Le journal
L’article sélectionné pour la traduction est issu du célèbre quotidien new yorkais : The New York Times. Ce journal généraliste, crée en 1851 par Henry Jarvis Raymond, est une référence pour les démocrates américains et les républicains modérés, ce qui équivaut au centre droit en France.
De plus, The New York Times a la particularité d’avoir sa propre devise : « All the news that’s fit to print », que l’on traduit « Toutes les nouvelles qui méritent d’être imprimées » .
Présentation de l’original
« Philippines’ President Faces Growing Anger » est un article qui a été rédigé par Andrew JACOBS, et fut publié le 13 novembre 2013.
Cet auteur a développé le sujet du Typhon Hayian, qui eu lieu au Philippines. En effet, le 3 novembre un cyclone tropical est apparu au sud-est de l’Asie. Surnommé également « super typhon », cet ouragan de catégorie 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson, s’est abattu sur les Philippines le 8 novembre, avant de se dissiper le 11 novembre. D’après les nouvelles internationales, cette catastrophe naturelle aurait de 6 000 à 10 000 morts confirmés et quelques 2 000 disparus. De plus, le typhon a touché d’autres pays tels que le Vietnam et la Chine.
Andrew Jacobs revient donc sur les démarches entreprises pour sauver ce pays dévasté, et plus particulièrement sur l’attitude du président Philippin vis-à-vis de la situation très grave que connaît son pays.
Traduction de l’article
MANILLE– Cinq jours après que le typhon dévastateur ait balayé la partie centrale de cette nation insulaire appauvrie, les Philippins sont en train de perdre patience face à la lenteur des secours, et sont de plus en plus en colère contre leur président, Benigno S. Aquino III, une figure populaire qui a, jusqu’à présent, réussi à gérer de multiples crises durant ses 3 ans de mandat.
L’héritier d’une dynastie politique, M. Aquino, 53 ans, doit faire face au plus grand défi de sa présidence, et même ses alliés disent qu’il semble avoir été pris au dépourvu par l’ampleur de la crise. « Il doit faire vite, sinon tout cela l’engloutira », a déclaré le Sénateur Miriam Defensor Santiago, un vétéran politique.
Bien que les avions aient commencé à arriver avec des fournitures précaires, la plupart des aides restent non distribuées, en raison des routes impraticables, d’une pénurie de véhicules et d’un accès difficile au carburant.
« La situation est catastrophique, c’est le chaos total » Dr. Natasha Reyes, la coordinatrice d’urgence des Philippines pour Médecins Sans Frontières, a déclaré dans un communiqué.
M. Aquino s’est rendu dans la ville dévastée de Tacloban dimanche, mais ses déclarations publiques ont été vues par certains comme insensibles. Il s’en est pris aux pillards et semblait critiquer les autorités locales pour leur échec dans l’aide aux survivants, et le décompte des victimes. Certaines critiques disent qu’il a préféré la fierté nationale, plutôt que de faire appel efficacement à l’aide internationale.
Au cours d’une réunion avec les élus de Tacloban, le président a exprimé son agacement auprès de son haut responsable à la gestion des catastrophes, et devint irritable lorsqu’un propriétaire d’entreprise locale se plaint d’être tenu à la pointe du fusil par des pillards. « Mais vous n’êtes pas mort, non ? » M. Aquino lui répondit ainsi, peu de temps avant que la garde présidentielle ne le conduise hors de la salle, selon les rapports d’actualité des médiaux locaux,
Mardi, M. Aquino a minimisé les comptes-rendus sur le nombre de morts, qui pourrait dépasser 10 000, suggérant que 2 000 pourrait être plus réaliste. Dans une interview avec CNN, il attribua ce grand nombre au « traumatisme émotionnel » que vivent les personnes fournissant les estimations.
Ramon C. Casiple, le directeur exécutif de l’Institut pour la Réforme Politique et Electorale de Manille, a déclaré que le débat sur le nombre de victimes était devenue une distraction inutile. « Je ne crois pas les chiffres bas mentionnés par les élus, mais si le nombre se révèle plus grand, vous aurez une réaction politique » a-t-il déclaré.
Un chroniqueur de The Manilla Time, Ben D. Kritez, a ridiculisé les hauts élus, dont le Ministre de la Défense de la Nation, pour s’être rendu en avion jusqu’à la zone sinistrée sans téléphones qui fonctionnent. Il précisa que l’un des premiers avions militaires à atterrir contenait un van – qui ne pouvait pas être utilisé sur les routes pleines de débris et bouchées de l’île de Leyte. « Dans l’après-midi du typhon, la réponse du gouvernement Aquino, comme à son habitude, a été maladroite, non coordonnée et embarrassante » a-t-il écrit.
Le bureau du président n’a par ailleurs fourni aucune réponse à ces commentaires.
Jusqu’à présent, M. Aquino, plus communément appelé Noynoy, avait un mandat remarquablement lisse en tant que leader de la nation, souvent tourné en dérision comme « l’homme malade de l’Asie ». Le fils de l’ancien président Corazon C. Aquino et Benigno S. Aquino JR., une figure politique bien-aimée qui fut assassinée en 1983, M. Aquino a gagné ses notes élevées en prenant la corruption endémique qui a longtemps tourmenté les Philippines. Parmi ses exploits les plus remarquables, un événement marquant est le traité de paix avec le plus grand groupe national de séparatistes Musulmans de la Nation, qui avaient échappé à ses prédécesseurs.
Depuis son élection en 2010, l’économie a progressé à une vitesse impétueuse, avec 7,6% de croissance pour la première moitié de l’année. Son gouvernement a renforcé la perception des impôts et a contribué à alimenter l’augmentation des dépenses pour les infrastructures, la protection sociale et la préparation aux catastrophes.
Mais peu nieront que M. Aquino a du gérer une main difficile au cours des récents mois. En septembre, le gouvernement a été pris au dépourvu après qu’un groupe dissident des insurgés Musulmans saisissent une ville dans le sud, provoquant une bataille avec l’armée qui a fait plus de 200 morts et a détruit 10 000 maisons. Il a également été mis dos à dos à des catastrophes naturelles, dont un tremblement de terre le mois dernier, qui a tué plus de 200 personnes sur Bohol, une île qui a été abattu de nouveau la semaine dernière par le typhon Haiyan. L’an dernier, le typhon Bopha avait tué plus de 1 100 personnes dans l’île méridionale de Mindanao, provoquant 900 millions de dollars de dommages.
Par la suite, il y eu un scandale de corruption impliquant plus de 200 millions de dollars de fonds publics, qui ont fini dans les poches des élus, ainsi que dans celles d’une femme d’affaires accusée d’avoir mis en place de fausses organisations non gouvernementales. Selon les enquêteurs, certains de ces fonds ont été réservés à la prévention des l’inondation et d’autres projets pour reloger les résidents vulnérables, vivant dans des zones côtières sujettes aux inondations.
« Nous avons déjà un état assiégé par la nature, et nous n’avons pas d’argent à consacrer à la préparation aux catastrophes naturelles, car tous les hauts élus sont en train de nous voler », a expliqué le Sénateur Santiago, qui a tenu des audiences télévisées la semaine dernière, sur le scandale qui transperçait le pays, au moment où la tempête approchait.
Cependant, pour le moment, tous les yeux sont rivés sur M. Aquino et la réponse de son gouvernement à la dernière catastrophe naturelle. Cet effort lui demandera de se frayer un chemin dans les politiques claniques d’une région traditionnellement fidèle à la famille Marcos, y compris Imelda Marcos, 84 ans, l’épouse de l’ancien président Ferdinand Marcos, membre de la Chambre des Représentants.
Les premières estimations de la dévastation s’élèvent à 14 milliards de dollars, une somme énorme pour un pays possédant un PIB de 250 milliards de dollars, et où le quart des habitants vivent avec moins de 1,25 dollar par jour. Mars S. Buan, une analyste senior à Pacific Strategies and Assessments, a déclaré que le Typhon Haiyan et le tremblement de terre qui frappa Bohol le mois dernier, devraient probablement baisser la production économique de 5%, au cours du dernier trimestre 2013. « Personne n’était préparé à ce genre de catastrophe », a-t-elle dit.
Bien que Mme Buan et d’autres analystes sont reconnaissants envers le gouvernement Aquino pour avoir augmenté les dépenses en préparation aux catastrophes naturelles, certains disent que la nation doit faire une meilleure planification du travail à prévoir face aux tempêtes, en particulier si les prédictions de certains spécialistes du climat – qui préviennent des tempêtes toujours plus puissantes, alimentées par le réchauffement des mers – s’avèrent exactes.
Ayant été averti plusieurs jours à l’avance de l’itinéraire et de la force du Typhon, certaines critiques affirment que le gouvernement aurait dû évacuer les habitants des régions côtières, en mentionnant le succès de l’évacuation de plus de 800 000 personnes en Inde le mois dernier, sur le chemin du cyclone Phailin. En fin de compte, seuls quelques décès furent signalés.
Bernito Lim, un analyste politique à l’Université de Manille, a déclaré que le gouvernement Philippin a longtemps été focalisé sur l’aide à court terme, plutôt que la planification à long terme.
« Le gouvernement pense qu’il est suffisant de donner des paquets de nouilles, des boîtes de sardines et du riz » a-t-il déclaré. « Le problème est que la souffrance des pauvres est devenu une chose normale au Philippines ».
Analyse et commentaires
Suite au drame qui vient de dévaster les Philippines, la majorité des journalistes souhaitent obtenir des estimations en termes de dégâts humains et matériels, afin d’informer les individus de monde entier sur l’enfer que vivent actuellement les Philippins.
A l’inverse, Andrew Jacobs préfère lever le voile sur une réalité politique dans ce pays. En effet, il ne cache rien quant à l’attitude d’un président qui peut s’avérer controversée, face à la situation catastrophique actuelle aux Philippines. Afin d’appuyer ses propos, il n’hésite pas à rappeler les exploits antérieurs de ce président, aimé par le peuple Philippin depuis plusieurs années. Grâce à cela, nous comprenons plus aisément la gravité du comportement de ce gouvernement, à la tête d’un pays en détresse, qui a désespérément besoin d’un homme sur qui compter.
De plus, l’auteur n’hésite pas à faire des révélations plutôt choquantes sur l’attitude de ce président, près à mentir sur les estimations de décès.
Par ailleurs, nous déduisons grâce à cet article, que le maximum pour sauver ce pays, n’est pas fait. Et donc que de nombreuses démarches sont envisageables pour aider les habitants des Philippines. Ces derniers, à en croire l’article, semblent recevoir comme seule aide de l’Etat, de la nourriture, alors que des dizaines d’organismes mondiaux sont prêts à proposer leurs aides afin de pouvoir loger une population aujourd’hui majoritairement SDF, ne pouvant communiquer avec l’extérieur, ou plus simplement, bloquée dans un pays invivable.
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