possèdent en commun un patrimoine et en jouissent, de façon indivise. (exemple : la mise en commun des biens dans le cadre du mariage)

–          Au niveau politique, le terme « communauté » regroupe plusieurs Etats dans l’objectif d’instaurer une politique commune sur le plan économique par exemple.

 

  • La CEE (Communauté Economique Européenne)

La CEE est une organisation internationale à vocation européenne créée par le traité de Rome du 25 mars 1957 pour établir une union douanière et économique.

Il s’agissait d’une communauté internationale basée sur le supranationalisme et les lois internationales, dont le but était de soutenir l’économie de l’Europe et d’empêcher une guerre future par l’intégration de ses membres.

Ces membres fondateurs sont : la RFA, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg, et les Pays-Bas.

En parallèle et dans le but de créer une Europe fédérale, deux autres communautés furent proposées: la Communauté européenne de défense (CED) et la Communauté politique européenne (CPE). Mais ces deux communautés n’ont pas vu le jour puisque tous les pays n’y adhérèrent pas.

En revanche, la Communauté Européenne de l’Energie Atomique (CEEA) ou Euratom est née par la signature du traité de Rome simultanément avec la CEE. Contrairement à la CEE qui se veut orienter vers la création d’une union douanière, Euratom avait pour objectif la coopération des différents pays au sujet de l’énergie atomique.

Longtemps connue sous le nom de « Marché commun », la CEE a pris, en 1992-1993, celui de  CE (Communauté européenne) et forme l’un des trois piliers de l’Union européenne.

Entre 1957, sa naissance, et 1993, sa dissolution, la CEE a vu son nombre de membres augmenter de 6 à 12.

 

  • De la CEE vers l’Union Européenne :

En revanche à partir de 1993, c’est sous l’appellation d’Union Européenne que l’essor fut le plus important. Effectivement, le nombre de membres est, aujourd’hui, à 28 (Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grande-Bretagne, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Suède).

L’UE a dorénavant des vocations économique comme la CEE mais aussi politique et monétaire. Pour se faire les pays s’appuient sur une dizaine d’organes institutionnels (Cour de justice, Banque centrale, Commission, Conseil etc.).

Enfin, l’UE constitue un espace politique et économique de plus de 500 millions d’habitants. Cela permet aux pays membres une représentativité plus importante sur l’échiquier mondiale. En effet, l’entité prise en compte lors de comparatifs avec les grands pays de ce monde est bien l’UE.

Sources :

– Grand livre de la politique, de la géopolitique et des relations internationales, Mokhtar Lakehal, Paris, L’Harmattan

– http://www.larousse.fr/encyclopedie/autre-region/Union_europ%C3%A9enne/147898

– http://fr.wikipedia.org/wiki/Communaut%C3%A9_%C3%A9conomique_europ%C3%A9enne

– http://www.universalis.fr/encyclopedie/ferdinand-tonnies/

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