- Introduction
– République du Cameroun
– Capitale : Yaoundé
– On recense plus de 280 langues. Langues officielles : anglais et français
– Monnaie : franc CFA
– Ethnies : plus de 200. Principaux groupes ethniques : Fangs (19,6%) ; Bamilékés, Bamoun (18,5%) ; Douala, Louembous, Bassas (14,7%), Peuls, Tikars, Mandaras, Makas, Chambas, Mboum, Haoussa
– IDH 0.523 (150ème sur 187)
– Démographie : 21,7 millions d’habitants (Banque Mondiale 2012)
– Densité 44,8 hab/km2
- 2-Une évaluation du risque politique basé sur :
* La stabilité du gouvernement et des institutions
Le président Paul Biya, à nouveau vainqueur des élections du 9 octobre 2011, est au pouvoir depuis 1982. Son parti, le RDPC dispose d’une majorité à l’Assemblée nationale. Du point de vue de l’organisation des pouvoirs, il s’agit d’un Etat unitaire. Le multipartisme est instauré en 1990. La Constitution actuelle date de 1992, et prévoit la mise en place d’un Sénat et d’un Conseil constitutionnel. Il s’agit donc, et cela est également le cas pour de nombreux pays d’Afrique suite à la décolonisation, de jeunes institutions.
* Les conditions socio-économiques
Il s’agit de l’économie la plus diversifiée de la région. L’élément principal de l’économie camerounaise est le pétrole, viennent ensuite le secteur forestier et le cacao. Les besoins de la population en nourriture ne sont cependant pas complètement couverts, et « les émeutes de la faim » de 2008 ont fortement marqué les esprits.
* Les conflits internes
On observe des conflits ethniques sporadiques, pour diverses raisons comme des différends sur le partage de la terre, mais également des revendications politiques. Tel a été le cas par exempleentre les Banyangui et les Bororos dans le nord-ouest du Cameroun. Selon les sociologues, l’enjeu pour le gouvernement aujourd’hui est de faciliter l’intégration et non pas d’envenimer les clivages ethniques.
* Les pressions ethniques
On observe une montée des tensions interethniques depuis l’avènement du multipartisme dans les années 1990 dans ce pays qui compte plus de 200 ethnies.
* Les conflits externes et pays voisins entrainant un risque potentiel
Les frontières du Cameroun sont extrêmement fragilisées par les conflits et tensions existantes dans les pays voisins. Au nord-ouest du Cameroun se trouve le Nigeria et la menace de Boko Haram, groupe terroriste, présent également au Cameroun dans la région limitrophe au Nigeria. Ce groupe terroriste a également revendiqué l’enlèvement d’un prêtre français Georges Vandenbeusch ainsi que l’enlèvement de la famille Tanguy Moulin-Fournier enlevée en février 2013 et libérée en avril 2013.
A l’est, la frontière est fragilisée par la crise en République Centrafricaine, où est éclatée une guerre entre les rebelles Seleka et le gouvernement qui dégénère aujourd’hui en guerre religieuse entre les musulmans et les chrétiens et qui a débouché sur une intervention militaire française en novembre 2013. La porosité des frontières présente un risque de passage de bandits et de trafiquants au Cameroun au niveau des frontières avec la RCA. On observe également des affrontements réguliers entre les forces camerounaises et les groupes armés centrafricains au niveau de la frontière.
Au sud-ouest, on observe un problème d’insécurité lié aux activités des contrebandiers au niveau de la presqu’ile de Bakassi.
* Le niveau de corruption
La lutte contre la corruption est l’une des priorités du gouvernement camerounais : l’opération « Epervier » a été lancée en 2004 après la signature et la ratification de la Convention des Nations Unies contre la Corruption (entrée en vigueur en décembre 2005). Dans ce contexte, la Commission Nationale Anticorruption (CONAC) a été créée au Cameroun, sous la responsabilité du Président de la République Paul Biya.
Malgré les avancées du gouvernement camerounais dans la lutte contre la corruption, celle-ci reste encore aujourd’hui un véritable fléau : selon l’indice de perception de la corruption de l’ONG allemande Transparency International, le Cameroun est classé 144e pays sur 177 pays étudiés.
* Les conditions de sécurité dans le pays liées à la criminalité et au terrorisme
Le taux de criminalité de « niveau raisonnable » selon le ministère des affaires étrangères français. Néanmoins, les agressions sont fréquentes et la menace terroriste est inévitable.
- 3-Une évaluation des risques économiques et financiers basé sur :
* Le PIB par habitant
1.142 USD en 2012
* Le taux de croissance du PIB
4,7% en 2012
* Le taux d’inflation annuel
3,0% en 2012
* Le solde budgétaire (en % du PIB)
-3,9% en 2012
* Le solde courant (en % du PIB)
-0,7%du PIB en 2008
* La dette externe (en % du PIB)
19% du PIB en 2012
* Le solde commercial
-2600 millions de dollars en 2012
* La stabilité du taux de change
1 USD=476.991 XOF (Franc CFA)
1 EUR=655.957 XOF
- 4-Une évaluation des risques géographiques et environnementaux :
* Les risques sismiques et géologiques
Le pays se caractérise par quatre grandes régions : la région littorale à l’ouest (océan Atlantique), au sud la côte basse de sable (baie de Douala) ; toujours plus au sud, le domaine des palétuviers et puis encore plus au sud, les plages. Le Cameroun est également traversé par le plateau central d’ouest en est. A l’ouest, il s’agit d’une zone montagneuse et volcanique, d’où un risque sismique important.
* Les risques sanitaires et épidémiques
Le risque de paludisme est élevé, tout comme le risque de dengue, de chikungunya et de fièvre jaune. Nord Cameroun : épidémie de méningite et de choléra.
- 5-Une évaluation du Hard power du pays :
* Pouvoir militaire réel
Le budget consacré à la défense en 2013 est de 194,079 milliards de F CFA (295,8 millions d’euros). Capacités opérationnelles : 30 000 hommes et 4 500 jeunes recrutés en 2013. De plus en plus d’importance est donnée aux forces spéciales, notamment le BIR (Bataillon de Forces Rapides) qui est déployé sur la frontière nigériane afin de contrer la menace terroriste de Boko Haram. Autre force spéciale : le Groupement Polyvalent d’intervention de la gendarmerie nationale (GPIGN). L’armée camerounaise intensifie ses troupes pour contrer la menace terroriste. Le Cameroun est le premier partenaire de la France en Afrique, concernant les questions de sécurité et de défense dans la région.
* Poids du pays dans les institutions internationales
Le Cameroun mène une politique active pour adhérer aux organisations internationales : membre de l’Organisation de la conférence islamique, de l’Organisation internationale de la Francophonie et du Commonwealth.
Elu deux fois comme membre non permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies, le Cameroun est actuellement membre du Conseil des droits de l’Homme jusqu’à fin 2013.
Il est également membre du FMI, Banque Mondiale, ses principaux bailleurs de fonds.
Cependant, il est davantage actif dans les organisations régionales : OUA, CEDEAO, CEEAC, Commission du golfe de Guinée.
* Technologie et innovation
Du point de vue de technologies militaire, l’armée camerounaise se spécialise dans les forces spéciales et effectue des partenariats avec la France surtout, dans le domaine de la recherche militaire.
- 6-Une évaluation du soft power du pays :
* Reconnaissance médiatique et culturelle
La réserve de faune du Dja et Trinational de la Sangha est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Le parc de Walibi (aujourd’hui inaccessible suite aux enlèvements de Français) était également une destination touristique.
* Vecteurs d’influences (cinéma, médias, diasporas…)
Le cinéma camerounais se heurte à des problèmes de liberté d’expression : accusé de « lèse-majesté », le jeune cinéastes Richard Djimili a été enlevé et torturé. Jean-Pierre Bekolo, cinéaste connu sur la scène internationale, s’est vu refuser l’autorisation de diffuser son film dans la salle du cinéma de l’Institut français de Yaoundé car, selon la version officielle, son film aurait pu être interprété comme une « ingérence dans les affaires intérieures du pays ».
* ONG
Des centaines d’ONG présentes au Cameroun, mais beaucoup d’origine étrangère. Il s’agit notamment d’ONG dans les domaines des droits des enfants (CRIN), et du développement économique (Institut Panafricain pour le Développement, ONG suisse).
- 7-Conclusion et SWOT
Le Cameroun a un potentiel économique important du fait de son économie diversifiée. Cependant, à cela s’oppose un appauvrissement croissant de la population dû en partie à un taux d’inflation en augmentation (3% en 2012). Du fait de sa position stratégique en Afrique, le Cameroun peut néanmoins renforcer son poids régional.
En ce qui concerne les politiques sociales, malgré l’implication affichée du gouvernement dans la lutte contre la corruption, celles-ci restent limitées et ne prennent pas suffisamment en considération les questions ethniques.
Sur le plan sécuritaire, la menace principale du Cameroun se concentre aujourd’hui le long de ses frontières, notamment à cause de la menace terroriste au Nigéria ainsi qu’à cause de la guerre en RCA. L’enjeu est donc celui de sécuriser les frontières afin d’éviter un débordement au sein du pays.
Sitographie:
– Site de l’Unesco, www.unesco.org, “La cartographie linguistique, traceuse de l’histoire, des civilisations et des cultures: une application au Cameroun”, 17/12/2013
– Site du PNUD, www.undp.org .
– Site du Ministère des affaires étrangères français, www.diplomatie.gouv.fr
– Site de l’Office des nations unies contre la drogue et le crime, www.unidc.org
– Site de Transparency.org- Transparency international, www.transparency.org
– Site de la Banque mondiale, www.donnees.banquemondiale.org/
Valentina Logreco
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