I- Introduction
Les Philippines sont un pays qui se compose de près de 7.000 îles dont 2.000 sont habitées. Le pays compte trois zones majeures: Luçon,Visayas et Mindanao. Il s’étend sur une superficie de 300.000 km2.
Le pays est une ancienne colonie espagnole et américaine. Aujourd’hui, les Philippines sont une république avec un régime présidentiel, son système gouvernemental est inspiré de celui des américains.
Les langues parlées sont le Filipino avec 8 dialectes majeurs dont le Tagalog, l’Anglais et l’Espagnol. L’IDH s’établit à 0.654/1.0 (rang : 116/186).
Concernant la monnaie, son nom est hérité de la colonisation espagnole puisqu’elle se nomme le peso philippin (PHP).
Les ethnies philippines sont très nombreuses, mais les groupes numériquement les plus importants sont les Tagalogs (ou Filipino), les Visayas (ou Cebuano), les Ilocano (ou Iloco), les Ilongo (ou Hiligaynon), les Bicol, les Waray-Waray, les Métis (ou Mestizo), les Bilocano (Albay), les Pangasinan, les Maranao, les Magindanaw , les Tausug et les Chinois Han-Min.
En 2013 on compte 103 775 000 habitants dans le pays avec une croissance de 1,87% par an
II- Risque politique
– Pouvoir exécutif avec un Président de la République, à la fois Chef de l’État, Chef du gouvernement et Chef des armées (mandat de 6 ans non renouvelable).
– Pouvoir législatif partagé entre les deux chambres formant le Parlement : le Sénat (24 membres élus, mandat de 6 ans) et la Chambre des représentants (292 membres élus, mandat de 3 ans).
Pouvoir judiciaire placé sous l’autorité de la Cour suprême de justice (14 juges nommés par le Président).
Il est difficile de parler d’une culture unique aux Philippines, tant les îles peuvent être éloignées les unes des autres et au vu du grand isolement des populations jusqu’au début du second millénaire ! On constate donc une absence d’identité unifiée, même si la modernisation et l’éducation tendent à effacer cette tendance afin de créer une véritable identité nationale. Aujourd’hui, les Philippines s’attachent à en préserver les racines par la promotion de spectacles de danse folklorique, de chants et musique qui leur ont taillé une réputation de véritables troubadours, très raffinés et à la musicalité hors pair, dans toute l’Asie.
L’expression orale n’est pas en reste : la zarzuela en est la forme la plus connue. Il s’agit de spectacles de théâtre, inspirés par l’actualité et joués parfois dans la rue, afin de toucher une audience large et diversifiée. Enfin, les Philippins sont fièrs du romancier José Rizal, figure de proue de la littérature philippine des années révolutionnaires (19ème siècle). La seconde moitié du 20ème sont marquées par deux grands auteurs, incontournables : Néstor Vicente Madali González et Nick Joaquin, considéré comme le plus grand poète philippins de tous les temps.
III- Risques économiques et financiers
Pays le plus avancé de l’Asie du Sud-Est au lendemain de la Seconde guerre mondiale, les Philippines ont depuis connu des périodes d’instabilité politique et sociale ainsi que des problèmes de gouvernance qui ont freiné le développement économique du pays. Avec un PIB de 250,6 Mds USD, les Philippines sont aujourd’hui la 5e économie d’Asie du Sud-Est et le pays aborde les années 2010 avec un réel enjeu d’accélération de son développement.
L’année 2012 aura justement été marquée par une nette accélération de la croissance avec une progression du PIB de + 6,6 % (+ 3,7 % en 2011), la 2e plus forte croissance de la région derrière l’Indonésie.
La demande interne reste le moteur essentiel de la croissance philippine grâce en premier lieu à la consommation privée qui représente plus des 2/3 du PIB et qui affiche une progression de + 6,1 % en 2012. Les Philippines bénéficient d’une population importante (100 M d’habitants), jeune, urbanisée et dont le mode de consommation est très largement occidental. Le pays possède surtout un atout majeur à savoir les flux de devises renvoyés continuellement au pays par la diaspora de travailleurs philippins émigrés (+/- 10 % de la population totale du pays et . de sa population active) : ces flux d’un montant de 23,8 Mds USD en 2012, soit près de 9 % du PIB du pays, tirent la consommation des ménages localement. En 2012, grâce à une demande externe plus favorable, le pays aura également profité du rebond de ses exportations, en particulier de composants électroniques qui représentent 44 % des exportations totales du pays et 22,5 Mds USD sur l’année.
Concernant l’offre, l’économie philippine est dominée par le secteur des services qui représente 55 % du PIB et 52 % des emplois du pays. Les services continuent d’afficher un fort dynamisme avec la poursuite de la croissance des secteurs du commerce, du transport, de la promotion immobilière et des services externalisés de gestion « Business Process Outsourcing » (BPO) avec en tête les centres d’appels (les Philippines ont ravi à l’Inde la 1re place mondiale de cette industrie en 2011). Le secteur du BPO qui bénéficie aux Philippines d’une main d’oeuvre nombreuse, bien formée et anglophone représente aujourd’hui un chiffre d’affaires de 12 Mds USD en constante progression (1,3 Md USD en 2003 et 20 Mds USD visés en 2016). Le secteur agricole reste quant à lui important avec 33 % des emplois du pays, mais il s’agit essentiellement d’une agriculture de subsistance. Les revenus, 12 % du PIB, sont eux liés à la production et l’exportation de fruits tropicaux (noix de coco, bananes, ananas, mangues). L’industrie, 33 % du PIB et 15 % des emplois, reste quant à elle concentrée sur des secteurs à faible valeur ajoutée : transformation agroalimentaire, assemblage de composants électroniques, textile et habillement. On observe des bonnes performances dans le secteur de construction et plus récemment sur l’industrie lourde avec le développement des chantiers navals.
Pays le plus avancé de l’Asie du Sud-Est au lendemain de la Seconde guerre mondiale, les Philippines ont depuis connu des périodes d’instabilité politique et sociale ainsi que des problèmes de gouvernance qui ont freiné le développement économique du pays. Avec un PIB de 250,6 Mds USD, les Philippines sont aujourd’hui la 5e économie d’Asie du Sud-Est et le pays aborde les années 2010 avec un réel enjeu d’accélération de son développement.
Les infrastructures du pays sont assez peu développées et vieillissantes. Elles restent aujourd’hui une priorité et un enjeu du développement économique.
Un axe prioritaire, la lutte contre la corruption : depuis le début de son mandat en mai 2010, le Président Aquino s’est fixé pour priorité d’initier un changement dans les pratiques fiscales et économiques du pays longtemps gangréné par une corruption massive. Cette lutte contre une opacité de la gestion budgétaire et contre la corruption à tous les niveaux fait partie d’un volontarisme plus large pour améliorer l’environnement des affaires. Des progrès ont été enregistrés (remise à plat de contrats publics, mise en oeuvre d’actions judiciaires) qui restent à confirmer.
Des défis structurels persistants à relever :
Poursuite de la mise en place d’une politique fiscale plus efficace : le faible taux de recettes de l’État (14,3 % du PIB en 2012) et donc le faible niveau de fonds publics disponibles sont les principaux freins à la mise en oeuvre de la politique du gouvernement Aquino. Ce dernier tente en particulier de rendre plus efficace la collecte des impôts avec un objectif de collecte équivalent à 16 % du PIB en 2016 (contre 12,8 % en 2012). Des projets de réformes fiscales ont en outre été lancés : celle dans le domaine des vins et spriritueux et du tabac (« Sin tax ») a été votée fin 2012, à suivre en 2013 celles sur la rationalisation de la politique des avantages fiscaux ou encore la nouvelle politique minière en matière de répartition des revenus.
Avancée impérative dans le développement des infrastructures : le gouvernement philippin s’est donné pour objectif, dans son plan quinquennal 2011-2016, une croissance de 6 %. Un rythme qui suppose une forte augmentation de l’investissement en particulier des dépenses d’infrastructures. Le gouvernement a donc annoncé un effort dans les secteurs des transports, de la santé et de l’éducation. Sans capacité de financement public, le développement des infrastructures passe par le renforcement de partenariats publics privés (PPP) dont une partie a déjà été identifiée et planifiée pour la période 2011-2016 avec une mise en oeuvre progressive : cf. site web du centre des PPP aux Philippines http://ppp.gov.ph.
Diversifier l’industrie : les Philippines ont déjà connu une transformation notable de leur économie au cours de la dernière décennie avec le développement de l’industrie des services (BPO, centres d’appels). Le pays vise aujourd’hui à développer le secteur du tourisme, ce qui passera par le renforcement de ses infrastructures, mais surtout à diversifier son industrie (industries agroalimentaires, activités pétrolières et gazières, de sous-traitance à plus forte valeur ajoutée, etc.) grâce à l’intensification des investissements étrangers et avec un fort enjeu de création d’emplois.
Lutter contre la pauvreté : avec 27,9 % de la population vivant en-dessous du seuil de pauvreté, la lutte contre la pauvreté reste une priorité. L’objectif du gouvernement Aquino est de maintenir la stabilité macroéconomique tout en construisant une croissance inclusive qui profitera au plus grand nombre. Cette politique de lutte contre la pauvreté qui porte entre autres sur l’éducation, la santé, l’environnement (accès à l’eau, gestion des catastrophes naturelles, reforestation) est notamment appuyée par la Banque mondiale via le programme des transferts conditionnels en numéraire (« cash conditional transfers ») visant à aider directement les populations les plus vulnérables : 3,8 M de foyers philippins sont visés en 2013 (contre 2,3 M en 2012) soit 19 M de Philippins au total.
Les ressources principales du pays reposent sur l’agriculture et le bois. Le secteur emploie 33% de la population. Les cultures les plus importantes sont le tabac, la noix de coco – dont le pays est le 1er exportateur mondial -, la banane – 2ème exportateur mondial – , l’ananas, la canne à sucre, le café… Les Philippines profitent des délocalisations d’entreprises occidentales et de nombreux centres d’appels entre autres, ont récemment vu le jour sur le territoire.
IV- Risques géographiques et environnementaux
Aujourd’hui, l’action conjuguée des volcans, des tremblements de terre, de la mousson et des typhons continue de façonner la physionomie de l’archipel. Le mont Apo, point culminant des Philippines, s’élève à 2 954 mètres d’altitude sur l’île de Mindanao. Les principaux sommets sont des volcans dont une douzaine demeurent actifs, les plus redoutables étant le mont Mayon (2 451 m) et le Taal, sur l’île de Luçon. L’archipel appartient en effet à la ceinture de feu du Pacifique.
La plupart des îles montagneuses sont recouvertes de forêts tropicales et d’origine volcanique comme l’attestent les tremblements de terre fréquents et la vingtaine de volcans en activité comme le Pinatubo. L’archipel est aussi soumis aux typhons du Pacifique de l’ouest à raison d’une quinzaine par an, plus particulièrement entre mai et octobre. Les Philippines sont ainsi le 3e pays au monde le plus risqué en terme de catastrophes naturelles.
V- Evaluation du hard power du pays.
Les accords multilatéraux des Philippines :
Le pays est membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis 1995, du Fonds monétaire international (FMI) depuis 1945, de la Banque asiatique de développement (BAD) depuis 1966 (le siège de la banque est situé à Manille), de l’Association of South East Asian Nations (ASEAN) depuis 1967, de l’Asean Free Trade Area (AFTA) depuis 1992, de l’Asia-Pacific economic cooperation (APEC) depuis 1989 et du G20 depuis 2003. À noter que les Philippines en tant que membres de l’ASEAN bénéficient des accords de libre-échange passés avec les grands voisins de la zone, Chine, Corée du Sud, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande et Inde.
Coopération financière bilatérale de la France :
L’Agence francaise de développement (AFD) a ouvert un bureau à Manille en 2010 avec pour principale mission de soutenir le gouvernement philippin dans ses efforts de promotion d’une croissance durable et solidaire. À fin 2012, l’AFD a engagé 150 M EUR en prêts et 0,61 M EUR en assistance technique.
Le gouvernement français a par ailleurs financé ces dernières années des projets et des études sur fonds FASEP (don) et RPE (prêt concessionnel) pour lesquels les Philippines sont éligibles.
VI- Evaluation du soft power du pays
Aucune donnée ! Sinon voir partie II
VII – Conclusion
Les Philippines
Au cours des deux dernières décennies, l’économie philippine, qui était relativement fermée, s’est sensiblement ouverte, en partie grâce à son adhésion à l’ASEAN (Association des Nations du Sud-est Asiatique). Le commerce représente près de 70% du PIB philippin (moyenne 2008-2010).
Au niveau social le pays est confronté à de nombreux défis : la population vivant sous le seuil de pauvreté a augmenté ces dernières années (33% de la population); même s’il est en baisse, la crise de 2009 a aggravé le taux de chômage (7% des actifs); la croissance démographique est importante; et les inégalités dans la répartition des richesses persistent.
Points forts
L’économie est très performante dans l’électronique (plus de 40% des exportations)
Les exportations du pays vers l’Asie émergente ne cessent de croître : elles représentent plus de 45% des exportations en 2011
La consommation des ménages et les comptes extérieurs profitent des transferts des travailleurs expatriés
Le secteur des externalisations des services d’entreprise (BPO) est en plein essor
Population très jeune
Points faibles
Faible niveau d’investissement, notamment en infrastructure
Lacunes en termes de gouvernance
Les inégalités et la croissance démographique pèsent sur les performances économiques
Beaucoup de dangers climatiques sur une partie du pays
Bibliogaphe et sitographie
http://www.lonelyplanet.fr/destinations/asie/philippines
http://flagpedia.net/fr/philippines
http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippines
http://www.populationdata.net/index2.php?option=pays&pid=169&nom=philippines
http://www.axl.cefan.ulaval.ca/asie/philip.htm
National Geographic
http://www.ubifrance.fr/philippines/001B1302761A+fiche-pays-philippines-2013.html
http://www.lemoci.com/011-47651-Presentation-generale-Les-Philippines.html
Étiquettes : Asie, croissance, développement, Pays, Philippines