On ne pourrait jamais imaginer avoir un bout de Chine en Occident. La Chine a une autre manière de penser, de procéder. La Chine bénéficiait au XVIIIe siècle d’une prospérité due à un essor agricole, artisanal et commercial sans précédent, devançant largement toutes les autres nations. Suite à quoi la tendance s’est inversée et la Chine s’est retrouvée démunie et largement en dessous d’autre pays. Cependant elle a un potentiel à la taille de son territoire. Aujourd’hui, la Chine refait surface et selon les prévisions elle pourrait “tous nous écraser”. Quelles relations la Chine entretient-elle avec le reste du monde, et son passé a-t-il joué un rôle?
La situation géopolitique de la Chine
La capitale est Pékin (Beijing), la plus grande ville, Shanghai. En outre, la Chine possède dans ses eaux territoriales quelque 5400 îles, dont l’île de Hainan (33 991 km²), la plus importante, située en mer de Chine méridionale. Au sud-est de la Chine, séparée du continent par le détroit de Taïwan, se trouve Taïwan, revendiquée par la Chine comme la «23e province» du pays.
Les Chinois ne désignent pas leur pays «Chine», mais Zhonggua signifiant «Pays du Centre» ou, comme l’ont traduit les Occidentaux, «Empire du Milieu».
Même si la Chine n’est pas un État fédéral, on dénombre dans l’ensemble du pays 22 provinces, 5 régions autonomes, 30 préfectures (sorte de «départements») autonomes et 124 districts («bannières») autonomes. De plus, on a également créé plus de 1200 comtés ethniques dans les régions multiethniques. La division administrative comporte quatre «échelons». Toutes ces subdivisions sont sous l’autorité centrale.
I-Histoire des Traités Inégaux
1. Contexte
Les « Traités Inégaux » ont été mis en place au cours du XIXe siècle par les puissances coloniales dominatrices (Royaume Uni, France, Pays Bas …) afin d’imposer une ouverture du Japon, de la Corée et notamment de la Chine. S’ils sont nommés ainsi, c’est parce que les Asiatiques les qualifiaient d’inégaux.
En effet, il résultait de cet ensemble de traités un commerce extérieur unilatéral en faveur des puissances européennes. Les Occidentaux bénéficiaient de droit de séjour de missionnaire en Chine, n’avaient pas à payer de taxes, naviguaient dans les eaux chinoises librement etc. Par ailleurs, des parties du territoire chinois étaient même cédées à la puissance dominatrice. Aujourd’hui, on peut dire que par bien des aspects, la Chine était alors colonisée.
Il en découlait des revendications territoriales et une monopolisation du marché par les Occidentaux. Ce privilège d’extraterritorialité a entraîné le développement de trafics, notamment celui de l’opium dont nous reparlerons par la suite.
2. Domination et guerres de l’opium
Quand elles commencent, au XXVIIe siècle, les relations sino-européennes sont bénéfiques pour la Chine ; cette dernière exporte beaucoup, notamment ses porcelaines, ses soies et ses thés, très renommés à l’étranger. Mais peu à peu les puissances coloniales prennent de l’emprise sur ce pays et obtiennent différents privilèges jusqu’à ce qu’une inégalité se mette en place. Au cours du XIXe siècle, on observe une forte instabilité en Chine ; l’explosion démographique face à une stagnation économique ne tarde pas à entrainer une forte agitation sociale.
Ces troubles proviennent de la contrebande d’opium. En effet, elle encourage la corruption, particulièrement dans les ports (Canton, Shanghai…), auprès des marchands et des fonctionnaires. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l’opium constitue 30% des importations. Résulte de ce trafic souterrain un déséquilibre de la balance, les Chinois se retrouvent donc déficitaires et l’Empire ne tarde pas à s’en rendre compte.
En 1840, la première guerre de l’opium éclate. L’Empire Qing s’oppose aux britanniques qui poursuivent leur commerce de l’opium malgré les édits impériaux qui le rendent illégal. La Chine qui subit la défaite militaire, doit céder Hong Kong ainsi qu’autoriser l’ouverture d’autres ports au commerce européen. C’est à partir de cet évènement que le système impérial chutera jusqu’à disparaître en 1912.
Le Royaume-Uni mais aussi d’autres puissances européennes étendent leur sphère d’influence et gagnent du pouvoir en obtenant des petits territoires sous leur contrôle. Ces concessions s’accompagnent même de privilèges commerciaux. On peut dire que depuis le XVIIe siècle où les relations sino-occidentales les ont démarré, il y a toujours eu un déséquilibre dû en partie aux nombreux privilèges des Occidentaux.
Après la Première Guerre Mondiale, en 1919, la Chine n’obtient pas la renégociation des traités inégaux qui lui avaient été imposés et des manifestations anti-occidentales soulèvent la Chine.
3. La chine et l’Europe au XXe siècle
Mais des crises successives vont se dérouler en Chine dès le début du XXe siècle, crises qui seront la cause du départ des Européens de Chine. Dans les années 1920, les européens reviennent sur le statut des concessions douanières.
Dès 1930, les concessions sont toutes abandonnées sauf celle de Shanghai et Hong Kong.
Pendant la guerre froide, les relations sino-occidentales se sont très largement dégradées. Mais c’est à la faveur d’une évolution du contexte politico-économique qu’elles vont pouvoir se renouer au début des années 1970.
C’est lors de la construction de l’Europe que se fonde des relations sino-européennes nouvelles essentiellement basées sur l’économie et le commerce. Les politiques des deux entités favorisent leurs essors mutuels. En octobre 1988, la CEE ouvre une délégation à Pékin. De plus en plus, les Chinois comprennent l’intérêt qu’ils ont a se développer en Europe, notamment en terme de techniques et de hautes technologie. L’Europe en contrepartie profite de la main d’œuvre à bas prix proposée par la Chine et se met donc à délocaliser de nombreuses parties de son industrie
Cependant, les relations politiques restent tendues. Pour les chinois, la présence occidentale est quasi traumatisante.
Tien Anmen est un coup de frein dans les relations entre la Chine et l’Europe en 1989.
Le retour du dialogue entre les deux instances est rétabli en 1994 par la CEE dans des domaines plus stratégiques et politiques.
C’est sous présidence britannique qu’est signé en 1998 un document politique intitulé « établissement d’un partenariat global avec la Chine ».
En mai 2001, l’Union Européenne propose 5 politiques vis-à-vis de la Chine :
- intégrer davantage la Chine dans la communauté internationale,
- appuyer le développement d’une société fondée sur l’État de droit,
- le respect des droits de l’Homme et la démocratie,
- favoriser l’intégration de la Chine dans l’économie mondiale,
- améliorer l’utilisation des financements européens communautaires et améliorer l’image de l’Europe en Chine.
II. La Chine et le monde d’aujourd’hui
1. Les relations Sino-Japonaises
La Chine et Le Japon ont longtemps eu un rapport ‘non officiel’. La Chine a fortement influencé le Japon avec son système d’écriture, son architecture, sa culture, sa religion, sa philosophie ou encore ses lois sans oublier une forte interaction politique et économique. Quand les pays occidentaux ont forcé le Japon à ouvrir le commerce au milieu du XIXème siècle, le Japon s’est déplacé vers la modernisation (Réforme de Meiji) et s’est allié à la Chine lorsqu’elle était incapable de se défendre contre les forces occidentales ; Lors des guerres d’opium ou encore les expéditions Anglo-françaises de 1840s-1860s.
Pendant Dynastie de Sui et Dynastie de saveur, Le Japon a envoyé beaucoup d’étudiants sur un nombre limité de Ambassades impériales vers la Chine, pour aider à établir sa propre pose comme nation souveraine en Asie du nord-est. Après la chute du royaume confédéré coréen de Baekje (avec qui le Japon a été étroitement allié), le Japon a été forcé de chercher l’état chinois seul, qui, en ces périodes, était une entreprise déloyale. Cela limitant de ce fait les succès des contacts d’outre-mer japonais.
Aujourd’hui, nous sommes dans une situation de bonne entente entre les deux pays. En 2008, le Premier ministre chinois Wen Jiabao et son homologue japonais Taro Aso se sont mutuellement envoyés des messages de félicitations à l’occasion du 30e anniversaire de la signature du Traité de paix et d’amitié entre les deux pays. M. Wen a indiqué dans son message que la signature du traité était un événement majeur dans l’histoire des relations sino-japonaises.
Le document récapitule l’histoire des liens bilatéraux, reprend sous forme juridique les principes contenus dans la Déclaration conjointe Chine-Japon, affirme clairement que les deux États doivent développer des relations durables de paix et d’amitié, et jette les bases politiques et juridiques solides du développement sain et constant des relations bilatérales, a relevé le chef du gouvernement chinois.
Grâce aux efforts conjoints et au respect des orientations du traité, les relations sino-japonaises ont connu de considérables progrès ces 30 dernières années : les deux peuples en ont grandement bénéficié, et cela a contribué à la paix, à la stabilité et au développement de l’Asie et du monde entier, a conclu M. Wen. De son côté, le Premier ministre Aso a fait remarquer que les contacts sur le plan politique, économique et culturel entre les deux pays avaient connu un bond depuis la signature du traité il y a 30 ans. Il a émis le souhait que les deux parties poursuivent leurs efforts de promotion des relations bilatérales afin de contribuer à la construction d’une Asie et d’un monde ouverts et robustes. Le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi et son homologue japonais Hirofumi Nakasone ont également échangé des messages de félicitations à cette occasion.
2. Les relations Sino-indiennes
Entre l’Inde et la Chine, les choses ne se sont jamais améliorées complètement. On retrouve principalement des tensions dans le domaine politique. En 1954, un traité signé entre les deux géants visait à promouvoir la fraternité Inde-Chine. Moins de cinq ans plus tard, de fortes tensions sont apparues quand le Dalaï Lama a fuit le Tibet et qu’il s’est vu octroyer un sanctuaire en Inde. En 1962, New Delhi et Pékin entrent en guerre pour des questions de frontières. À ce jour, si la guerre est finie, le conflit opposant les deux pays sur la délimitation des frontières n’est toujours résolu. Li Peng et Rajeev Gandhi ont simplement décidé en 1988 de laisser ces problèmes de côté.
Mais aujourd’hui, qu’en est-il? Sont-ils rivaux ou partenaires?
Les relations actuelles entre les deux pays restent polies. Chacun des deux camps prône l’ouverture et la coopération. Lors d’une visite à New Delhi en 2005, le Premier Ministre chinois, Wen Jiabao, avait déclaré que la Chine et l’Inde pourraient être « une influence positive pour la paix et le développement en Asie ainsi que pour le reste du monde, à travers des relations harmonieuses, augmentant la confiance et étendant la coopération ». En effet, ce qui permet aujourd’hui de rapprocher l’Inde et la Chine est leur fort taux de croissance économique. Celui-ci impose à chacun de ces deux pays de développer leur économie et d’atteindre des marchés importants. Les marchés indiens et chinois sont, dès lors, d’une très grande importance l’un pour l’autre. Mais, ce même taux de croissance les place également dans une étroite concurrence dans de nombreux domaines: des investissements étrangers, à l’énergie, en passant par les ressources naturelles. Au cours des prochaines décennies, cette rivalité pourrait bien obscurcir leur nécessaire partenariat.
3. Les relations Sino-européennes
La relation sino-européenne a résisté à l’épreuve du temps et des aléas internationaux depuis l’établissement des rapports officiels entre la Chine et l’UE il y a 35 ans. Aujourd’hui, les échanges de haut niveau entre les deux parties sont étroits et leur coopération est fructueuse. Sur le plan culturel et humain, les échanges sont d’une grande diversité, grâce surtout à l’Exposition universelle de Shanghai qui a offert une nouvelle plate-forme importante pour l’approfondissement des échanges sino-européens. Aujourd’hui, la Chine tient à renforcer ses relations avec la France ainsi que d’autres pays Européens. Cela étant dans le but de s’unir un maximum afin de promouvoir une bonne construction de l’ordre international au 21e siècle.
Conclusion
En remettant en perspective les relations entre la Chine et l’Union européenne, il apparaît qu’elles sont clairement peu stables mais faciles ; les relations sino-européenes sont bien différentes de celles que peut entretenir la Chine avec d’autres acteurs globaux comme les États-Unis, le Japon ou la Russie.
Les inégalités d’influence sont frappantes et il semble que l’Europe n’ait plus de réel pouvoir sur la Chine.
Sources
– Questions Internationales n°32 Juillet Août 2008, L’Empire Chinois au moment de la Première Guerre de l’Opium (P.115)
– http://www.worldlingo.com/ma/enwiki/fr/Sino-Japanese_relations#Today
– http://fr.radio86.com/les-medias-et-la-chine/le-dragon-et-le-tigre-redefinition-des-relations-chine-inde
– http://french.peopledaily.com.cn/Chine/7187190.html
– http://french.peopledaily.com.cn/Economie/7181193.html
– http://www.chine-informations.com/guide/implantation-economique-des-europeens-en-chine-aux-xviiie-et-xixe_1323.html
– http://www.chine-informations.com/guide/chronologie-la-chine-au-xxe-siecle_746.html
– http://www.diploweb.com/forum/uechine06095.htm
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