Introduction
La République du Honduras (República de Honduras) est un pays situé en Amérique centrale ayant pour voisins à l’ouest le Guatemala et au sud le Salvador et le Nicaragua. Le pays est bordé au nord par la mer des Caraïbes et au sud par l’océan Pacifique. Il compte 820 km de côtes et dispose de nombreuses îles et d’îlots dont les principales sont les Islas de la Bahía. La capitale du Honduras est Tegucigalpa.
1.1 Données géographiques
- Nom officiel : République du Honduras
- Nature du régime : République
- Chef de l’Etat et du Gouvernement : M. Porfirio LOBO SOSA.
- Son élection n’est reconnue ni par l’Union européenne ni par la plupart des pays sud-américains[1].
- Superficie : 112.492 km²
- Capitale : Tegucigalpa (2.007.006 habitants selon l’INE en 2013)[2]
- Langue officielle : Espagnol
- Monnaie : Lempira [Nb: 1 euro (EUR) = 27,62
- Lempira Hondurien (HLN) au 17/11/2013]
1.2 Données démographiques
- Population : 8.400.000 habitants (projection de l’INE pour 2012)
- Densité : 75 habitants/km²
- Croissance démographique (taux annuel) : 1,93 % (Cepal 2011)[3]
- Espérance de vie : 73 ans (Cepal 2011)
- Taux d’alphabétisation : 83,6 % (PNUD 2011)[4]
- Population vivant en dessous du seuil de pauvreté : 70 % (2012)
- Religions : catholiques (80 %), protestants et mouvements évangélistes (20 %)
- Indice de développement humain (IDH) : 0,632 (rang 120 selon le classement du PNUD 2012) [Cf. Graphique suivant]
- Taux de chômage : 4,5% (2012)[5]
IDH Honduras classement mondial (2012)
Source : Programme des Nations Unies pour le Développement
1.3 Langues
On chiffre à 0,2% les Honduriens vivant dans les îles de la Baie (Islas de la Bahia) et sur la côte nord. Ils parlent le créole anglais des Caraïbes occidentales (le «Bay Islands Creole English»), un legs des Britanniques qui s’y installèrent au XVIIe siècle. Ils sont perçus comme des anglophones, ce qu’ils ne sont pas, car leur langue demeure inintelligible pour un anglophone. On retrouve également les langues amérindiennes (ou indigènes) qui sont exclusivement parlées dans les extrémités isolées du Honduras. La plupart sont en voie d’extinction.
1.4 Ethnies
Le Honduras est un pays multiculturel. On estime que la population indigène représente 7 à 13 % de la population totale dont notamment les peuples indigènes afro-antillais. Il existe neuf peuples différenciés culturellement et identifiés comme étant les Pech, Nahua, Lenca, Tolupane, Garifuna, Misquito, Tawahka et Chorti. Ce conglomérat de groupes ethniques contribue à la richesse de la culture hondurienne.
2 Évaluation du risque politique
2.1 La stabilité du gouvernement et des institutions
Le 28 juin 2009, on observe un coup d’état contre le pouvoir exécutif qui a mené à la destitution du président du Honduras Manuel Zelaya qui est expulsé vers le Costa Rica. Ce coup d’état est condamné par le monde entier. L’actuel président conservateur, Porfirio Lobo accède au pouvoir dans des conditions difficiles. Cependant, deux ans après le coup d’état militaire et d’exil en République dominicaine l’ex-président hondurien Manuel Zelaya revient au pays. En effet, les deux hommes ont signé le 22 mai 2011, en Colombie, un accord de “réconciliation nationale”, permettant le retour de Zelaya dans son pays et celui du Honduras au sein de l’Organisation des Etats américains (OEA). Par ce texte, le Honduras s’engage à respecter “pleinement les droits” de Manuel Zelaya, qui s’était exilé en République dominicaine après le coup d’Etat du 28 juin 2009[6]. Par ailleurs, le a réintégré l’Organisation des Etats américains (OEA) dans la mesure où le gouvernement local a respecté ses engagements en permettant le retour de l’ex-chef de l’Etat Manuel Zelaya.
Des élections générales auront lieu le 24 novembre 2013. Les trois principaux candidats aux présidentielles sont Juan Orlando Hernández pour le partido Nacional, Mauricio Villeda pour le partido Liberal, et Xiomara Castro (épouse de Manuel Zelaya) pour le partido Libre. Ces élections historiques, tant en termes d’organisation que de budget (près de 31,4 M d’euros), sont atypiques dans un paysage politique hondurien marqué par le bipartisme.
Aujourd’hui, le Honduras doit faire face à de multiples défis, outre celui de la consolidation de l’Etat de droit : une importante insécurité, une hausse du trafic de drogues et du crime organisé, une forte corruption et des violations régulières des droits qui touchent plus particulièrement les défenseurs des droits de l’Homme, les journalistes et les syndicalistes.
2.2 Les conditions socio-économiques
La relance de l’économie, mise à mal par la crise mondiale et l’isolement consécutif au coup d’Etat, constitue un défi majeur pour le Honduras, dont l’économie est partiellement dollarisée (30 % en 2011). Il s’agit de redonner confiance aux bailleurs de fonds et aux investisseurs étrangers, tant sur le plan politique que sur le plan sécuritaire.
Le Honduras enregistre une croissance moyenne de 3,5 %[7] depuis la crise qui l’avait fortement affecté (récession de 2,4 % en 2009). Cette reprise a été portée tant par la progression des exportations que par le dynamisme des transferts des migrants et des investissements étrangers (+ 4,3 % en 2012). Le pays doit mettre en place une stratégie de consolidation budgétaire pour maîtriser la croissance de la dette publique (35 % du PIB en 2012 contre 24 % en 2009) et la dégradation de sa position extérieure (déficit courant de 9,6 % en 2012).
L’économie du pays est basée sur l’agriculture et le bois qui a été fortement affecté par les incendies forestiers. Par ailleurs, le passage de l’ouragan Mitch en 1998 a engendré une perte des récoltes de bananes et de café. Les exportations ont donc diminuées et les importations de nourriture et de produits de construction ont dû être augmentées.
En plus des bananes et du café, les principaux produits agricoles du pays sont les haricots, le coton, le maïs, le riz, le sorgho et le sucre. Il y a aussi des produits laitiers, des élevages de bovins et le commerce des fruits de mer. En plus d’une petite industrie du bois, il y a un secteur de biens de consommation assez restreint. Le Honduras a également une petite industrie minière qui exporte du fer, zinc et argent.
L’économie s’appuie en plusieurs formes avec des aides subventionnées par les Etats-Unis, de façon directe et de façon multilatérale (à travers le FMI, la Banque de Développement Interaméricaine et autres). Les relations avec le FMI ont été difficiles (les résultats demandés en 1997 n’ont pas été obtenus) et le gouvernement a été obligé de réduire le budget pour éviter de perdre l’aide internationale. Le Honduras est membre du Marché Commun d’Amérique Centrale. Son principal partenaire commercial est les Etats-Unis suivi de l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique et le Royaume-Uni.
2.3 Les conflits internes
L’huile de palme est le quatrième produit le plus exporté au Honduras et le pays est devenu l’un des dix principaux producteurs dans le monde. Mais au-delà des considérations économiques, ce qui s’est produit en 2009 revêt une valeur hautement symbolique : pour la deuxième fois en dix ans, les paysans de cette région ont exigé que l’on prenne les terres aux riches pour les donner aux pauvres. En mai 2009, au cours d’une révolte pacifique et inattendue, un millier de paysans ont occupé l’usine El Chile, l’un des sites de traitement de l’huile de palme africaine du groupe Dinant, la plus célèbre entreprise de Miguel Facussé.
Ils se sont inspirés de la première occupation des terres de l’Aguán, en 2000. A cette époque, la région essayait de se remettre des dégâts provoqués par le passage de l’ouragan Mitch, en 1998 – plus de 1 million de sinistrés, 5 000 morts et 8 000 disparus[8]. Le Honduras, pays le plus touché par l’ouragan, avait faim et froid. Et d’un peu partout une marée de paysans avait convergé vers la vallée de l’Aguán, cet ancien éden de productivité agricole, d’emploi, de stabilité, bouleversé depuis dix ans par un système complexe d’opérations immobilières et la faillite de coopératives agricoles escroquées ou soudoyées. Ils disaient que si la terre avait appartenu aux paysans, elle devait revenir aux paysans.
Le gouvernement a donc signé en juin 2012 un accord sur le rachat de terres au profit de plusieurs centaines de familles de paysans. Malheureusement, aucune solution durable n’a mis fin à ce conflit. Cette situation s’étend même à d’autres régions du pays (notamment dans les environs de San Pedro Sula, capitale économique du Honduras). A l’initiative de la France, un groupe d’ambassadeurs des Etats-membres de l’Union européenne s’est rendu sur le terrain afin d’avoir un aperçu concret de la situation. L’ambassadeur français pour les droits de l’Homme, faisait partie de cette mission.
2.4 Les pressions ethniques
Les Tolupanes, population indigène qui vit dans la région centrale du Honduras et qui constitue historiquement l’un des premiers habitants du pays, survivent dans des conditions d’extrême pauvreté dans l’attente d’une aide plus importante de la part de l’Etat. Bien qu’étant très proches des principaux centres urbains et du pouvoir politique et économique, tels que Tegucigalpa et San Pedro Sula, cette ethnie est éloignée de toute forme de progrès. Selon ce qu’indiquent les tribus de la montagne de La Flor, des centaines de Tolupanes ont été tués par les grands propriétaires terriens au cours des conflits ayant eu lieu pour le contrôle de ces territoires. (Agence Fides 22/08/2013)
La population autochtone des Tolupanes n’est qu’un exemple parmi d’autres. En effet, il existe au Honduras une multitude d’ethnie (cf. 1.4 Ethnies) qui voit son territoire se réduire de plus en plus.
Néanmoins, le gouvernement hondurien a annoncé en septembre 2013 qu’il allait céder 654.000 hectares, soit près de 6 % du territoire de ce petit pays, à des communautés indiennes de l’est du pays. « Nous allons inscrire au registre des propriétés de La Ceiba [sur la côte caraïbe] 654.496 hectares aux noms de 4173 familles, composées de 21851 villageois », a annoncé un responsable de l’Institut national agraire (INA), Reynaldo Vega. « L’idée est que [les Indiens misquitos de cette région] exercent davantage de souveraineté sur leurs terres ancestrales », a ajouté le responsable, précisant que les titres de propriété appartiendraient aux communautés et non aux personnes. Ces titres fonciers, a-t-il encore précisé, seront « indivisibles, imprescriptibles, inaliénables et non négociables ».
Il n’y a donc pas véritablement de conflits entre les ethnies au Honduras mais plutôt des conflits avec le gouvernement en place pour des questions de territoire.
2.5 Les conflits externes et pays voisins entraînant un risque potentiel
Historiquement, le Honduras entretient des relations étroites et privilégiées avec les Etats-Unis, qui n’ont pas rappelé leur ambassadeur après le coup d’Etat du 28 juin 2009.
Ils sont le premier partenaire commercial du Honduras (accord régional de libre-échange CAFTA-DR signé le 1er avril 2006), et les transferts financiers des migrants installés aux USA (12 % des Honduriens, soit plus d’un million de personnes, vivent aux Etats-Unis) représentent 16 % du PIB. Le Honduras maintien de bonnes relations avec le Mexique, celui-ci étant devenu son 1er investisseur en 2012 (192 MUSD) devant les Etats-Unis (173 MUSD).
Le Honduras avait adhéré le 28 août 2008 à l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA), organisation dont il est sorti rapidement après l’éviction du président Zelaya. Néanmoins, on note un certain rapprochement avec le Venezuela ces derniers mois.
Le Honduras a normalisé ses relations avec l’ensemble de la région latino-américaine, mais le différend autour du Golfe de Fonseca (Cf. carte ci-après) revient régulièrement. Le Honduras a sollicité le 8 novembre 2012 l’aide de l’ONU afin d’établir un régime de co-souveraineté dans ce Golfe, avec le Salvador et le Nicaragua. En effet, malgré une décision de la Cour internationale de justice (CIJ) en 1992, le Salvador continue de revendiquer la souveraineté sur l’île de Conejo, actuellement sous autorité hondurienne.
L’Union européenne est le principal pourvoyeur d’aide au Honduras : l’aide communautaire pour 2007-2013 s’élève à 223 M€, les crédits destinés à l’appui budgétaire au titre de 2012 se montent à 35 M€. Avec les autres pays du Système d’intégration centraméricain, le Honduras a signé et ratifié l’accord d’association Union européenne-Amérique centrale (14 janvier 2013), ce qui permettra de dynamiser les liens économiques et commerciaux entre nos deux régions. Son volet commercial, qui est déjà appliqué à titre provisoire depuis le 1er août, a permis une forte diminution de droits de douane.
2.6 Le niveau de corruption
Selon Transparency International[9], le Honduras se classe à la 133ème place du classement des pays les plus corrompus du monde pour l’année 2012. Au Honduras la corruption est monnaie courante mais on la retrouve particulièrement présente dans les institutions étatiques en commençant par la police. Le gouvernement a mis en place en 2012 une commission « anti-corruption » pour lutter contre la corruption dans le système judiciaire et les forces de police.
« On December 12, Honduras’s Congress voted to remove and replace four justices from the Constitutional Chamber of the Supreme Court in response to their ruling that a law aimed at combating corruption among police was unconstitutional, a move that jeopardized the independence of the judiciary ». Source: Human Rights Watch. D’où la volonté de lutter contre la corruption dans le système judiciaire du pays.
2.7 Les conditions de sécurité dans le pays lié à la criminalité et au terrorisme
Les conditions de sécurité au Honduras sont très préoccupantes et s’aggravent au fil des ans. Le taux d’homicides (86 pour 100.000 habitants en 2012) est le plus élevé à l’échelle mondiale pour un pays exempt de conflit armé déclaré. Une moyenne quotidienne de 19 à 20 assassinats est enregistrée, avec une augmentation prononcée des meurtres de femmes. Au cours des mois d’août à novembre 2012, dans un tiers des foyers du pays, au moins une personne a été victime de vol et/ou d’agression.
La criminalité est principalement le fait de bandes « maras », alliées à certains policiers corrompus, et reste grandement liée au trafic de stupéfiants et aux extorsions de fonds. Ces dernières se manifestent par des agressions à main armée, y compris contre des véhicules, avec possibilité d’enlèvement. Si les Honduriens constituent la majorité des victimes de ces modalités criminelles (prélèvement par les mareros de sommes importantes au titre du racket), les étrangers, notamment Nord-Américains et Européens facilement identifiables, ne sont pas épargnés.
Des agressions de plaisanciers, avec parfois mort d’homme, conduisent à rappeler que la plus extrême prudence doit être observée au large des côtes du Honduras. Ces attaques ont eu lieu sur le littoral Caraïbe, dans le parc national de Punta Sal et à proximité, entre les ports de Tela et de La Ceiba (devenu un centre urbain de très grande criminalité). Elles sont cependant susceptibles de survenir n’importe où sur cette côte, peu fréquentée, sinon par les pirates et les narcotrafiquants. Le port de Puerto Cortés a été aussi signalé début janvier 2012 comme hébergeant une forte criminalité[10].
Le Ministère des Affaires Etrangères français, identifie des zones déconseillées sauf raison impérative et des zones de vigilance renforcée. (Cf. Carte ci-après)
Source : France Diplomatie
Parmi les zones déconseillées sauf raison impérative (couleur orange) on retrouve la quasi-totalité du territoire hondurien. Sont particulièrement signalés :
- les départements de Francisco Morazán (surtout l’aire périurbaine de Tegucigalpa et le centre-ville) et de Cortés (en premier lieu les agglomérations de San Pedro Sula et Puerto Cortés : taux de criminalité supérieur à 150 pour 100.000 habitants) ;
- dans le département d’Atlantida, La Ceiba, troisième métropole du Honduras (taux de criminalité de 160 pour 100.000 habitants)
- dans le département de Colón, la région du Bajo Aguán, où la violence endémique résulte d’un conflit foncier ;
- le département d’Olancho, principalement le long de l’axe Juticalpa-Catacamas (CA-5), et certaines localités comme San Francisco (présence accrue de narcotrafiquants) ;
- les départements de Yoro, de Santa Bárbara et d’Ocotepeque (criminalité en augmentation).
A noter que malgré l’insécurité des zones environnantes, le site Maya des ruines de Copán, situé près de la frontière avec le Guatemala, est régulièrement visité par les touristes.
Parmi les zones de vigilance renforcée on distingue :
- Les îles de la Baie, et principalement l’île de Roatán, où atterrissent quotidiennement, tout au long de l’année, des avions de lignes régulières ou des charters ;
- Le département du Valle et l’île du Tigre, dans le Golfe de Fonseca.
3 Une évaluation des risques économiques et financiers
– Le PIB par habitant : 2272 USD en 2011 (DG Trésor 2011)
– Le taux de croissance du PIB : PIB de 18,2 Mds USD en 2012. Le Honduras enregistre une croissance moyenne de +3,5% depuis la crise qui l’avait fortement affecté (récession de -2,4% en 2009). Cette reprise a été portée par la progression des exportations (+27.6% en 2011 et 1.7% en 2012), le dynamisme des transferts des migrants (+7.2% en 2011 et +3.4% en 2012) et des investissements étrangers (+4.7% en 2011 et + 4,3% en 2012). Les transferts des migrants (2,9 Mds USD en 2012) jouent un rôle clé dans la stabilité sociale et financière du pays, représentant 16% du PIB[11].
– Le taux d’inflation annuel: 5,4% en 2012 (FMI 2012), (5,5% (p) 2013)
– Le solde budgétaire (en % du PIB) : déficit budgétaire 4,6% du PIB (DG Trésor 2012)
– Le solde courant (en % du PIB) : -9,5% du PIB[12] en 2012 (-9% (p) 2013)
– La dette externe (en % du PIB) : 31% du PIB en 2012 (32% (p) 2013)
– Le solde commercial : -3,1 Mds USD en 2011 (DG Trésor 2011)
– Taux de change : 1€ = 27,55 HNL (21/11/2013)
4 Une évaluation des risques géographiques et environnementaux :
4.1 Les risques sismiques et géologiques
Chaque année, la saison des pluies, en mai-juin et de septembre à novembre, entraîne des inondations près des cours d’eau, des glissements de terrains et des dégradations sur l’ensemble des voies de circulation du pays. D’autant plus que le pays est traversé par de nombreux fleuves comme : el Rio Negro, el Platano, el Patuca et el Rio Coco. Ainsi, les pluies diluviennes qui surviennent au cours de la saison des pluies augmentent le risque d’inondation. On distingue trois zones à risque : la région de Cortes, Yoro et Choluteca.
D’une manière générale, la saison humide s’étale en mai-juin puis de septembre à novembre avec des pluies parfois violentes (rafales de vent fréquentes). Le climat est tropical chaud et humide dans la région des plaines côtières et tempéré dans la région de la capitale située à 1000m d’altitude. Climat froid dans de hauts reliefs tels que dans le département de La Paz.
De même, le Honduras doit faire face à des ouragans. Le plus meurtrier fut l’ouragan Mitch, l’un des plus puissants ouragans enregistrés dans le bassin Atlantique en 1998.
Sur la période 1993-2012 le Honduras se place en première position des pays les plus durement touchés par les catastrophes climatiques. On compte en effet 65 phénomènes climatiques de grande ampleur sur cette période, qui lui ont coûté 2,6 points de PIB et ont causé la mort de plus de 300 habitants[13]. (Cf. Carte ci-dessous). Le Honduras présente un risque sismique modéré (le dernier séisme à Tegucigalpa remonte à 2009).
4.2 Les risques sanitaires et épidémiques
Nous pouvons distinguer différents risques sanitaires et épidémiques :
- Dengue : risque élevé en saison humide de fin mai à début novembre. Cette période de précipitations abondantes et de fortes chaleurs offre un climat particulièrement favorable à la prolifération du principal vecteur de la dengue, le moustique Aedes aegypti, dont les œufs éclosent au contact de l’eau. Les symptômes de la maladie s’apparentent à ceux de la grippe (forte fièvre, douleurs articulaires, maux de tête). Cette maladie virale est transmise par les piqûres de moustiques : il convient donc de respecter les mesures habituelles de protection (vêtements longs, produits anti-moustiques à utiliser sur la peau et sur les vêtements, diffuseurs électriques).
- D’autres maladies virales, également transmises par les piqûres de moustiques peuvent parfois survenir. Les zones de plus forte incidence sont les plus grands centres urbains. Les régions les plus affectées sont : Tegucigalpa, San Pedro Sula (capitale économique), Juticalpa, Choluteca et La Ceiba. Face à l’augmentation du nombre de nouvelles infections, le Honduras, le Salvador et le Costa Rica ont déclaré l’état d’urgence sanitaire en juillet 2013 et mis en place des campagnes de prévention.
- Cependant, faute de moyens, le Honduras, pays le plus touché de la région avec au moins 17 morts et 20000 cas recensés, a fait appel à la Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR)[14].
- Paludisme (Malaria) : cette maladie parasitaire transmise par les piqûres de moustiques impose le recours à des mesures de protection individuelle (vaporisateurs, crèmes, diffuseurs électriques, moustiquaire). Le pays est classé en zone 1. Les régions de l’Olancho (est) et de Choluteca (sud) sont les plus touchées.
- Il faut également rappeler que d’autres maladies existent comme la tuberculose (une forte augmentation des cas de tuberculose est observée au Honduras ces derniers temps), la rage, l’hépatite A, la leptospirose etc.
5 Une évaluation du Hard power du pays
5.1 Pouvoir militaire réel
On constate une importance accrue et un pouvoir décisionnel acquis par les militaires honduriens au cours du dernier siècle du fait des différentes conditions sociales et politiques qui ont permis sa mutation en une force de pouvoir incontestable.[15] Le pouvoir militaire hondurien s’est illustré récemment avec le coup d’état du 28 juin 2009, pendant lequel le président, Manuel Zelaya, est arrêté et expulsé.
Par ailleurs, La force aérienne du Honduras (Fuerza Aérea Hondureña) est la composante aérienne des forces armées du Honduras. En 2012, c’était l’une des rares forces aériennes d’Amérique centrale à disposer d’une véritable capacité au combat aérien.
Néanmoins, le Honduras ne peut être considéré comme une puissance militaire. Sur la scène régionale le Brésil, le Venezuela, l’Argentine ou la Colombie dispose davantage de moyens matériels et financiers. Ainsi, le pays n’étant pas une puissance militaire régionale il ne l’est pas non plus au niveau international.
5.2 Poids du pays dans les institutions internationales
Le Honduras fait partie de l’ONU depuis le 17 décembre 1945. Le pays a sollicité le 8 novembre 2012 l’aide de l’ONU afin d’établir un régime de co-souveraineté dans le Golfe de Fonseca, avec le Salvador et le Nicaragua. En effet, malgré une décision de la Cour internationale de justice (CIJ) en 1992, le Salvador continue de revendiquer la souveraineté sur l’île de Conejo, actuellement sous autorité hondurienne.
Par ailleurs, l’économie s’appuie en plusieurs formes avec des aides subventionnées par les Etats-Unis, de façon directe et de façon multilatérale (à travers le FMI, la Banque de Développement Interaméricaine et autres). Les relations avec le FMI ont été difficiles (les résultats demandés en 1997 n’ont pas été obtenus) et le gouvernement a été obligé de réduire le budget pour éviter de perdre l’aide internationale. Le Honduras est membre du Marché Commun d’Amérique Centrale.
On en déduit donc que le Honduras ne joue pas un rôle majeur dans les institutions internationales. Ces dernières aident plutôt le pays financièrement en lui attribuant des subventions.
5.3 Technologie et innovation
Selon le classement mondial de l’innovation 2013, réalisé par INSEAD, l’Université de Cornelle et l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), le Honduras se positionne parmi les pays du monde ayant le plus faible taux d’innovation. Il se situe en 107 positions[16]. L’étude souligne que la croissance d’un pays en matière d’innovation n’est pas toujours en lien avec la puissance financière d’un pays dans la mesure où certains états ayant des revenus « moyens » et « bas » parviennent à des taux d’innovation tout à fait convenable comme par exemple le Costa Rica ou le Sénégal. Néanmoins, ces pays ne parviennent pas à atteindre le haut du classement où l’on retrouve en tête la Suisse, la Suède, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et les Etats-Unis.
6 Une évaluation du soft power du pays
6.1 Reconnaissance culturelle
Le Honduras jouit d’une culture forte du fait de son patrimoine historique. Nous pouvons citer par exemple le site maya de Copán, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui est un vestige de l’histoire du pays. Par ailleurs, le pays compte de nombreuses tribus indigènes qui ont chacune des coutumes qui lui sont propres. Cependant, nombreuses sont les tribus amenées à disparaître du fait de la réduction de leur territoire. Le Honduras n’est donc pas une puissance culturelle sur le plan régional et encore moins sur la scène internationale.
6.2 ONG
Le Honduras est aujourd’hui largement tributaire des aides internationales et de nombreuses ONG interviennent dans le pays. Le Honduras est le deuxième pays bénéficiaire de l’aide communautaire en Amérique latine, non seulement en raison de son taux de pauvreté élevé, mais aussi compte tenu de l’intérêt qu’accorde l’UE à la consolidation de la stabilité et de la démocratie dans ce pays. La coopération de la Communauté Européenne avec le Honduras se fonde sur l’accord-cadre signé en 1999 entre l’Union européenne et les pays d’Amérique centrale, accord qui définit les modalités de l’aide au titre de programmes, de projets et de la coopération technique et financière. Les priorités du dialogue politique et les principaux enjeux des relations entre l’UE et le Honduras ont été soulignés dans le nouvel accord politique et de coopérations signées en décembre 2003.
Ainsi, nous pouvons dire que le Honduras ne dispose ni d’un Hard power ni d’un Soft power. En effet, le pays doit déjà régler les nombreux problèmes internes qui sont sources de conflits. Une fois l’équilibre rétablie le Honduras pourra chercher à développer son influence sur la scène internationale mais il parait difficile aujourd’hui que cet état puisse rivaliser avec d’autres états influents du continent à savoir le Brésil, le Mexique ou encore les Etats-Unis.
Conclusion
Le Honduras est le troisième pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental et souffre d’inégalités sociales et de déséquilibre territoriaux profondément enracinés. Quoique situé en plein cœur de l’Amérique centrale, le Honduras a longtemps maintenu un profil quelque peu atypique par rapport aux autres pays de la région, tant au niveau politique que sur le plan économique. L’intérêt renouvelé du Honduras pour l’intégration régionale et le règlement en cours des différends frontaliers ont désormais amélioré les perspectives pour le pays de tirer parti de sa position centrale en termes de bénéfices commerciaux et de profil diplomatique, dans un contexte d’intégration régionale renforcée.
Par ailleurs, l’établissement de l’État de droit et de la bonne gouvernance semble avoir plus de mal à s’imposer au Honduras. La pauvreté profonde, la violence largement répandue et la corruption généralisée ont créé une situation sociale volatile, où les groupes de population les plus nécessiteux perçoivent de plus en plus la démocratie comme un concept théorique et non comme une réalité, tandis que les sondages publics révèlent une insatisfaction croissante parmi la population. Malgré les récentes réformes introduites en matière de gouvernance, le gouvernement démocratique apparaît encore, pour beaucoup, incapable de développer la justice sociale ou de protéger le citoyen ordinaire contre la criminalité.
Ainsi, il apparaît toujours plus clairement que les mesures de répression de la criminalité risquent d’échouer si elles ne sont pas complétées par des politiques publiques globales dans le domaine de la prévention du crime, de l’emploi des jeunes et de la réhabilitation. Les jeunes de plus en plus marginalisés, confrontés au manque de possibilités d’éducation ou d’emploi et à l’éclatement des structures familiales, subissent toujours plus l’attraction des bandes violentes (« maras ») qui ont fait de la criminalité un mode de vie et visent à resserrer leurs liens avec la criminalité organisée dans la région.
D’une manière générale, le système judiciaire hondurien semble être l’un des moins efficaces de la région et se caractérise par des retards excessifs. Les taux de litiges sont parmi les plus faibles de la région, faisant présumer l’existence d’importants obstacles pour accéder aux services judiciaires, notamment pour les pauvres.
Du fait de toutes ces dysfonctionnements en interne le pays ne peut prétendre à exercer une influence sur la scène régionale et encore moins à l’échelle internationale.
SWOT HONDURAS
Strenghts – Main d’œuvre qualifiée et dont le coût est l’un des plus bas de la région – Faible dettes publique et extérieure suite aux allégements de 2005 – Le pays est une plateforme de distribution privilégiée pour l’Amérique Centrale et ses coûts de logistique font partie des plus bas de la région. – Exonération permanente d’impôts dans certains domaines.
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Weaknesses – Dépendance à la conjoncture américaine – Concentration sectorielle et géographique des exportations – Dépendance aux importations de carburants et de céréales (le mais étant l’aliment de base) – Pauvreté et inégalités – Criminalité et fragilité institutionnelle
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Opportunities – Relations privilégiées avec les Etats-Unis – Appartenance aux zones de libre-échange Amérique centrale/ Etats-Unis et Amérique centrale/Union Européenne – Accès par voie maritime à tous les marchés du monde, grâce à six ports de l’Atlantique et du Pacifique. – Secteur touristique à forte croissance, attirant des voyageurs venus du monde entier.
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Threats – Exposition aux catastrophes naturelles – Potentielle ingérence des pays étrangers dans lesaffaires internes du pays |
[1] « Pepe Lobo accède à la présidence du Honduras », Patrick Bèle, Le Figaro, 27/01/2010
[2] Instituto Nacional de Estadísticas (INE) : http://www.ine.gob.hn/
[3] Comisión Económica para América Latina (Cepal) : http://www.eclac.cl/
[4] Programa de las Naciones Unidas para el Desarrollo : http://www.hn.undp.org/honduras/es/home.html
[5] http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/honduras/presentation-du-honduras/
[6] « Un accord de réconciliation qui permet le retour de Zelaya », Courrier International, 23/05/2011
[7] http://www.tresor.economie.gouv.fr/pays/honduras
[8] « Sous les palmiers, la révolte des paysans sans terre », Courrier International, Daniel Valencia Caravantes, 30/08/2012
[9] « Corruption : Transparency International dévoile son classement 2012 », Courrier International, 5/12/2012
[10] France Diplomatie : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/honduras-12250/
[11] http://www.tresor.economie.gouv.fr/pays/honduras
[12] http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/Honduras
[13] « Catastrophes climatiques : les pays pauvres payent le plus lourd tribut », par Hayat Gazzane, Le Figaro, 19/11/2013
[14] « En Amérique centrale, état d’urgence contre une épidémie de dengue », par Thomas Diego Badia, Le Monde, 16/08/2013
[15] Víctor Meza, Instituto de investigaciones económicas y sociales, Universidad Nacional Autónoma de Honduras
[16] “Honduras es de los peores países de Latinoamérica en cuanto a innovación”, Universia.hn, 03/07/2013