Fiche Pays – Les Maldives

Drapeau des Maldives

La République des Maldives : Un paradis menacé

  1. -Introduction : présentation du pays

La République des Maldives est un état de l’Océan Indien situé à 450 kilomètres au sud de l’Inde et à 750 kilomètres au sud-ouest du Sri Lanka. Sa capitale est Malé. Le pays est composé de 1 200 îlots représentant une superficie totale de 298km2 et regroupés en 19 atolls administratifs. Sur ces 1 200 îlots, seuls 200 sont habités.

La République des Maldives est une république présidentielle dont le chef de l’Etat et du Gouvernement est Abdulla Yameen depuis le 17 novembre 2013. Sa monnaie est le Rufiyaa (MVR), divisé en 100 laari. En juillet 2017, 1€ équivalait à 16,89 MVR.

La langue officielle aux Maldives est le Divéhi. Elle est le fruit d’un brassage culturel dense issu des langues des marins. L’anglais est aussi couramment utilisé dans le secteur hôtelier et dans les administrations. La langue écrite est le Thaana. C’est une version de l’arabe introduite au XVIe siècle comprenant 24 caractères simplifiés. Toutefois certains dialectes, comme le sinhala, sont encore parlés dans certaines régions reculées.

  • Données démographiques

La population des Maldives est de 409 163 habitants [1] dont 153 000 vivent à Malé.

Voici quelques chiffres pour comprendre la structure de la population maldivienne :

  • La densité de population est de 1 364 habitants par kilomètre carré mais ce chiffre varie d’un îlot à un autre,
  • L’espérance de vie est de 77 ans [1],
  • En 2016, l’âge médian était de 27,8 ans,
  • En 2016, les moins de 25 ans représentaient 42,5% de la population,
  • La croissance démographique est de 2% [1],
  • Le taux d’accroissement naturel [2] est de -0,07%,
  • En 2015, le taux d’alphabétisation était de 99,3%,
  • L’indice de développement humain (IDH) est de 0,701 ce qui place les Maldives à la 105ème position sur 188 [3],
  • La population est 100% musulmane sunnite.

La population des Maldives est relativement homogène puisque les maldiviens représentent 98,6% de la population. Toutefois sont présents certains groupes minoritaires comme les cinghalais, les gujaratis, les malayalams, les tamouls, les arabes, les malais et enfin les anglais.

Généralement, on associe les Maldives à ses paysages paradisiaques, ses plages de sable blanc et son eau turquoise, mais que cache cette carte postale idyllique ? A quelles menaces fait aujourd’hui face cette petite République dans un contexte mondial sous tensions ?

  1. Evaluation du risque politique

Tant au niveau de sa politique intérieure, qu’extérieure, la République des Maldives fait aujourd’hui face à de nombreuses critiques.

Pour commencer un petit rappel d’histoire : Etat indépendant en 1965, le Sultanat des Maldives ne devient République que trois ans plus tard. En 1978 est élu Maumoon Abdul Gayoom, dont le mandat durera trente ans puisqu’il sera réélu six fois par un parti unique. Au cours de son mandat présidentiel, la Constitution de 1997 fait des Maldives une République où l’Islam est religion d’Etat. Cependant en 2008, la Constitution est modifiée et permet l’organisation du premier scrutin présidentiel multipartite. C’est à ce moment que le libéral Mohamed Anni Nasheed, opposant à Maumoon Abdul Gayoom, est élu avec 54,2% des voix. Le 9 mai 2009 ont lieu les premières élections législatives libres. Or en 2012, suite à de nombreuses manifestations dans la police et l’armée, le président Nasheed est obligé de démissionner. Il faudra attendre le 16 novembre 2013, en raison de plusieurs reports de scrutin et d’affrontements violents entre membres de partis opposés, pour qu’aient lieu de nouvelles élections présidentielles. Elles ont alors amené Abdulla Yameen au pouvoir, demi-frère de l’ancien président Gayoom. Cette nouvelle stabilité politique apparait comme un soulagement pour la population mais aussi pour les pays voisins qui souhaitaient une reprise rapide des relations diplomatiques avec l’Etat.

Cependant les conflits internes persistent et résultent principalement de la lutte politique entre les partisans d’Abdulla Yameen, conservateurs, et ceux de Mohamed Nasheed, progressistes. Pendant la période d’incertitude politique de 2008 à 2013, le pays a connu de nombreux affrontements, souvent sanglants, entre les manifestants. En février 2015, l’ancien président Nasheed est arrêté. Suite à cette arrestation, la communauté internationale a vivement réagi en demandant sa libération. Ce n’est qu’en mai 2016, que l’ancien président obtient le statut de réfugié au Royaume-Uni. Cela n’a pourtant pas empêché l’opposition de remporter largement les élections locales de juin 2017, et cela malgré les intimidations et l’emprisonnement de plusieurs de ces dirigeants, rapporte France Diplomatie. Au-delà de ces oppositions politiques, les Maldives connaissent une montée de l’extrémisme islamiste qui menace la stabilité et la sécurité de l’archipel. Fin novembre 2015, suite à un attentat présumé contre le président en place, ce dernier a déclaré l’état d’urgence qui a suspendu pendant trente jours les droits et libertés fondamentales, comme le droit à la manifestation, à la grève, et à la vie privée.

Au niveau de ses institutions, les Maldives disposent d’une Cour Suprême dont les membres sont nommés directement par décret présidentiel pour une durée de cinq ans. C’est cette même Cour qui avait fait l’objet de nombreuses critiques internationales pour les reports successifs des élections présidentielles. La République dispose aussi d’un Parlement, ou « Assemblée des Majlis » qui est unicaméral [4] et compte 50 sièges. Le président de la République, quant à lui, est le chef du pouvoir exécutif. Il est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. C’est lui qui nomme le Premier Ministre et les ministres.

Les Maldives font aujourd’hui face à un climat politique tendu avec des institutions accusées d’être trop islamisée puisque la Constitution de 2008, a introduit la Charia comme fondement du droit et l’Islam comme religion d’Etat. De plus la corruption touche tous les niveaux de l’administration et de la vie économique maldivienne. En février 2016, un audit découvre que 79 millions USD ont été détournés de la Maldives Marketing and Public Relations Corporation. Cette affaire constitue le « plus grand scandale de corruption des Maldives » [5].

Aux Maldives, l’économie repose essentiellement sur trois activités : la pêche, le transport maritime et le tourisme. Or l’instabilité politique encore récente et la crise économique mondiale de 2008, ont fragilisé la première source de revenus du pays qu’est le tourisme. Le pays est parsemé d’îles-hôtels qui accueillent plus d’un million de visiteurs par an. Bien que construits sur le sol Maldivien, ces centres bénéficient de dérogations spéciales notamment concernant la consommation d’alcool qui est interdite partout ailleurs dans le pays. Cependant ces îles-hôtels ne sont pas en contact avec les îles habitées par les populations autochtones. L’accès à ces dernières est soit interdit, soit réglementé pour les touristes étrangers. Par ailleurs, toutes croyances autres que l’Islam sont interdites aux citoyens, les visiteurs doivent donc veiller à ne pas exhiber des signes religieux en public, ou introduire des objets contraires à l’Islam. Les femmes doivent également revêtir une tenue correcte en dehors des hôtels, et dans certains cas, le port du voile peut être exigé.

L’industrie touristique Maldivienne peut aussi être fragilisée par le risque de terrorisme. Les îles-hôtels peuvent se révéler vulnérables et peu équipées pour faire face à une éventuelle attaque. Ce risque n’est pas négligeable étant donné que le pays fournit un nombre important de recrues au groupe Etat Islamique. La situation est inquiétante si ces derniers reviennent dans leur pays d’origine et si la sécurité n’est pas renforcée.

Il faut également tenir compte du risque de piraterie qui est bien réel. Cette menace provient des pirates de l’Océan Indien, en particulier des Somaliens, qui s’en prennent pour le moment exclusivement aux transporteurs de biens. Au niveau de la criminalité, la capitale Malé, tout comme le reste du pays, est réputée peu sûre. Depuis les dernières élections, des manifestions fréquentes ont lieu dans l’île capitale, et peuvent débouchées sur des violences. La criminalité est en hausse constante depuis le début des années 2000. Sur les îles habitées, il arrive que des gangs commettent des actes de violence en s’en prenant à la population locale. En 2009, une femme sur trois était victime de violences sexuelles ou de viol, selon un rapport de l’UNICEF.

Du fait de la hausse de la criminalité, le gouvernement des Maldives a décidé en 2014 de réinstaurer la condamnation à la peine de mort. Le président a annoncé une reprise des exécutions après une pause de plus de 60 ans. Dès lors le gouvernement a réalisé des installations dans la principale prison du pays et a modifié la législation nationale. De nouvelles lois retirent à l’exécutif le pouvoir d’accorder des grâces dans les cas de meurtre. Les condamnés ne peuvent donc plus en faire la demande, ce qui est contraire au droit international. Par ailleurs la responsabilité pénale étant fixée à 10 ans, et 7 ans pour les infractions telles que le vol ou la consommation d’alcool, cela signifie que même des enfants de 7 ans peuvent se retrouver condamner à mort, même s’ils ne peuvent pas être exécutés avant leur 18 ans. Ces nouvelles réglementations ont suscité de vives réactions dans le monde entier étant contraires au droit international et sont considérées comme « une atteinte énorme aux droits de l’homme fondamentaux » affirme la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH).

Les Maldives sont donc l’objet des critiques de la part de nombreuses organisations sur la situation des droits de l’Homme et des droits politiques dans le pays. De ce fait, ils ont annoncé leur sortie du Commonwealth en octobre 2016. Les relations du pays avec l’extérieur sont donc de plus en plus tendues.

Malgré ce contexte de tensions, la République des Maldives n’est impliquée dans aucun conflit territorial. Toutefois le pays est situé au milieu du corridor maritime reliant le Moyen-Orient à l’Asie de l’Est, route particulièrement fréquentée qui représente l’enjeu d’une lutte d’influence entre la Chine et l’Inde. La Chine y trouverait un accès aux eaux internationales de l’Océan Indien, l’Inde, quant à elle, y voit la menace de l’émergence d’un nouveau concurrent. D’un côté nous avons donc la Chine, partenaire des Maldives dans de nombreux domaines, mais également premier pays d’origine des touristes dans l’archipel (360 000 en 2016). Et de l’autre nous avons l’Inde, « premier pourvoyeur de fonds » du pays et membre au côté des Maldives de la SAARC (South Asian Association For Regional Cooperation) et de la zone de libre échange SAFTA (South Asian Free Trade Area) depuis juillet 2006. Aujourd’hui on observe une coopération de plus en plus étroite entre la République des Maldives et le gouvernement de Pékin. Ce rapprochement s’opère alors que la situation entre la Chine et l’Inde devient de plus en plus difficile. Par ailleurs, les Maldives entretiennent des relations diplomatiques avec le Moyen-Orient. En mai 2016, la République met fin à ses relations avec l’Iran, puis en juin 2017, elle rompt celles avec le Qatar. Cette prise de position peut s’expliquer par la volonté du pays de lutter contre l’instabilité et le terrorisme dans la région du Moyen-Orient. Mais cela s’explique aussi par le renforcement des relations avec l’Arabie Saoudite. Dès 2015, les Maldives ont rejoint la coalition menée par l’Arabie Saoudite contre le terrorisme et en 2016, le gouvernement saoudien a versé des sommes colossales de soutien à l’archipel.

Les Maldives ne connaissent pas de pressions ethniques étant donné que la population est relativement homogène. Les groupes ethniques restants sont trop peu nombreux.

  1. Evaluation des risques économiques et financiers

Avec un taux de croissance à 4,1% et un PIB de 3 591 milliards USD, le PIB par habitant s’élevait à 8 602 USD en 2016. Les Maldives ont donc le PIB par habitant le plus élevé d’Asie du Sud, ce qui les place depuis 2011, dans le groupe des Pays à Revenu Intermédiaire (PRI) selon la classification Banque Mondiale. Or la pauvreté reste un problème important : 15% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et le chômage demeure élevé. La situation économique du pays est fragile en raison de la faible diversification de son économie basée essentiellement sur le tourisme et la pêche. Si on regarde au niveau des chiffres, l’agriculture, l’aquaculture et la pêche représentent 4% du PIB, l’industrie en représente 23%, quant au secteur des services (essentiellement le tourisme) constitue 73% du PIB des Maldives. Or ces secteurs créent très peu d’emplois locaux. En effet, une grande partie de la main d’œuvre, principalement dans l’industrie touristique, est d’origine étrangère.

Malgré un brusque ralentissement de la croissance en 2015 (1,5%), les Maldives connaissent depuis plusieurs années une augmentation historique au niveau du tourisme : en 2016, il y a eu 1,28 million d’arrivées contre 650 000 en 2009. Le secteur de l’industrie a largement bénéficié de cette augmentation.

En ce qui concerne le taux d’inflation annuel, celui-ci est passé de 1% en 2015, à 0,5% en 2016 [6]. Il reste modéré en raison d’une faible croissance des cours mondiaux de marchandises, et de la chute des prix du poisson.

La situation économique du pays est fragilisée du fait de ses finances publiques. En effet les Maldives enregistraient en 2015 une dette publique de 73,1% du PIB, et son solde budgétaire s’élevait à -8,4% du PIB. Le pays risque donc une crise de sa dette notamment en raison des nombreuses importations réalisées dans le but de développer ses infrastructures.

En 2015, sa balance commerciale était de -8,9% du PIB et son solde courant était de -9,4% [6]. Les Maldives sont dans une situation de dépendance commerciale très forte vis-à-vis de l’extérieur notamment pour ce qui est du pétrole et des produits finis et ils possèdent très peu de ressources. Leur balance commerciale est donc structurellement déficitaire. Par ailleurs, l’économie du pays peut être qualifiée de quasi mono-exportatrice puisque 95% des recettes des exportations proviennent de la pêche.

De plus, en 2016 sa dette extérieure représentait 35,5% de son Revenu National Brut (RNB) [7].

Enfin, si on regarde au niveau du taux de change annuel moyen du Rufiyaa pour un euro, on voit que celui-ci est relativement stable, malgré une diminution ces dernières années. En 2015 et 2016, il était aux alentours de 16,40, alors qu’entre 2012 et 2014, celui-ci variait autour de 19 [7].

  1. Evaluation des risques géographiques et environnementaux

Les Maldives sont constituées de 1200 îles, dont seulement 200 sont habitées en permanence. Cette myriade d’îles et d’îlots est disséminée sur une superficie extrêmement vaste, de presque 90 000 km2, s’étendant sur plus de 800 kilomètres dans le sens latitudinal et 130 kilomètres dans le sens longitudinal. Pays chaud et humide, la température aux Maldives oscille entre 26 et 38 degrés tout au long de l’année.

C’est pourquoi, au niveau des risques sanitaires et épidémiques, le pays n’est pas à l’abri des maladies transmises par les moustiques telles que le Chikungunya ou le virus Zika.

Aujourd’hui l’un des principaux risques qui pèse au-dessus des Maldives c’est le changement climatique. En effet le pays est d’une taille et d’une altitude telle qu’un grand nombre d’îles et d’îlots risquent de disparaître avec la montée du niveau des océans. Pour se rendre compte de l’urgence de la situation, il faut savoir que le point le plus haut des Maldives est situé à 2,3 mètres au-dessus du niveau de la mer et que le niveau monte de 3 millimètres par an. Durant son mandat, le président Nasheed a, à plusieurs reprises, alerté la communauté internationale de l’importance de la lutte contre le réchauffement climatique. C’est notamment lui qui a organisé de manière symbolique, le 17 octobre 2009, un Conseil des Ministres sous-marin, à 6 mètres de profondeur. Les Maldives ont également mis en place le forum des pays les plus vulnérables au changement climatique (CVF) dont la première session a eu lieu à Malé en novembre 2009. De plus, depuis le 1er janvier 2015, le pays est à la tête de l’Alliance des Petits Etats Insulaires (AOSIS) qui pèse de plus en plus dans les négociations sur le climat.

Mais les Maldives sont aussi menacées par les tsunamis. Le pays a notamment été touché de manière violente par celui de 2004 : 10% des terres ont été ravagées, plus de 300 000 personnes se sont retrouvées sans abris et 80 personnes sont décédées.

Au-delà de la montée du niveau des océans, c’est aussi la faune et la flore très riche du pays qui est aujourd’hui menacée. Elle est en grande partie menacée à cause de la pollution des eaux par le dégazage de navires de commerce et une mauvaise gestion des déchets. En effet c’est aux Maldives qu’existe la plus grande « île-poubelle » au monde créée en réponse à l’augmentation du tourisme dans le pays. Depuis 1992, l’île de Thilafushi abrite les déchets provenant des îles alentour. Elle mesure 7 kilomètres de long, 200 kilomètres de large et accueille près de 300 tonnes de déchets supplémentaires chaque jour dont une grande partie provient de l’île capitale Malé située à une demi-heure de bateau. Par ailleurs, le pays incinère ses déchets à ciel ouvert ce qui provoque à la fois une pollution visuelle, mais aussi atmosphérique. Les produits qui sont brûlés tels que les piles ou produits électroniques contiennent des substances nocives qui se dispersent et peuvent se retrouver dans la chaine alimentaire. De plus, les vagues et le courant marin entrainent chaque jour des déchets de cette île vers l’océan.

Aujourd’hui, ce sont aussi les coraux qui sont menacés par le réchauffement climatique et la pollution. En 2016, environ 60% des récifs coralliens de l’archipel ont blanchi. Or ces derniers fonctionnent comme des remparts qui protègent les îles des vagues et sont aussi à l’origine de la création des îlots. En effet avec l’érosion, les coraux se transforment en sable, qui s’accumule, et petit à petit, des îlots se créent. Donc si les coraux sont menacés, et que ceux-ci viennent à disparaître, les Maldives risquent de disparaître avec eux.

  1. Une évaluation du Hard Power du pays

Selon les derniers chiffres disponibles, le budget de la Défense des Maldives était de 45 millions d’USD en 2005, soit 5,5% du PIB. Il est donc classé 131ème pays au niveau de ses dépenses militaires. Les forces armées maldiviennes sont composées d’un corps de garde-côtes, d’un corps de Marines et d’une équipe de forces spéciales. Elles ont pour objectif de défendre le territoire national contre les menaces externes et internes, mais elles ont aussi pour mission de protéger la zone économique exclusive du pays. Le commandant en chef des armées est le président de la République des Maldives. Cependant les Forces de Défense Nationales des Maldives (MNDF) semblent aujourd’hui incapables d’empêcher une agression extérieure, du fait de leur trop petite taille et du peu d’équipements qu’elles possèdent.

Le pays est tout de même courtisé par trois des grandes puissances militaires en raison de sa position géographique stratégique : l’Inde, la Chine et les Etats-Unis.

Au niveau international, les Maldives font parties de la SAARC (South Asian Association For Regional Cooperation) qui est un accord économique signé entre l’Afghanistan, le Bangladesh, le Bhutan, l’Inde, le Népal, les Maldives, le Pakistan et le Ski Lanka. L’organisation a notamment lancé en 2006 une zone de libre échange du nom de SAFTA (South Asian Free Trade Area) entre les pays signataires. Elle est aujourd’hui l’unique organisation interétatiques d’Asie du Sud. Les Maldives sont aussi membres d’une mission permanente à l’ONU. Cependant, sur la scène internationale, le pays a davantage de poids sur toutes les questions qui sont liées à la politique environnementale du fait de sa situation actuelle.

  1. Une évaluation du Soft Power du pays

Les Maldives ont un soft power plutôt limité. Entouré de voisins puissants, le pays peine à faire entendre sa voix. L’Etat demeurant un pays pauvre, est fortement dépendant économiquement de ses exportations en poisson et des flux touristiques étrangers. Son pouvoir d’influence s’exerce principalement au niveau environnemental, étant menacé de disparaître, le pays tente de se faire entendre par la communauté internationale pour faire prendre conscience du danger du réchauffement climatique. On estime qu’en 2050, 80% des Maldives seront englouties sous les eaux. Mais l’archipel ne jouit pas d’une très bonne réputation sur la scène internationale du fait de sa politique et de la violation à plusieurs reprises des Droits de l’Homme. De plus les Maldiviens sont peu nombreux, on ne peut donc pas dire qu’ils ont une influence au travers de leur diaspora.

Conclusion

La République des Maldives est un état insulaire modeste, de par sa taille, son économie et sa population, mais il est situé sur une route maritime majeure. Son emplacement stratégique, carrefour de civilisations, en fait, aujourd’hui encore, un enjeu sécuritaire important de l’Océan Indien. Actuellement partagé entre les deux plus grandes puissances économiques de l’Asie, soit l’Inde et la Chine, ce territoire est convoité pour son positionnement dans la région. Cependant les Maldives font l’objet de nombreuses critiques de la part de la communauté internationale notamment vis-à-vis de sa politique et du rétablissement de la peine de mort. Même si le pays s’organise de plus en plus, en prenant part dans des organisations économiques régionales, il ne fait pas l’unanimité. Dans certains pays, comme la France, certaines agences ont appelé au boycott de la destination afin de fragiliser le pays et contrecarrer le pouvoir en place. Cependant cet appel n’a pas été entendu, et très peu de tours opérateurs ou agences de voyages ont participé à ce mouvement.

Par ailleurs, fragilisé sur le plan politique avec la montée de l’islamisme radical et sur le plan économique avec la faible diversification de ses activités, le pays est confronté au défi majeur du réchauffement climatique. Son avenir est pour le moment incertain, mais la situation évolue extrêmement vite. Le gouvernement doit imaginer des solutions qui permettront de garantir la survie de ce petit Etat. Aujourd’hui une part importante des revenus liés au tourisme est reversée à un fonds qui permettrait aux Maldives d’acheter une terre d’asile. Si la situation continue d’évoluer au rythme actuel, la population maldivienne se verra dans l’obligation de déménager, mais où ira-t-elle ? Les pays voisins sont-ils prêts à lui céder une portion de leur territoire ?

Forces Faiblesses
  • Emplacement géographique unique
  • Un climat doux et ensoleillé
  • Un lieu de villégiature prisé
  • Un passage obligé sur les routes maritimes mondiales
  • Une zone économique exclusive (ZEE) importante, source de revenus substantiels
  • Membre de la SAARC et de la zone de libre échange SAFTA
  • PIB par habitant le plus élevé d’Asie du Sud
  • Un état peu peuplé
  • Une faible diversification de son économie et une dépendance commerciale très forte vis-à-vis de l’extérieur
  • Un climat politique instable
  • Atteintes aux droits de l’Homme avec la reprise des exécutions pour les condamnés à mort
  • La charia comme base juridique
  • Fort taux de corruption
  • Sécurité insuffisante sur les îles-hôtels
  • Hausse de la criminalité
  • Peu de moyens militaires
  • Pas de réel Soft Power
  • L’île poubelle
Opportunités Menaces
  • Un enjeu nouveau de contrôle de l’accès à l’Océan Indien par de grandes puissances
  • L’essor du trafic maritime mondial dans la zone
  • Augmentation du tourisme mondial de 4% en 2016
  • Le réchauffement climatique qui conduit à la montée des eaux et menace le pays d’engloutissement
  • Le terrorisme
  • La piraterie qui s’insinue de plus en plus dans l’archipel
  • La pollution des sols et des eaux
  • La surpêche

 

Auteur : Margot Jonckheere

Sources :

[1] Selon la Banque Mondiale, en 2016.

[2] Le taux d’accroissement naturel est la différence entre le taux de natalité et le taux de mortalité.

[3] PNUD, 2016

[4] Unicaméral signifie qui n’a qu’une chambre

[5] http://maldivesindependent.com/politics/us79m-embezzled-in-maldives-biggest-corruption-scandal-122013

[6] Source : FMI

[7] Source : Banque Mondiale

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