Fiche Pays – Indonésie

INTRODUCTION

Superficie 1 919 440 km² (plus de 15000 îles)
Population Plus de 250 millions en 2013
Population active 112 millions en 2008
Densité démographique (hab/km²) 130.8 (2013)
Désignation officielle République d’Indonésie
Capitale Jakarta (20millions d’habitants)
Religion dominante L’Islam à plus de 87%
Langue officielle (depuis 2001) L’indonésien
Monnaie Roupie indonésienne (IDR)
PIB 894.854 milliards $ US (estimation 2012)
PIB par habitant 5100 US $ (estimation 2012)

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Le drapeau de l’Indonésie se compose de deux bandes horizontales rouge et blanche de même taille. Le rouge et blanc est un ancien étendard javanais, et rappelle la rébellion en 1292 du prince Jayakatwang de Kediri contre son suzerain, le roi Kertanegara de Singasari, la fin de ce royaume et la fondation de celui de Majapahit. C’est cet étendard qui a été choisi par les nationalistes indonésiens en 1949, lorsque l’Indonésie fut reconnue comme Etat indépendant par les Pays-Bas.

L’Indonésie est un pays transcontinental d’Asie du Sud-Est et d’Océanie, et c’est le plus grand archipel du monde avec plus de 15 000 îles. Sa population est estimée à plus de 250 millions de personnes en 2013, ce qui fait de l’Indonésie le 4ème pays le plus peuplé du monde, et le premier pays musulman par la population. C’est une jeune démocratie située sur des détroits stratégiques pour le commerce mondial, l’Indonésie est donc un partenaire important pour la France en Asie. C’est une république parlementaire dont la capitale est Jakarta.

Le détroit de Malacca devient un carrefour maritime majeur avec le déclin de la route de la soie (terrestre) au 15ème siècle, au profit de la route des épices (maritime) pour le commerce entre l’Indonésie et la Chine d’une part et l’Inde et le Moyen-Orient d’autre part. L’archipel indonésien est intégré à un réseau commercial international bientôt dominé par des marchands musulmans. Les princes des ports se convertissent progressivement à l’islam. Les Hollandais chassent les Portugais de Malacca en 1605, et éliminent leur rival dans l’est de l’archipel, pour s’établir à Java. L’île est dévastée par les guerres de succession du royaume de Mataram, qui cède peu à peu une partie de ses territoires aux Hollandais. Au 19ème siècle, les colonisateurs peuvent commencer l’exploitation économique de l’île et imposer leur loi au reste de l’archipel. Un mouvement national naît au début du 20ème siècle, et en 1945, Soekarno et Mohammad Hatta proclament l’indépendance de l’Indonésie. Les années 1950 sont marquées par de nombreux mouvements séparatistes. Après une tentative de coup d’état imputée au parti communiste Indonésien en 1965, le général Soeharto prend le pouvoir au fondateur de l’Indonésie Soekarno. Son régime autoritaire est marqué par un remarquable développement économique mais sa démission en 1998, suite à la crise financière asiatique, permet le début d’un processus de démocratisation.

L’Indonésie comprend de nombreux groupes distincts culturellement, linguistiquement et religieusement à travers ses nombreuses îles. Les Javanais forment la population la plus représentée sur le plan du nombre et de l’influence politique (environ 40% de la population). Lors de recensement national de 2000, la population indonésienne était de 206 millions de personnes. Des estimations récentes estiment le nombre d’habitants de l’Indonésie à plus de 250 millions. 130 millions de personnes vivent sur Java, l’île la plus peuplée du monde. En tant que nation, l’Indonésie a développé une identité commune en définissant une langue nationale et en respectant la diversité, le pluralisme religieux au sein d’une majorité musulmane. La langue officielle de l’Indonésie est l’indonésien, enseignée dans les écoles et parlée par presque tous les Indonésiens. C’est la langue utilisée dans le commerce, la politique, les médias nationaux, l’école et les universités. C’est une forme du malais, un groupe de langues très proches les unes des autres au point de permettre une certaine intercompréhension. En réalité, l’indonésien a adopté de nombreux mots de différentes langues régionales, notamment du javanais mais aussi du sundanais. La plupart des Indonésiens parlent également l’une des langues parmi les plusieurs centaines de langues locales existantes, souvent comme langue maternelle. Parmi ces langues, la plus parlée est le javanais, suivie par le sundanais. Suite à la période coloniale, des Indonésiens parlent encore aujourd’hui le néerlandais (30 000 locuteurs en 2007, souvent âgés de plus de 65 ans). En tout, il existe 742 langues différentes en Indonésie dont certaines sont éteintes ou en voie de disparition. Enfin, l’anglais est très répandu dans les zones touristiques. Il y a sans doute deux ou trois millions d’anglophones en seconde langue. Malgré sa forte population et ses régions densément peuplées, l’Indonésie comporte de vastes zones sauvages ce qui donne au pays une grande biodiversité même si ce patrimoine régresse à cause d’activités humaines en forte augmentation. La démographie de l’Indonésie est celle d’un pays en voie d’un développement qui touche à son terme. En 2012 son accroissement naturel est de 1.04%, son taux de natalité est de 17% (12% en France), son taux de mortalité de 6% (8% en France) mais le taux qui reste alarmant est le taux de mortalité infantile 30% (3.5% en France). On observe cependant que l’espérance de vie à la naissance est de 71 ans contre 81 en France, et que la population est bien plus jeune que dans les développés. La population indonésienne est susceptible d’atteindre près de 400 millions d’habitants d’ici 2030. Avec son IDH de 0.629 en 2012, l’Indonésie se classe au 124ème rang mondial, parmi les pays au développement humain moyen, et en-dessous de la moyenne mondiale de 0.682. Son IDH était de 0.617 en 2011.

I- Evaluation du risque politique

L’Indonésie est une république démocratique. Le pouvoir législatif est partagé entre la chambre des députés et la chambre des représentants des régions. Depuis 2004, le chef de l’État est élu au suffrage universel pour un mandat de 5 ans. L’environnement politique est de plus en plus marqué par la préparation des élections de 2014, le Président actuel, reconduit dans ses fonctions en 2009, ne pouvant accomplir plus de deux mandats. Les dissensions au sein du gouvernement de coalition formé à la suite des élections de 2009 sont de plus en plus visibles à l’approche des scrutins présidentiel et législatif de 2014. Elles freinent le processus décisionnel, comme en atteste le très vif débat autour de la réforme des subventions aux prix de l’essence en mars 2012, et ont limité la capacité du gouvernement à mettre en œuvre des réformes structurelles en 2013.

Les principaux dirigeants :

Président de la République : Dr Susilo Bambang Yudhoyono, réélu en 2009

Vice-président de la République : Boediono, nommé en 2009

Ministre coordinateur de l’Économie : Hatta Rajasa, nommé en 2009

Gouverneur de la Banque centrale : Agus Martowardojo ex-ministre des Finances depuis 2009, nommé le 24 février 2013.

Le gouvernement est stable mais la dynamique positive qui a soutenu le premier mandat du président Yudhoyono semble bien éloignée. Son deuxième mandat a en effet été marqué par une popularité déclinante, notamment en raison de scandales de corruption qui ont touché son propre Parti démocratique et par une indifférence générale quant à la politique. Yudhoyono a assis une stabilité politique et une continuité démocratique pratiquement préservées de violence politique, mais a déçu quant à réduire la pauvreté et développer les infrastructures, qui en ont pourtant cruellement besoin. Il a préféré préserver l’unité de sa coalition et garder le contrôle de la situation plutôt que de lancer des réformes ambitieuses. Par conséquent, il ne faut pas s’attendre à grand-chose avant 2014 dans la perspective des prochaines élections générales. Le parti Golkar – qui appartient à la coalition au pouvoir et est dirigé par Aburizal Bakrie, un des hommes d’affaires les plus riches d’Indonésie – fait figure de favori pour l’instant, loin devant le Parti démocratique indonésien de lutte et le PD au pouvoir. Si Bakrie devait l’emporter, sa politique pourrait être assez préjudiciable aux réformes libérales et aux IDE, dans le droit fil de quelques mesures protectionnistes récentes du gouvernement Yudhoyono, en particulier dans le secteur minier, dans lequel Bakrie et sa dynastie familiale ont de nombreux intérêts économiques. Toutefois, une voie médiane pragmatique entre l’ouverture aux IDE et la protection des intérêts nationaux caractérisera plus que probablement la politique gouvernementale au-delà de 2014. Quoi qu’il en soit, sa victoire n’est pas encore acquise, car sa réputation reste sérieusement ternie par un énorme désastre écologique provoqué par son groupe en 2006.

Les pressions ethniques :

L’immensité de l’Indonésie et ses milliers d’îles font de cette nation un territoire hétérogène où tentent de vivre avec les mêmes droits et devoirs différentes ethnies. L’Indonésie a dû souvent faire face à des mouvements séparatistes dans plusieurs provinces dès son indépendance en 1945. Bien que les questions du Timor oriental (indépendance) et de l’Aceh (large autonomie) aient été résolues voici plusieurs années, l’Indonésie est toujours confrontée à une pression autonomiste de longue date en Papouasie occidentale. Occupée par l’Indonésie depuis 1963, avec l’assentiment de l’ONU et des Etats-Unis, puis rattachée en 1969 à l’archipel après un référendum contesté, l’Irian Jaya (la Papouasie) est soumise depuis de nombreuses années à une répression brutale en raison de la présence de mouvements indépendantistes papous. Malgré des dizaines de milliers de victimes, le conflit, peu couvert par les médias, reste largement méconnu. Pourtant, Stephen Corry, le directeur de Survival International, une organisation militant pour les droits des peuples indigènes, l’armée indonésienne « tue, viole, torture les Papous en toute impunité depuis près de cinquante ans. La communauté internationale ne peut pas rester silencieuse et permettre que de telles atrocités se poursuivent ». Cette année, les affrontements avec d’importantes forces militaires indonésiennes se sont multipliés et la situation de sécurité s’est détériorée, en particulier après l’assassinat d’un leader indépendantiste papou. Le pouvoir indonésien et la répression violente sont de plus en plus contestés localement, et les tensions persisteront jusqu’à ce que les Papous obtiennent davantage de pouvoirs. La Papouasie est même déconseillée par le site de la diplomatie française, « une grande vigilance est à observer et les déplacements sont déconseillés sauf raison impérative ».risques indoLes conflits externes et pays voisins entraînant un risque potentiel :

L’Asie a connu un essor économique sans précédent mais celui-ci s’est fait à des vitesses bien différentes. L’Indonésie ne connait pas la même opulence que Singapour ou même que la Malaisie ou la Thaïlande. La nécessité des populations entraîne l’envie vis-à-vis des riches voisins et, parfois, le passage à l’acte criminel. Plus frappant encore, les régions indonésiennes qui ont pu profiter du dynamisme singapourien, îles Riau et Batam en particulier, ont laissé une large frange de leur population sur le bas chemin du développement. L’arrière-pays insulaire de la cité Etat est en effet dans une situation sociale et urbaine explosive : les bidonvilles côtoyant les riches villas d’été des gens de la ville se sont multipliés et en leur sein vit une population pauvre spectatrice du miracle économique asiatique. Celle-ci quand elle ne survit pas grâce à la prostitution, se tourne vers la piraterie pour subvenir à ses besoins. Il est possible de dresser une carte de la piraterie contemporaine dans le détroit de Malacca. Elle provient majoritairement de la côte orientale de l’île de Sumatra et est le fait de populations locales. Il existe bien des groupes spécialisés dans la piraterie, mais un nombre non négligeable de ces actes est dû à des pêcheurs ou à des conducteurs de bateau-taxi qui complètent leurs faibles revenus par des actes de piraterie. Les réseaux de piraterie sont eux bien plus organisés, et leur mode opératoire est souvent le même. Le détroit de Malacca, entre l’Indonésie, la Malaisie et Singapour, est l’une des plus importantes voies de navigation au monde, au même titre que le canal de Suez. Il constitue l’une des principales voies de passage entre l’océan Indien et l’océan Pacifique, reliant quatre des pays les plus peuplés du monde : l’Inde, l’Indonésie, le Japon et la Chine. Plus de 50 000 navires l’empruntent chaque année, entre 20 et 25 % du transport maritime mondial y transite, ainsi que la moitié du commerce maritime de pétrole. Ce trafic est en constante augmentation, il est en effet tiré par la croissance économique chinoise. Cet important trafic et son étroitesse en ont fait une zone privilégiée pour la piraterie et une cible potentielle du terrorisme. La piraterie est devenue un problème majeur depuis une décennie, on estime que le tiers de la piraterie mondiale s’effectue à Malacca. Les marines malaisienne, indonésienne et singapourienne ont augmenté leurs patrouilles mais la géographie du détroit le rend quasiment impossible à sécuriser : il sépare la Malaisie de l’Indonésie, connues pour entretenir des relations houleuses, notamment en terme de frontières maritimes, ce qui complique encore un peu plus les questions de sécurité. Large de 320 km à son embouchure septentrionale, le détroit se resserre jusqu’à 2,8 km vers son extrémité méridionale.

Le terrorisme :

Le renforcement de la lutte contre le terrorisme est une réussite évidente de la présidence de Yudhoyono. Jemaah Islamiyah, le plus grand réseau terroriste et islamiste régional, a été affaibli par une intensification des mesures de répression prises par les services secrets nationaux qui ont abouti à de nombreuses arrestations et morts parmi les grandes figures de JI. Le mouvement est toutefois loin d’avoir été démantelé et le climat de sécurité est toujours empreint de violence religieuse et communautaire. Le militantisme islamique demeure un risque majeur pour la stabilité intérieure du plus grand pays musulman du monde – même si le soutien populaire aux partis religieux et à l’extrémisme musulman n’a jamais été aussi bas – et semble avoir éclaté en plus petits groupes extrémistes qui commettent des attaques terroristes à petite échelle. L’écart croissant des revenus restera un facteur clé qui alimente le terrorisme et attise l’intolérance religieuse envers les groupes non musulmans. Le terrorisme touche l’ensemble de l’Asie du Sud-est. Si les facteurs qui expliquent cette radicalisation islamiste sont applicables à l’Indonésie, celle-ci en présente certains beaucoup plus particuliers. Le terrorisme dans le détroit est virtuellement bien plus dangereux et ses conséquences plus globales.
Les attentats à la bombe perpétrés à Jakarta le 9 septembre 2004, Bali le 1er octobre 2005 et à nouveau Jakarta le 17 juillet 2009 viennent rappeler que les lieux fréquentés par les ressortissants étrangers peuvent constituer des cibles privilégiées pour des groupes terroristes.

Criminalité de droit commun :

Le niveau général de sécurité des personnes est plutôt satisfaisant en Indonésie. S’agissant des actes de petite délinquance, il est constaté, notamment à Jakarta et Bali, une augmentation sensible de leur nombre, notamment des vols “à la tire” ou à l’intérieur de locaux privés.
Des incidents récents, dont certains ont fini tragiquement, conduisent à inciter les voyageurs en solitaire à faire preuve d’une vigilance accrue. Ils doivent en particulier s’assurer du sérieux et des compétences des guides qu’ils seraient amenés à engager, notamment dans les endroits peu touristiques. Des vols avec agressions envers des motocyclistes ont également été signalés sur l’île de Lombok où il est conseillé de se déplacer par petits groupes. Par ailleurs il convient d’être prudent avant d’accepter des boissons proposées par des inconnus rencontrés dans les transports en commun. Ces boissons peuvent en effet être droguées pour endormir le voyageur qui se réveille dépouillé de ses biens. De nombreux cas récents d’escroquerie à la carte bancaire ayant été signalés, la plus grande prudence s’impose lors de leur utilisation.
L’Indonésie est de façon générale un pays sûr dans lequel on peut voyager sans difficultés (7 millions de touristes par an), à condition de faire preuve de vigilance.Le niveau de corruption : la commission anti-corruption a traduit devant la justice plusieurs hauts responsables du pays en 2012, ce qui semble confirmer que la lutte contre la corruption est une priorité pour le président Yudhoyono. Ces hauts responsables corrompus faisaient cependant partie du parti de Yudhoyono, le Parti Démocratique. La corruption semble être enfouie au plus profond de l’Indonésie, des membres des forces de l’ordre seraient eux-mêmes de chefs de gangs de pirates.

II- Une évaluation des risques économiques et financiers

2011

2012 estimation

2013 prévision

PIB par habitant (US $ en valeur PPA)

4700

5100

Taux croissance PIB

6.5

6.2

6.5

Taux inflation annuel

5.4

6.2

6

Solde budgétaire / PIB (%)

-1.6

-1

-1

Solde courant / PIB (%)

0.2

0.4

-0.8

Dette publique / PIB (%)

25

23.2

21.1

Selon la Coface, la croissance est résistante et restera très soutenue en 2013, car elle est soutenue par une demande intérieure très dynamique. L’Indonésie a peu souffert du ralentissement de l’économie mondiale en 2012, car son économie est relativement peu ouverte : les exportations représentent seulement 25% du PIB, soit le niveau le plus bas d’Asie émergente après l’Inde. La croissance reste tirée par la demande interne qui est favorisée par une croissance soutenue du crédit. La consommation des ménages et l’investissement des entreprises croient tous deux à des rythmes élevés. Du côté de l’offre, ce sont les secteurs liés à l’expansion de la demande intérieure et du crédit qui sont les plus dynamiques (construction, automobile, services).
En 2013, la croissance des exportations devrait rebondir, les matières premières telles que le pétrole, le gaz, le charbon, l’huile de palme et le caoutchouc, représentant 50% du total, bénéficient d’une demande chinoise robuste. L’Indonésie doit cependant prendre garde à conserver son indépendance face à la demande chinoise.
L’inflation est restée contenue en 2012, proche de la cible de la banque centrale (3,5 à 5,5%), et devrait toujours l’être en 2013, dans un contexte d’anticipations d’inflation modérée des ménages et de prix mondiaux du pétrole quasi-stables.
La situation financière reste solide mais le solde courant est désormais déficitaire. La dynamique de l’endettement public reste très favorable : la dette publique continuera de baisser en 2013, sous l’effet conjugué d’une croissance soutenue et d’un faible déficit. Cette performance masque néanmoins une allocation peu efficace des ressources de l’Etat : l’investissement public en infrastructure reste faible contrairement aux dépenses liées aux subventions à l’essence qui représentent 3,5% du PIB. Or, dû à sa géographie, l’Indonésie a cruellement besoin d’infrastructures solides et efficaces.
Du côté des comptes extérieurs, la situation est solide mais le solde courant se détériore. En effet, le solde commercial souffre en 2012 de la forte croissance des importations liée à la demande intérieure très dynamique et de la baisse des exportations. Le solde courant devrait continuer de se détériorer en 2013 malgré le rebond attendu de ces dernières. Les investissements étrangers sont quant à eux en forte hausse. Leur croissance est particulièrement élevée dans les secteurs d’activité liés à la consommation des ménages (comme l’automobile) et l’investissement. Enfin, le secteur bancaire continue d’afficher des performances satisfaisantes : ratios de capitalisation et de profitabilité élevés, taux de créances douteuses en baisse. Cependant, la croissance rapide du crédit fait peser un risque d’augmentation des prêts non performants mais seulement à moyen terme.Les secteurs d’activités : l’agriculture représente 40.50% du PIB, de même que les services, tandis que l’industrie représente 19%.
Sa géographie faite de milliers d’îles force l’Indonésie à se doter d’infrastructures solides pour pouvoir échanger commercialement et accueillir les touristes :
Ferroviaires : la construction du réseau de chemin de fer en Indonésie date de l’époque des Indes néerlandaises. Ce réseau ne se trouve que sur Java (3 327 km), Sumatra (1 348 km) et Kalimantan (122 km). Il est dédié sur l’île de Java au transport de passagers et celui sur celles de Sumatra et au Kalimantan, au transport de fret.
Aéroportuaires : l’Archipel composé de plus de 17 000 îles est doté de 230 aéroports « agréés » nationaux et internationaux (une douzaine).
Portuaires : Le port de Jakarta, premier port indonésien, se place seulement au vingt-quatrième rang mondial
Routières : le réseau routier de 477 000 km dont seulement 743 km d’autoroutes est largement en-dessous du niveau régional de l’Asie du Sud-Est et les efforts du gouvernement sont trop faibles pour faire évoluer la situation.Situation financière du pays : La soutenabilité des finances publiques s’est améliorée, grâce à une meilleure collecte des recettes fiscales (+ 11 %) et à une approche toujours conservatrice de l’endettement public (moins de 25 % du PIB, avec un objectif de le ramener à moins de 20 % au cours des cinq prochaines années). Malgré le solde toujours largement positif du compte financier, le solde de la balance des paiements, traditionnellement excédentaire, est devenu légèrement déficitaire en 2012 (- 0,2 % du PIB) en raison de la forte dégradation de la balance courante depuis fin 2011.
La pression sur la roupie s’est fortement accentuée, avec une dépréciation vis-à-vis du dollar de plus de 6 %, en dépit des interventions régulières de la Banque centrale.

Politiques fiscale et économique du pays :

Le principal défi pour l’Indonésie réside dans le déboursement de son budget, trop souvent ralenti par les lourdeurs administratives, la multiplication des contrôles pour lutter contre la corruption ou la complexité engendrée par les transferts budgétaires vers les provinces. Faute d’investissements suffisants (tant publics que privés), pendant les dix années qui ont suivi la crise asiatique de 1997, les infrastructures du pays se sont fortement dégradées. Le gouvernement actuel a lancé de grands projets en 2011 afin de moderniser le pays, avec pour ambition de développer 22 secteurs de pointe en Indonésie à l’horizon 2025. Il s’agit également d’une feuille de route pour le développement de 6 corridors économiques sur le sol indonésien. Les corridors économiques identifiés, au nombre de six, sont les suivants :
– Java : industrie et services.
– Sumatra : énergie, transformation des ressources naturelles.
– Kalimantan (Bornéo) : énergie et industrie minière.
– Papouasie et Moluques : mines, énergie, agriculture.
– Sulawesi (Célèbes) : agriculture, plantations, pêche, énergie.
– Bali et Nusa Tenggara (îles de la Sonde) : tourisme et agroalimentaire.

Accords multilatéraux :

L’Indonésie, signataire de l’accord AFTA au sein de l’ASEAN, retrouve lentement une certaine ambition en matière de politique étrangère. Le dialogue bilatéral s’intensifie et s’est illustré, fin août 2007, par la signature d’un accord de partenariat et de libre-échange entre l’Indonésie et le Japon, et courant 2012 avec l’Australie. L’attention se porte maintenant sur les États-Unis et l’Union européenne qui poursuivent leurs négociations avec l’Indonésie. L’Indonésie a signé un accord sur la garantie des investissements avec les gouvernements des pays de l’ASEAN. L’Archipel est, de plus, signataire d’accords bilatéraux sur la promotion et la protection des investissements (APPI) avec 56 autres pays, dont la France, avec laquelle une renégociation de l’APPI est en cours, en vue de sa réactualisation.
L’Indonésie, pour réaliser ses ambitions de croissance et de développement, a divers objectifs, qui devraient pouvoir être amorcés en 2014 avec l’élection d’un nouveau responsable pour le pays :
– Mieux communiquer (route, air, fer, mer, téléphone ou internet…) : la logistique est la clé de voûte du développement de la consommation domestique sur laquelle repose en grande partie l’essor économique
– Mieux vivre en ville est sans doute ce à quoi aspirent le plus les Indonésiens : les blocages de la circulation à Jakarta deviennent légendaires, tandis que la majorité des quartiers de la capitale sont inondés au moindre orage. L’accès à l’eau courante est loin d’être généralisé ; la plupart des habitations sont dotées d’un puits par lequel les occupants pompent directement la nappe phréatique. Le traitement des eaux usées n’en est qu’à ses balbutiements de même que celui des déchets tant ménagers qu’industriels. La construction se développe extrêmement rapidement mais sans concept de développement durable. En matière de consommation, le marché de l’agroalimentaire est bien entendu extrêmement porteur compte tenu du volume de la population. Entre 2010 et 2015, la consommation de nourriture aura augmenté de 57 %, et les grands groupes agroalimentaires et de la distribution enregistrent des croissances annuelles de revenus pouvant dépasser 20 %.
Les usages du pays : L’Indonésie est le quatrième pays le plus peuplé au monde et celui comptant la plus importante population musulmane (90 % de la population). L’islam qui y est pratiqué est considéré comme tolérant et, d’une manière générale, le pays est marqué par une grande ouverture d’esprit. En dehors de la province autonome spéciale d’Aceh et de certaines écoles publiques de la province de Sumatra Ouest, le port du voile n’est pas obligatoire.
La forte croissance économique ne s’est pas forcément accompagnée d’une détente démocratique espérée et de plus de droits humains. En effet, cette république a tendance à être trop présidentielle, et les abus de pouvoir sont légion.
Pendant des décennies, le pays a vécu sous la dictature, et les richesses énormes dont il dispose n’ont malheureusement pas été distribuées au bénéfice de la population en général. L’Indonésie est sous-équipée en infrastructures de toutes sortes : éducation, santé, sanitaires, sociales, transports. Le rattrapage qui a commencé ces dernières années doit permettre d’augmenter le niveau de vie, mais des dérapages sont fréquents, la corruption restant endémique.

III- Evaluation des risques géographiques et environnementaux
Les risques sismiques et géologiques :

De nombreuses régions indonésiennes sont soumises régulièrement à des séismes, des éruptions volcaniques et des tsunamis. Le tremblement de terre à l’origine du grand tsunami du 26 décembre 2004 (200 000 morts estimés) a ainsi rappelé que l’ensemble de l’archipel connaît une importante activité sismique. Des évènements de même type sont susceptibles de se produire à nouveau, l’Indonésie se trouvant située sur la « ceinture de feu du Pacifique » (alignement de volcans qui bordent le Pacifique sur 40 000kilomètres).
Par ailleurs, de nombreux volcans indonésiens sont actifs et peuvent entrer en éruption à tout moment. Le volcan Sinabung, situé au nord de l’île de Sumatra, est entré en éruption cette année. L’activité volcanique a eu pour conséquence la production de hautes colonnes de cendres volcaniques et la projection de pierres jusqu’à 4 km du volcan. Les autorités indonésiennes ont décrété une zone d’interdiction de 5 km autour du volcan et 15000 personnes ont déjà été évacuées.
Il est rappelé que des risques de glissements de terrain et d’inondations sérieuses sont fréquents pendant la saison des pluies. La plus grande prudence est alors conseillée pour tout déplacement en zone rurale.

Les risques sanitaires et épidémiques :

Plusieurs dizaines de cas de rage ont été rapportés, en particulier sur l’île de Bali. Il apparait prudent de se méfier des animaux (chiens, singes, animaux errants). Afin d’éviter tout risque de morsure, il est totalement déconseillé de les approcher et de les caresser.
Il est également conseillé de se protéger contre le paludisme, la dengue, ou encore l’encépahlite japonaise.
Paludisme (malaria) : maladie parasitaire transmise par les piqûres de moustiques qui impose le recours à des mesures de protection individuelle (sprays, crèmes, diffuseurs électriques, moustiquaires…).
Dengue : on constate une recrudescence de cas de dengue en Indonésie. Six provinces ont été placées en état d’alerte maximale : Jakarta, ouest de Java, est de Kalimantan, sud de Sulawesi, ouest et est de Tenggara.
Encéphalite japonaise : cette maladie, qui n’existe qu’en Asie, se transmet par des moustiques, en zone rurale.

Hygiène alimentaire :

Il est déconseillé de boire l’eau du robinet, mieux vaut préférer les eaux en bouteilles.
La Direction Générale de la Santé recommande aux voyageurs d’éviter tout contact avec les volailles et les oiseaux, c’est-à-dire de ne pas se rendre dans des élevages ni sur les marchés aux volatiles, dû à l’épidémie de grippe aviaire. Les recommandations générales d’hygiène lors des voyages dans les pays en développement, visant à se protéger des infections microbiennes, sont préconisées : éviter de consommer des produits alimentaires crus ou peu cuits, surtout les viandes et les œufs ; se laver régulièrement les mains.

IV- Evaluation du Hard power du pays
Pouvoir militaire réel :

Les forces armées d’Indonésie ont été formées à son indépendance, en 1945. L’Indonésie se classe 13ème armée du monde avec ses effectifs qui sont d’environ 360 000 hommes (ce qui représente uniquement 1,3% des actifs). Depuis 2004, l’armée n’a plus de rôle politique formel en Indonésie. Le financement du budget de la défense indonésien est un réel problème. Son voisin Singapour a un budget presque deux fois plus élevés pour seulement 5 millions d’habitants.

Poids du pays dans les institutions internationales :

Quatrième pays du monde par sa population, l’Indonésie entendait jouer un rôle diplomatique significatif, en particulier par son engagement dans le mouvement des non-alignés et part son rôle de premier pays musulman. Mais c’est essentiellement à l’échelle régionale qu’elle s’est révélée comme un acteur majeur, par son rôle très actif dans l’ASEAN.
Reflet de cette ambition, la politique étrangère indonésienne s’est révélée active et indépendante. Elle s’articule autour de deux axes : la solidarité entre pays du sud dans un dialogue constructif avec les pays du nord d’une part, et la solidarité du monde musulman d’autre part.Technologie et innovation : selon l’OCDE, l’Indonésie a une source de future compétitivité avec son plan national de développement à moyen terme pour 2010-14 qui inclut « la culture, la créativité et l’innovation technologique » dans ses onze priorités de développement. Le programme de travail établi dans le cadre du Plan national de développement à long terme pour 2005-25 comprend lui sept domaines prioritaires de recherche. Un Comité national pour l’innovation (KIN) a été créé récemment. Cet organe autonome est composé de 30 membres et rend compte directement au président indonésien. Le KIN devra permettre à l’Indonésie de relever ses principaux défis, comme la sensibilisation à la science, à la technologie et à l’innovation, la recherche de ressources supplémentaires pour les activités dans ces domaines et la création d’un système national d’innovation plus fédérateur, car mobilisant et reliant plus activement les parties prenantes concernées. Dans les temps à venir, le pays devra continuer à relever le défi de l’adéquation de la recherche exécutée par les organismes publics aux besoins des entreprises et de la société, ainsi que celui de l’intégration des politiques en faveur de l’éducation, des entreprises et de la science et de la technologie.

V- Evaluation du soft power du pays

Reconnaissance médiatique et culturelle :

L’Indonésie bénéficie d’une assez bonne reconnaissance médiatique et culturelle. Cela a permis, lors des différents séismes ou tsunamis, de sensibiliser très rapidement les secours internationaux et les personnes à faire des dons. Cependant, l’UNESCO a reproché aux médias d’avoir abandonné les pays dévastés par le tsunami pour couvrir une information plus importante ou urgente après seulement un mois, sans revenir sur les pays dévastés et leur besoin d’assistance pour la reconstruction de leurs bâtiments et infrastructures. En effet l’opinion mondiale a également besoin d’être informée sur les conséquences du tsunami et l’évolution de la situation, ses conséquences sur les populations, en particulier en ce qui concerne des questions comme la transparence des opérations de financement, la reconstruction des moyens d’existence des populations touchées par le tsunami, ou encore les besoins spécifiques des femmes, des enfants et d’autres groupes défavorisés.

La diaspora Indonésienne :

322 000 indonésiens sont répartis dans le monde, en-dehors de leur frontières, dont plus de 43% aux Pays-Bas, ce qu’on peut expliquer grâce à l’histoire commune des deux pays. On remarque l’importance des diplômés du supérieur dans la diaspora indonésienne. Les membres de la diaspora Indonésienne des Pays-Bas a aidé Jakarta à financer des logements sociaux pour les nécessiteux à Muara Angke.
Le cinéma :
Le cinéma indonésien est apparu dès 1926, à l’époque coloniale. Il a donc une longue histoire mais il reste émergent au niveau mondial.

CONCLUSION

risq indonésieDes études montrent qu’en 2030, l’Indonésie sera la sixième économie mondiale derrière la Chine, les Etats-Unis, le Japon, le Brésil et la Russie.
Pour cela, le pays devra investir massivement et structurellement dans ses infrastructures, mais devra également agir pour un développement égalitaire de ses différentes ethnies, au risque de perdre de sa crédibilité sur la scène internationale face aux ONG puissantes qui soutiennent le développement des populations. Les résolutions prises par le pays pour améliorer la vie de ses habitants mais aussi de ses entreprises pourront être décisives si elles sont bien appliquées pour la croissance et l’importance de l’Indonésie dans le monde.
Le risque politique est cependant plutôt faible à moyen et long terme, il est donc tout à fait envisageable d’échanger avec l’Indonésie, quant à s’y établir, il faut se méfier du manque d’infrastructures qui accroit le cout des affaires.

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SITOGRAPHIE
Site du MOCI, le 30-11-13 :
http://www.lemoci.com/001114-Pays-marches/2-Pays-marches.htm?pays=66

Site du Ministère des affaires étrangères, le 30-11-13 :

Fiche Pays – Indonésie


Site du Figaro, le 29 décembre 2013 :
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/09/18/20002-20120918ARTFIG00629-l-indonesie-sera-la-sixieme-economie-mondiale-en-2030.php
Site de l’Unicef, le 15 décembre 2013 :
http://www.unicef.org/french/infobycountry/indonesia_statistics.html
Site de Index Mundi, le 15 décembre 2013 :

Fiche Pays – Indonésie


site de World Population, le 17 décembre 2013 :
http://worldpopulationreview.com/countries/indonesia-population/
site de l’OCDE, le 29 décembre 2013 :
http://www.oecd.org/fr/sti/inno/46718648.pdf
Site du MOCI, le 30 novembre 2013 :
http://www.lemoci.com/001114-Pays-marches/2-Pays-marches.htm?pays=36
Site de la Coface le 31 décembre 2013 :
http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/IndonesieSite de statistiques mondiales le 31 décembre 2013 :
http://www.statistiques-mondiales.com/pib_par_habitant_ppa.htm
Site du sénat le 30 décembre 2013 :
http://www.senat.fr/rap/r97-457/r97-4577.html

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