1- Introduction
Ci-dessus le drapeau libyen. La Libye prend la forme actuellement d’un gouvernement provisoire depuis la mort de Mouammar Kadhafi : la capitale est Tripoli. Sous Kadhafi la Libye était une République mais Kadhafi est resté plus de 40 ans au pouvoir et son régime a été mis sur la sellette par la communauté internationale qui lui reprochait de soutenir des mouvements terroristes. La langue officielle est l’arabe mais on parle aussi le berbère et l’italien (deux langues très utilisées dans le pays). En matière ethnique la population est composée essentiellement d’Arabes, de Berbères, de Berbères arabisés, de descendants turcs et de tribus Haoussa et Toubou (au sud du pays). La Libye accueille des émigrants étrangers issus d’Egypte ou d’Afrique subsaharienne (cette immigration est en grande partie illégale), on trouve aussi 6 000 Italiens descendants des anciens colons. La monnaie du pays est le dinar libyen (LYD). L’Indice de Développement Humain était élevé en 2007 car il atteignait 0.847 : la Libye se classait au 55ème rang mondial par rapport à cette indice en 2007. Mais en 2012 l’IDH de la Libye a connu une baisse car sa valeur était estimée à 0.769. En matière démographique la Libye compte 6,6 millions d’habitants, cette population était de 3,6 millions en 1984. Du fait d’un taux de croissance de l’ordre de 3 % entre 1960 et 2003, la moitié de la population est jeune (moins de 15 ans). Mais la transition démographique est entamée avec un taux de croissance en baisse (il s’élève à 2 %à, et avec un taux brut de natalité en baisse en 2003. On constate une répartition inégalitaire de la population car 90 % de la population est concentrée sur 10 % de la superficie. La population urbaine représente en 2003 86 % de la population totale. La population Libyenne est concentrée dans les 3 villes les plus importantes : Tripoli, Benghazi et Al Bayda.
2- Évaluation du risque politique
– Stabilité du gouvernement et des institutions : Avant 1969 la Libye était une monarchie. En 1969 Kadhafi prend le pouvoir par un coup d’État et il instaure la République arabe Libyenne. Cette République, d’inspiration socialiste, est gouvernée par un Conseil de Commandement de la Révolution (CCR) présidé par Kadhafi : il comprenait 12 militaires libyens et il se revendiquait comme la source du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif (le conseil des ministres n’est qu’un simple organe d’exécution). En 1970 Kadhafi devient Premier ministre en cumulant les postes de chef de l’État (en tant que président du CCR) et de chef du gouvernement. 5 des 12 membres du CCR sont nommés à des postes ministériels. En 1971 il crée un parti unique : l’Union Socialiste arabe, inspiré du parti égyptien du même nom. En 1977 ce régime est dissout et il laisse place à la Jamahiriya où pouvoir est censé être exercé de façon directe par les populations. Le régime de Kadhafi durera pendant plus de 40 ans et il sera renversé par le conflit libyen en 2011.
A la suite de ce conflit naît un gouvernement provisoire, et plus précisément le Conseil National de Transition (CNT) présidé par Mustafa Abdeljalil. Ce dernier explique que la charia sera la base de la législation de ce gouvernement transitoire. Cette annonce laisse perplexe l’Union Européenne et les Etats-Unis vis-à-vis du respect des droits de l’homme : elle montre que la chute du régime de Kadhafi n’a pas forcément laissé place à l’avènement d’une démocratie en Libye. Le 7 juillet 2012 un Congrès Général National est élu au suffrage universel, il se substitue au CNT et son rôle est de désigner un nouveau gouvernement de transition avant que la mise en place des institutions définitives régissant la Libye ne soit effective. Ainsi la transition suite au conflit est délicate car on a une succession de gouvernements de transition et une absence d’institutions politiques solides qui pourraient amener à une stabilité de l’Etat libyen.
-Conditions socio-économiques : La Libye a subi de nombreux changements économiques et sociaux suite au coup d’État proclamé par Kadhafi en 1969. La politique économique et sociale menée depuis 1969 a contribué à améliorer les conditions de vie des libyens. Grâce à la manne du pétrole les autorités libyennes ont investi dans le système éducatif : des progrès ont été réalisés car le taux d’alphabétisation est passé de 20% en 1969 à plus de 80% aujourd’hui. L’espérance de vie moyenne a augmenté, passant de 44 ans à 70 ans entre 1969 et 2013. Au niveau social on constate que le statut de la femme s’est modernisé avec l’instauration de mesures fortes comme la loi sur le mariage et le divorce (1984), l’insertion professionnelle plus accessible, la possibilité de jouir de ses biens propres.
Cependant, ces conditions socio-économiques se sont détériorées en raison de la révolte de 2011 : le pays aura besoin de temps pour se reconstruire dans les domaines sociaux et économiques car la révolution n’a pas résolu tous les problèmes dans le pays.
– Les conflits internes : La Libye a connu sa révolution en 2011 contre le régime de Kadhafi. Cette révolution est issue du mouvement de protestation entamée en Tunisie appelée la Révolution de Jasmin (cette dernière fut à l’origine du mouvement du « printemps arabe »). La révolte commence le 17 février 2011 mais certains avaient anticipé un soulèvement dès le 15 février en raison de l’arrestation d’un avocat de Benghazi (Fathi Tirbil) qui a déclenché une étincelle dans l’esprit du peuple libyen. Ce soulèvement s’explique par un chômage de masse chez les jeunes, un manque de liberté d’expression, une frustration sociale et par la mainmise du clan Kadhafi sur le pouvoir. La révolte commence à l’Est : Tobrouk et Benghazi sont les premières villes à rejeter les pro-Kadhafi. Les enfants de Kadhafi (Muatassim et Khamis) sont intervenus dans les médias pour défendre le régime et ils mènent l’offensive de répression de la contestation. Tripoli devient un enjeu stratégique pour les rebelles et les pro-Kadhafi car elle est le dernier bastion du régime à contrôler. Au final une coalition menée par la France, les Etats-Unis et l’Angleterre se forme pour mettre fin au mouvement : le régime de Kadhafi s’effondre.
La répression a été très meurtrière : 6000 morts dont 3000 à Tripoli, 2000 à Benghazi et 1000 dans les autres villes. Le conflit libyen amène à se demander si le régime de Kadhafi n’a pas fait intervenir des mercenaires non libyens pour arrêter le mouvement contestataire. Cette guerre a entraîné un exode massif des réfugiés.
– Les pressions ethniques : Depuis la chute de Kadhafi le désert libyen est le cadre d’une guerre entre tribus arabes et le peuple Toubou pour le contrôle de la frontière, lieu de passage des trafics. En 2012 les Toubous ont demandé à l’ONU d’agir pour éradiquer le « nettoyage ethnique » en raison d’affrontements entre ces deux groupes dans la ville de Sebha (au sud de la Libye) : les combats ont fait 147 morts et plus de 400 blessés (données du gouvernement de transition). Les Toubous demandent l’aide de l’ONU car ils dénoncent des rafles dans leurs quartiers.
– Les conflits externes et pays voisins entraînant un risque potentiel : La Libye entretient des relations tendues avec le Tchad qui se situe au sud de la Libye d’où le conflit tchado-libyen de 1978 à 1987 entre Kadhafi et Hissène Habré (président du Tchad de 1982 à 1990). En 1973 la Libye envahit le Tchad. Kadhafi veut jouer un rôle de médiateur dans la guerre civile au Tchad en soutenant Goukouni Oueddei, opposant à Habré. En 1976 la Libye est favorable à une tentative d’assassinat du président du Tchad Félix Malloum, de plus les troupes de la Libye font des incursions dans le centre du Tchad, accompagnées des troupes du Front de Libération Nationale du Tchad (FROLINAT) d’Oueddei. En 1977 Malloum et Habré coopèrent contre les rebelles pro-libyens : en 1981 Oueddei annonce la fusion entre le Tchad et la Libye. Habré prend le pouvoir après 1981 et les troupes de Kadhafi reprennent l’offensive au Tchad pour soutenir la cause d’Oueddei. Dans ce conflit la France est intervenue à travers l’opération Manta et l’opération Epervier. L’opération Manta débute en août 1983, les troupes françaises ont pour ordre de former les forces militaires tchadiennes. L’opération Épervier succède à l’opération Manta avec pour missions principales de garantir la protection des intérêts français au Tchad et d’apporter un appui au renseignement ainsi qu’un appui logistique aux forces tchadiennes.
En 2012 la Libye a fermé temporairement sa frontière à ses quatre pays voisins : l’Algérie, le Soudan, le Tchad et le Niger. Elle a invoqué une détérioration de la sécurité au sud du pays, et une augmentation de la violence et du trafic de drogue. De plus elle connaît des tensions de longue durée avec l’Egypte concernant la frontière entre ces deux pays. Les combats ont commencé le 21 juillet 1977 à l’initiative de la Libye mais les armées égyptiennes sont sorties vainqueur du conflit. Un cessez-le-feu est conclu le 24 juillet 1977.
– Le niveau de corruption : La Révolution de 2011 n’a pas permis de progresser dans la lutte contre la corruption car cette dernière est encore forte dans le pays. Selon l’enquête « baromètre mondial de la corruption » de Transparency International pour 2013 la Libye se classe 160ème sur 176 des Etats les moins corrompus. Les libyens n’ont pas confiance dans le secteur public qu’ils jugent comme le secteur le plus corrompu. Les institutions considérées comme les plus corrompues sont la police (48%), l’éducation (47%), le système sanitaire (45%), les autorités religieuses (44%), les partis politiques (39%), le monde des affaires (31%) et le pouvoir législatif (38%). Cependant les libyens n’osent pas dénoncer les actes de corruption car ils craignent des représailles ce qui traduit une absence de liberté d’expression totale.
-Les conditions de sécurité dans le pays liées à la criminalité et au terrorisme : Les conditions de sécurité en Libye par rapport à la criminalité et au terrorisme sont loin d’être parfaites car la Libye est considérée comme un Etat gangréné par le terrorisme : des groupes rebelles libyens ont pris en otage le premier ministre de la Libye Ali Zeidan en 2013 avant de le libérer. Cet évènement traduit la déliquescence de l’Etat Libyen qui, deux ans après la révolution, n’a pas résolu les questions urgentes de sécurité. La Libye ne possède pas d’institutions politiques solides ni d’une armée puissante pour faire face à ces problèmes. Les groupes rebelles libyens règnent par la terreur et ils dictent plus ou moins leurs lois.
3- Évaluation des risques économiques et financiers
– PIB par habitant : En 2013 le PIB par habitant en Libye s’élève à 10864 dollars : il est en baisse par rapport à celui en 2012 puisque ce dernier atteignait 12778 dollars. Entre 2010 et 2011 le PIB par habitant a été pratiquement divisé par deux : en 2010 il atteignait 11729 dollars alors qu’en 2011 il avoisinait 5500 dollars.
– Taux de croissance du PIB : En 2010 le taux de croissance du PIB en Libye était de 4.2% du PIB : il est donc en hausse par rapport à celui recensé en 2009 (2.1% du PIB soit un taux multiplié par deux). Mais la révolution début 2011 a eu des incidences négatives sur le taux de croissance du PIB. En 2011 le taux approchait 2% du PIB, puis il n’a cessé de diminuer en 2012 (environ 1% du PIB) et en 2013 (0.7% du PIB).
– Taux d’inflation annuel : Pour les dix premiers mois de 2013 le taux d’inflation s’élève à 6.1% contre 5.8% sur cette même période en 2012. Cette hausse de l’inflation vient d’une augmentation du prix des produits de première nécessité (9.6%), du prix des viandes (9.3%), des huiles alimentaires (23.5%), des fruits secs (10.8%), des boissons (5%) et des boissons alcoolisées (14.2%).
– Solde budgétaire (en % du PIB) : La Libye connaît un déficit budgétaire qui va s’aggraver dans les mois à venir en raison de perturbations d’environ 60% de ses exportations pétrolières dont la majorité est à l’Est selon le premier ministre libyen Ali Zeidan. En 2012 le solde budgétaire atteignait 9% du PIB et en 2013 on l’estime à 4% du PIB. Ce solde budgétaire tient compte de l’importance des hydrocarbures qui représentent environ 90% des recettes budgétaires de la Libye : le niveau du solde budgétaire prévu en 2013 sera impacté par la politique de restructuration du pays suite à la révolte de 2011 ce qui va engendrer des coûts très importants pour l’économie libyenne.
– Solde courant (en % du PIB) : En 2012, la Balance des transactions courantes représentait 29.2% du PIB mais on estime en 2013 que cette même balance sera négative, de l’ordre de -4.7% du PIB. De façon globale la balance des transactions courantes connaît des fluctuations dans le temps. En 2009 elle approchait 14.9% du PIB puis 19.5% du PIB en 2010, mais en 2011 elle a chuté puisqu’elle s’élevait à 9.1% du PIB avant de remonter en flèche en 2012.
– Dette externe (en % du PIB) : La Libye est un des pays les plus performants au monde au niveau de la dette extérieure car en 2011 cette dernière ne représente que 3.3% du PIB : à titre de comparaison la dette extérieure est de 84.5% du PIB en France et de 88.9% du PIB aux États-Unis.
– Solde commercial : Entre 2008 et 2012 le solde commercial a connu de fortes fluctuations. Il s’élevait à 52 950 000 dollars en 2008, puis il a été pratiquement divisé par deux l’année suivante (27 100 000 dollars), en 2010 il remonte légèrement la pente avec 30 998 000 dollars. En 2011 il connaît à nouveau une baisse vertigineuse car il est divisé par trois (il atteint 1 000 000 de dollars) et en 2012 il est multiplié par trois environ (pour atteindre 36 000 000 de dollars).
– Stabilité du taux de change : On note que le taux de change libyen se situe entre 1.60 et 1.80 de façon globale entre 2007 et 2011. En 2008 1 euro = 1.79 LYD, puis le taux de change a diminué en 2009 car 1 euro = 1.74 LYD. En 2010 il a continué à baisser dans une proportion un peu plus forte (1 euro = 1.68 LYD) et en 2011 le taux a augmenté : 1 euro = 1.70 LYD. On constate une instabilité du taux de change mais les fluctuations restent modérées.
4- Évaluation des risques environnementaux et géographiques
– Risques sismiques et géologiques : La Libye se situe sur un craton de la croûte terrestre appelé le craton nilotique. A l’Ouest du djebel Akhdar se situaient les chaînes de montagnes panafricaines : le Djebel Akhdar est appelé La Montagne Verte et il désigne la région de Cyrénaïque. Ces formations ont connu des épisodes volcaniques. On note que la Libye est sujette à des tremblements de terre. En 2013 la ville de Sabratha (à l’Ouest du pays) a connu un tremblement de terre d’une magnitude 4.7 degrés sur l’échelle de Richter : cet épisode sismique s’est répandu à Tripoli et Surman. En 2011 la Libye a vécu un des épisodes sismiques les plus violents car un tremblement de terre de magnitude 8.4 degrés sur l’échelle de Richter a sévi sur les côtes libyennes.
– Risques sanitaires et épidémiques : En ce qui concerne les maladies transmises par les piqûres d’insecte et par contact d’animaux on remarque que la Libye est un pays impaludé, que la rage animale existe, que des cas de peste ont été identifiés et qu’il existe un risque de leishmaniose (maladie transmise par un insecte nommé le phlébotome). Pour les maladies transmises par l’eau et la nourriture on note la présence de maladies diarrhéiques régulières et des risques d’infection parasitaires. Enfin concernant les maladies transmises par contact interhumain on a la présence de la tuberculose et de la grippe A.
5- Évaluation du hard power
– Poids militaire réel : L’Armée Nationale Libyenne est une armée conventionnelle associée au Congrès Général National et créée par le gouvernement provisoire suite au conflit de 2011. On trouve trois branches : l’armée de terre libyenne, l’armée de l’air libyenne et la marine libyenne. Le ministre de la défense est Osama-Al-Juwali et le chef d’état major est Yousef Mangoush. L’Armée Nationale Libyenne employait plus de trois millions de personnes, elle a remplacé l’armée de libération libyenne et les forces armées de la Jamahiriya arabe libyenne suite à la guerre civile. Son équipement est principalement issu des stocks de l’ancien régime de Kadhafi.
Les forces armées libyennes étaient composées de l’armée de terre, de l’armée de l’air et de la marine. Elles employaient 76000 hommes : 50000 dans l’armée de terre, 18000 dans l’aviation et 8000 dans la marine. Lors de la révolte de 2011 les forces armées se sont divisées entre les pro-Kadhafi et les anti-Kadhafi : une grande partie des effectifs a disparu ce qui a contraint le régime libyen à faire appel à des mercenaires et à des miliciens d’Afrique. Kadhafi a également laissé la possibilité à ses partisans de se munir d’armes.
– Poids du pays dans les institutions internationales : La Libye entre à l’ONU le 14 décembre 1955 : l’ONU a condamné la tentative de répression de la révolution en Libye. L’ONU s’investit dans la phase de post-conflit libyen pour nouer une politique de réconciliation : le secrétaire général des Nations Unies (Ban Ki-Moon) avait contacté le président du gouvernement de transition libyen (Mustafa Abdeljalil) pour œuvrer dans ce sens. La Libye ne fait pas partie de l’OMC malgré un examen de sa demande d’entrée par les membres de l’OMC. Mais elle est membre d’autres organisations internationales comme la Ligue arabe, l’Union africaine, l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA), l’Organisation Internationale du Travail (OIT), Interpol, le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque Islamique de Développement, l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), l’UNESCO, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ou l’Union du Maghreb Arabe (la liste n’est pas exhaustive).
– Technologie et Innovation : La Libye est connue pour être un pays riche en énergies fossiles mais son avenir passe par les énergies renouvelables car des études montrent que le pays pourrait générer suffisamment d’énergies renouvelables pour répondre à ses besoins et à ceux du monde entier ce qui constitue une avancée majeure pour les technologies de la Libye. Elle possède des technologies sophistiquées pour l’extraction du pétrole et elle peut se développer par l’énergie éolienne car le littoral est exposé à des vents puissants. Mais le conflit de 2011 a freiné les ambitions de technologie et d’innovation.
6- Évaluation du soft power
– Reconnaissance médiatique et culturelle : La Libye est connue pour ses traits culturels et religieux.
– Vecteurs d’influence : Le cinéma libyen diffère selon les époques. La Libye est d’abord représentée au cinéma dans des documentaires, quand l’Italie occupait la Libye. Le premier film libyen au sens littéral du terme, réalisé et joué par des Libyens, est Indama Yaqsu al-Zaman (Le destin est très dur) en 1972. The General Organization for Cinema est créée et joue un rôle dans la production de nombreux films : cette organisation disparaît en 2010. Entre 1940 et 1960 de nombreux cinémas ouvrent mais ils diffusent des films italiens, égyptiens, indiens ou américains : les films libyens sont visibles uniquement dans la salle de projection de l’Organisation du cinéma à Tripoli. En 1975 le gouvernement contrôle les cinémas. La chute de Kadhafi rend possible un redémarrage dans la production de films et la réouverture de cinémas dans le pays.
Pour les médias, la chute de Kadhafi a entraîné l’apparition de nombreuses stations radio comme Radio Jamahirya et La Voix de la Jamahirya. En 2007 il existait une seule chaîne de télévision privée (Al Libia). La principale chaîne de télévision est Aljamahiriya TV (elle fut longtemps la seule chaîne autorisée à émettre). Les principaux journaux libyens sont Akhbar Libya, Fajr Al Jadid et Al Jamahirya. Sous le régime de Kadhafi les chaînes de télévision étaient sous son influence. La chute de Kadhafi a un peu cassé cette influence, même si des efforts sont encore à réaliser pour avoir une liberté d’expression totale. En ce qui concerne les diasporas, de nombreux libyens ont fui le régime de Kadhafi pour s’installer en Europe, en Australie et en Amérique du Nord. Il y a trois types de diasporas : les libyens de l’étranger, les libyens de Libye, et la zone grise des libyens (cette dernière désigne un ensemble de personnes n’ayant pu fuir la Libye et qui essayent de s’ouvrir sur le monde, notamment par le biais d’Internet et des réseaux sociaux). La diaspora dispose de capacités organisationnelles importantes et rares dans un régime comme celui de la Libye, et certaines personnes n’hésitent pas à revendiquer leurs intérêts et leurs libertés par les armes.
– ONG : Les ONG présentes suite au conflit libyen sont Aide Médicale Internationale, ACTED (aide humanitaire à Benghazi), Action contre la Faim, Handicap International, Secours Humanitaire, Médecins du Monde, Médecins Sans Frontières, l’UNICEF, le Secours Catholique, le Secours Islamique de France et Première Urgence. Mais certaines ONG auraient joué un rôle néfaste dans la révolte de 2011. Elles auraient été accusées d’être complices du massacre car elles ne seraient pas intervenues pour protéger les populations anti-Kadhafi. Ces ONG dépendraient des multinationales et elles auraient accepté de faire silence sur les exactions de leurs donateurs. Enfin les ONG alertent sur une crainte d’épuration par rapport aux condamnations à mort en Libye : Amnesty International considère que la justice libyenne n’est pas en mesure de faire face à tous ces procès en raison d’un système judiciaire non moderne.
Ce signal d’alarme d’Amnesty International montre que l’Etat libyen est défaillant par rapport à son système juridique et judiciaire qui n’est tout simplement pas approprié à la conjoncture actuelle.
7-Conclusion générale
Pour conclure on peut dire que la Libye est un pays qui a connu de nombreux bouleversements dans tous les domaines. Dans un premier temps la révolution de 2011 a profondément changé le paysage politique libyen car elle a entraîné la chute de Kadhafi, cependant on constate que la transition politique a beaucoup de mal à s’opérer en raison d’une instabilité au niveau des gouvernements de transition. La révolte de 2011 n’a pas encore eu les effets escomptés car elle n’a pas forcément abouti à une modernisation de l’Etat Libyen : par exemple la révolution n’a pas permis pour le moment de faire baisser le niveau de corruption élevé qui sévit le pays depuis de nombreuses années. Dans un second temps on voit que l’économie libyenne a été touchée par la révolution : elle n’arrive pas à se diversifier car elle est trop dépendante des hydrocarbures et des capacités d’extraction du pétrole et de gaz (ces éléments sont les principales sources de développement de l’économie libyenne). De plus la Libye n’arrive pas à résoudre ses problèmes d’ordre sécuritaire car le terrorisme continue d’être omniprésent (des groupes rebelles libyens sèment la terreur) et l’armée libyenne n’est pas suffisamment puissante pour amener le calme et la sécurité dans le pays. Ces problèmes de sécurité entraînent des menaces qui pèsent sur la Libye car des conflits ethniques et des conflits externes (au niveau des frontières avec les pays voisins) se produisent ce qui amène à de l’insécurité.
Cependant la Libye possède des atouts à ne pas négliger. La chute de Kadhafi est malgré tout une avancée majeure pour la Libye car cela peut permettre une reconstruction sur le plan politique même si la transition s’annonce longue et difficile. De plus la Libye peut compter sur ses réserves de pétrole et elle bénéficie d’un poids assez important sur la scène internationale car elle est membre de nombreuses organisations internationales. Malgré un avenir incertain, la Libye possède des opportunités à saisir. Elle bénéficie d’un soft power en plein développement (notamment par l’apport grandissant du cinéma et de nouveaux médias en essor), et d’un potentiel technologique qui peuvent lui permettre en partie de surmonter ses difficultés actuelles.
Les grands défis de la Libye à l’avenir sont la diversification économique pour être moins dépendante du pétrole, la lutte contre la corruption, la lutte contre le terrorisme, la modernisation de ses infrastructures et le développement de services publics plus performants.
Sitographie
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