Présentation du journal :
Le New-York Times est un quotidien New-Yorkais distribué internationalement. Il est le premier quotidien du pays et représente une véritable référence puisque les télévisions américaines ne commencent à traiter un sujet que si le New-York Times l’a couvert. Il a été fondé en 1851 et est édité par la famille Ochs depuis 1896. C’est un quotidien de centre-gauche.
Avec plus de 1000 journalistes, 29 bureaux à l’étranger et 98 prix Pulitzer, sa devise est restée le même depuis sa création : « All the news that’s fit to print », Toutes les nouvelles qui méritent d’être imprimées.
Présentation de l’article :
Le dimanche 24 Novembre 2013 a été signé à Genève, entre la République d’Iran et les pays du groupe P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume Uni, Allemagne), un accord intérimaire visant à mettre un frein aux activités iraniennes en matière d’enrichissement d’uranium en échange de levée de certaines sanctions qui avaient été mis en place par ces pays envers l’Iran. Cet accord intérimaire permettra de gagner du temps avant de trouver un accord définitif.
Cet article a été publié le 1 Décembre 2013, ce qui signifie qu’il tient compte des réactions des différentes parties.
Il a été écrit par Thomas Erdbrink, qui fait partie des très peu nombreux journalistes Occidentaux accrédités pour les Etats-Unis, à pouvoir travaillé en Iran. Il a rejoint le Washnigton Post en 2008 et est aujourd’hui le chef du bureau de Téhéran. Il travaille dans ce pays depuis 1999 d’où sa grande connaissance de l’Iran. Il en a traité de nombreux aspects : accord nucléaire, montée des classes moyennes, inégalités, politique d’Ahmadinejad… Il a suivi les négociations sur l’accord nucléaire de près.
Traduction de l’article :
Les opposants au pacte nucléaire iraniens gardent leurs critiques pour eux.
Ecrit par Thomas Erdbrink, publié le 1 Décembre 2013 dans la Washington Post
Téhéran – Dans une pièce où étaient regroupés des journalistes bien trop nombreux, placés ici par les agents de sécurité et les paramilitaires, le grand commandant Iranien se leva et pris la parole.
” Notre idéologie ne sera pas compromise par des négociations, ” a déclaré Mohammad Reza Naghdi, le responsable de la force paramilitaire Basij, au groupe de journalistes sélectionnés pour ce rassemblement quelques jours avant que l’Iran ait signé un accord nucléaire intérimaire avec les États-Unis et d’autres puissances mondiales.
Ce pacte, dans le cadre duquel le gouvernement modéré Iranien a accepté de geler une partie de son programme nucléaire pendant six mois, en échange d’un allègement des sanctions économiques qui paralysent le pays, a été accueilli avec un enthousiasme exacerbé dans la plupart des quartiers. Une exception notable est constituée par les ultraconservateurs, qui ont, pour la plupart, gardé un silence étudié, ne voulant pas risquer une confrontation publique avec leur patron – le Guide Suprême – l’Ayatollah Ali Khamenei, qui a accueilli l’accord avec prudence.
Mais ce silence ne peut pas durer, disent les experts. Au moindre signal du Guide Suprême, les ultraconservateurs pourraient déclencher des manifestations de centaines de milliers de personnes et une effusion de nouvelles critiques de la part des médias gérés par l’Etat.
«Ils attendent leur heure, » regardant des coulisses, désireux de se jeter sur des signes de retour en arrière, de faiblesse ou de capitulation, a déclaré Farshad Ghorbanpour, un journaliste iranien proche du gouvernement du président Hassan Rouhani. «Quand l’occasion se présentera, ils riposteront, en cherchant des prétextes et en jouant sur les possibles méandres des négociations.» a-t-il annoncé. ” Mais dans tous les cas, rien n’est fait “
L’Iran et les Etats-Unis font face à une multitude d’obstacles sur le chemin tortueux d’un accord final concernant le programme nucléaire de Téhéran. Un essaim de critiques – Arabie Saoudite, Israël et le Congrès des États-Unis, entre autres – ont déjà condamné l’accord (curieusement, cela aide Mr Rouhani à faire en sorte que le pacte soit plus avantageux pour l’Iran).
Mais sûrement qu’aucun de ces critiques n’a autant d’enjeux que les ultraconservateurs d’Iran, dont l’accès au pouvoir repose sur l’opposition implacable à ce qu’ils décrivent comme le décadent, l’immoral Occident, et particulièrement le « Grand Satan », les États- Unis.
Depuis plus d’une décennie, les religieux ultraconservateurs d’Iran et les commandants des Gardiens de la Révolution Islamique, contrôlent des leviers importants du pouvoir – les services de renseignements militaires et le pouvoir judiciaire, les nouveaux médias gérés par l’Etat, le vendredi jour de prière et de nombreuses entreprises gérées par l’Etat. En travaillant en étroite collaboration avec l’Ayatollah Khamenei, ils ont imposé une vision du monde de confrontation avec l’Occident, et ont affaibli le pays, créant crise sur crise.
Ils ont prospéré sous la présidence du prétentieux Mahmoud Ahmadinejad, qui a fait, de la provocation envers l’Occident et particulièrement envers Israël, tout un art. Sur la télévision d’Etat et au cours des rassemblements, ils propagent inlassablement l’idée que l’Iran résistera éternellement à l’Occident, qu’importe les conséquences. Grace à ce processus, ils sont devenus plus riches et plus puissants, alors même que le pays a été appauvri par les sanctions internationales.
Mais comme la majorité de la population Iranienne, particulièrement les plus jeunes, a salué les nouvelles de l’accord sur le nucléaire comme une première étape vers un avenir meilleur, les ultraconservateurs se sont tus. Publiquement, tout du moins, ils font comme si rien ne s’était passé, en prenant la parole sur les ondes des médias d’Etat pour réitérer leur idéologie anti-occidentale rigide et assurer au public que rien ne ressortira des négociations.
“La République islamique est fondamentalement contre l’arrogance “, a dit des Etats-Unis Mr Naghdi au lendemain de l’accord. ” Nous ne parviendrons jamais à un compromis avec eux. “
Certains experts disent que les ultraconservateurs n’ont pas énoncé ouvertement leurs critiques puisqu’ils sont finalement assez satisfaits de l’entente, du fait qu’elle reconnaisse leur demande fondamentale et non négociable que l’Iran puisse continuer à enrichir de l’uranium. Mais ce qui est tout aussi important, sinon plus, c’est leur relation à l’Ayatollah Khamenei, sans la bénédiction de qui, aucun accord n’aurait été possible.
Un expert basé à Téhéran ayant des liens avec la haute direction, Amir Mohebbian , dit que l’Ayatollah Khamenei a « placé » Mr Rouhani au pouvoir avec l’idée de le remplacer par un dirigeant favorable aux années Ahmadinejad, pour tester la sincérité du président Obama sur le fait de pouvoir mettre en place un accord sur le nucléaire . Ayant maintenant vu que l’Ayatollah loue l’accord sur le nucléaire – une ambiguïté délibérée qui lui permettra de passer de nouveau à coup sûr, s’il en décide ainsi – les ultraconservateurs ont gardés leurs remarques pour eux.
Une idée qui se dégage clairement du camp des ultraconservateurs est que l’Iran a déjà fait autant de compromis que possible. «Nous avons fait preuve de souplesse, désormais toutes les sanctions doivent être levées, » a déclaré le général Hossein Salami, commandant des Gardiens de la Révolution Islamique. « Sinon, nous pourrons revenir en arrière concernant l’accord nucléaire.»
“Je suis sûr que Mr Rouhani va céder à des pressions internes au pays”, a déclaré Ahmad Bakhshayesh, un membre ultraconservateur du Parlement. « Si les sanctions ne sont pas complètement levées, cet accord temporaire peut être annulé facilement. »
Mercredi, le Comité pour la protection des intérêts iraniens, un groupe d’opposants dont les membres ont bombardé Mr. Rouhani avec des œufs, et même une chaussure après son appel téléphonique avec Mr. Obama en Septembre, a publié une déclaration disant que les négociateurs iraniens ont “abattus toutes nos cartes gagnantes dans la première phase.”
« Cet accord est semblable à celui obtenu par l’Irak : pétrole contre nourriture. Nous donnons beaucoup et nous gagnons peu », a déclaré Ali Reza Matachi, un membre du groupe. « Nous nous réservons le droit de protester contre cet accord. »
Selon toute vraisemblance, ils commenceront à protester seulement si l’Ayatollah Khamenei ou un de ses substituts envoie un signal dans les médias ou dans les lieux de prière du vendredi. Mais cela peut avoir lieu dans un avenir lointain.
« Il peut revenir sur ses positions et toujours demander aux opposants d’intervenir s’il n’aime pas la tournure que prennent les négociations », a déclaré un chercheur qui a demandé à garder l’anonymat afin de parler ouvertement des motivations du Guide Suprême. Peu des concessions de l’Iran dans l’accord temporaire avec les puissances mondiales sont irréversibles, a-t-il noté. « Si nécessaire, tout peut être remis en marche, rien n’est en cours de démantèlement pour le moment.»
S’ils reçoivent un tel signal, les ultraconservateurs ont l’argent et les moyens nécessaires pour mobiliser une opposition redoutable.
«Grâce à leurs réseaux, les ultraconservateurs ont la capacité de mobiliser des forces “, a déclaré Mr Ghorbanpour, pointant les rassemblements, tolérés par l’État, de centaines de milliers de personnes. Mr Rouhani ne sera pas autorisé à organiser de tels rassemblements, dit-il, car les organisations conduisant des événements publics sont toutes au-delà de son contrôle.
Par exemple, l’échec de M. Rouhani quant au déblocage de Facebook, une promesse majeure au cours de sa campagne, illustre l’emprise que les ultraconservateurs exercent encore sur le domaine public. Les chercheurs disent que si les médias sociaux étaient en libre accès en Iran, leurs partisans les utiliseraient pour définir des revendications et organiser des soulèvements.
« Au lieu d’être en mesure de mettre en place une politique musclée dans les rues, sa seule chance de survie est d’améliorer l’économie », a déclaré M. Ghorbanpour à propos de Mr. Rouhani.
Mais même là, les ultraconservateurs jouent un rôle essentiel. ” Il y a un groupe de nouveaux riches qui se sont enrichis à travers les sanctions”, a déclaré Saeed Laylaz, un économiste étroitement lié au gouvernement Rouhani. Les effets les plus visibles de l’enrichissement sur la base des sanctions est le fait que depuis des années, de nouvelles Porsche, Maserati et Ferrari serpentent à travers les ruelles étroites du Nord de Téhéran.
Les conducteurs de ces voitures de luxe, la plupart des jeunes hommes ayant une vingtaine d’années, sont communément appelés ici « aghazadehs, » les enfants de ceux ayant des liens avec le pouvoir.
Selon M. Laylaz, « au lieu d’essayer de prendre leurs richesses, M. Rouhani leur demandera d’investir dans l’économie. »
Un déplacement du pouvoir économique à ceux qui sont proches de M. Rouhani est possible, insiste Mr. Laylaz. « Mais ne vous attendez pas à ce que se produise d’ici peu un demi-tour vers la transparence, une amélioration du secteur privé et une baisse du népotisme et de la corruption. »
Commentaires, comparaisons et critiques :
Cet article est principalement informatif mais nous pouvons néanmoins y apporter quelques commentaires.
Cet article nous montre l’important pouvoir que possède l’Ayatollah Khamenei. En effet, ce dernier contrôle toutes les organisations ultraconservatrices. Au-delà de son pouvoir officiel, il tire les ficelles de nombreuses de ces dernières. En effet aucune n’ose évoquer son opposition à l’accord intérimaire signé par l’Iran puisque l’Ayatollah ne s’y est pas opposé non plus.
Dans l’article, un expert explique que le Président Rouhani aurait été « placé » à la tête du pays du fait de son appartenance politique plutôt centrale, par le Guide Suprême afin de tester la sincérité des Américains. En effet, ces derniers avaient promis la possibilité d’un accord sur le nucléaire qui permettrait la levée des sanctions qui ont considérablement appauvries l’Iran. Nous pouvons ajouter que la signature de cet accord intérimaire a également permis à la communauté internationale de vérifier si l’Iran a réellement l’intention de réviser son programme nucléaire. Ainsi, ce dernier a permis aux deux parties signataires de se tester.
Selon ce même expert, Khamenei pourrait très bien remplacer Rouhani par un dirigeant favorable aux années Ahmadinejad. Cet avis peut néanmoins se discuter car le Président Rouhani a été élu à la majorité absolue par le peuple, grâce à son appartenance politique centriste, qui souhaitait un dirigeant moins radical qu’Ahmadinejad. Le peuple a une réelle volonté de se tourner vers la modernité. Il n’est donc que peu probable qu’il laisse l’Ayatollah Khamenei s’en prendre au président qu’ils ont élu.
Il est également évoqué le fait que le Président Rouhani n’a pas le pouvoir de mettre en place une politique musclée dans les rues. Cela pourrait s’expliquer, entre autre, par sa position politique modérée. Il devra donc se tourner vers l’amélioration de l’économie du pays. C’est ce que le peuple iranien attend de lui. Cette amélioration économique passe par la signature d’un accord permettant de supprimer les sanctions mises en place envers l’Iran.
De plus, il est mentionné dans l’article que Mr Rouhani demandera aux individus s’étant enrichis grâce aux sanctions d’investir dans l’économie, au lieu de reprendre leurs richesses en les imposant. Ceci semble une bonne tactique puisque cela permettra de relancer l’économie et c’est ce qu’attend le peuple iranien.
Pour finir, nous pouvons mentionner le fait qu’Obama serait favorable à établir une relation ambitieuse avec l’Iran où cette dernière pourrait jouer un rôle en Syrie, en Afghanistan et dans d’autres endroits instables. Mais cela dépendra de la capacité des modérés à s’imposer en Iran. Cet accord sur le nucléaire et la nécessité de montée de pouvoir du gouvernement de Rouhani sont donc des enjeux majeurs pour le pays.
Bibliographie :
http://www.courrierinternational.com/notule-source/the-new-york-times
http://www.washingtonpost.com/
http://fr.wikipedia.org/wiki/The_New_York_Times
Mark Lander, « Le pari réussi d’Obama », initialement paru dans The New York Times, traduit par Courrier International, du 28 Novembre au 4 Décembre 213, N°1204.
Annexe : article original
Iran’s Hard-Liners Keep Their Criticism of Nuclear Pact to Themselves
By Thomas Erdbrink, Published: December 1, 2013 on New York Times
TEHRAN — In a room in which journalists were outnumbered by security agents and paramilitary fighters, the tall Iranian commander stood and issued his judgment.
“Our ideology will not be undermined by some negotiations,” Mohammad Reza Naqdi, the hard-line head of the paramilitary Basij force, told the selected group of reporters in a gathering days before Iran signed an interim nuclear agreement with the United States and other world powers.
That pact, in which Iran’s moderate government agreed to freeze parts of its nuclear program for six months in exchange for limited relief from crippling economic sanctions, was greeted with wild enthusiasm in most quarters here. A conspicuous exception, however, were Iran’s hard-liners, who mostly maintained a studied silence, unwilling to risk a public confrontation with their patron over the years — the supreme leader, Ayatollah Ali Khamenei, who has cautiously welcomed the deal.
But that silence may not last, experts say. At the slightest signal from the supreme leader, they say, the hard-liners could unleash protests by hundreds of thousands on the streets along with an outpouring of criticism from state-run news media.
“They are biding their time,” watching from the sidelines, eager to pounce on any perceived signs of backtracking, weakness or capitulation, said Farshad Ghorbanpour, an Iranian journalist close to the government of President Hassan Rouhani. “When the opportunity arises they will strike back, searching for pretexts and playing into possible snags during the negotiations,” he said. “This is in no way a done deal.”
Iran and the United States face a host of obstacles on the treacherous path to a final agreement on Tehran’s nuclear program. A swarm of critics — Saudi Arabia, Israel and the United States Congress, among others — have already condemned the deal (curiously enough, helping Mr. Rouhani by making the pact look better for Iran).
Perhaps none of those critics have as much at stake, however, as Iran’s hard-liners, whose very claim to power rests on implacable opposition to what they depict as the decadent, immoral West, and especially to the “Great Satan,” the United States.
For over a decade, Iran’s hard-line clerics and Revolutionary Guards commanders have controlled important levers of power — the military and intelligence services, the judiciary, state-run news media, Friday Prayer venues and a wide circle of state-run businesses. Working closely with Ayatollah Khamenei, they have enforced a worldview of confrontation with the West, sending the country lurching from crisis to crisis.
They prospered under the bombastic presidency of Mahmoud Ahmadinejad, who made an art form of roiling Western sensibilities, particularly concerning Israel. On state television and during rallies, they tirelessly propagated the idea that Iran would eternally resist the West no matter the consequences. In the process, they grew richer and more powerful, even as the country was increasingly impoverished by the sanctions.
But as cheerful ordinary Iranians, particularly younger ones, welcomed the news of the nuclear deal as a first step toward a brighter future, the hard-liners went silent. Publicly, at least, they pretend as if nothing has happened, taking to the friendly airwaves of state-run news media to reiterate their rigid anti-Western ideology and assure the public that nothing will come of the negotiations.
“The Islamic Republic is fundamentally against the arrogance,” Mr. Naqdi said of the United States a day after the deal. “We will never reach a compromise with them.”
Some experts have said the hard-liners have been muted in their criticism because they are quietly pleased with the agreement, in that it concedes their fundamental, nonnegotiable demand that Iran be allowed to continue to enrich uranium. But equally, if not more, important is their relationship to Ayatollah Khamenei, without whose blessings no deal would have been possible.
A Tehran-based analyst with ties to the senior leadership, Amir Mohebbian, has said that Ayatollah Khamenei ushered Mr. Rouhani into power with the idea of shifting course from the Ahmadinejad years and testing President Obama’s sincerity about reaching a nuclear deal. Having now seen the ayatollah praise the nuclear deal “as it was presented to him” — a deliberate ambiguity that will enable him to shift course again, should he so decide — the hard-liners have been guarded in their remarks.
One theme that is emerging clearly from the hard-line camp is that Iran has already compromised as much as it can. “We have shown flexibility, now all sanctions should be lifted,” said Gen. Hossein Salami, a Revolutionary Guards commander. “Otherwise, the interim nuclear deal is a reversible path.”
“Be sure that Mr. Rouhani will come under lots of pressure inside Iran,” said Ahmad Bakhshayesh, a hard-line member of Parliament. “If sanctions are not fully lifted, this temporary deal can be canceled easily.”
On Wednesday, the Committee to Protect Iranian Interests, a hard-line group whose members pelted Mr. Rouhani with eggs, and even a shoe, after his September phone call with Mr. Obama, issued a statement saying much the same thing, that Iran’s negotiators “burned all our winning cards in the first phase.”
“This deal is like the one Iraq got: oil for food. We are giving a lot and are gaining a little,” said Ali Reza Matachi, a member of the group. “We reserve the right to protest against this agreement.”
In all likelihood, they will begin to protest only if given a signal by Ayatollah Khamenei or one of his surrogates in the news media or at the Friday Prayer venues. But that may not be forthcoming in the near future.
“He is leaving his options open and can always ask the hard-liners to step in if he doesn’t like the way the talks develop,” said one analyst who asked to remain anonymous in order to speak openly about the motives of the supreme leader. Few of Iran’s concessions in the temporary agreement with world powers are permanent, he noted. “If needed, everything can be restarted, nothing is being dismantled for now.”
But if they do receive such a signal, the hard-liners have the money and means to mobilize a formidable opposition.
“Through their networks the hard-liners have the ability to mobilize forces,” said Mr. Ghorbanpour, pointing to state-condoned rallies of hundreds of thousands of people. Mr. Rouhani will not be allowed to organize such gatherings, he said, as the organizations signing off on public events are all beyond his control.
For instance, Mr. Rouhani’s failure to unblock Facebook, a major promise during his campaign, illustrates the sway the hard-liners still exercise over the public domain. If the social media site were freely accessible in Iran, his supporters would use it as an open stage to organize and set demands, analysts say.
“Instead of being able to put political muscle on the streets, his only chance of survival is to improve the economy,” Mr. Ghorbanpour said of Mr. Rouhani.
But even there, the hard-liners play a critical role. “There is a group of nouveaux riches who found wealth in the sanctions,” said Saeed Laylaz, an economist with close ties to the Rouhani government. For years, the new Porsches, Maseratis and Ferraris snaking their way through the narrow alleys of upscale North Tehran were among the most visible effects of the sanctions.
The drivers of these luxury cars, mostly young men in their 20s, are commonly referred to here as “aghazadehs,” the children of those with connections to power.
According to Mr. Laylaz, “instead of trying to take their wealth, Mr. Rouhani will ask them to invest it into the economy.”
A shift of economic power to those close to Mr. Rouhani is possible, Mr. Laylaz insisted. “But don’t expect the U-turn towards transparency, enhancement of the private sector and the erosion of nepotism and corruption to happen in a very short time.”
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