Le Cap-Vert
Au carrefour de l’Europe, de l’Afrique et des Amériques
Généralités
Caractéristiques pays
- Nom officiel : République du Cap Vert
- Nom propre : Repùblica de Cabo Verde
- Contient : Afrique
- Sous-continent : Afrique subsaharienne
- Capitale : Praia
- Devise : Unité, Travail, Progrès
- Régime politique : République
- Président de la République : Jorge Carlos FONSECA (2016)
Caractéristiques culturelles
- Langue officielle : portugais
- Autre langue parlée : créole
- Religions : Catholicisme
- Monnaie : Escudo cap-verdien (CVE)
Caractéristiques de la population :
- Population : 537 661 habitants (2017)
- Croissance démographique annuelle 1,21 % / an
- Âge médian 22.7 ans
- Densité de population 133,32 habitants / km²
- Population urbaine 64 %
- Espérance de vie 76,20 ans (2017)
- Taux de natalité : 19,89 % (2017)
- Mortalité infantile (moins de 5 ans) : 20.7%
- Indice de fécondité : 2,29 enfants / femme (2017)
- Alphabétisation des adultes 98,34 % (2015)
- Taux brut de scolarisation (enseignement secondaire) 86.5 %
- Indice de développement humain (classement sur 188 pays) 122
Evaluation des risques politiques – enjeux gouvernementaux
Politique intérieure, enjeux et défis
En interne le Cap-Vert est un pays où il y a peu de tensions à signaler. Le Rapport 2012 de Freedom House classe ce pays parmi les premiers pays africains en termes de libertés civiles, de droits politiques et de stabilité.
Le gouvernement du Cap Vert
Le Cap Vert est une démocratie installée. La cohabitation entre les deux principaux partis, le Parti Africain de l’Indépendance du Cap Vert (PAICV, majoritaire à l’Assemblée depuis 2011) et le Mouvement pour la Démocratie (MPD, parti du président Jorge Carlos Fonseca), a pris fin en 2016. Le MDP a en effet remporté les élections législatives de mars 2016 et son candidat, le président sortant Jorge Carlos FONSECA, a été reconduit à la tête du pays pour un second mandat au premier tour des élections présidentielles du 2 octobre 2016, avec une large majorité des voix (73%), évitant ainsi un second tour, mais avec un taux de participation très faible (35,5% contre 50 % lors du précédent scrutin présidentiel). La fin de la cohabitation devrait favoriser d’adoption de réformes structurelles et la mise en œuvre de mesures favorables aux investisseurs privés.
Le Cap Vert figure parmi les pays les mieux classés d’Afrique sub-saharienne selon les indicateurs de gouvernance de la Banque Mondiale, notamment en matière de lutte contre la corruption (45ème sur 214 pays).
Conditions socioéconomiques au Cap Vert
Au Cap-Vert, le sentiment national est très fort. Il est à peine modulé par les identités insulaires et l’expatriation.
Environ la moitié de la population locale travaille dans le secteur de l’agriculture, ce qui représentait 7,4% du PIB et seulement 10% des besoins alimentaires du pays en 2016. Après les élections de 2016, la stabilité du pays n’est pas menacée, cependant le fort taux de chômage (16% en moyenne et 32% chez les jeunes) a entraîné un certain mécontentement envers le parti au pouvoir.
Le Cap-Vert a récemment été élevé au statut de pays à revenu moyen. Cependant, malgré les résultats économiques optimistes, la pauvreté, le chômage, le manque de diversification, affectent une grande partie de la population et les infrastructures demeurent insuffisantes. Le pays connait aussi des difficultés avec les trafiquants de drogue.
Conflits internes
Selon une étude de la direction de l’Unité d’information financière (UIF) en 2017, le Cap-Vert représente un risque élevé de blanchiment de capitaux, de financement du terrorisme et de narcotrafic.
En effet, les pays de la CEDEAO, Cap Vert en tête, avec ses 965 kilomètres de côtes laissés sans grande surveillance et une situation géographie avantageuse, sont devenus au cours des deux dernières décennies une plaque tournante, une importante zone de transit (devenue zone de consommation) de la cocaïne latino-américaine, à destination d’autres parties du monde.
Le programme West Africa Coast Initiative-WACI a été créé en 2016 afin de soutenir la mise en œuvre du « Plan d’action régional de la CEDEAO pour la lutte contre le trafic de drogues illicites, le crime organisé et l’abus de drogues en Afrique de l’Ouest ».
Conditions de sécurité dans le pays
Le Cap-Vert est un pays relativement sûr. Cependant dans les grandes zones urbaines, en particulier dans les deux grandes villes Praia sur Santiago et Mindelo sur São Vicente, on remarque une hausse de la délinquance, certainement due à l’arrivée massive de drogues dont nous avons parlé précédemment, et dont la vente comme la consommation sont bien évidemment interdites par une répression qui peut parfois être sévère.
Le risque terroriste au Cap Vert est toujours plus menaçant, car, quand bien même le pays est protégé de fait de sa position insulaire, il fait partie de la ceinture sahélienne, qui englobe aussi l’Algérie, le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad. C’est dans cette région d’Afrique qu’opèrent des groupes d’Al Qaida (AQMI), le mouvement islamiste Ansar Dine et le Mouvement pour l’unicité de jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO).
Politique extérieure, relations internationales
Le Cap Vert mène une politique extérieure ouverte et neutre, cherchant à établir des relations amicales avec beaucoup d’Etats dans le monde en faveur de son développement économique, en particulier : la Chine, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, Singapour, la Russie, le Sénégal, qui ont tous des ambassades à Praia. Le Cap Vert reste proche des pays africains de langue portugaise via la PALOP (African Peoples of Portuguese Official Language), et aussi avec le Portugal et le Brésil.
Sur le continent africain, le Cap Vert est membre de l’Union Africaine et joue un rôle important dans les relations politiques des pays d’Afrique de l’Ouest, étant membre de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), avec le Mali, Niger, Burkina Faso, Sénégal, une organisation internationale dont il assurera la présidence en Février 2018.
Le Cap-Vert entretient de bonnes relations avec les pays d’Afrique de l’ouest ainsi qu’avec l’Union Européenne et il n’y a pas de tensions à signaler avec les pays voisins.
Evaluation des risques économiques et financiers
Une économie émergente
Le pays a connu une croissance relativement modeste ces dernières années, particulièrement en raison de la baisse du tourisme suite à la crise économique mondiale (surtout dans la zone euro) et à une faible reprise. La croissance du pays dépend principalement du tourisme, de l’aide européenne et des paiements des expatriés, qui représentent plus de 8% du PIB. En 2015, la croissance avait atteint 1,7% du PIB, mais a augmenté à 4,6% en 2016. Cap-Vert a un PIB annuel de 1,6 milliards USD.
Les secteurs de l’alimentaire, poisson, chaussures et vêtements, mines de sel et réparations navales, représentaient 16,4% du PIB, alors que le secteur tertiaire (76,2% du PIB) s’est rapidement développé ces dernières années suite à la modernisation des aéroports du pays et des sociétés de services. Le manque de ressources naturelles du pays entraîne d’importants déficits commerciaux.
Une économie encore au ralenti
L’économie du Cap-Vert est extrêmement dépendante de la situation économique en Europe et, en conséquence, a particulièrement souffert du ralentissement de l’économie européenne ces dernières années. Au vu de la baisse des recettes, le gouvernement lutte pour maintenir sa dette sous contrôle. En effet, la dette publique a considérablement augmenté (environ 128% du PIB) en raison des dépenses publiques dirigées vers le financement d’investissement, mais aussi suite au déclin de la valeur de l’escudo par rapport au dollar. La dette extérieure représentait 96,5% du PIB en 2016, alors que la dette nationale, constituée de Bons du Trésor, se montait à 32% du PIB. Le déficit budgétaire a baissé et l’inflation est maîtrisée (1%).
En novembre 2017, la Banque africaine d’importation (Afreximbank) va accorder une ligne de crédit d’environ 55 milliards d’escudos (582 millions de dollars $), pour le financement des entreprises et investisseurs cap-verdiens. « Les relations excellentes entre la BAD et le Cap-Vert se sont traduites par le financement de plusieurs projets dans des secteurs vitaux de notre économie », Rosa de Carvalho, représentant le ministre cap-verdien des Finances.
En effet, après des années de politique budgétaire contracyclique, les indicateurs de croissance du Cap-Vert s’améliorent et l’archipel intensifie sa diplomatie économique, à quelques mois d’occuper la présidence de la CEDEAO (prévision de croissance économique : 5,5%)
Evaluation des risques géographiques et environnementaux
Le Cap Vert, d’une superficie de 4030 km², a un climat subtropical chaud et humide avec une saison sèche entre mai et septembre dans le centre et le sud.
Les risques sismiques et climatiques
Cap-Vert a été frappé par 20 tremblements de terre durant 2017. Le tremblement de terre le plus puissant en Cap-Vert pour 2017 a pour magnitude 6,6.
Le Cap Vert est un archipel d’îles dont l’origine est totalement volcanique, et est donc considéré comme une zone sensible (le mont de Fogo est le seul volcan en activité permanente).
Ceci étant, même si parfois de minuscules séismes sont ressentis, aucun séisme destructeur n’est enregistré durant toute la période historique.
Pendant les mois de janvier et février l’archipel subit les influences des tempêtes de sable du Sahara.
Le Cap Vert est également soumis à des dérèglements climatiques dus à des hausses du niveau de l’océan. De plus le pays est confronté à une dégradation des sols, provenant de l’érosion des vents et de l’intensité des précipitations, ainsi qu’à leur désertification, un problème majeur du aux cultures intensives (maïs etc…).
En 2017, le Cap Vert a été touché par une forte sécheresse qui a affecté 70.000 personnes, et a bénéficié de l’aide de la Chine par un don de 1.191 tonnes de riz.
Les risques sanitaires et épidémiques
Le Cap-Vert est relativement épargné du paludisme à cause des vents violents.
L’épidémie de dengue a touché plusieurs fois le pays, les maladies diarrhéiques sont fréquentes et des cas de tuberculose sont à signaler.
En 2016, il a été le premier pays africain à être touché par le virus Zika, venu d’Amérique Latine. En 2017, 7 557 cas suspects du virus Zika et trois cas de microcéphalie avaient été enregistrés au Cap-Vert.
Evaluation du Hard-Power du Cap-Vert
Pouvoir militaire réel
Le Cap-Vert est un Etat non détenteur de l’arme nucléaire.
Les forces armées du Cap-Vert “Forças Armadas Cabo Verdeanas » (FACV) se composent de l’armée de terre et d’un corps de garde-côte qui totalisent 1200 personnes. Le budget militaire est en 2010 est de 8,8 millions de dollars, soit 0,5% du PIB (faible).
Institutions internationales
Le Cap-Vert fait partie du Groupe des 77 (dans les Nations Unies) qui est une coalition de pays en développement, et qui permet de rassembler les intérêts communs de ces pays afin d’obtenir une plus grande capacité de négociation aux Nations Unies.
La Cap-Vert fait partie de l’Organisation Mondiale du Commerce depuis 2008, ainsi que de l’ONU depuis 1975. Il intègre aussi la OUA en 1975 et la CIO en 1993.
La Banque Mondiale intervient et soutient le Cap-Vert. Cependant le Cap-Vert n’est pas un participant actif des programmes organisés par la Banque Mondiale.
Evaluation du Soft Power du Cap-Vert
Culture
La culture Cap-Verdienne est dense et connue mondialement :
- Une culture littéraire la plus riche d’Afrique, en portugais et en créole.
- Une culture cinématographique promue par l’Instituto do Cinema do Cabo Verde
- Une culture musicale connue dans le monde entier, notamment grâce à Cesària Evora. Il y a plusieurs styles de musique cap-verdien : le funanà, la coladeira,la morna,la mazurca, le batuque.
De plus, au Cap-Vert la situation des médias est jugée plutôt bonne. En effet le Cap-Vert est classé 27e sur 180 pays en terme de liberté de presse.
Cette culture est transmise dans le monde par l’intermédiaire de la diaspora Cap-Verdienne. En effet, le Cap-Vert a une diaspora très importante qui est estimée à un nombre au moins équivalent à celui de l’archipel (500 000 personnes pour les USA seulement). Elle se concentrerait principalement aux Etats-Unis, Portugal, Pays-Bas, Italie, France et Luxembourg. Le bon niveau de vie de cette diaspora contribuerait à près d’un tiers du PIB cap-verdien. En effet, les émigrants étant très attachés à leur pays, ils soutiennent très largement leurs familles restées au Cap-Vert.
Conclusion Générale
Aujourd’hui, la question que nous sommes en droit de se poser, est de savoir comment le Cap-Vert, en tant qu’économie émergente, peut-il se défaire de ses dépendances économiques et assoir son rôle en Afrique de l’Ouest ?
En effet, la réelle problématique du Cap-Vert est liée à sa dépendance économique et financière que ce soit vis-à-vis du secteur tertiaire (tourisme), mais aussi de sa dépendance vis-à-vis de l’Europe. L’activité touristique au Cap-Vert compte pour environ un quart du PIB, et reste soumise aux risques climatiques et sanitaires, et ces dernières années, le manque de dynamisme de la croissance en UE et les incertitudes liées aux conséquences du Brexit (le Royaume-Uni est le principal pays d’origine des touristes au Cap-Vert) n’ont pas été sans conséquences pour le pays.
Aujourd’hui, l’enjeux géopolitique du Cap-Vert est véritablement de pallier à ces dépendances économiques en diminuant sa vulnérabilité financière provenant de son importante dette publique. Le déficit courant restera financé principalement par les prêts concessionnels des institutions internationales et les IDE, qui demeureront relativement importants. Diminuer les dépenses publiques et favoriser le développement des infrastructures privées locales et les collaborations avec des partenaires économiques d’autres pays comme la Chine, promettent un avenir meilleur pour ce pays au carrefour de l’Europe, de l’Afrique et des Amériques.
FORCES | FAIBLESSES |
Potentiel touristique
Réserves halieutiques Secteurs des services bancaires et télécommunications performants Stabilité politique Qualité de gouvernance |
Dette publique élevée
Infrastructures de transport défaillantes Produits alimentaires et énergétiques intégralement importés Dépendance à l’aide internationale, à la diaspora et au tourisme Chômage élevé (12%, 28% parmi les jeunes) |
OPPORTUNITES | MENACES |
Développer les collaborations avec des partenaires économiques des pays émergents (Chine…)
Assoir son rôle en Afrique de l’Ouest (faible corruption + présidence de la CEDEAO en 2018) Développer l’activité industrielle afin de limiter les importations Développer les activités du secteur privé |
Marché intérieur faible : l’économie intérieure n’est pas dynamique sur certains secteurs
Menaces de concurrence touristique : d’autres destinations peuvent concurrencer le Cap-Vert La diaspora, même si elle demeure toujours très importante crée moins de richesse du au climat de crise économique régnant dans les pays d’accueil |
Auteur : Marie-Astrid Carpentier
Sources :
http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/Cap-Vert
http://www.expert-comptable-international.info/fr/pays/cape-verde/economie-3
http://www.mindelo.info/_faq_securite.php
https://www.goodplanet.info/encyclopedie/2008/07/24/cap-vert/
http://www.kasatambla.com/le-volcanisme-au-cap-vert-actualites-et-videos/
bonjour
je souhaiterais connaitre le cout de la vie dans ce pays et savoir
si celui accepte des gens d’un autre pays sans contrainte particulière ! et si il dépend ou pas du Portugal
car j’ai des intention de vivre ma retraite dans ce pays
et donc si il faut un passeport et visa permanent ou a renouvellé
merci de votre réponse