L’Afghanistan a une petite chance d’obtenir un accord de paix suite à l’occupation
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Présentation de l’article :
L’article a été écrit le 10 juillet 2013 par Jared Metzker, on ne dispose pas plus d‘informations sur l’auteur. Il traite de la possibilité d’accord de paix suite au retrait des troupes américaines en Afghanistan dû à la fin de la guerre qui fait rage dans le pays depuis octobre 2001. Le but de l’invasion américaine et de ces alliés était de lutter contre le terrorisme et plus particulièrement de capturer Oussama Ben Laden. Le retrait des troupes américaines devrait avoir lieu d’ici à 2014, mais la stabilité politique n’est pas encore totalement assurée d’où l’intérêt de cet article.
Traduction :
Photo : Un soldat afghan protège le palais du roi Amanullah (1919-1929) qui a été partiellement détruit lors de la guerre civile de 1992-1996. Photographe : Giuliana Sgrena/IPS
Jared Metzker
Wahington, Juillet 2009 (IPS) –
Selon un rapport présenté ici ce lundi, les espoirs d’un accord de paix et de partage du pouvoir en Afghanistan suivant le programme de retrait des troupes américaines d’ici 2014 sont sombres.
Dans ce contexte, un groupe d’étude du Centre International d’Étude sur la Radicalisation et les violences politique (ICSR), un groupe de réflexion dans ce cas, a conclu que les efforts des diplomates américains ont échoué à la création de circonstances nécessaire pour assurer une transition politique sans heurts vers un état afghan indépendant.
Le report détaille les résultats d’une vaste étude sur les tentatives américaines pour faciliter les négociations entre les taliban et le gouvernement national afghan. Les analystes de l’ICSR ont déterminé que jusque là, ces tentatives ont résulté à des échecs, de plus, ils expriment un doute quant au fait que ces échecs puissent être transformés.
« Étant donné le peu de temps qu’il reste avant la fin de la mission des forces internationales d’assistance et de sécurité (ISAF) en décembre 2014 », le rapport statut, « il y a quelques motifs d’optimisme à ce que les négociations futures puissent aboutir à une avancé politique majeur. »
Les difficultés pour trouver des solutions lors des négociations sont multiples, partisans et opposants sont d’accord, mais aucune négociation n’est actuellement programmée.
La dernière tentative de négociation du gouvernement du président afghan Hamid Karzai avec les taliban a échoué le mois dernier à cause du désaccord que le président Karzai a eu suite aux signes que les taliban ont placés en dehors leur état-major à Doha, Qatar.
Malgré tout, le rapport accuse Washington de faire de nombreuses erreurs stratégiques qui ont induit des problèmes lorsqu’ils sont confrontés aux négociations.
Par exemple, il attribue aux États-Unis un mauvais timing à leurs efforts de négociations, en disant qu’ils arrivent trop tard, laissant la mise en œuvre du processus pas assez avancé pour en tirer les fruits.
« Le timing des négociations n’aurait pas pu être pire », a dit Ryan Evans, l’un des auteurs de l’ICSR lors de la présentation du rapport lundi. Les États-Unis ne sont pas en train de négocier en position de force, mais plutôt en position de faiblesse, puisque nous avons annoncé que nous allions retirer les troupes avant que les négociations soient un problème pour la politique américaine.
Il ajoute : « En faisant ça, nous avons enlever le plus important levier que nous avions jusque là en ce qui concerne les taliban : la présence de nos troupes en Afghanistan. »
Frédéric Grare, directeur du programme d’Asie du Sud à la Fondation Carnegie pour la paix international, un groupe de réflexion, doute également qu’il puisse y avoir des négociations substantielles impliquant le gouvernement Karzaï et les taliban avant le retrait des États-Unis, notant des problèmes similaires de calendrier.
« Les taliban ne veulent pas négocier avec Karzai, car ils le voient comme une marionnette des Américains » a déclaré Grare à l’IPS. ” Et plus vous vous rapprochez de la date du retrait, moins vous aurez de chance d’obtenir des taliban ce qu’ils ne veulent pas faire. »
Trop de voix
Pendant ce temps, le rapport accuse les États-Unis de manquer de coordination et d’avoir une seule voix en parlant aux Afghans, et également de fournir des indications mixtes et souvent contradictoires de leurs intentions.
Il note que les membres d’un large éventail d’organismes gouvernementaux des États-Unis, tels que le ministère de la Défense, du Département d’État et le Conseil national de sécurité, poursuivent des programmes variés.
« Il y a eu de trop nombreux acteurs impliqués dans ce processus et ainsi que de trop nombreuses lignes de communication différentes avec les taliban que l’effet cumulatif a créés le chaos », indique le rapport. « Plusieurs canaux ont été exploités en parallèle, créant la confusion, ne reliant pas les attentes de toutes les parties, et des envoyant des messages contradictoires. »
Pendant ce temps, les taliban ne sont pas aussi unifiés que l’idéal souhaité pour mener des négociations efficaces. Mais les États-Unis ne se sont pas rendu un service, en opérant sans cette idée à l’esprit, indique le rapport.
«Nous avons abordé les talibans comme s’il y avait des mouvements hiérarchiques strictement contrôlés, et que nous pouvions négocier avec des gens du haut de la hiérarchie et que le reste du groupe suit les décisions », a déclaré Evans, notant que ce n’est pas le cas.
«Les gens là-bas se battent pour des raisons locales et sont souvent que quelque peu reliés à la direction des taliban ».
Evans cite ses propres expériences dans le pays, ainsi que des exemples de l’histoire récente, dans lesquels les négociations conclues avec les leaders taliban n’ont pas été portées grâce aux membres talibans des rangs inférieurs.
Le ICSR avertit qu’en plus d’avoir une structure disparate, les taliban sont enclins à utiliser les négociations comme un mouvement tactique dans une stratégie sophistiquée.
« Il peut, en effet, y avoir des taliban pragmatiques qui favorisent la négociation menant à une sorte de partage du pouvoir », affirme le rapport, « mais il y a aussi ceux qui considèrent les négociations comme le moyen d’arriver à ces fins ou comme le moyen de réduire la pression militaire, ce qui leur permet de conserver leur force et de consolider leur autorité dans les zones d’Afghanistan qu’ils contrôlent actuellement ».
Cette dernière citation vient d’un rapport de 2012 dans le magazine Foreign Policy.
Pendant ce temps, Grare déplore que d’autres voix importantes aient été laissées en dehors des négociations. Il croit qu’en repoussant d’autres groupes non taliban, Karzaï s’est, lui-même, «isolé ».
Ce manque d’implication des autres acteurs est l’une des raisons, selon Grare, que les pourparlers « ne mèneront nulle part ».
Travailler à partir d’un manuscrit.
Pourtant, d’autres experts affirment que les États-Unis n’ont pas de bonne option autre que de pousser à des négociations substantielles sur le retrait, prévu en 2014.
«Nous pouvons rester jusqu’en 2014, ou nous pouvons rester jusqu’en 2024 », Bill Goodfellow, un des fondateurs du Centre pour la Politique internationale (CIP). Une autre réflexion, propose IPS. « Si nous ne négocions pas un règlement politique, cela n’aura aucun impact ».
Goodfellow souligne l’importance d’inclure tous les états et toutes les parties concernées, y compris l’Iran, un pays avec lequel Washington est actuellement en conflit.
Le rapport de l’ICSR dispose d’une série de recommandations, ce qu’il propose pourrait améliorer les chances des États-Unis de parvenir à un accord pacifique de partage du pouvoir par des négociations.
Il conseille aux États-Unis de «parler d’une seule voix », par exemple, en tenant les rênes des différents messagers du gouvernement des États-Unis en Afghanistan. «En travaillant depuis le même script » les États-Unis pourraient s’assurer que les afghans comprennent leur position et leur but.
Le rapport suggère également aux États-Unis de s’assurer que toutes les parties prenantes soient impliquées dans le processus de collaboration, et que les besoins de la majorité de la société afghane soient pris en considération.
«Ignorer les besoins et les intérêts fondamentaux », conclut le rapport, « non seulement augmente le risque de guerre civile, mais déstabilise également le processus de négociation lui-même. »
Commentaire :
Grâce à cet article, nous pouvons mieux comprendre les dessous d’un accord de paix. Il permet de se rendre compte des difficultés liées aux négociations et met en avant les différences d’interprétations lors de négociations entre parties prenantes de différentes cultures.
Nous pouvons comprendre à travers cet article que les États-Unis ont fait preuve d’un défaut de management lors de leurs opérations, ils n’ont pas pris en compte toutes variables du problème d’accords de paix avec l’Afghanistan et doivent maintenant faire face à des problèmes de gestion stratégiques de leurs manœuvres lors des négociations.
Sitographie :
Source : http://globalgeopolitics.net/wordpress/about/
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