Fiche Pays – République populaire démocratique de Corée

La République Populaire Démocratique de Corée se situe au nord de la péninsule coréenne à l’est de l’Asie orientale. C’est un pays dont le régime est fondé sur la doctrine du Juche et la politique du Songun qui mettent en place les deux piliers de l’Etat : Le parti du travail de Corée et l’armée. Il s’agit de la seule dynastie communiste au monde, le pouvoir se transmettant de père en fils. Le fondateur du régime Kim Il Sun a été déclaré « président éternel » par la constitution, lorsque son fils, Kim Jong Il lui a succédé après sa mort. Aujourd’hui c’est le petit-fils de Kim Il Sun, Kim Jong Un qui est à la tête de l’Etat, à travers le titre de président du Comité de la Défense Nationale. S’agissant du pays le plus fermé au monde, on lui accorde le surnom de « Royaume Ermite », les données chiffrées sont difficiles à trouver et surtout difficile à vérifier. C’est pourquoi il est nécessaire de comprendre que les chiffres dévoilés dans le sujet seront approximatifs et à traiter avec recul. On estime la population à environ 24.5 millions de personnes tous d’origine coréenne. La langue officielle est le coréen et la monnaie le won (1€ équivaut à environ

1200 won). Aucune données officielles sur l’Indice de développement Humain, mais celui-ci se situerait parmi les dix plus faibles au monde, le pays étant lui-même considéré comme un des plus pauvre au monde. Cependant à noter un taux d’alphabétisation de 99% de la population des plus de quinze ans.

Evaluation du risque politique

 

L’on peut considérer ce régime politique comme le plus stable au monde, celui-ci n’ayant pas changé depuis la création du pays en 1948 suite à la partition de la péninsule coréenne. Le pouvoir se transmet donc par le sang et l’on peut à fortiori parler de dynastie. Le nom officiel du pays  contient  le  mot  « Démocratique ».  Il  s’agit  bien  évidemment  d’un  abus  de  langage,  la démocratie occidentale telle que nous la connaissons n’est absolument pas de mise, le pouvoir étant concentré dans les mains du dirigeant et de quelques hauts dignitaires du régime, tous issus des rangs  militaires.  Le  fondement  du  pouvoir  se  situe dans  le  parti  du  travail  de  Corée,  organe décisionnel et institutionnel, qui dirige le pays.

La particularité du pays vient aussi du fait qu’il est basé sur le culte de la personnalité, via une propagande incessante, plaçant le leader en position de quasi dieu. La naissance même de Kim Il Sun a été transformée en véritable mythe, et la montagne dans laquelle il est officiellement né, est considéré comme un lieu saint, où de véritables pèlerinages ont lieu. Ainsi, l’on retrouve une statue géante du fondateur du régime dans la capitale, Pyongyang, et chaque foyer est équipé des portraits des  3 dirigeants  de  la  famille Kim.  La  propagande  est  omniprésente.  Des  chants  patriotiques retentissent par exemple dans le métro et tous les jours, chaque écolier doit s’incliner devant la statue en question, ou bien réciter un poème à la gloire du régime et de ses leaders. Le pays étant complètement hermétique, le véritable lavage de cerveau subit par la population, permet au régime de se maintenir, les rassemblements étant interdits. De ce fait, aucune velléité de rébellion n’est constatée, la population n’ayant aucun accès à l’information externe, celle-ci vit sans conscience de ses conditions de vie d’un autre âge. Les habitants vivent donc dans un état de paupérisation avancée, et leurs conditions de vie sont dignes du Moyen-âge notamment dans les campagnes, où rien n’est mécanisé par exemple.

 

Concernant la religion, le pays respecte officiellement la liberté religieuse mais dans les faits, il s’agirait du pays où les chrétiens sont le plus persécutés au monde, les Bibles y étant interdites par exemple. Comme nous venons de le voir, le rôle de la religion est quasi nul, le pays ayant lui-même créée à travers l’adoration de ses dirigeants, une religion à part entière.

 

Enfin  au  niveau  du  cloisonnement  des  frontières,  qu’elles  soient  physiques,  virtuelles  ou numériques (parlons même de fractures), les nord-coréens n’ont pas le droit de quitter leur pays sans autorisation officielle. Néanmoins, certains étudiants peuvent suivre un cursus universitaire en Europe, le dirigeant actuel ayant lui-même étudié en Suisse. De ce fait la frontière avec la Corée du Sud, empruntant le chemin du 38e parallèle est la zone la plus militarisée au monde, avec environ un million de soldats qui la surveille de part et d’autre. Il est donc impossible de la traverser et tout citoyen du nord   tentant de passer au sud est abattu ou arrêté dans le meilleur des cas. Il a été démontré par des images satellites et par différents témoignages de personnes ayant réussi à fuir le régime, qu’il y a des camps de travail similaires au goulag soviétique de l’ex-URSS. Le pays est régulièrement mis au banc des nations concernant les multiples violations des droits de l’Homme : camps de prisonniers politiques, tortures, détentions arbitraires, exécutions publiques, absence de liberté d’expression, enlèvement de citoyens sud-coréens pour ne citer que ces exemples. In fine la population ne jouit d’aucun droit élémentaire et cela contraste avec l’étrange calme dont celle-ci fait preuve. Comme analysé au-dessus,  elle n’a aucune conscience de son état et la propagande en est la cause, car elle vante le régime et diabolise le monde extérieur.

 

Enfin, parmi les rares données que nous possédons, évoquons l’état de la corruption des hommes forts du régime. Selon « Transparency International », la Corée du Nord se situe au 174e  rang sur 176  des  Etats  les  plus  corruptibles,  avec  une  note  de    8/100,  à  égalité  avec  la  Somalie  et l’Afghanistan. Fait   quasiment   unique   aujourd’hui,   le  principal   danger   et   la   principale   cause   de déstabilisation provient du régime lui-même et non du peuple. En effet celui-ci via sa politique extérieure et le rôle de son armée, représente un grave risque d’instabilité pour la région, mais ceci sera évoqué dans l’étude du hard power de ce pays. Passons donc à l’analyse des conditions et facteurs économiques et financiers du pays.

Evaluation du risque économique et financier

 

La politique du Juche est fondé sur l’autosuffisance et l’indépendance du pays. Ainsi en matière  économique,  le  maitre  mot  est  « autarcie ».  Cela  a  pour  conséquence  une  richesse catastrophique avec un PIB par habitant d’environ 1800$ en 2011, ce qui place le pays parmi les dix plus pauvres du monde selon l’ONU. A titre de comparaison le PIB/habitant en Corée du Sud est de 32000$ à la même période.

La Banque de Corée du Sud estime le PIB de la Corée du Nord à environ 40 milliards de dollars, avec une croissance de 1,3 % en 2012. La dette de Pyongyang elle, est évaluée à 20 milliards de dollars, et elle a cessé tout remboursement depuis les années 1980, ce qui empêche son recours au crédit international. Le pays connaît un déficit chronique de la balance commerciale, avec, en 2012,

5 milliards de dollars d’importations, contre 3,35 millions de biens exportés. Chronique, car elle ne peut faire face aux besoins élémentaires de sa population et une grosse partie de ses denrées alimentaires, comme le riz, sont importés de Chine ou proviennent des aides accordées par les autres Etats, en échange d’accords diplomatiques, par exemple.

 

En matière agricole, seules 17 % des terres sont arables et leur rendement deux fois moindre que celui de la Corée du Sud en raison de leur pauvreté, du déficit d’engrais, de compétences agronomiques et d’équipements motorisés. « C’est un étrange pays où, d’un côté, des paysans vivent quasiment au Moyen Âge et de l’autre des ingénieurs conçoivent des fusées de longue portée », observe un diplomate européen basé à Pyongyang.

 

Concernant ses échanges, la Chine est le principal partenaire commercial avec 80 % des échanges (6 milliards de dollars en 2011), suivie par la Corée du Sud, le Japon et la Russie. La Chine est également le premier investisseur dans le pays, avec près de 140 entreprises chinoises présentes. Les Chinois sont avides des métaux rares. Et la RPDC n’en manque pas : le groupe minier sud- coréen Korea Resources estime à 6.000 milliards de dollars la valeur des gisements.

 

À propos des échanges avec la France, les exportations françaises se chiffres à 2.25 millions € et les importations à 5.2 millions € en 2010. Selon une source diplomatique française, « seul le groupe Lafarge est présent : il s’est retrouvé indirectement propriétaire de 30 % d’une cimenterie nord- coréenne employant 3.000 personnes, après avoir acheté la division ciment du groupe égyptien Orascom ».

 

Cependant, des réformes économiques ont été lancées en 2002 et 2009, mais restent extrêmement limitées. Kim Jong Un a annoncé dès janvier 2012 vouloir améliorer l’économie en introduisant des éléments de capitalisme inspirés du modèle économique chinois. Depuis 2004, la zone économique de Kaesong constitue la base d’une coopération économique intercoréenne. En effet, 123 entreprises sud-coréenne y sont installées et emploient 53 000 travailleurs nord-coréens. Les deux parties y trouvent un intérêt. Pour le sud, c’est l’accès à une main d’œuvre deux fois moins cher qu’en Chine avec un salaire de 60$ par mois pour 48h de travail hebdomadaire. Pour le nord c’est une source vitale d’entrée de devises. Le pays a ainsi récolté plus de deux milliards de $ depuis l’ouverture de cette zone industrielle. Celle-ci a récemment été fermée de façon unilatérale par le nord suite aux vives tensions dans la péninsule, après un  3e  essai nucléaire nord-coréen. Elle a constitué un manque à gagner pour les deux pays, bien que les conséquences soient plus importantes en RPDC, ce site faisant vivre plus de 50 000 personnes. Le pays n’a donc aucun intérêt à fermer ce site d’autant plus qu’il est le seul point de contact entre les deux populations, et nul doute qu’une once de soulèvement de la part des nord-coréen en contact avec les habitants du sud, ferait vaciller dangereusement le régime.

 

Le pays est donc surtout agricole, avec quelques rares industries manufacturières (l’on peut noter la présence d’un constructeur automobile, Pyonghwa Motors), comme la confection de vêtements. Il y a une véritable industrie parallèle au niveau de la confection de vêtements dans ce pays. Nous l’avons vu les salaires sont deux fois inférieurs à ceux des chinois. De ce fait quelques entreprises européennes font confectionner leurs vêtements en Corée du Nord, les rapatrient en Chine et les font étiqueter « Made in China » par exemple.

 

Nous voyons donc que ce pays est dans un état de paupérisation certain, avec un niveau de vie pour la population, parmi les plus bas du monde. Cela est dû à la politique d’enfermement et d’autosuffisance mise en place par le régime depuis près de 60 ans. Le pays est régulièrement frappé par des famines dû aux pénuries alimentaires et aux évènements climatiques, chroniques dans cette région. A milieu des années 90, près d’un million d’habitants sont mort à cause des privations.

 

En conclusion, voici un cliché satellite de la péninsule coréenne vu de nuit. Elle illustre parfaitement la fracture de développement entre les deux Corées, et l’échec du modèle nord-coréen. Le seul point lumineux au nord, représente la capitale  Pyongyang,  le  reste  étant  plongé dans l’obscurité. Véritable contraste avec la capitale du sud, Séoul et le reste du pays. La lumière marque les concentrations d’activité d’une zone géographique et ici nous observons clairement que le nord apparaît comme « mort ».

Evaluation des risques géographiques et environnementaux

 

Le pays est partagé entre plaines au sud et zones plus montagneuses dans le nord. En hiver le climat est quasi sibérien avec des températures pouvant chuter jusqu’à -20 degrés Celsius. L’été peut cependant s’avérer sec avec des températures allant jusqu’à 30 degrés Celsius. En moyenne sur une année, le temps est donc plutôt tempéré mais avec de forts pics. De plus la région est régulièrement frappée par des typhons et autres moussons violentes. Cela a pour conséquence de détruire les déjà maigres potentielles récoltes. C’est ce qui causa la famine citée auparavant et qui accéléra de faite, l’aide alimentaire internationale. Le risque sismique est lui plus faible qu’au Japon par exemple mais il existe toujours un risque car nous sommes au croisement de différentes plaques tectoniques. Concernant la pollution, elle est très faible, notamment concernant les rejets de Co2 dans l’atmosphère, l’industrie lourde étant quasi inexistante et la population n’ayant par ailleurs, pas le droit, ni les moyens de posséder un véhicule. Nous évoquons ici la pollution émise par le pays, mais il ne serait pas étonnant que des mesures de concentration de Co2 dans le pays soit très élevées, vu sa proximité géographique avec la Chine.

 

Au niveau des maladies, le danger peut provenir des piqures de moustiques qui peuvent transmettre une forme bénigne du paludisme, notamment dans le sud du pays. Point commun avec la plupart des pays en voie ou en sous-développement, l’eau est un vecteur de maladie et les problèmes diarrhéiques sont fréquents. À noter que fin 2006, une épidémie de rougeole a fait 4 morts et près de 3000 contaminés. Enfin, officiellement, le virus du Sida ne serait pas présent en Corée du Nord, fait invérifiable, car aucune donnée n’a pu être publiée sur le sujet.

 

Hormis  donc  le  climat  qui  peut  être  extrême  l’hiver  et  quelques  petites  épidémies sporadiques et contenues, les risques environnementaux et sanitaires ne sont pas plus élevés en moyenne, qu’ailleurs sur la planète.

Évaluation du Hard Power

 

Nous l’avons vu, le régime est basé sur la politique du Juche et du Songun. Cette dernière donne à l’Armée Populaire de Corée un rôle central dans le maintien de l’État. Tous tourne autour d’elle, et c’est surement le pays dans le monde qui dépend le plus de cette institution.

 

Avec environ 1.2 millions de soldats, le pays dispose de la 4e  armée au monde en termes d’effectif. Il se répartie entre les trois armées de la façon suivante : 60 000 pour la marine, 110 000 pour l’air, le reste constituant l’armée de terre. En plus de ces militaires d’actifs, elle possède en réserve 8 millions de citoyens, que l’on appelle les « soldats-paysans » qui peuvent être envoyés au front en cas de guerre. Ce nombre est considérable, surtout comparé au total de la population En effet, la Corée du Nord est la 1er nation en nombre de militaire par habitant puisqu’ils sont 50 pour 1000.  À  titre  de  comparaison  avec  l’armée  américaine,  l’on  dénombre  6  soldats  pour  1000 habitants. Au niveau du budget, le pays y consacre environ ¼ de son PIB, ce qui estime le budget militaire à 8.2 milliards $ en 2008. En comparaison, la Corée du Sud, consacre 2.5% de son PIB, ce qui lui octroie un budget militaire 4 fois supérieur à celui du nord. Cela montre bien que l’armée est centrale et vitale pour le maintien du régime.

 

Cette importance de budget, lui permet d’avoir un stock d’équipement et d’armes véritablement conséquent. Au niveau des armes conventionnelles, elle disposerait de plus de 1000 missiles de différentes  catégories, de 21 000 pièces d’artilleries, 3500  chars de combat, 3000 blindés de différents types, 11 000 canons de défenses aériennes, pour l’armée de terre. L’air force disposerait d’environ 80 bombardiers, 540 avions de chasses, près de 600 hélicoptères. La marine, elle, possèderait environ 70 sous-marins, 3 frégates, 6 corvettes, une dizaine de navires amphibies, des dragueurs de mines et des centaines de patrouilleurs et autre embarcations légères.   Nous voyons  que  ces  chiffres  sont  véritablement  conséquents,  mais  ils  sont  à  relativiser  tant l’obsolescence de cet équipement est avérée. En effet, la plupart proviennent d’achat auprès de l’ex-URSS ou de la Chine et date, pour les plus anciens, de la fin de la 2nd Guerre Mondiale, et pour les plus récents, des années 60. Le reste est de confection nord-coréenne et il s’avère que la technologie n’est pas au niveau des armes occidentales, hormis pour les forces non conventionnelles, que nous évoquerons par la suite. Sur l’obsolescence, un exemple frappant est celui des sous-marins. Elle en possède 70 mais il y a de fortes chances que la plupart ne fonctionnent même plus. La politique est d’accumuler et de ne jamais jeter, même si l’équipement ne fonctionne plus. Ceux-ci sont des dérivés chinois des U-Boot allemand de la 2nd  Guerre Mondiale, autant dire qu’ils ont plus de 60 ans, ce qui est considérable. Pour l’armée de l’air et ses avions de chasses, le plus ancien des F-16 sud-coréens reste plus récent que le plus jeune avion nord-coréen. Mais ce qui frappe le plus est l’équipement individuel, tant il est inexistant à comparer des soldats français ou américains. En cas de conflit, les 8 millions de réservistes pourraient être appelés à opérer sur le front et beaucoup ne seraient pas armés par exemple. Ce sont pour la plupart des paysans-soldats, leur principal rôle étant d’assurer les récoltes les plus importantes ou de construire par exemple la seule station de ski du pays qui devrait être opérationnel d’ici la fin 2013. En somme la réelle force des troupes nord- coréenne réside dans leur patriotisme exacerbé et il n’est pas exclu qu’en cas de conflit, ceux-ci auront un comportement suicidaire.

 

Mais la plus grande force de l’État réside dans sa capacité à opposer une menace nucléaire, chimique et bactériologique à ses adversaires. Nous savons que ce pays maitrise la technologie nucléaire militaire, et elle posséderait suffisamment de plutonium pour construire 6 ou 7 armes atomiques, mais cependant, elle n’a pas aujourd’hui les capacités balistiques pour rendre ces armes exploitables. Car l’intérêt de l’arme nucléaire est qu’elle soit miniaturisée pour être montée sur des missiles. Or, pour l’heure, la Corée du Nord n’est pas encore arrivée à ce niveau de maitrise technologique, même si elle en prend le chemin, au vu des essais des derniers mois du Taepodong, un missile intercontinental. Il y a aussi des suspicions quant à la possession d’agents chimiques et bactériologiques. Elle aurait en stock entre 2500 et 5000 tonnes d’armes chimiques et possèderait du gaz moutarde, du gaz sarin, des agents botuliques et du phosgène. En cas d’utilisation, les conséquences seraient dramatiques pour le sud de la péninsule.

 

Notons l’existence d’un traité sino/nord-coréen, signé en 1961, et qui prévoit le soutien de la Chine en cas d’agression militaire contre le Royaume Hermite. A l’inverse, La Corée du Nord a aidé des mouvements révolutionnaires dans plus de 62 pays dès 1953, parmi lesquels le Front Polisario,  le  Parti  communiste  thaïlandais,  l’Organisation  de  Libération  de  la  Palestine  et  les Gardiens de la révolution islamique en Iran. Une trentaine de pilotes nord-coréens ont participé à la guerre du Kippour dans les rangs des forces arabes, contre Israël. Environ 5000 rebelles et révolutionnaires étrangers ont reçu une éducation militaire en Corée du Nord, et plus de 7000 instructeurs militaires Nord-coréens ont été déployés dans 47 pays.

 

Revenons maintenant à la situation entre les deux Corées. Officiellement les deux pays sont toujours en guerre, car seul un armistice a été signé à la fin de la guerre de Corée en 1953. La frontière est donc toujours sous vive tension et près d’un million de soldats des deux camps y sont concentré. Vu le nombre élevé de soldats et d’équipement du nord, la Corée du sud bénéficie du soutien  américain  qui  maintien  en  place  28500  soldats  sur  le  territoire,  ainsi  qu’une  flotte permanente au large des côtes est-asiatiques. Nous le disions, la principale menace d’instabilité politique provient du régime lui-même plutôt que du peuple nord-coréen, celui-ci étant docile et au garde à vous de Kim Jong Un. Ainsi une guerre entre les deux Corée serait dévastatrice pour la péninsule, les troupes nord-coréenne n’étant qu’a 60 kilomètre de la capitale Séoul, et qui dans son air urbaine, concentre la moitié de la population du Sud, soit environ 25 millions de personnes. La marée humaine serait difficilement contrôlable avec des moyens conventionnels. Mais l’on sait que le Nord n’a pas les moyens logistiques, et financiers de mener une guerre longue. Et il est évident que la communauté internationale interviendrait, les États-Unis en premier lieu, et que les moyens seraient conséquents pour détruire le régime du Nord. De ce fait, une guerre signerait la fin de la dynastie des Kim et déboucherait probablement sur une Corée une et uni sous le même drapeau.

 

La RDPC tient grâce à cet équilibre de la terreur, alternant tensions et menaces et période d’ouverture. En brandissant le spectre d’une attaque, le régime maintient sa crédibilité et donc sa stabilité, mais cela a pour conséquence des condamnations et mesures de rétorsions de la part de la communauté internationale. C’est pourquoi, suite à ces périodes, elle revient à l’apaisement, ce qui rouvre les négociations et surtout permet à l’État de recevoir les aides alimentaires, indispensables à sa survie. Le Hard Power est donc la principale force du pays, et c’est ce qui lui permet de rester debout et légitime.

 

missiles

 

Une illustration qui montre les capacités balistiques présumées des missiles de L’Armée Populaire de Corée. On constate que le territoire américain est à portée via l’Alaska. Les menaces sont donc bien réelles, c’est pourquoi la communauté internationale, accorde autant d’importance au problème coréen.

Évaluation du Soft Power

 

La Corée du Nord est surtout connu à travers le monde pour les régulières tensions qui animent la péninsule coréenne ainsi que pour son discours belliqueux et ses démonstrations de forces, comme en atteste les récents essais nucléaires.

 

Ce pays intrigue et passionne même, car il constitue une singularité de notre monde. Aucun autre État, pas même Cuba n’est aussi imperméable et isolationniste. Tellement peu d’images ou d’informations filtrent du pays, que la moindre ouverture ou opportunité est exploitée. Le régime organise donc des voyages d’une durée comprise entre une et deux semaines et dont les tarifs sont très élevés. Une personne ayant voyagé, a rapporté que pour sept jours en Corée du Nord, elle aurait pu passer un mois de vacances idyllique en Thaïlande. Ces touristes sont fortement encadrés et tout est planifié afin de montrer le meilleur du pays. Tous les éléments qui pourraient donner une image négative du pays sont soigneusement dissimulés. On estime qu’environ 25 000 touristes étrangers, essentiellement  chinois,  se  rendent  en  Corée  du  Nord  tous  les  ans.  Un  nombre  qui  pourrait augmenter dans les prochaines années. Il s’agit d’une opportunité d’entrée de devise pour le pays.

 

L’on peut évoquer le jeu vidéo « Home Front » qui s’inspire de la situation actuelle et qui anticipe un possible futur. La Corée du Nord envahissant la Corée du sud, ce qui débouche sur une réunification, et ouvre la voie à une invasion du Japon. Suite à cela, ce nouveau pays devient la 1ere puissance mondiale, et envahi les USA. Le jeu donne la possibilité d’incarner un résistant américain qui cherche à rejeter les forces coréennes en dehors du pays. Ce jeu d‘anticipation a beaucoup fait parler car il présentait une situation qui n’est pas forcément inenvisageable. Il est sorti en pleine période de tension suite à des tirs de missiles de la part de la RDPC.

 

Au niveau culturel, rien de ce qu’il y a d’important dans le pays, comme le cinéma par exemple, ne lui permet d’avoir une quelconque influence de par le monde.

Conclusion

 

Nous allons appuyer notre conclusion à travers une analyse SWOT du pays.

 

 

FORCES

 

  • Régime dynastique en place depuis 60 ans
  • Une   légitimité   complètement   établie auprès du peuple
  • Un sentiment  nationaliste et  une fierté exacerbée   qui   sert   le   régime   et   sa stabilité
  • Une   propagande   omniprésente   et   un culte de la personnalité extrême
  •  Une armée puissante (4e  du monde en effectif)

 

  •  Une force de frappe non conventionnelle

 

  • Un       impact        géostratégique       et géopolitique fort

FAIBLESSES

 

  • Une économie quasi moyenâgeuse où la majorité des ressources sont allouées à l’armée
  •  Tension     militaire     et     diplomatique Nord/Sud

 

  • Un   peuple   en   état   de   paupérisation avancé, où l’initiative et la propriété sont quasi inexistantes
  •  Droits    fondamentaux    de    l’Homme bafoués

 

  •  Obsolescence du matériel militaire

 

  • Quelques     maladies     et     épidémies sporadiques liées à des conditions sanitaires exécrables
OPPORTUNITES

 

  • Un  nouveau  dirigeant  qui  a  étudié  en Suisse et a assimilé certains aspects de la culture occidentale (culture pop, basket- ball),  ce  qui  peut  permettre  une ouverture et un assouplissement de la politique du régime
  • Une ouverture internationale qui débouche   sur   des   aides   alimentaires indispensables à la survie du pays
  • Un avènement du tourisme, manne financière bienvenue

MENACES

 

  • Un durcissement du ton, de la part des dirigeants Sud-Coréen
  • Une implosion dû à la situation économique et sociale, et menaces de famines, récurrentes.
  • Sanctions internationales qui isolent et dégradent encore plus l’état économique du pays
  • En cas de conflit avec le Sud, un effondrement du régime quasi certain

 

Nous voyons que les forces du pays dépendent uniquement de sa puissance militaire et de son parti dirigé par une famille depuis plus d’un demi-siècle. Cela assoie le pouvoir et la légitimité auprès du peuple, par le biais d’une propagande omniprésente et d’un culte de la personnalité poussé à son paroxysme, qui manipulent les consciences et maintient le peuple dans cet état de soumission. Mais l’allocation des ressources en ce sens, desserre complètement l’économie qui reste très en retard et fait de ce pays l’un des plus pauvre au monde et où les principes et droits élémentaires sont bafoués. Les perspectives ne sont guère évolutives par rapport à la situation actuelle. Les deux seules solutions envisageables restent le maintien du régime et donc un statu quo quant à la situation économique et la paupérisation du pays, ou une réunification qui passerait forcément par un conflit. Car une réunification amènerait forcément la disparition du régime et cette solution n’est pas envisagée par les dirigeants actuels. L’autre problème réside aussi dans l’inconscience du peuple nord-coréen sur son état. En cas de réconciliation, le choc psychologique pour les habitants du nord, serait difficilement surmontable tant ils sont lobotomisés. Le régime vante son modèle et diabolise le reste du monde, donc le retour à la réalité serait complexe, délicat et laborieux.

Sitographie et Bibliographie

http://www.arte.tv/fr/quel-avenir-pour-la-coree-du-nord/6297362.html

http://www.lepoint.fr/tags/coree-du-nord

http://www.korea-dpr.com/

http://www.lemonde.fr/coree-du-nord/

http://www.france24.com/fr/search/sinequa_search/cor%C3%A9e%20du%20nord

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2013/11/02/001-coree-du-nord-canada-onu-droits

humains.shtml

http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20131029trib000792996/traversee-en-coree

du-nord-a-bord-du-train-qui-officiellement-transportera-du-charbon.html

http://www.franceinter.fr/emission-ailleurs-coree-du-nord-faut-il-y-aller-en-touriste

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/coree-du-nord/presentation-de-la-coree-du-nord/

http://www.kcna.co.jp/index-e.htm

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http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20130827-coree-nord-onu-droits-homme-commission-enquete

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/corees-le-site-industriel-de-kaesong-un-poumon

economique-pour-la-peninsule_1237373.html

http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/R%C3%A9publique_populaire_d%C3%A9mocratique_de_Cor%

C3%A9e/114667

« Rapport annuel 2011 “Équilibre militaire” » de l’Institut international des études stratégiques

www.netglobers.fr/asia

« Rescapé du camp », Blaine Harden, Belfon

« Vies ordinaires en Corée du Nord », Barbara Demick, Albin Michel

Nombreux reportages le plus souvent filmés par des journalistes infiltrés, se faisant passer pour touristes.

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