Ugo CAPRI Date de rédaction : 03/05/2014
RISQUE PAYS : LA SLOVAQUIE
- INTRODUCTION :
Nom officiel : République slovaque
Nature du régime : République parlementaire (depuis le 1er janvier 1993)
Président de la République : M. Ivan Gašparovič (depuis 2004, réélu en avril 2009)
Premier ministre : M. Robert Fico (depuis le 15 mars 2012)
Le drapeau
Il a été adopté le 3 septembre 1992 par la constitution de la même année qui prépare la dissolution de la fédération tchécoslovaque. Il est constitué des 3 couleurs panslaves et de l’écu national.
Données géographiques
Superficie : 49 035 km²
Capitale : Bratislava (460 000 hab.- anciennement Presbourg ou Pozsony)
Villes principales : Košice (242.000 hab.) ; Prešov (95.000 hab.) ; Nitra (88.000 hab.) ; Žilina (86.000 hab.) ; Banska Bystrica (83.000 hab.) ; Trnava (72.000 hab.) ; Trenčin (58.000 hab.)
Les langues
La langue officielle est le slovaque. Néanmoins certaines autres langues sont présentes chez les minorités telles que le Hongrois, le Tchèques et l’Ukrainien.
Les ethnies
La population comprend 85 % de Slovaques. Avec près de 10 % de la population, les Hongrois forment la première minorité du pays. Les Roms (ou Tsiganes) représentent moins de 2 % de la population slovaque, ce qui en fait la deuxième minorité du pays. Le pays compte également quelques petites minorités d’Ukrainiens et de leurs cousins ruthènes, de Tchèques, de Polonais et d’Allemands.
On distingue enfin certains groupes ethniques peu représentés: les Lemkos, les Gorali, les Magyars, les Hauerland ou encore les Allemands des Carpates
Monnaie
Euro (depuis le 1er janvier 2009) précédemment la Couronne Slovaque
Fête nationale
1er septembre (Fête de la Constitution)
Données démographiques
Population : 5,471 millions d’habitants
Densité : 111 hab./km²
Croissance démographique (2011) : + 0,117%
Espérance de vie : femmes : 80 ans, hommes : 72 ans.
Taux d’alphabétisation : 99,6 %.
Religions : catholique romaine (68,9%), protestante (6,9%), catholique uniate (4,1%), juive (3000 personnes, 90.000 en 1940).
Indice de développement humain (2011) : 0,834 ; rang 35
2)RISQUE POLITIQUE :
Concernant l’environnement du gouvernement et des institutions du pays, elle est considéré comme stable. En effet les études de la COFACE ou de l’OCDE montrent que la Slovaquie est entrée dans une période de stabilité politique car elle profite depuis 2012 d’un gouvernement social-démocrate s’appuyant sur une majorité parlementaire absolue. En effet à la dissolution de la Tchécoslovaquie, la Slovaquie a été successivement dirigée par six gouvernements de coalition ce qui provoquait un certain tiraillement. Aujourd’hui, Robert Fico, le nouveau premier ministre a été réélu sur un programme résolument pro-européen. De 2006 et 2010, il a déjà géré l’entrée de la Slovaquie dans l’espace Schengen (décembre 2007) puis le passage à l’euro (1er janvier 2009). La population se dit favorable aux réformes prises et qui reste à prendre à ce gouvernement qui possède la majorité absolue au Conseil national avec 44,4% des suffrages (83 sièges de députés sur 150).
Les conflits internes et les conditions socio-économiques
Cette possibilité de conflits est encore une fois perçue comme faible. En effet, pour la première fois depuis l’indépendance car le parlement slovaque ne compte plus de parti nationaliste (le SNS n’ayant pas franchi la barre des 5% des voix ). La droite est plus concentré sur une reconstruction après l’effondrement suite au changement de gouvernement en 2010.
Le peuple quand à lui est en attente des réformes que le gouvernement lui a promis (retraite, éducation, santé, justice) et de la consolidation budgétaire.
Les menaces qui peuvent être envisagées sont principalement dû au chômage qui concerne notamment les jeunes, ainsi que la divergence de développement entre régions.
La dernière étude de l’OCDE rapporte que les priorités consistent à relever les performances du marché du travail et de renforcer les résultats du système éducatif.
Les pressions ethniques
Il y’a 2 problèmes majeurs :
Premièrement il y’a une pression de la minorité hongroise (10% de la population). Cette minorité est représenté politiquement par 2 partis comme le SMK créé en 1994 : il considère que le découpage régional de la Slovaquie a été effectué de telle sorte que les Hongrois soient minoritaires. Il réclame l’autonomie pour les zones majoritairement peuplées par des Hongrois. C’est le MOST-HID qui a remplacé le SMK au gouvernement suite à la perte de ses places au conseil national en 2012. Aujourd’hui la minorité hongroise fait régulièrement l’objet d’attaques de la part du parti d’extrême droite et le MOST-HID joue donc un rôle d’apaisement.
Deuxièmement la minorité Rom estimée à 8-9 % de la population qui pose plusieurs problématiques (logement, santé, éducation, travail) comme dans beaucoup de pays de l’Europe de l’est. Pour répondre à cela la Slovaquie a élaboré un programme pour l’intégration de cette communauté. En cours de mise en œuvre (2005-2015), le programme comporte la lutte contre la discrimination, la scolarisation des enfants Roms, le meilleur accès à l’emploi, ect..
En mars 2012 la Slovaquie à même vécu l’élection du premier député Rom au parlement depuis l’indépendance en 1993.
Les conflits externes
La Slovaquie fait partie de nombreuses organisations internationales telles que l’ONU, l’OTAN, l’OMC, l’OCDE, le V4 et fait partie de la zone Euro. Le pays entretient des relations généralement bonne avec ses pays voisins comme la République Tchèque, la Pologne ou l’Autriche. Néanmoins certaines tensions peuvent subsister comme avec la Hongrie. Les relations ont été crispé dû aux déclarations de partis d’extrême droite slovaque sur la population d’hongrois vivant au pays. De plus, des tensions pourraient être possible avec son voisin Ukrainien suite au conflit que vit le pays aujourd’hui avec la Russie. Cette relation demeure importante du fait notamment des intérêts russes, en matière énergétique (fortement dépendante de la Russie pour son approvisionnement en gaz et hydrocarbures, la Slovaquie est aussi un pays de transit important pour le gaz russe à destination de l’UE.
Enfin la Slovaquie suit de près la situation en Serbie et n’a pas reconnu l’indépendance du Kosovo, compte tenu de la présence sur son territoire d’une forte minorité hongroise. Elle pourrait être amené en fonction des directives de l’UE.
Le niveau de corruption
D’après l’agence contre la corruption Transparency International, la Slovaquie tiens en 2013 la 61ème position sur 171 avec un score de 47/100. En effet, le pays souffre de plusieurs carences au niveau de la transparence et ce à cause de différents domaines.
L’influence des politiciens sur la police est une préoccupation importante. En 2005 et 2006 par exemple, une fuite fichiers montrer que la police et les services secrets avaient des indications de corruption de la part des ministres et des dirigeants des partis politiques. Cependant l’enquête fût close rapidement et aucun des politiciens n’a été inquiété. Concernant le financement des partis politiques, il n’a toujours pas de règlements efficaces pour s’assurer que les parties déclarent tous les fonds et les dépenses. La santé est également un domaine très corrompu. Un rapport de 2012 indique qu’elle est le secteur le plus touché par la corruption. Une personne sur cinq en Slovaquie admet donner des pots de vin pour sa santé chaque année. Parmi ces corrupteurs , 9 sur 10 affirment qu’ils ont donné des pots de vin non sollicités. Ce chiffre suggère que la corruption est très bien accepté en Slovaquie.
Enfin, le pouvoir judiciaire est considérée comme l’une des institutions les plus faibles du pays notamment à cause de l’ingérence du monde politique et de la lenteur du système. L’indépendance de la justice est classée à la 116ème position sur 142 par Transparency International.
Criminalité du pays
Le taux de criminalité est évalué à 2 sur 5 en ce qui concerne les délits graves. La plupart des risques proviennent des vols à la tire, des vols de voitures et les vols des documents de voyage. Il reste relativement bas, avec le 33ème rang mondial sur 162 en terme de sécurité pour 2013.
En ce qui concerne le terrorisme, l’organisation Vision of humanity à établit un rapport concernant les 10 dernières années. Depuis 2004, la Slovaquie est considéré comme n’ayant pas de réel impact avec le terrorisme. Le pays est classé en 116ème position sur 159 en terme de risque (date 2011).
3) RISQUE ÉCONOMIQUE ET FINANCIER :
Principaux chiffres de 2012
PIB : 72,9 Milliards €
PIB par habitant : 18 400 € en 2011 (21ème sur UE 27)
Salaire mensuel brut moyen (2010) : 777€ (F : 2 567)
Salaire minimum : 336€
Taux de croissance : 2 %
Taux de chômage : 14 %
Taux d’inflation : 3,7 %
Dette publique : 52,4 % du PIB
Solde budgétaire : -4,8 % du PIB
Solde courant : -2,3 % du PIB
Solde commercial : 1,8 % du PIB
Dette externe : 73 Milliards $
Principaux clients : Allemagne (20,1%), République tchèque (14,2%), Pologne (7,4%), Hongrie (7,3%), Autriche (7,1%), France (6,3%).
Principaux fournisseurs : Allemagne (18,8%), République tchèque (18,1%), Russie (11,2%), Hongrie (6,9%), Pologne et Corée du Sud (5,4%).
Stabilité du taux de change : la Slovaquie bénéficie de l’Euro, qui est une monnaie forte et stable
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
- agriculture : 3,9%
- industrie : 35,1%
- services : 61,9%
Exportations de la France vers la Slovaquie : 1,9 Milliards € (10ème fournisseur)
Importations françaises de la Slovaquie : 3,1 Milliards € (6ème client)
4)RISQUE GÉOGRAPHIQUE ET ENVIRONNEMENTAL :
Le principal risque est sismique et concerne en majorité la chaîne des Carpates présente en Slovaquie. Néanmoins il reste modéré.
La Slovaquie possède une armée professionnelle avec un effectif de 20 000 soldats. De plus, elle fait partie de l’OTAN qui est à la base de la sécurité du pays et maintien un lien fort avec l’organisation .
Au sein de l’union européenne elle possède 13 députés au parlement et dispose de 7 voix (sur 345 – soit 2 %) au Conseil de l’UE. Selon les règles du Traité de Lisbonne indexée sur la population, la Slovaquie ne disposera en 2014 que de 1,09 % des voix.
Enfin, le groupe de Visegrad (V4) lui permet de coordonner ses positions avec ses trois alliés (Pologne, République tchèque, Hongrie) sur les sujets d’importance, notamment au sein de l’Union européenne
Concernant les technologies, le pays n’a pas un niveau de recherche très développé. En effet les secteurs les plus importants concernent l’industrie, la métallurgie, l’énergie, ect.
La Slovaquie possède un secteur automobile très importants avec des usines PSA, Volkswagen ou encore Hyundaï-KIA, cela représente une grande partie de son PIB.
6)SOFT POWER :
La reconnaissance médiatique de la Slovaquie est en grande partie dû à sa forte présence dans le domaine du sport. Celui le plus populaire et le plus pratiqué est le hockey sur glace, elle est actuellement classé au 6ème rang mondial. L’équipe de football bénéficie également d’une forte ferveur notamment depuis la qualification de son équipe nationale pour sa première coupe du monde en 2010.
Concernant l’influence culturelle de la Slovaquie, elle est encore peu développé hors de ses frontières. En effet, la période dans le bloc communiste à quelque peu stéréotypé toute les formes d’art ou de cinéma. Néanmoins, le pays peut s’appuyer sur une culture slaves très riche (musique, littérature) et essaye de re-dynamiser tout ses domaines avec de jeunes réalisateurs ou musiciens pop.
Enfin, la diaspora slovaque était estimé à 370 000 par l’OECD en 2006. Elle est principalement concentré en République Tchèque, Allemagne ou Royaume-Uni.
7)CONCLUSION :
La Slovaquie fait partie des nouveaux membres de l’UE ayant un fort potentiel. En effet, L’économie slovaque s’est très fortement redressée après la crise économique et financière mondiale. L’industrie automobile et de la métallurgie restent les principaux moteurs du pays. Néanmoins, l’économie slovaque a fortement ralenti en 2013 en raison de l’affaiblissement de la demande adressée par les pays de la zone euro. De plus, il y’a une baisse de la consommation dû au niveau de chômage élevé et des efforts d’ajustement budgétaire. En 2014, l’économie devrait être marquée par une détente dans les ajustements, ce qui devrait relancer la consommation publique et stimulera la croissance.
Le pays aura tout intérêt a améliorer les quelques problèmes sociaux, ethniques ainsi que la corruption politique qui plombent son développement.
Car malgré ces problèmes, la Slovaquie profite d’une dynamique et d’un intérêt non négligeable de la parts des investisseurs. L’environnement des affaires y est attractif et simplifié depuis sa rentrée dans la zone Euro. Il ne reste plus qu’a fournir les efforts et les différentes réformes…
SWOT
Chambre de Commerce franco-slovaque
Partizánska 2, 811 03 Bratislava, Slovaquie
Tel.: +421 2 59 10 34 11 Email: [email protected]
Service d’Appui aux Entreprises
-Mme Zuzana BABUSIAKOVA
Responsable
Tel.: +421 2 59 10 34 17
Email: [email protected]
-M. Dusan HUSZAR
Responsable
Tel.: +421 2 59 10 34 25
Email: [email protected]
9)BIBLIOGRAPHIE ET SITOGRAPHIE :
-S’implanter en Slovaquie, de Dominique LAPIERRE distribué par la librairie du Commerce International
–OECD ilibrairy
–http://fr.wikipedia.org/wiki/Slovaquie
–http://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_étrangère_de_la_Slovaquie
-http://www.diplomatie.gouv.fr
–http://www.visionofhumanity.org
–http://fr.wikipedia.org/wiki/Risques_naturels_dans_l’Union_européenne
–http://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_du_traité_de_l’Atlantique_Nord
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