Fiche Pays – Liban

I.          Introduction

Le Liban se situe sur la rive est de Méditerranée. Il s’étend sur une superficie 10.452 km², une superficie à peu près égale à celle du département de la Gironde, le plus grand département français. Sa capitale est Beyrouth, située au centre de la côte ouest du pays. Le pays est limité à l’ouest par la Méditerranée, au Nord et à l’est par la Syrie, au sud par Israël, État qu’il ne reconnait pas et avec qui il est officiellement en guerre.

Le Liban a obtenu son indépendance en 1943. Le régime retenu pour le pays est celui de la république démocratique parlementaire[1]. Le Parlement est composé de 128 membres élus au suffrage universel direct et le Président de la République est élu au suffrage universel indirect par les membres du Parlement. Les mandats parlementaire et présidentiel durent 4 ans. La Constitution de 1926 instaure le confessionnalisme comme base de la répartition des fonctions politiques dans la mesure où cette constitution précise que le Chef de l’État (qui est aussi le Chef des Armées) doit être chrétien, le Premier ministre, musulman sunnite, et le chef du Parlement, musulman chiite.

liban-drap

Le drapeau libanais est composé de trois bandes horizontales : deux bandes rouges qui encadrent une bande blanche au milieu. Les bandes rouges symbolisent le sang des martyrs libanais tombés pour la libération du pays. La bande blanche couvre la moitié de la surface du drapeau et symbolise, quant à elle, tant la neige couvrant le sommet des montagnes libanaises que la paix et la pureté. Au milieu de cette bande blanche on trouve une le cèdre du Liban, arbre emblématique du Liban, symbole de longévité et de résistance. Cet arbre est présent dans de nombreuses références bibliques.

La monnaie officielle est la Livre Libanaise (LBP) et sa valeur est ancrée à celle du dollar américain au taux d’1 dollar pour 1507 LBP. Il convient toutefois de préciser que le dollar américain est considéré comme la deuxième monnaie du pays. En effet, la monnaie américaine circule librement dans le pays, et on peut facilement effectuer ses échanges en dollars, tant dans les banques que dans les petits commerces.

Selon les dernières estimations[2], le Liban serait peuplé de 4.1 millions d’habitants, dont 87% sont citadins. S’il est le pays le moins peuplé du Proche-Orient, c’est celui qui connait l’une des plus fortes densités de peuplement, avec 390 habitants au km². Les densités sont encore plus élevées à Beyrouth où vit presque la moitié de la population, soit 1.8 millions. Il est important de préciser qu’aujourd’hui, on estime qu’un habitant sur 4 du Liban est un réfugié, palestinien ou syrien. Les Libanais de l’étranger sont difficiles à évaluer, les estimations vont de 3 à 13 millions, résultat d’une longue tradition d’émigration libanaise qui a commencé depuis la période ottomane et surtout à la fin du XIXe Siècle en raison de la peste qui a ravagé le pays. la population est jeune avec un quart à un tiers de la population (selon les différentes sources) âgé de moins de 15 ans, et à peine 10% des Libanais âgés de 65 ans ou plus[3].

La Constitution concède au Liban « un visage arabe »[4], mais ne précise pas la langue officielle du pays. Cependant, l’arabe s’est imposé comme langue officielle de l’administration, bien que le français et l’anglais y soient largement utilisés, comme langues d’éducation et d’échanges sociaux, financiers et commerciaux. En ne faisant pas du Liban un pays arabe, cette formule rend justice à certaines communautés non arabes (tels les Arméniens et les Kurdes) ou ne se considérant pas comme telles, ce qui est notamment le cas des chrétiens qui ne présentent pas comme ethniquement arabes et se revendiquent plutôt des Cananéens ou des Phéniciens.

À cette relative diversité ethnique vient s’ajouter la diversité religieuse, plus importante et plus lourde de conséquences. En effet, les habitants du Liban se répartissent en 18 communautés confessionnelles reconnues entre musulmans (5 communautés), chrétiens (12 communautés) et druzes. Ci-après la répartition géographique des principales communautés confessionnelles au Liban :

 

2– La répartition géographique des communautés religieuses au Liban en 2002

Source : Documentation photographique n°8027[5]

Le dernier classement du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) le situe au 72e rang mondial pour l’Indice de Développement Humain (IDH)[6]. Avec un IDH de 0.762, le Liban se place dans le groupe des pays avec un « développement humain élevé ». Cet indice est cependant à relativiser considérablement en raison des importantes inégalités et difficultés observables sur le terrain.

Ces indicateurs positifs et encourageants ne suffisent cependant pas pour occulter les réalités politiques du pays.

II.        Évaluation du risque politique :

  • La stabilité du gouvernement et des institutions

En effet, le Liban connait régulièrement des épisodes de troubles, voire de paralysie, politiques, dues principalement aux tractations entre les différentes alliances au pouvoir.

Eu égard à la diversité des communautés composant le Liban, le pays a fait le choix du consociativisme afin de garantir à chacune des communautés une participation équitable à la vie politique sur la base de quotas. Il en a résulté une « construction institutionnelle originale »[7] : le confessionnalisme, un système « qui distribue constitutionnellement les postes de l’exécutif et les sièges des institutions législatives entre les différentes communautés religieuses »[8].

En effet, les confessions au Liban ont une traduction politique, c’est même ce qui organise la vie politique et le fonctionnement de toutes les institutions de l’État, et ce, depuis le mandat français qui a instauré le confessionnalisme avec la Constitution du 23 mai 1926.  Le Pacte National de 1943 reproduit cette organisation. Les Accords de Taëf, signés en Arabie Saoudite en  1989 pour organiser une sortie de crise face à la Guerre civile n’ont fait que confirmer cette organisation bien qu’ils aient fait de la déconfessionnalisation un « objectif national primordial »[9] dans la mesure où il n’y a aucune avancée concrète, si ce n’est la suppression de la mention de la confession sur la carte d’identité.

Le confessionnalisme est une limite à la démocratie dans la mesure où les citoyens ne sont pas libres d’élire le candidat de leur choix : il y a des quotas communautaires pour toutes les élections, et les électeurs ne peuvent voter que pour les candidats de leur communauté. Des tentatives récentes ont visé à modifier la loi électorale en vue des élections initialement prévues pour juin 2013. Toutefois, le consensus impossible à trouver et la dégradation des conditions sécuritaires ont abouti au report des élections jusqu’en novembre 2014, et la question d’une loi électorale qui lèverait l’hypothèque communautaire est restée sans réponse, la priorité ayant été donnée, encore une fois, aux questions sécuritaires, notamment après les évènements de Tripoli et Saïda durant l’été 2013[10].

À plusieurs reprises, les crispations confessionnelles ont bloqué le régime en rendant impossible la formation d’un gouvernement plusieurs mois durant. Un épisode représentatif de l’effet paralysant de ces crispations a eu lieu en 2006 quand les ministres chiites ont démissionné du gouvernement lançant un vaste mouvement de protestation contre le gouvernement. L’élection d’un successeur au président Émile Lahoud dont le mandat devait expirer en novembre 2007 se révéla compliquée et il fallut attendre une médiation internationale de pays arabes sous l’égide du Qatar pour obtenir des concessions mutuelles et aboutir ainsi à l’Accord de Doha du 21 mai 2008 qui a permis l’élection du commandent en chef de l’Armée libanaise, le Général Michel Sleiman à la tête de la République libanaise[11]. Ce fut à nouveau le cas récemment après la nomination de Tammam Salam le 6 avril 2013 à la tête du gouvernement suite à la démission du Premier Ministre Najib Mikati, fin mars 2013. En octobre 2013, c’est toujours le gouvernement démissionnaire qui se charge d’expédier les affaires courantes tandis que Tammam Salam tente, encore, de former un gouvernement à la fois consensuel et neutre.

Le confessionnalisme est aussi une limite à l’autorité de l’État et à sa souveraineté sur sa population dans la mesure où les communautés sont dotées de compétences réelles en matière de droit privé et statut des personnes. Ainsi, des instances religieuses ont totale juridiction pour les affaires relevant du mariage, la filiation, et la succession. Il n’existe pas au Liban de code du statut personnel qui soit laïc et universel. Les communautés sont compétentes aussi dans le domaine judiciaire dans la mesure où elles ont leurs « propres tribunaux, lois et procédures et [sont] indépendantes du système judiciaire »[12]. Les services d’État civil de l’État ont seulement une fonction d’enregistrement et de centralisation[13].

Malgré les blocages qu’il cause et la fragilité institutionnelle qu’il entretient, le confessionnalisme semble résister à toutes les remises en cause. En fait, le confessionnalisme relève des tabous politiques au Liban. Bien que la société civile se mobilise de plus en plus en faveur de son abolition, elle se heurte aux vives oppositions d’une grande partie de l’élite politique et religieuse du pays. Le Mouvement Amal, et le Hezbollah, deux partis chiites, sont parmi les rares voix favorables à la déconfessionnalisation. La polémique autour du mariage civil, régulièrement ravivée, est à la fois illustratrice et révélatrice de toutes les crispations entourant cette question qui dépasse le religieux seul pour relever aussi, voire surtout, du politique.[14]

  • Les conditions socio-économiques

Le niveau de vie des Libanais est élevé pour le Proche-Orient mais de fortes inégalités persistent. En effet, le PIB par habitant a connu une augmentation très importante depuis la fin de la guerre civile en 1989 pour atteindre, en 2012, 10 311$ par habitant/an[15].

Derrière cette moyenne, il ne faut pas perdre de vue la « polarisation de la société » qui tend à accentuer les différences de niveau de vie en entamant l’épaisseur des classes moyennes qui « tendent à disparaitre »[16]. Ainsi, le pourcentage de Libanais vivant sous le seuil de pauvreté ne cesse d’augmenter, et la présence importante de réfugiés palestiniens ainsi que les arrivées massives de réfugiés syriens participent largement de cette précarisation. Ce taux atteindrait, selon le World factbook de la CIA, les 28% depuis 1999. Selon l’UNRWA, ce taux atteindrait même les 66% chez les réfugiés palestiniens enregistrés auprès de ses services.

La pauvreté et/ou la précarité concerne certains secteurs plus que d’autres, il en va ainsi de l’agriculture, et de la construction. Avec une spécialisation économique accrue des territoires, on comprend que la pauvreté concerne aussi certaines régions plutôt que d’autres, il en va ainsi des régions à vocation agricole, telle la vallée de la Beqaa ou la région de Nabatiyeh.

À cette répartition géographique de la pauvreté, certains ajoutent une répartition confessionnelle. Ainsi, il y aurait plus de pauvreté parmi les sunnites surtout, mais aussi les chiites, par comparaison aux chrétiens. Toutefois, il n’existe pas de statistiques claires là-dessus. On ne peut que se contenter des tendances observées sur le terrain.

Toutefois, ce paramètre est sans doute à prendre en compte dans la mesure où il pourrait expliquer, du moins en partie, les tensions persistantes, et aujourd’hui grandissantes entre les différentes communautés confessionnelles. Ces tensions sont le levier principal, voire unique, des conflits internes au Liban.

Le plus grand conflit reste celui de la guerre civile qui a ravagé le pays de 1975 à 1989 et dont les séquelles sont encore vives aujourd’hui. Le malaise est persistant et transparait dans le silence sous lequel cette période est toujours passée, que ce soit dans le domaine de la politique, les échanges sociaux, la recherche scientifique et même l’éducation. Cette guerre a atteint toutes les couches du pays et ses composantes : l’administration, l’économie, la finance, l’éducation, la vie des habitants, l’infrastructure, la démographie…

Début des années 2000, le pays commençait à se remettre, et on espérait même un retour à la prospérité d’avant 1975, mais l’assassinat de Rafik Hariri[17] a plongé le pays dans le tumulte de nouveau en donnant naissance à un nouveau clivage politique qui polarise, depuis, la scène politique libanaise entre l’alliance du 8 mars (anti-Hariri et pro-syrienne) et celle du 14 mars, pro-Hariri et anti-syrienne. Depuis, cette polarisation de la scène politique ne cesse de perturber la vie politique libanaise notamment quand il s’agit de former un nouveau gouvernement ou d’organiser de nouvelles élections, comme c’est le cas depuis mai 2013.

  • Les conflits externes et pays voisins entrainant un risque potentiel

Le Liban a participé délibérément à peu de conflits externes, si ce n’est les guerres arabes contre Israël, en 1948 et 1967, avec les armées égyptiennes, syrienne et jordanienne. Sinon, ce sont surtout des conflits qu’il subit. Il en va ainsi des différentes invasions israéliennes du territoire libanais[18] et de l’importation de la crise syrienne au Liban qui devient de plus en plus préoccupante au fur et à mesure que la situation s’enlise en Syrie. Cette même Syrie, par ailleurs, a toujours montré des velléités d’annexion vis-à-vis du Liban notamment en maintenant sa présence au Liban et son emprise sur le fonctionnement de l’État[19] et de l’économie[20].

  • Le niveau de corruption

À en croire les Libanais, la corruption est sans doute le fléau majeur au pays, au même titre que le confessionnalisme et le communautarisme[21]. Bien entendu, il est difficile de trouver des études approfondies sur le sujet ou d’obtenir des chiffres parfaitement fiables, mais mêmes les estimations disponibles semblent accablantes pour le Liban. Ainsi, l’Association pour la Transparence au Liban (en anglais, The Lebanese Transparency Association, LTA), a estimé l’indice des perceptions de la corruption au Liban à 2.5/10[22] ce qui place le pays, pour l’année 2011, au 134e rang mondial sur 183 pays. Ce score a été le même depuis 2009, ce qui témoigne de « la persistance d’un haut niveau de corruption réelle et perçue »[23].

  • Les conditions de sécurité dans le pays lié à la criminalité et au terrorisme

Si la criminalité violente s’est maintenu à un niveau relativement bas durant les dernières années, à savoir 2 sur une échelle allant de 1 à 5[24], la petite délinquance, elle, a sensiblement augmenté dans les deux dernières années en lien avec la présence massive de réfugiés syriens et la paupérisation de la classe moyenne basse qui en a résulté en raison de la forte concurrence sur le marché de la main d’œuvre peu ou pas qualifiée dans les secteurs de l’agriculture, la construction et les services[25].

Les attaques terroristes, quant à elles, sont de plus en plus fréquentes depuis l’été 2012 et l’arrestation de l’ancien ministre Samaha, réputé proche du régime syrien. En octobre 2012, c’est Wissam al-Hassan, haut responsable du service des renseignements, réputé antisyrien, qui a trouvé la mort dans un attentat à la voiture piégée qui l’a visée place Sassine dans le quartier chrétien d’Achrafieh, Beyrouth Est. La banlieue sud de Beyrouth, fief beyrouthin du Hezbollah a connu deux attentats cet été, dans ce qui semble être une réponse à l’engagement, désormais officiel, du parti dans la crise syrienne aux côtés du régime. Tripoli, la capitale du nord, quant à elle, a connu un été mouvementé avec la reprise des affrontements entre les quartiers de Jabal Mohsen (sunnites) et Bab al-Tebbaneh (alaouites), qui ont nécessité le déploiement de l’armée en juin 2013. Ces troubles continuent, et l’armée s’est déployée à nouveau dans la ville en octobre. Par ailleurs, deux mosquées de la ville ont été visées par un attentat meurtrier ayant fait 42 morts et 336 blessés le 23 aout 2013. Selon le MAE français, il s’agirait là « des attentats les plus meurtriers depuis la fin de la guerre civile »[26].

Quant à Saïda, la capitale du sud, elle a aussi connu un épisode de grands troubles dû à l’activisme du groupe islamiste extrémiste de Ahmad al-Asir (cheikh sunnite soutenu par les Hariri et le Qatar) qui a d’abord pris pour cibles des familles chiites dans le quartier d’Abra pour ensuite s’attaquer à l’armée libanaise, tuant ainsi 20 soldats. Des enlèvements ont eu lieu dans la zone du Akkar, près de la frontière syrienne, et les incursions syriennes en territoire libanais sont fréquentes.

Par ailleurs, les enlèvements sont relativement fréquents. Cette pratique remonte à la période de la guerre civile quand les groupes antagonistes y recouraient pour avoir une monnaie d’échange en vue d’obtenir des concessions du camp adverse. Ainsi, des enlèvements ont eu lieu dans la zone d’Akkar, près de la frontière syrienne, et les incursions syriennes en territoire libanais sont fréquentes. L’enlèvement le plus spectaculaire aura été celui des deux pilotes turcs le 9 aout 2013 sur la route de l’aéroport de Beyrouth, sans doute pour faire pression sur Ankara qui soutient les insurgés syriens. Ces pilotes ont finalement été relâchés fin octobre 2013.

Le MAE français se base sur ces faits pour déconseiller aux ressortissants français de se rendre sur le territoire libanais, sauf pour raisons impératives et dans certaines parties du territoire seulement comme le montre la carte ci-dessous :

 

1 – Evaluation des risques sécuritaires au Liban par région selon le MAE français

III.            Une évaluation des risques économiques et financiers :

Quelques données économiques et financières :

  • Le PIB : en 2012, le PIB atteignait les 41.3 Mds de dollars, et le PIB par habitant 10311 dollars.
  • Le taux de croissance du PIB : 0,5 % (prévisions de 2% pour 2013). Depuis 1989, et la fin de la guerre civile, le PIB national a connu un taux de croissance de 119% pour le PIB global, et 353% pour le PIB par habitant[27].
  • Le taux d’inflation annuel : 5,7 %.
  • Le déficit budgétaire (en % du PIB) : 10%.
  • La dette publique (en % du PIB) : 139,5 % du PIB (prévisions fin 2013 : 142%)
  • Le solde commercial : – 16,8 Mds USD
  • La balance commerciale: – 40,7 % PIB
  • Le déficit public augmente sensiblement depuis quelques années. Ainsi, il est passé de 6,1% du PIB en 2011 à 9,5% du PIB en 2012 et devrait atteindre le seuil des 10% à la fin de l’année 2013[28].
  • La stabilité du taux de change : la monnaie nationale, la Livre Libanaise (LBP) est ancrée au dollar au taux de change fixe de 1507.7 LL pour 1 dollar US.

Ces chiffres illustrent le paradoxe économique libanais, avec, d’une part, des indicateurs globalement à la hausse, et une résistance avérée à la crise financière de 2008 notamment grâce aux virements de la diaspora, les IDE du Golfe et l’efficacité du système bancaire, et, d’autre part, des chiffres révélant la persistance de dysfonctionnements structurels dont témoignent l’importance de l’import dans un pays avec un pays au tertiaire hypertrophié, à l’agriculture négligée et à l’industrie encore embryonnaire ainsi que le maintien d’une dette publique importante révélatrice du poids du secteur public qu’on n’arrive pas à réformer malgré ses insuffisances (l’électricité, l’école publique, les infrastructures de transport délabrées).

De fait, la tertiarisation de l’économie est un facteur de fragilité considérable. En effet, l’hypertrophie du tertiaire est perceptible à travers la part du secteur des services dans le PIB à hauteur de 63% pendant la décennie 1997-2008, avec une large part venant des revenus du tourisme[29]. Or, on a bien vu la vulnérabilité de ce secteur à la conjoncture politique nationale et régionale qui s’est illustrée avec une chute de moitié dans les revenus à cause des évènements de Nahr al-Bared[30] en 2007.

IV.       Une évaluation des risques géographiques et environnementaux[31] :

  • Les risques sismiques et géologiques : bien que les derniers tremblements de terre majeurs remontent à 1837 et 1956, le risque sismique au Liban n’en est pas moins important pour deux facteurs principaux. Le premier facteur est naturel : il consiste en l’existence d’une faille sous le littoral libanais ainsi qu’une faille qui coupe en deux parties les plaques d’Arabie et d’Afrique, la faille du Levant. Le 2e facteur est humain et il consiste en l’urbanisation sauvage du littoral, qui ne répondait pas, entre autres, aux normes antisismiques.
  • Les risques naturels : Les feux de forêts sont fréquents en raison de l’exposition des forêts aux vents chauds venant d’Égypte et qui soufflent du sud ouest vers le nord est, notamment l’été. Les risques d’inondation ne sont pas négligeables non plus en raison de l’importance des précipitations et le contraste des reliefs entre montagnes et vallées. La vallée de la Beqaa connait ainsi des épisodes de crues, notamment au printemps. Les pluies, souvent torrentielles fortes et brèves) aggravent l’érosion des sols qui sont déjà très fragiles en raison de leur forte teneur en calcaire. Le gouvernement libanais a reçu, en 2009, un fonds de 800 000 dollars du PNUD et l’Agence Suisse pour le développement et la coopération afin de mener une vaste analyse des risques et évaluer la capacité de parer à une éventuelle crise notamment par la mise en place de toute une infrastructure institutionnelle à cet effet, ainsi que par la formation et la sensibilisation des différents acteurs.
  • Les risques anthropiques : la part de l’homme dans les risques qui pèsent sur l’écosystème libanais n’est pas négligeable et fait peser sur les ressources et l’espace une réelle contrainte. Il en va ainsi de la déforestation, l’urbanisation, la pollution de l’air, la pression sur les ressources hydrauliques (qui est le corollaire inévitable de l’importance de l’activité touristique), contamination des nappes phréatiques par les eaux usées, le surpâturage, la coupe non maitrisés sont autant de facteurs qui fragilisent l’écosystème libanais. Les bombardements liés aux différents conflits armés sont aussi à prendre en compte.

Concernant la déforestation et le déboisement, il est toutefois important de noter la prise de conscience assez large à la fois au sein du gouvernement et de la société civile libanaise pour endiguer ce phénomène[32].

  • Les risques sanitaires et épidémiques : En l’absence d’analyses poussées sur le sujet, l’on peut conclure qu’il n’y a pas de risque sérieux à ce niveau. Cependant, il important de relever que la couverture sociale et sanitaire au Liban comporte plusieurs failles et disparités. En effet, il est dominé par le secteur privé qui rend difficile l’accès aux soins et à la protection pour certaines catégories de la population. Et bien que l’État intervienne de plus en plus dans ce secteur notamment pour prendre le relais des institutions et organisation religieuses et caritatives, ses interventions n’échappent pas aux écueils habituels du gaspillage, du manque de productivité et surtout des détournements de fonds et des trafics d’influence[33].

 

V.        Une évaluation  du hard power du pays :

  • Pouvoir militaire réel : l’Armée libanaise est en (re)construction depuis la fin de la guerre civile pendant laquelle elle s’était scindé sur base confessionnelle, entre armée musulmane et armée chrétienne. Depuis, la déconfessionnalisation de l’Armée est un objectif officiel, mais dans la réalité, le système des quotas est toujours appliqué et assez largement respecté. Le budget de l’Armée représenterait 3% du PIB libanais selon le Factbook de la CIA et elle assume des missions à la fois de sécurité et de défense, à l’intérieur et sur les frontières, mais en moindre mesure. Elle a un rôle interne qui consiste dans le maintien de la sécurité et la stabilité du Liban ainsi que l’engagement dans des activités sociales et de développement ainsi que dans des activités de coordination avec d’autres institutions. Toutefois, la lutte contre l’occupation israélienne est officiellement la mission prioritaire de l’Armée, notamment en luttant dans le sud du Liban et la Beqaa ouest[34].

Dans les faits, à part quelques épisodes précis (la lutte anti-terroriste à Nahr al-Bared en 2007, les déploiements à Saida et Tripoli en 2013), l’Armée libanaise remplit surtout des missions de police, dans la mesure où sur les frontières, c’est les Forces de Sécurité Intérieure qui sont paradoxalement déployées sur les frontières avec la Syrie, et que dans le Sud, la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) est déployée en partie, et que pour le reste, c’est surtout le Hezbollah qui assure la défense du territoire.

Il faut ajouter à cela l’absence d’une défense aérienne efficace ce qui laisse le territoire libanais vulnérable face aux violations de souveraineté et de son espace aérien par l’aviation de ses voisins, surtout Israël dont les incursions dans l’espace aérien libanais sont quasi quotidiennes, que l’Armée libanaise ne peut que relever, impuissante[35].

Ce point est crucial car il met en lumière une situation assez complexe où l’Armée, ou du moins l’appareil étatique ne détient pas le monopole des armes. Au contraire, elle est en concurrence avec les factions palestiniennes qui ont gardé leurs armes, l’arme du Hezbollah qui est comparable à une armée régulière, ainsi que les armes d’autres factions de moindre importance. Il y a bien eu deux résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU exhortant au désarmement de toutes les factions au Liban[36].

  • Poids du pays dans les institutions internationales. Le Liban est présent dans la plupart des grandes institutions internationales, sauf l’Organisation Mondiale du Commerce. Il est ainsi membre fondateur de l’ONU et de l’UNESCO et est présent dans les organisations onusiennes et a initié des missions permanentes à Bruxelles dans le cadre de ses partenariats avec l’UE. Le Liban est adhérent à l’Organisation Internationale du Travail, l’Organisation Internationale de la Francophonie. Sur le plan régional, le Liban est membre de la Ligue Arabe et l’Organisation de la Conférence Islamique depuis sa création. Dans toutes ces instances, la posture diplomatique libanaise peut se résumer en deux termes « liberté et souveraineté »[37] et s’exprime souvent par une position de neutralité, voire de dissociation, surtout en ce qui concerne les affaires syriennes et les troubles dans son entourage immédiat.
  • Technologie et innovation : En l’absence d’activité industrielle à forte valeur ajoutée[38], parler de technologie et d’innovation au Liban se limite à évoquer le secteur des NTIC et du commerce électronique. Or, ici aussi, il convient de relever un paradoxe frappant entre, d’un côté le retard de développement d’internet et de la téléphonie au Liban[39] et le fort potentiel du développement du marché des techniques de communication en raison de l’existence d’une forte demande locale, notamment parmi les jeunes. Le secteur de la téléphonie et d’internet est la scène de plusieurs tractations, à la fois politiques et économiques, ce qui explique les blocages et les retards. Cette dimension est à prendre en compte dans la mesure où elle peut représenter un frein considérable dans la bonne conduite des projets.

 

VI.            Une évaluation  du soft power du pays :

  • Reconnaissance médiatique et culturelle : certains auteurs parlent du Liban comme le « trend-setter de l’Orient », et ce dans le domaine tant de la mode et la joaillerie que du divertissement et la publicité[40]. On pourrait même élargir la sphère d’influence culturelle du Liban à la totalité du monde arabe et/ou arabophone, et pas uniquement l’Orient, mais aussi le Maghreb, et les pays où vit une importante communauté libanaise, notamment sur le continent américain. En effet le pays exerce une fascination évidente à l’échelle intenrationale. Cette fascination est perceptible à travers le maintien d’une activité touristique importante malgré le déclin de cette activité dans les pays de la région après les évènements du 11 septembre 2001 et malgré l’instabilité du pays et de la région. L’image de marque dont jouit le pays comme leader dans le domaine de la production de luxe (mode, joaillerie…) témoigne aussi de cette fascinantion. Enfin, l’engouement général dans les pays arabophone pour la production libanaise culturelle et de divertissement en témoigne également. À ce titre, il convient de souligner que le Liban détient l’initiative et le monopole des grandes émissions de télé réalité et ce depuis 2003, date du lancement de la version orientale de l’émission Star Academy. Depuis, le Liban a adapté de nombreuses émissions telles The Voice, Arab got talent, Dancing with the Stars… qui ont suscité le même engouement tant dans le pays qu’à l’étranger. L’engouement est le même pour les artistes libanais (tels Wael Kfoury, Nancy Ajram, Georges Wassouf, Haifa Wahbe, Najoua Karam, Elissa…) qui se produisent régulièrement dans les festivals de musique dans à l’étranger et font souvent, si ce n’est systématiquement, salle comble.

Cette position de leader s’explique par l’existence d’une importante industrie du luxe au Liban qui repose sur un goût avéré des Libanais pour le luxe et le culte de l’apparence qui règne en maitre dans le pays. Cet engouement s’explique aussi par l’existence d’une longue tradition culturelle littéraire et artistique dans le pays ainsi que la richesse de son patrimoine et sa diversité qui sont autant d’atouts pour l’activité touristique. D’ailleurs, les investissement importants, publics et surtout privés, dans ce secteur ont su tirer profit de ces ressources immatérielles ainsi que des ressources naturelles du pays (le littoral, le climat, l’emplacement géographique) pour développer une offre touristique aussi importante que variée qui participe largement de l’attractivité touristique du pays et explique le maintien de l’activité malgré une conjoncture défavorable.

  • Vecteurs d’influences : Plusieurs vecteurs véhiculent cette image de marque du Liban. Il en va ainsi des média à la portée internationale, des figures libanaises emblématiques qui sont autant d’ambassadeurs pour leur pays et d’une diaspora particulièrement active et avec un fort potentiel de mobilisation pour promouvoir tous les symboles nationaux, qu’ils soient pérennes ou éphémères.

En effet, il existe des dizaines de chaines télévisées libanaises qui émettent par satellite et diffusent ainsi leurs émissions le monde entier. C’est le cas du bouquet LBC, la MTV, et la Future TV, pour ne citer que ces chaines emblématiques, sans oublier les journaux à tirage important et s’exportant dans le monde entier, tel le journal Al-Nahar et ses versions francophone, l’Orient Le Jour. Le vidéo clip est un vecteur non négligeable dans la diffusion d’un mode de vie, et d’un état d’esprit libanais, dans le monde arabophone, surtout au début des années 2000[41].

Les égéries du Liban sont, quant à elles, nombreuses, et présentes dans tous les domaines pour lesquels le Liban dispose d’une renommée mondiale. On ne présente plus Elie Saab et Zuhair Murad par exemple, créateurs de haute couture dont les créations se retrouvent sur les podiums des plus prestigieux festivals d’art. Le monde de la chanson n’est pas en reste avec des chanteurs dont la réputation n’est plus à faire tels Fairuz, Sabah, Wadih Essafi, Sabah Fakhri, Majida al-Roumi, ou d’autres plus récents voire issus de la diaspora libanaise, tels la Colombienne Shakira ou le Canadien Massari. La littérature libanaise a, elle aussi, ses figures emblématiques tels Gibran Khalil Gibran et Mikhaïl Nuaïma qui ont initié la renaissance littéraire arabe en Syrie et au Liban au début du XXe siècle, ou, plus récemment, l’auteur franco-libanais Amin Maalouf qui a été élu à l’Académie Française en 2011 pour succéder à Lévy Strauss[42].

Amin Maalouf fait d’ailleurs partie de la diaspora libanaise qui s’est constituée par vagues successives depuis le milieu du XIXe siècle. Cette diaspora est très active et bien que constituée de plusieurs générations, elle demeure en grande partie attachée à son pays d’origine et continue à s’investir de diverses façons pour soutenir le Liban que ce soit par un soutien matériel par ses virements en direction du Liban ou immatériel via ses prises de positions et sa mobilisation en faveur du Liban à l’étranger. À titre d’exemple, l’engouement qu’a suscité le passage du libanais Anthony Touma dans la version française de The Voice en 2013 est représentatif de la capacité de mobilisation de la diaspora libanaise pour promouvoir l’image du Liban et des Libanais à l’étranger.

  • ONG : Les ONG libanaises au Liban connaissent un essor important depuis quelques années et leur réseau se constitue petit à petit, mais leur sphère d’influence reste limitée, dans la plupart des cas, au Liban pour défendre des causes nationales, bien qu’elles arrivent, dans certains cas, à lever des fonds étrangers. Les thèmes les plus abordés sont les violences faites aux femmes (c’est le cas de l’ONG Kafa, par exemple), la nécessité des réformes et la lutte contre la corruption (comme la LTA, Lebanse Transparency Association), la lutte pour un Code civil et un statut personnel laïc (Association libanaise pour les Droits de la personne), défense des droits de l’homme, la santé et le développement. Le Liban est même le seul pays arabe à avoir une association pour la protection des homosexuels, des bisexuels et transsexuels, l’ONG Helem (qui signifie à la fois rêve, et magnanimité en arabe, selon la façon dont le terme est vocalisé). Toutefois, toutes les ONG ne sont pas laïques, certaines sont communautaires et confessionnelles, comme c’est le cas de l’Association des sociétés de bienfaisance, l’institution caritative de Mohammad Hussein Fadhlallah, religieux chiite et chef spirituel du Hezbollah, qui centralise des activités de centres sociaux, éducatifs et sanitaires. C’est le cas aussi de Caritas Liban, qui est la branche locale de la confédération internationale d’organisations catholiques caritatives qui apporte l’aide aux plus démunis, sans distinction toutefois de race ou de religion.

 

VII.     Conclusion générale

Il ressort de cette analyse que le risque d’une nouvelle période de troubles est à envisager au Liban. En effet, les problèmes structurels tels que les défauts de gouvernance, la rivalité intercommunautaire ainsi que la question des réfugiés et l’héritage de la guerre se conjuguent à la conjoncture régionale défavorable qui n’a pas manqué de déteindre sur la scène intérieure libanaise (représailles syriennes, afflux de réfugiés, blocages politiques sur fond de divergence d’opinions face à la crise syrienne).

Dans un effort de maitrise de la situation interne du pays, le Comité du Dialogue National, réuni le 11 juin 2012 au Palais Présidentiel de Baabda sur invitation du Président Michel Suleïman, a publié ce qui est communément appelé « La Déclaration de Baabda » qui est une déclaration en 17 points résumant les axes prioritaires de l’action du Comité et de l’État afin d’atteindre les objectifs nationaux prioritaires tant économiques et administratifs, que politiques et sécuritaires. Si cette Déclaration est souvent citée, c’est en raison de ce qu’énonce son point 12 qui souligne la nécessité d’adopter une politique de « neutralité »[43] pour le Liban face « à la politique des axes et aux conflits régionaux et internationaux pour éviter au Liban les conséquences néfastes des tensions et crises régionales afin de préserver son intérêt suprême, son unité nationale et sa paix sociale[44].

Si cette déclaration témoigne d’une prise de conscience, et d’une intention d’action, il n’en est pas moins vrai que, sur le terrain, ces objectifs sont loin d’être atteints et que le consensus est de plus en difficile à trouver en raison des tensions internes exacerbées par la situation régionale. De ce fait, il convient d’attendre l’évolution des bonnes résolutions prises par le Comité du Dialogue National afin de voir si elles vont vers la concrétisation, et donc les réformes longuement attendues, ou, au contraire, si elles restent sur le papier. En attendant, le Liban reste, comme le dit si bien Amin Maalouf dans son roman Les Désorientés,  un pays « en sursis »[45].

 Liban

Myriam Hajji

Sitographie :

Site de l’Armée libanaise www.lebarmy.gov.lb

Site de la Documentation française www.ladocumentationfrancaise.fr

Site de la Présidence libanaise www.presidency.gov.lb

Site de Perspective Monde, l’outil pédagogique de l’Université de Sherbrooke pour l’étude des grandes tendances mondiales depuis 1945 http://perspective.usherbrooke.ca/

Site du Ministère des Affaires Étrangères français www.diplomatie.gouv.fr

Bibliographie

AVON, D., KHATCHADOURIAN, A., Le Hezbollah, de la doctrine à l’action : une histoire du « parti de Dieu », Éditions Seuil, Paris 2010, 282p.

DEFAY, A., Comprendre le Proche-Orient, Éditions Barley-Guéna, Paris, 2012, 300p.

DONATI, C., L’exception syrienne, entre modernisation et résistance, Éditions la Découverte, 2009, p.182

EL ZEIN, D., NPTTEAU, M., DRAVET, C., Géopolitique du Liban, Collection Géopolitique du XXIe siècle, Éditions SPM, Paris, 2013, 383p.

MAALOUF, A., Les Désorientés, Éditions Grasset, Paris 2012, 520p.

MUTIN, G., Géopolitique du Monde arabe, 3e édition, Éditions Ellipses, Coll. Carrefours, Paris 2009, 245p.


[1]  D’après le site de la présidence libanaise :http://www.presidency.gov.lb/French/LebaneseSystem/Pages/OverviewOfTheLebaneseSystem.aspx [Consulté le 25/10/2013)

[2] On parle d’ « estimations », et non de « recensement » car le dernier recensement de population date de 1932. C’est sur la base de ce recensement que s’est effectuée la répartition des fonctions et des postes politiques. Or, depuis, le nombre des musulmans a sensiblement augmenté, dépassant sans doute celui des chrétiens. Entériner cette réalité par des chiffres officiels pourrait remettre en cause les quotas en vigueur et déstabiliser, encore plus, le pays.

[3]  EL ZEIN, D., NPTTEAU, M., DRAVET, C., Géopolitique du Liban, Collection Géopolitique du XXIe siècle, Éditions SPM, Paris, 2013, p. 49.

[4]  Constitution libanaise, Préambule, point B. L’expression arabe utilisée est bien « visage arabe » (traduction littérale), bien souvent traduite, à tort, par « Le Liban est arabe dans son identité et son appartenance », ce qui est faire défaut tant à la lettre qu’à l’esprit du texte.

[6]  Site du PNUD, http://hdr.undp.org/fr/statistiques/ [Consulté le 25/10/2013]

[7]  MUTIN, G., Géopolitique du Monde arabe, 3e édition, Éditions Ellipses, Coll. Carrefours, Paris 2009, p.192.

[8]  DEFAY, A., Comprendre le Proche-Orient, Éditions Barley-Guéna, Paris, 2012, 300p.

[9]  EL ZEIN, D., NPTTEAU, M., DRAVET, C., op. cit. p. 279.

[10]  En effet, l’armée à dû intervenir et se déployer dans ces villes pour imposer le cessez-le-feu à Tripoli où les Alaouites et les sunnites se livraient à une guérilla sanglante, ainsi qu’à Saïda, pour venir à bout du groupe terroriste mené par l’extrémiste sunnite Al-Assir, soutenu par le Qatar et la famille Hariri, et qui avait mis à mal la coexistence entre sunnites et chiites dans la capitale du Sud et perpétré des attentats contre l’Armée libanaise tuant une vingtaine de soldats.

[11]  MUTIN, G., Géopolitique du Monde arabe, 3e édition, Éditions Ellipses, Coll. Carrefours, Paris 2009, p.207.

EL ZEIN, D., NPTTEAU, M., DRAVET, C., op. cit. , p.286.

[13]  Ibid., p.279.

[14]  Nabih Berri, président du Parlement libanais et chef du mouvement chiite Amal a ainsi commenté l’échec de l’instauration d’un mariage civil facultatif en 1998 « Nous sommes ivres du confessionnalisme jusqu’à la cervelle. Les gens ont peur de trouver un trou dans le ‘mur de Berlin’ qu’est le confessionnalisme, les gens ne pleurent pas la religion, mais le confessionnalisme ». Ibid., p.282.

[15] Site du Ministère des Affaires Etrangères français, http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/liban/presentation-du-liban/article/presentation-51896 [Consulté le 25 octobre 2013].

[16]  EL ZEIN, D., NPTTEAU, M., DRAVET, C., op. cit. , p.33.

[17]  Homme d’affaires et homme politique libanais sunnite, il a été Premier ministre du Liban à deux reprises, en 1992-1998 et 2000-2004.

[18]  L’invasion la plus spectaculaire aura sans doute été celle de 1982 quand la Tsahal est arrivée jusqu’à Beyrouth. Sinon, c’est essentiellement le sud qui était régulièrement envahi, et même occupé de 1978 à 2000. D’ailleurs, jusqu’à ce jour, une partie du territoire libanais, les fermes de Chebaa, dans le sud, reste occupée par Israël, d’où le maintien de la Résistance représentée par le Hezbollah.

[19]  Il en va ainsi de l’élection du président et la nomination des premiers ministres, dont les noms sont souvent « suggérés » par Damas. C’était notamment le cas de Rafiq Hariri (Premier Ministre entre 1992-1998 et 2000-2004) et Emile Lahoud (président du Liban entre 1998 et 2007).

[20]  Le Liban n’ayant de frontières terrestres qu’avec la Syrie et Israël, et les frontières avec ce dernier étant fermées, les transporteurs libanais n’ont d’autre choix que de passer par la Syrie pour l’import et l’export de marchandises par voie de terre. En 2005, la Syrie a imposé un blocus économique terrestre et maritime pendant plus de 3 semaines paralysant l’activité économique dans le pays et lui infligeant des pertes considérables. (DONATI, C., L’exception syrienne, entre modernisation et résistance, Éditions la Découverte, 2009, p.182)

[21]  Il y pour cela deux exemples assez représentatifs. D’une part, il y a le blocage des réformes de l’Électricité du Liban (EDL), organisme réputé hautement corrompu qui a participe des problèmes d’approvisionnement en électricité (les coupures d’électricité sont quotidiennes au Liban et dure entre 2 et 10h par jour selon les régions). D’autre part, il y la Banque du Sud, fonds créé par le gouvernement en 2001 pour la reconstruction du Sud après sa libération par le Hezbollah mais dont les habitants n’auraient jamais vu la couleur

[22]  Le niveau de corruption est inversement proportionnel à la valeur de l’indice : plus l’indice est faible, et plus le niveau de corruption est élevé.

[23]  Communiqué de presse de la LTA en date du 1er décembre 2011. (En ligne http://www.transparency-lebanon.org/press/PR_CPI2011_1Dec2011_Fr.pdf)

[26] http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/liban/presentation-du-liban/article/presentation-51896#sommaire_3

[27] EL ZEIN, D., NOTTEAU, M. et DRAVET, C., op. cit., p.218.

[29]BUCCIANTI-BARAKAT, L., et CHAMUSSY, H., Le Liban, Géographie d’un pays paradoxal, Éditions Belin, Collection Mappemonde, 2012, p.119.

[30] Camp de réfugiés palestiniens au nord de Tripoli investi par un groupe de terroristes islamistes que l’armée libanaise a dû assiéger et bombarder pendant 4 mois durant l’été 2007 pour éradiquer le groupe sunnite vraisemblablement soutenu par les pétromonarchies du Golfe.

[31] EL ZEIN, D., NOTTEAU, M., DRAVET, C., op. cit., pp.31-33.

[32] Ainsi les pouvoirs publics ont organisé des campagnes ponctuelles de reboisement pour pallier le recul de la cédraie libanaise. Par ailleurs, la forte mobilisation des habitants de Beyrouth-Est en juin 2013 contre le remplacement du Jardin des Jésuites dans le quartier de Jeïtaoui est révélatrice d’une certaine conscience environnementale.

[33] Rapport du PNUD au Liban, La Protection sociale au Liban, entre réflexe d’assistance et logique d’assurance, [En ligne : http://www.undp.org.lb/communication/publications/linking/Session8.pdf]

[34] Site officiel de l’Armée libanaise www.lebarmy.gov.lb

[35] Site officiel de l’Armée libanaise www.lebarmy.gov.lb.

[36] Il s’agit des résolutions 1559 de 2005 et 1701 de 2006.

[37] EL ZEIN, D., NOTTEAU, M., DRAVET, C., op. cit., pp.336-339.

[38] Et donc faible secteur de recherche et développement dans les domaines à production matérielle.

[39] Ce qui est très facilement observable sur le terrain, tant au niveau des tarifs que la disponibilité et la qualité du service.

[40] EL ZEIN, D., NOTTEAU, M., DRAVET, C., op. cit., p.322.

[41]Wissam Charaf, dans un reportage qu’il réalise en 2011, intitulé « It’s all in Lebanon », montre bien cette force contenue dans le vidéo clip libanais, représentatif de la société libanaise et qui passe à longueur de journée sur les chaines télévisées satellite du monde arabe.

[42] D’ailleurs, dans son discours de réception à l’Académie, A. Malouf prend bien soin de rappeler ses origines, et d’évoquer, longuement, le Liban, dès le début de son discours se faisant ainsi le représentant de son pays [En ligne : http://www.academie-francaise.fr/discours-de-reception-et-reponse-de-m-jean-christophe-rufin

[43] « Dissociation » est une autre traduction assez fréquente. Nous lui préférons « neutralité » qui est plus fidèle à la lettre du texte original en arabe.

[44] Comité du Dialogue National, Déclaration de Baabda, point 12. [En ligne http://www.presidency.gov.lb/Arabic/News/Pages/Details.aspx?nid=14483 (En arabe)].

[45] MAALOUF, A., Les Désorientés, Éditions Grasset, Paris 2012, p.520.

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A propos Laura BLET 6 Articles
Etudiante en Master 2 Sécurité internationale et Défense

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