Fiche Pays – Bhoutan

Fiche pays : Bhoutan

I – Introduction :

Petit royaume accroché au Himalaya, le pays mesure sa richesse non pas par son « PNB » mais avec le paramètre du bonheur brut « BNB » qui est au centre de la politique de développement, souvent présenté comme le modèle social et économique du pays mais aussi percé comme une rhétorique politique pour cacher les vrais problèmes de la société.

Administration :

Forme/Nature de l’État : Monarchie constitutionnel parlementaire.

Chef de l’État : Roi Jigme Khesar Namgyel Wangchuck.

Premier ministre : Tshering Tobgay.

Langues : Dzongkha(officielle) 24%, Sharchhopka 28%, Lhotshamkha 22%, autres 26%.

Capitale : Thimphou.

Géographie & Démographie :

Superficie : 38 394 Km².

Continent/Sous-continent : Asie/Asie du Sud.

Population : 750,125 (juin 2016).

Densité : 71,54 habitants/Km².

Économie :

PIB : 2,121 milliards de dollars. (2016)

PIB/Habitant : 8 200 $. (2016)

Monnaie : Ngultrum (BTN).

Chronologie des évènements politiques clés :

1907 – Ugyen Wangchuck est choisi comme dirigeant héréditaire.

1910 – Traité signé avec les Britanniques leur donnant le contrôle sur les relations étrangères du Bhoutan.

1949 – Signature d’un traité avec l’Inde nouvellement indépendante garantissant la non-ingérence dans les affaires intérieures du Bhoutan, mais autorisant l’influence de Delhi sur les relations extérieures.

1952 – Le monarque réformiste Jigme Dorji Wangchuck succède au trône.

1952 – Création de l’assemblée nationale.

Modernisation

1958 – L’esclavage est aboli. D’autres réformes sociales suivront dans les années suivantes.

1964, 1965 – Premier ministre tué en conflit entre les factions politiques concurrentes. Tentative infructueuse d’assassiner monarque.

1971 – Le Bhoutan se joint aux Nations Unies.

1972 – Le roi Jigme Dorji Wangchuck meurt et est remplacé par son fils, Jigme Singye Wangchuck, qui poursuit sa politique de modernisation prudente.

1974 – Les premiers touristes étrangers sont admis.

Tension ethnique

1986 – Nouvelle loi accordant la citoyenneté sur la base de la durée de résidence au Bhoutan.

1989 – Le népali cesse d’être une langue d’enseignement dans les écoles.

1990 – Des manifestations ethniques violentes et des manifestations antigouvernementales dans le sud du Bhoutan font pression pour une plus grande démocratie et le respect des droits népalais. Le Parti du peuple du Bhoutan entame une campagne de violence. Des milliers d’ethnies népalaises s’enfuient au Népal.

Démocratie et droits de l’homme

1992 – Le chef du parti populaire illégal du Bhoutan est condamné à la réclusion à perpétuité.

1993 – Le Bhoutan et le Népal tentent de résoudre le problème des réfugiés.

1996 – Le Népal exige que tous les 80 000 réfugiés soient acceptés par le Bhoutan.

1998 – Le roi cède quelques pouvoirs à l’assemblée nationale, abandonnant le rôle de chef de gouvernement, le cabinet est maintenant élu par l’assemblée.

1999 – Services de télévision et d’Internet limités autorisés, plusieurs dizaines de prisonniers politiques libérés.

Problème de réfugié

2001 Août – Bhoutanais, les ministres népalais se réunissent pour discuter du rapatriement des réfugiés bhoutanais vivant au Népal. Quelque 100 000 Népalais ont déclaré avoir été chassés du Bhoutan dans les années 1980 et 1990, alléguant une répression ethnique et politique.

2002 Janvier – L’état indien d’Assam dit que deux groupes rebelles ont toujours des camps au Bhoutan, en dépit de la date limite du Bhoutan pour qu’ils quittent le pays à la fin de 2001.

2003 Décembre – Des soldats bhoutanais combattent les rebelles séparatistes indiens dans le but de les chasser de leurs bases dans le sud du pays.

2005 Mars – Le projet de constitution est dévoilé. Il envisage une démocratie parlementaire et sera adopté ou rejeté lors d’un référendum.

Succession

2005 Décembre – Le roi Jigme Singye Wangchuck dit qu’il abdiquera en 2008, lors des élections parlementaires démocratiques. Le prince héritier prendra le relais en tant que monarque.

2006 Juin-Août – Les réfugiés bhoutanais au Népal manifestent pendant plusieurs semaines pour demander la réinstallation dans un pays tiers.

2006 Septembre – Les préparatifs commencent sérieusement pour les premières élections en 2008. Les officiels commencent à s’entraîner pour les élections qui vont nommer un gouvernement pour prendre le relais de la monarchie absolue.

2006 Décembre – Le roi Jigmé Singye Wangchuck nomme Jigme Khesar Namgyel Wangchuck, prince héritier. L’ancien monarque devait rester au pouvoir jusqu’en 2008.

2007 Février – Le Bhoutan signe un accord historique avec l’Inde qui révise les liens avec son voisin, donnant au Bhoutan davantage de voix sur ses politiques étrangères et de défense.

Avril 2007 – Des élections simulées sont organisées pour familiariser les électeurs avec le concept de démocratie parlementaire avant les élections prévues en 2008.

Juillet 2007 – Le Premier ministre Khandu Wangchuck démissionne pour pouvoir participer aux élections prévues pour février et mars 2008.

2008 Janvier et février – Une série d’attentats à la bombe frappe le pays avant les élections prévues pour le 24 mars. Les attaques sont attribuées à des groupes qui luttent pour les droits de l’ethnie Nepalis exilée en 1991.

2008 Mars – Pro-monarchie Bhutan Harmony Party remporte 44 des 47 sièges aux premières élections législatives du pays. Un autre parti pro-monarchie gagne les sièges restants.

Novembre 2008 – Jigme Khesar Namgyel Wangchuck est couronné roi.

Juillet 2013 – Élections législatives : l’opposition Le Parti démocratique populaire remporte 32 sièges à la chambre basse, contre les 15 sièges du parti sortant Druk Phuensum Tshogpa.

2013 Août – Le Premier ministre Tshering Tobgay dit que le concept du Bonheur National Brut du Bhoutan est surutilisé et masque les vrais problèmes auxquels le pays est confronté : endettement croissant, chômage chronique, pauvreté et corruption.

2017 Juin – Le Bhoutan proteste contre la construction d’une route en territoire contesté par la Chine.

II – Évaluation du risque politique

Le gouvernement du Bhoutan est une monarchie constitutionnelle. Le gouvernement est dirigé par le Premier ministre, qui représente le parti majoritaire à l’Assemblée nationale ou le chef de la Coalition. Les membres du cabinet sont élus pour cinq ans par le Roi et acceptés par l’Assemblée nationale.

L’État du Bhoutan est gouverné par le roi. Le roi actuel du Bhoutan est Jigme Khesar Namgyel Wangchuck et le Premier ministre est Jigme Y Thinley. Le Parlement a le droit d’élire le gouvernement ou le premier ministre pour un mandat de cinq ans.

Le parlement du pays est bicaméral et se compose d’un conseil national non partisan et de l’assemblée nationale. Le conseil national du pays se compose de 25 sièges dont 20 sont élus pour un mandat de quatre ans par chacune des 20 circonscriptions électorales et les cinq autres sont élus par le roi. L’Assemblée nationale est composée de 47 sièges et tous les membres sont élus pour un mandat de cinq ans par vote populaire.

Le soutien de l’Inde au Bhoutan dans le récent conflit frontalier avec la Chine sur la région de Doklam reflète que la politique internationale du Bhoutan continuera à être tirée par ses liens avec l’Inde. La croissance économique sera menée par le développement de projets hydroélectriques soutenus par l’Inde, tandis que la dette publique augmentera grâce aux remboursements de prêts et aux retards de projets. L’adoption en mai de la loi sur les incitations fiscales par le parlement encouragent les activités commerciales au cours de l’exercice 2017/18.

III – Évaluation du risque économique

L’économie du Bhoutan, l’une des économies les plus petites et les moins développées du monde. Environ 90% de sa main-d’œuvre subsiste par l’agriculture ou la foresterie. Cependant, la principale source de revenus est la vente d’électricité à l’Inde. Le pays connaît une croissance soutenue grâce au développement du secteur hydroélectrique et au dynamisme du secteur touristique. Au cours de l’exercice 2015-2016, la croissance du PIB a atteint 6% et une accélération est attendue les années suivantes.

Malgré le fait que le onzième plan quinquennal (2013-2018) est déjà largement en cours, le gouvernement du Bhoutan tente de progresser vers la réalisation des principaux objectifs du plan qui sont l’autosuffisance nationale et la croissance socioéconomique inclusive. À ce titre, la politique budgétaire est expansive, à une époque où les revenus restent limités en raison de la construction tardive de barrages hydroélectriques.

Jusqu’au début du 21ème siècle, le Bhoutan était largement isolé du reste du monde. Le royaume a interdit la télévision et réduit au minimum les voyages à l’étranger. Cette situation a changé après 1998, lorsque le roi Jigmé Singye Wangchuck, qui dirige le Bhoutan depuis 1972, a commencé à prendre des mesures pour déléguer le pouvoir et déplacer la gouvernance du pays vers une gouvernance de la monarchie constitutionnelle. Une nouvelle constitution a été dévoilée en mars 2005. Bien qu’elle n’ait pas été approuvée par référendum à partir de 2006, elle appelle au suffrage universel, à un système électoral à deux partis et à un âge de retraite obligatoire de 65 ans pour le roi. De nombreux observateurs saluent les mesures comme des mesures qui ouvriront la voie à plus de contacts avec les étrangers et le développement économique.

L’économie est étroitement liée à l’Inde grâce à des liens commerciaux solides et à la dépendance à l’égard de l’aide financière de l’Inde. L’annonce inattendue fin 2016 de la démonétisation de 500 et 1000 coupures de roupies indiennes, qui circulent largement au Bhoutan, a provoqué un choc économique pour le pays qui dépend fortement de l’Inde. En 2015, le Bhoutan a modifié sa politique touristique afin d’attirer davantage de touristes indiens, qui ne sont pas soumis à la taxe touristique quotidienne de 250 USD. En raison de cette modification, le nombre de touristes indiens a considérablement augmenté. Le pays cherche à se spécialiser dans l’agriculture biologique afin de trouver des débouchés commerciaux car sa production est remise en question par une agriculture indienne intensive. Le secteur agricole ne représente que 16% du PIB, mais il emploie une grande partie de la population. Le pays a l’intention de réduire sa dépendance vis-à-vis du secteur hydro-électrique, qui ne crée pas suffisamment d’emplois. L’économie bhoutanaise est également très dépendante de l’aide étrangère des pays tiers et des banques de développement. En juin 2015, le Bhoutan a bénéficié d’un prêt de 36,2 millions de USD de la Banque asiatique de développement. Le Bhoutan devra renforcer son secteur financier afin de diversifier son économie.

En ce qui concerne les investissements étrangers privés, le gouvernement considère que l’investissement direct étranger (IDE) devient de plus en plus nécessaire pour atteindre les objectifs d’emploi et d’autosuffisance du pays. L’IDE est maintenant autorisé dans certains secteurs, y compris le tourisme, où des coentreprises avec des chaînes internationales d’hôtels et de centres de villégiature sont en cours.

Le Bhoutan reste un pays pauvre et ses conditions de vie sont rendues difficiles par les zones vallonnées et une infrastructure de mauvaise qualité. Cependant, le PIB par habitant a doublé entre 2004 et 2014 et le chômage reste faible.

IV – Évaluation des risques géographiques et environnementaux

Le Bhoutan est un pays montagneux de très hautes altitudes et de terrain irrégulier, souvent escarpé, dont l’altitude peut varier de plusieurs milliers de pieds sur une courte distance. L’élévation augmente généralement du sud au nord. Les montagnes sont une série de gammes parallèles nord – sud. Les pics les plus élevés, trouvés dans la chaîne himalayenne qui s’étend le long de la frontière nord, incluent Kula Kangri (7554 m / 24 783 pi) et Chomo Lhari (7 314 m / 23 997 pi). De grands embranchements s’étendent au sud de la chaîne principale le long des frontières est et ouest. Dans le reste du pays sont principalement des chaînes de collines escarpées séparées par des vallées étroites. Le Bhoutan est drainé par de nombreuses rivières qui s’écoulent vers le sud entre ces chaînes et qui se déversent en grande partie dans la rivière Brahmaputra en Inde. Le climat tropical dans le sud du Bhoutan change radicalement à mesure que les montagnes montent abruptement à des altitudes au-delà de la limite des arbres, atteignant en permanence les régions enneigées de la région nord de l’Himalaya.

Les problèmes environnementaux les plus importants au Bhoutan sont l’érosion des sols et la pollution de l’eau. L’érosion du sol se produit parce que 50% des terres au Bhoutan sont situées sur des pentes montagneuses soumises à des glissements de terrain pendant la saison de la mousson. D’autres facteurs contribuent à la surexploitation du bois, à la construction de routes et à la construction de canaux d’irrigation. La nation dispose d’environ 95 m3 de ressources en eau renouvelables, mais seulement 86% de tous les citadins et 60% des habitants des zones rurales ont de l’eau potable pure.

Selon un rapport publié en 2006 par l’Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles (UICN), les espèces menacées incluaient 21 types de mammifères, 18 espèces d’oiseaux, 1 espèce d’amphibiens et 7 espèces de plantes. Les espèces menacées comprenaient le tigre, le léopard des neiges, l’éléphant d’Asie et le yak sauvage.

V- Évaluation du Hard power du Bhoutan

Le Bhoutan compte 8 000 membres dans cinq branches militaires : l’armée royale du Bhoutan, le garde du corps royal, la milice nationale, la police royale du Bhoutan et les gardes forestiers. L’Inde maintient une présence militaire permanente au Bhoutan grâce à l’IMTRAT, l’équipe d’entraînement militaire indienne. L’armée royale du Bhoutan a été formée en une force militaire régulière au début des années 1950 suite à l’invasion chinoise du Tibet.

L’armée royale du Bhoutan s’appuie sur le commandement aérien de l’Est de l’armée de l’air indienne pour l’assistance aérienne. Ces dernières années, l’Inde a aidé le Bhoutan à développer ses forces armées dans tous les domaines grâce à des dons militaires et à des formations.

VI – Évaluation du Soft power du Bhoutan

Il y a quatre groupes linguistiques principaux et 18 dialectes. La langue nationale, Dzongkha, est parlée dans la partie occidentale du pays, Bumthang au centre, Sharchop à l’est et Népalais au sud. L’anglais est la langue principale utilisée dans les écoles et est largement utilisée, en particulier par la population urbaine. Cette richesse culturelle a été utilisé efficacement par les dirigeants du pays pour mettre en avant une identité d’État indépendant des pays voisins et ne pas se faire engloutir par les puissances étrangères, l’image d’un royaume doté de traditions et d’une culture propre à lui.

Et donc cette politique laisse les occidents imaginer l’influence du pays dans la région

VII – Conclusion

Conclusion:

Ainsi, le Royaume du Bhoutan, ayant durant de longues années vécu en quasi-autarcie, fait aujourd’hui figure de pays en bonne voie de développement. Il repose sur un  régime parlementaire de monarchie constitutionnelle fraîchement instauré. La volonté actuelle des gouvernements engage le pays sur la voie de la modernisation même si celle-ci se confronte souvent à des pratiques traditionnelles rétissantes aux changements et profondément ancrées dans les valeurs du peuple bhoutanais.

Les conflits ethniques engendrés par la volonté d’affirmer une unité culturelle forte venant de l’ethnie dominante politiquement, mais minoritaire dans le pays, les Bhotias, viennent quant à eux affaiblir un peu plus un pays déjà dépourvu de ressources naturelles échangeables sur les marchés de matières premières.

Toutefois, avec une croissance économique de près de 9% ces huit dernières années, le Bhoutan a su profiter de son proche allié indien pour développer des partenariats économiques en matière d’infrastructures et a su attirer sa protection tant militaire que financière.

Il n’en demeure pas moins que les contrôles détaillés et les réglementations incertaines dans les secteurs comme ceux de l’industrie, du commerce, du travail et des finances continuent à entraver les investissements étrangers pénalisants le développement du pays.

Capture d’écran 2014-02-25 à 12.17.00

Annexe :

https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/bt.html

https://import-export.societegenerale.fr/fr/fiche-pays/bhoutan/

http://www.mof.gov.bt

http://country.eiu.com/Bhutan/

Fiche Pays – Bhoutan

https://www.globalsecurity.org/military/world/bhutan/

https://www.globalfirepower.com/country-military-strength-detail.asp?country_id=bhutan

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*