Le Brésil repositionné dans la géopolitique mondiale

Vente aux enchères de Libra

Présentation du journal

L’article est extrait de la revue « Forum ». Cette revue est une publication mensuelle qui circule dans les kiosques de tous les pays. En plus de sa version électronique, elle fournit des informations et contenus journaliers, avec des analyses et informations sur des évènements politiques, économiques et sociales. Lancée en janvier 2001 à Porto Alegre, elle s’est inspirée du Forum social mondial.

Ses lecteurs sont des professeurs, intellectuels, syndicalistes, économistes, journalistes, sociologues, avocats, scientifiques sociaux et étudiants.

La présentation de l’original

L’article a été rédigé le 22 octobre 2013, un moment où le Brésil est en pleine expansion dans le domaine de production du pétrole et où des différends se produisent quant à la vente aux enchères du domaine de Libra.

Le nom de l’auteur de cet article n’est pas mentionné, cependant sa position paraît neutre et sa vision reste élargie sur les faits. Il mentionne une source anonyme qui est la base de son article et qui nous donne des informations sur le grand domaine de ressources pétrolières et les participations des pays étrangers pour l’expansion du Brésil.

Traduction de l’article

La vente aux enchères de Libra (leilao de Libra) repositionne Brésil dans la géopolitique mondiale 

Le pays progresse jusqu’à la cinquième place dans le classement des pays producteurs, selon l’OPEP, non pas allié aux États-Unis, mais à un ensemble plus vaste de forces, comprenant la Chine.

Pour les « courriers du Brésil »

En assurant l’extraction du pétrole contenu dans le domaine de Libra, le Brésil passe à la cinquième place dans le classement des pays producteurs, selon l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), non pas alliés aux États-Unis, mais à un ensemble plus large de forces, comprenant la Chine. Le pointeur de la balance penche maintenant vers le prestige du groupe connu sous le nom de BRICS, qui, au-delà des Brésiliens, réunit les Russes, indien, chinois et Sud-Africain. Le Brésil a déjà acheté à la Russie un système de première génération antiaérienne. Avec l’Inde, il renforce également ses relations ; idem avec l’Afrique du Sud.

Le domaine de Libra

Selon une source transit dans le secteur énergétique brésilien, qui s’est adressé au « Courrier du Brésil » sous couvert d’anonymat, « est définit le contour final d’un nouveau bloc économique dans les prochains mois et sur un ton plus sérieux, la formation d’un nouveau Conseil de sécurité (CS) de l’ONU ».

–          « Le siège définitif du CS se produira au Brésil, principalement en raison de l’alignement des forces dans les domaines productifs, tels que le pétrole et l’industrie, qui ont un poids spécifique dans la définition des facteurs de développement et de l’indépendance économique des pays » – a dit la source.

Les États-Unis se précipitent pour se débarrasser de la dépendance absolue de ce produit, avec la production de raffinages du pétrole de schiste, et cherchent à mettre en place ce processus, qui est encore en train de passer par des ajustements scientifiques. Mais la présence de la Chine sur la scène mondiale s’oppose à la consommation des États-Unis. Aujourd’hui, la Chine a émergé comme le plus grand importateur de pétrole au monde, devançant désormais les États-Unis,  ce qui élargit de manière décisive les relations économiques sino-brésiliennes.

Les importations de pétrole des États-Unis, depuis 2007, a déjà diminué de 22,37 % à 10,58 millions de barils par jour en 2012 (selon les données de l’huile British Petroleum (BP)), ils ont également d’une manière stratégique préféré quitter les enchères de Libra. L’utilisation de ressources non conventionnelles a également baissé le prix pratiqué du gaz aux États-Unis et a renversé les prix du pétrole. Henry Hub, prix pratiqué sur le marché au comptant de l’Amérique du Nord, est passé de 8,86 $ US par million de British Thermal Unit (BTU, son sigle en anglais, et correspond à 252,2 calories, utilisées comme mesure internationale) à $ 2,7 par million de Btu entre 2008 et 2012.

La chute a été d’environ 69,5 %, ce qui a favorisé un certain soulagement dans le parc industriel Nord-Américain.

Il s’agit du scénario idéal pour la formation d’un « nouveau groupe de pays ayant besoin de garder leur compétitivité dans le monde entier », affirme la source. Les frais financiers de l’opération sont justifiés – et la montée dans le prix des actions de Petrobras sur les marchés boursiers, quelques minutes après le coup de marteau montre cela – même avec le besoin de débourser plus pour un domaine qui appartient déjà à la compagnie pétrolière de l’État.

– « Avec le domaine de Libra, bien que le secteur de l’intelligence du gouvernement ait été extrêmement conservateur dans le déploiement des troupes à l’avant d’un hôtel à Barra da Tijuca (ville proche de Rio), le Brésil a gagné une nouvelle position dans le paysage stratégique des relations internationales. Le Président Dilma Rousseff laisse une image légèrement rayée, en raison de la cruauté dans l’appel de recrues pour effrayer les demi-douzaines de manifestants, sur une journée chaude et ensoleillée à Rio de Janeiro, mais les résultats que l’opération a produit, au niveau stratégique, ont tendance à lui laisser une chance plus mince pour les élections en 2014 » – a-t-il conclu.

 Notes:

–          BRICS : Acronyme anglais pour désigner un groupe de cinq pays qui se réunissent en sommet annuel : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud (2011). Équivalent en français : ABRIC

–          Correio do Brasil : C’est un quotidien fondé sur Internet en janvier 2000, par le journaliste Gilberto De Souza, à Rio de Janeiro. Il circule en versions imprimées à Rio, par abonnements, mais aussi en ligne le soir. Le Journal est divisé en éditions politiques, économiques, sportives, métropolitaines nationales et internationales et en éditions de l’opinion.

–          Leilão de Libra cherche à créer un scénario idéal pour la formation d’un « nouveau groupe de pays », et a besoin de maintenir sa compétitivité à un niveau mondial (Agence Petrobras)

–          Leilão de Libra: Libra est située dans le bassin de Campos, la vente aux enchères a eu lieu le 21 octobre. C’était la première confrontation des différents pays réalisée pour s’accorder, dans le cadre du régime de partage de la production, sur les zones d’exploration du pétrole et gaz naturel dans la région présel du Brésil.

Commentaire, analyse comparative

Le domaine de Libra, au Brésil, a fait place à des enchères, car il assure un grand volume de pétrole. Les États-Unis voulant devenir autosuffisants et diminuant leurs importations, la chute des prix du pétrole et le groupe BRICS sont un scénario idéal pour le Brésil. Il peut ainsi former un nouveau groupe de pays grâce aux enchères de Libra et obtenir une nouvelle position dans les relations internationales.

Le domaine de Libra détient les plus grandes réserves en pétrole du Brésil et le gouvernement a conduit une vente aux enchères de celui-ci. Des manifestations contre la livraison de présel à des entreprises étrangères ont renforcé la sécurité. La vente aux enchères consistait à la fourniture de pétrole et gaz dans la couche présel sous le régime de partage.

Le gouvernement s’est efforcé de se montrer optimiste sur le succès de cette vente. Le consortium gagnant se verra livrer la plus grande zone d’exploration pétrolière du monde. Les attentes sont la récupération de 8 à 12 milliards de barils de pétrole.

11 entreprises ont participé à cette ronde et 9 ont eu des garanties d’approvisionnement. En tant que gagnant du consortium, l’entreprise devra verser une prime de signature du contrat de concession de 15 milliards de dollars et Petrobras aura une participation de 30% dans la concession donc restera partenaire.

Les entreprises intéressées au domaine de Libra pourront se joindre à un consortium de soumission des offres à condition qu’il y ait au moins une entreprise niveau A (capable de fonctionner en eau profonde. La durée de contrat est de 35 ans sans extension.

Des manifestations ont éclaté : le syndicat, selon Cancella, est contraire à la livraison du pétrole à des sociétés étrangères. « Il n’y a aucune raison de faire cette vente aux enchères et d’amener des entreprises étrangères au présel. Pétrobras a la meilleure technologie pour ce type d’opération. De plus, avec la quantité de pétrole dans les réserves, Petrobras sera en mesure d’emprunter pour financer l’exploration de Libra sans nécessité d’investissement par d’autres sociétés »

Manifestation: “Brésil, le pétrole est à nous!”

Beaucoup de personnes sont contre ce partenariat qui consiste à financer l’exploration des réserves car ils ne veulent pas d’entreprises étrangères dans leur pays.

Notes:

Les 11 entreprises qualifiées sont : CNOOC International Limited (Chine), China National Petroleum Corporation, Ecopetrol (Colombie), Mitsui & Co (Japon), ONGC Videsh (Inde), Petrogal (Portugal), Petronas (Malaisie), Repsol/Sinopec (Hispano-Chinois), Shell (anglo-hollandaise), Total (France) et Petrobras (Brésil).

 

Selon BFM TV : Total détient 20% du méga-gisements pétroolier de Libra : http://www.bfmtv.com/economie/bresil-total-obtient-20-pour-cent-mega-gisement-petrolier-libra-bassin-santos-628634.html

Bibliographie 

http://revistaforum.com.br/blog/2013/10/libra-reposiciona-brasil-na-geopolitica-mundial/

http://g1.globo.com/economia/noticia/2013/10/governo-faz-nesta-2-leilao-de-libra-maior-reserva-de-petroleo-do-brasil.html

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