Fiche Pays – Yémen

Fiche Risques Pays 

Yémen

 

carte Yémen

 

 

INTRODUCTION

 

En 1991, la réunion de la République Démocratique et Populaire du Yémen (Yémen du Sud) et de la République Arabe du Yémen (Yémen du Nord), a donné naissance à l’actuelle République du Yémen. Le Yémen est dirigé de manière autoritaire par le président Abd Al-Rab Mansour Al-Hadi et le premier ministre Muhammad Basindawa…

Situé à la pointe sud-ouest de la péninsule Arabique, Le Yémen possède des façades maritimes sur le golfe d’Aden et sur la mer Rouge. L’Arabie Saoudite au nord et le sultanat d’Oman à l’est sont frontaliers avec le Yémen.

Sa superficie est de 527.970 km carré et sa population de 24,5 millions d’habitants dont un peu plus de 2 millions vivent dans sa capitale Sanaa située à l’Ouest du Pays. La population Yéménite s’accroit de 2,3% par an et son espérance de vie est de 65 ans. Presque 40% des Yéménites ont moins de 15 ans.

Le Yémen est un des pays les plus pauvres du monde. Son IDH de 0,44 le classe au 149ème rang des pays membre de l’ONU.

La population Yéménite comprend plusieurs ethnies arabes et non-arabes parmi elles, dont les 4 plus grandes sont :

–       Arabes yéménites du Centre (36%)

–       Arabes yéménites de la Tihama (21%)

–       Arabes yéménites du Nord (20%)

–       Arabes yéménites du Sud (17%)

La langue officielle du Yémen est l’Arabe, cependant on distingue différentes sortes d’Arabe parlé au sein des ethnies (arabe sanaani parlé à la fois par les Yéménites du Nord et les Yéménites de la Tihama, mais également l’arabe taizzi-adeni et l’arabe hadrami).

La monnaie est le Rial Yéménite (YER) (1 euro = 293 YER)

 

  • EVALUATION DU RISQUE POLITIQUE

Une situation politique complexe et très instable

Le Yémen est le Pays le plus pauvre de la péninsule arabique. En 2011 il a fait face à une crise de grande ampleur avec de violents affrontements entre forces rivales conduisant à la fin de l’année 2011 à la démission du président Ali Saleh, président du pays depuis 30 ans. La révolution yéménite est un mouvement de contestation de grande ampleur commençant au début de l’année 2011 et se poursuivant actuellement. Les manifestants réclament la démocratie, la fin de la corruption, de meilleures conditions de vie et le départ du président Ali Abdallah Saleh. En effet le Yémen est un des pays les plus corrompu du monde (indice de corruption 2,1).

Même si les tensions à la suite de la crise Yéménite ce sont estompées, Le Yémen reste aujourd’hui, en proie à un risque de guerre civile : ce risque de guerre est dû au fait que le clan Saleh conserve le contrôle de nombreuses forces militaires et que son parti du président déchu, le Congrès Général du Peuple, continue à s’opposer à la Réunion Conjointe des Partis de l’ancienne opposition.

Pour répondre à cette instabilité politique, un gouvernement d’union nationale a été formé. Il est chargé de l’élaboration d’une nouvelle constitution répondant aux attentes des populations, dans la respective de nouvelles élections présidentielle et législatives qui doivent se dérouler en 2014.

 

Des conditions socio-économiques très difficiles

L’économie du Yémen est très dépendante de son pétrole qui représente 90% de ses exportations et 60% de ses recettes. Pour répondre à la crise de 2011 et ainsi diminuer les tensions, des mesures de relance économiques ont été mises en place comme une hausse de salaire, la création d’emplois, le rétablissement des subventions aux combustibles. Le gouvernement en place souhaite privilégier la stabilité sociale à l’austérité.

 

Un climat d’insécurité et d’instabilité politique qui demeure

Au sud, dans l’ancienne République Démocratique Populaire, on voit apparaitre à nouveau une volonté croissante de la population du Sud de se séparer de l’Etat.

Dans le nord, en dépit d’un cessez le feu avec la rébellion des tribus chiites zaydites, les combats sont susceptibles de reprendre. A tout cela s’ajoute l’intrusion d’Al-Quaïda dans la Péninsule Arabique, même si toutes les autres institutions politiques semblent s’opposer à ce mouvement.

La position géostratégique du pays renforce cette instabilité politique et sécuritaire :

–       La lutte internationale menée contre le terrorisme génère de nombreuses frappes des Etats-Unis sur le territoire Yéménite.

–       La lutte menée contre le terrorisme d’Al-Quaïda des Occidentaux ravive le clivage entre les deux grandes familles chiite et sunnite et se traduit par le fait que le Yémen est un pays à très haut risque : risque religieux, attentats, piraterie, enlèvement…

 

  • EVALUATION DES RISQUES ECONOMIQUES ET FINANCIERS

 

2010 2011 2012 (e) 2013 (p)
Croissance PIB (%) 6,2 -10,5 3,5  4
Inflation (moyenne annuelle) 11 19,5 11,5  11
Solde budgétaire / PIB (%) -5,5  -6,5  -10,2  -10
Solde courant / PIB (%)  -4,5  -4,5  -5,1  -4,4
Dette publique / PIB (%)  47  52  54 56

 

(e) Estimations (p) Prévisions

  • Le PIB par habitant : 2300USD/an
  • La dette externe (en % du PIB) : 6,245 Milliards
  • Le solde commercial : -1,5 milliards
  • La stabilité du taux de change :

Monnaie : rial yéménite, le taux de change est flottant depuis juillet 1996 (1 euro valait 276,15 rials yéménites le 8 juillet 2013).

 

Après une faible reprise en 2012, l’activité économique continue de se redresser en 2013…..

La consommation des ménages restent soutenue par la hausse des dépenses publiques et des subventions. Bien qu’affecté par les pénuries d’eau, l’agriculture, principal secteur économique du pays se redresse également. La production de pétrole augmente aussi grâce à la remise en service du principal oléoduc du pays.

L’inflation reste à un niveau élevé à cause de la dépréciation du Rial et des goulots d’étranglement en matière d’approvisionnement.

Les subventions de 2011 et 2012 ont accru le déficit budgétaire, mais celui-ci devrait être financé par les pays donateurs ayant promis une aide de 8 milliards de dollars durant la période 2013-2014.

 

  • EVALUATION DES RISQUES SISMIQUES ET GEOLOGIQUES

 

Dans ce domaine les risques sont relativement faibles

Le pays souffre surtout de la désertification et de manque d’eau qui handicape le développement de son agriculture. Le Yémen est également touché régulièrement par des tempêtes de sable.

Il n’y a pas de  risques sanitaires et épidémiques majeurs au Yémen. On surveille néanmoins les éventuels cas de Paludisme, Coronavirus, VIH, et de Choléra. En matière hospitalière, il n’existe véritablement aucune infrastructure fiable pour traiter les urgences et les grosses chirurgies et toutes les évacuations sanitaires par voie aérienne se font exclusivement depuis la capitale Sanaa.

 

  • EVALUATION DU HARD POWER

 

Un potentiel militaire limité et tourné vers la sécurité intérieure et une faible représentativité dans les instances internationales……

L’armée Yéménite se compose de 400.000 militaires. Elle a principalement été impliquée dans la guerre israélo-arabe de 1948-1949. Le Yémen dispose de sa propre industrie militaire, la « Yemen’s Military Industry ». Cette armée reste peu opérationnelle et se concentre sur la sécurité intérieure. Le poids de l’armée Yéménite à l’international est quasi inexistant.

Le Yémen est un des pays les plus pauvres du monde, et sa représentativité au sein des institutions internationales est inexistante et aggravée par les récentes tensions avec les Etats-Unis.

 

  • EVALUATION DU SOFT POWER

 

Malgré une histoire et une culture très riche, le soft power du Yémen est aujourd’hui très limité……

Le Yémen fut au cours de son histoire un carrefour exceptionnel ou se rencontraient de nombreuses civilisations, ainsi qu’une mosaïque de religions : chrétienne, juive et musulmane. Sa culture est donc fortement imprégnée de cette mosaïque et le Yémen moderne du XXème siècle dispose d’un patrimoine architectural et culturel important. Aujourd’hui suite aux différentes crises et conflits que le Yémen a connus, son influence sur les arts, les medias et la culture est devenue très faible.

Enfin, les ONG Yéménites sont quasiment inexistantes sur le plan international. En revanche le Yémen reçoit un soutien politique et financier de la communauté internationale très important avec notamment un prêt d’urgence du FMI accordé au Yémen de 100 milliards USD pour le développement de ce pays, sa croissance et sa diversification.

 

 

CONCLUSION

 

Le Yémen souffre de nombreux handicaps économiques et politiques qui assombrissent son avenir.

Néanmoins, il faut remarquer que depuis Mars 2013, tous les représentants de la classe politique et civile, hommes et femmes, religieux et laïcs, socialistes et islamistes, vieux chefs tribaux et jeunes révolutionnaires se sont réunis dans la capitale pour tenter de fonder un nouveau Yémen appelé par les vœux de la Révolution de 2011.

Pour ce faire, cette assemblée doit :

–       Travailler à résorber le sentiment séparatiste dans le Sud

–       Mettre un terme à la rébellion armée dans le nord

–       Instaurer une justice transitionnelle

–       Réformer l’appareil militaire et sécuritaire

–       Rédiger une nouvelle constitution

Ce programme peut paraitre impossible dans un pays surarmé, parmi les pays les plus pauvres du monde et qui parait quelque fois en voix de « Somalisation ». Il apparait que le Yémen ne pourra résoudre ses différents problèmes sans la continuation du soutien massif des pays donateurs et des organismes internationaux.

 

Forces (S) :

–          patrimoine culturel (architecture)

–          ressources naturelles (pétrole)

–          Soutien politique et financier des organismes internationaux

–          endettement extérieur modéré

–          Importance des transferts des expatriés, source de recettes en devises

 

Faiblesses (W) :

–          instabilité politique

–          fortes tensions ethniques et communautaristes

–          risque de guerre civile

–          Insécurité

–          Pauvreté

–       Désertification et manque d’eau affectant l’agriculture

–       Grande dépendance des ressources pétrolières

–       Dégradation des finances publiques

–       Environnement des affaires peu favorable (bureaucratie, corruption, infrastructures déficientes)

 

Opportunités (O) :

–          nouvelle constitution

–          besoins de reconstruction du pays

–          diversification

 

Menaces (T) :

–          Baisse des besoins en hydrocarbures

–          Baisse du prix du pétrole

–          Guerre civile

–          Avenir des jeunes

 

S et O–       Développement du tourisme à condition d’une baisse de l’insécurité.-       Augmenter la production de gaz.

–       Immigration sélective

W et O–          Diversification de son économie, amélioration des rendements agricoles.-          Réussir l’unification du Pays entre les chiites, les sunnites.
S et T–          Soutien de la communauté internationale-          Tentative de réunification du pays par les différentes forces politiques. W et T–          Guerre civile-          Terrorisme

–          Crise

–          Mauvaise image sur la scène internationale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bibliographie :

–          http://www.diplomatie.gouv.fr

–          http://www.objectif-import-export.fr

–          http://www.monde-diplomatique.fr

–          http://www.irinnews.org

–          http://www.geopolitique-geostrategie.fr/yemen

–          http://fr.wikipedia.org/wiki/Drapeau_du_Y%C3%A9men

–          http://www.iom.int/cms/yemen

–          http://www.diploweb.com/Le-Yemen-en-crise-Essai-d-analyse.html

–          http://www.statistiques-mondiales.com/yemen.htm

–          Atlas 2012

–          lemonde.fr

–          lefigaro.fr

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