Le Sionisme

Théodor Herzl, fondateur du mouvement sioniste

Introduction

Le sionisme vient de l’hébreu Sion, nom que portaient les collines de Jérusalem. Cette idéologie est née à la fin du XIXème siècle, sous l’impulsion de Théodor Herzl, un journaliste et écrivain hongrois. L’antisémitisme s’abat à l’époque sur la diaspora juive (la dispersion des Juifs dans le monde entier) et notamment en Europe de l’Est. Cet auteur soutient alors la création d’un Etat juif indépendant en Palestine, par la création de l’organisation sioniste mondiale en 1897. Le sionisme est un terme difficile à définir, dont l’utilisation a parfois un peu dérivé. Aujourd’hui, on pourrait retenir comme définition de ce mouvement, l’idée selon laquelle le peuple juif a droit à son autodétermination et à son rassemblement au sein d’un même état. Serait donc sioniste un juif qui prône la loi du retour et la réunion du peuple juif en Israël.

La question est de savoir quel rôle a joué et joue encore l’idéologie sioniste dans le conflit israélo-palestinien qui perdure aujourd’hui ?

Nous développerons dans une première partie la naissance du mouvement sioniste et son choix du territoire palestinien, jusqu’à la création de l’Etat d’Israël en 1947. Puis, nous analyserons la situation plus récente, depuis 1947 jusqu’à aujourd’hui.

 

De la naissance du sionisme à la création de l’Etat d’Israël

Sous la coupe de Théodor Herzl, l’organisation sioniste mondiale est donc née en 1897, lors du congrès de Bale. Les velléités d’indépendance juives existaient cependant depuis une vingtaine d’années. En effet, les Juifs ont des difficultés d’intégration, notamment dans les pays d’Europe de l’Est, dans lesquels ils sont régulièrement victimes de pogroms ou autres actes antisémites. Cette organisation vise à redonner aux peuples juifs un territoire.

Historiquement, la bible appelle ce territoire Eretz Israël, c’est-à-dire Terre d’Israël, ou Grand Israël. Certains écrits religieux la situe du fleuve du Nil jusqu’à celui de l’Euphrate (voir image ci-dessous), quand d’autres la réduisent au territoire actuel (entre la mer et le fleuve du Jourdan). C’est finalement le territoire palestinien qui sera retenu pour accueillir le « foyer national juif ». La Palestine ottomane devient un mandat britannique en 1923 à l’initiative de la Société des Nations. Les Britanniques ont alors la responsabilité de gérer les éventuels conflits entre les populations locales arabes et les immigrants juifs, immigrants qui sont de plus en plus nombreux jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, notamment à cause de la Shoah. On atteint de 1936 à 1939 le paroxysme du conflit avec la « Grande révolte », rébellion des arabes envers les britanniques pour la fin du mandat et l’indépendance. Une énième opposition aux juifs sionistes du pays conduit la Grande-Bretagne à céder son mandat à l’Organisation des Nations Unies en 1947.

 

Grand Israël

 

L’ONU propose alors une répartition du territoire palestinien entre un état juif et un état arabe. L’Etat d’Israël est officiellement indépendant le 14 mai 1948. Ceci marque un véritable tournant. Si les populations arabes n’ont jamais été favorables à la naissance d’un foyer national juif sur leurs terres, la naissance d’un Etat change la donne et entraîne le début du conflit Israélo-palestinien.

 

Le sionisme dans le conflit israélo-palestinien

En 1948, le territoire est donc réparti entre une zone arabe composée de la Cisjordanie, de la bande de Gaza, ainsi que d’une partie de Jérusalem, alors sous contrôle de l’ONU.  Bien que l’Agence juive accepte cette proposition, les Arabes palestiniens s’y opposent. Soutenue par la ligue arabe, ils entrent en guerre contre Israël. En 1949, les armées arabes sont rapidement défaites et Israël assied son emprise en s’emparant d’environ trois quarts du territoire alors que le plan de partage n’en prévoyait qu’un peu plus de la moitié (voir carte ci-dessous).

 

Evolution des frontières entre 1947 et 1949

On voit donc à quel point ce désir de retour sur la terre promise, soutenu par l’idéologie sioniste a mis le feu aux poudres dans une zone géographique dominée à ce moment par les populations arabes.

Par ailleurs, au-delà de ce premier conflit armé qu’ils n’ont pas provoqué, les Sionistes ont souhaité conserver les nouvelles frontières établies. Les arabes présents sur ces nouvelles zones israéliennes ont été contraints de fuir, sans n’avoir aucun droit au retour sur ces terres. La loi du retour a donc deux poids deux mesures. Ce désir « colonialiste » qui caractérise le mouvement sioniste rend en grande partie le conflit interminable.

Cet élan colonialiste s’appuie principalement sur le concept d’ Eretz Israël, concept religieux qui étend le territoire bien au-delà des frontières convenues avec l’ONU. Cette idée reste ancrée dans l’idéologie sioniste, et au fond, ils ont toujours souhaité disposer d’une terre plus vaste. Selon eux, ils ont un droit historique, il s’agit en quelque sorte de leur territoire. Il convient aussi de noter qu’Israël est confronté à une immigration toujours plus grande des Juifs du monde entier (Europe de l’Est, pays arabes voisins, etc.), qui nécessite un espace plus grand.

Dans les faits, cela s’est traduit par la mise en place de colonies sur les terres des arabes en fuite, mais aussi par la confiscation de certaines terres dans les zones peu habitées. Peu à peu, ces zones sont annexées de manière illégale, notamment grâce à la supériorité militaire israélienne et réduisent toujours plus les territoires arabes.

En réponse au nationalisme sioniste, se développe donc une contestation palestinienne nationaliste. Les intifada successives de 1987 et 2000 sont contenues par les armées israéliennes, malgré de nombreuses victimes. Le conflit reste encore aujourd’hui d’actualité et aucune solution véritable n’est trouvée pour satisfaire les deux parties.

 

Conclusion

Le mouvement sioniste se définissait par la volonté d’un Etat commun pour le seul peuple juif. Il s’appuie pour cela sur les traditions bibliques mais tend rapidement à devenir une mouvance politique.

En légitimant la création d’un Etat juif en Palestine en 1923, la Société des Nations a crée de toute pièce un conflit qui dure depuis des décennies. Comment pouvaient-ils à ce moment-là imaginer que la population locale accepterait de devenir minoritaire au sein de son propre pays ? La séparation du territoire est un leurre qui n’aura duré que quelques mois, face aux pressions des deux camps. Aujourd’hui, le conflit se trouve dans une impasse. Les deux parties revendiquent un territoire toujours plus grand et n’acceptent aucune concession.

Reste à savoir si le mouvement sioniste et son désir du grand Israël peut revoir ses exigences à la baisse afin de trouver un compromis viable et durable.

 

Gillian Martelat

Bibliographie

Définition du sionisme :
http://www.liberation.fr/monde/2013/05/30/ce-que-sioniste-veut-dire_906994
http://www.france-palestine.org/Qu-est-ce-que-le-sionisme
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Sionisme.htm

L’histoire du sionisme :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_sionisme#Le_sionisme_apr.C3.A8s_la_cr.C3.A9ation_d.27Isra.C3.ABl_-_1948-2005

Sionisme


Emission « Un œil sur la planète – Sionisme : Les questions interdites (2003) »

Le conflit israélo-palestinien :
Emission « Un œil sur la planète – Palestine : un état est-il encore possible ? (2011) »

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