A Geopolitical hostage (Moldova), The path to European integration goes through Ukraine.
Cet écrit daté du 23 Novembre 2013 provient du quotidien britannique The Economist (article uniquement disponible sur le site www.economist.com) dont la maison d’édition se nomme The Economist Newspaper Limited.
Crée en 1843, The Economist a ensuite fusionné avec deux autres grands journaux que sont The Bankers’ Gazette et Railway Station à partir de 1845 jusqu’à 1932 ; même s’il est décrit comme un journal « politique, littéraire et général. »
Ce tabloïd nous donne une ouverture et une opinion sur des nouvelles internationales, la politique, le monde des affaires, la finance, la science ainsi que la technologie. Les articles tirés de The Economist ne sont pas signés mais ils ne sont pas le fruit du travail de l’éditeur seul.
D’après les sources historiques empruntées du site web, Geoffrey Crowther, économiste et journaliste britannique, ancien éditeur du quotidien de 1938 à 1956, affirmait à l’époque que « le centre extrême était la position historique du journal ». C’est encore valable de nos jours.
The Economist se considère comme l’ennemi du privilège, de l’emphase et de la prévisibilité. Il a soutenu des conservateurs tels que Ronald Reagan et Margaret Thatcher. Il a soutenu les Américains au Vietnam. Mais il a également défendu Harold Wilson et Bill Clinton et approuvé un grand nombre de causes libérales.
Traduction de l’article : Un otage géopolitique (La Moldavie), Le passage vers une intégration européenne passe par l’Ukraine.
« NOUS ne voulons pas être un otage ukrainien. », dit Iurie Leanca, premier ministre de la Moldavie.
Lors du sommet de Vilnius se tenant les 28 et 29 Novembre, la Moldavie signera des accords majeurs sur la coopération politique, les réformes et le libre-échange avec l’Union Européenne.
La Commission Européenne proposera de lever l’obligation de visa pour tout ressortissant moldave désirant passer les frontières de l’espace Schengen. Mais la grande question est de savoir si l’Ukraine, son colossal voisin, fera de même. Sinon, il sera difficile pour le peuple moldave de résister à la pression russe d’abandonner son processus d’intégration à l’Union Européenne.
La Moldavie est le pays le plus pauvre de l’Europe. Il compte 3,6 millions d’habitants sur son territoire, mais n’inclut pas les quelques 400,000, vivants dans la région séparatiste de Transnistrie. Parmi sa main-d’œuvre de 1,3 millions de travailleurs, au moins la moitié demeure à l’étranger, affirme le ministre chargé de l’économie, Valeriu Lazar. Les personnes instruites quittent le pays en faveur de la Roumanie où l’on parle la même langue. Les ouvriers non qualifiés ont l’habitude d’aller dans le sud de l’Europe ; mais avec beaucoup moins de travail offert liée à une économie de la Zone Euro souffrante, ils travaillent désormais sur des sites de construction pour les Jeux Olympiques de Sotchi en Russie.
Selon Monsieur Lazar, 25 % du PIB se compose de remises et versements. « Nous avons juste une main d’œuvre et une terre fertile », dit-il. Selon Ion Sturza, un ancien Premier Ministre au gouvernement, la dépendance de la Moldavie en terme de versement est bien plus grande (que ce chiffre avancé), parce qu’une grande quantité d’argent revient au pays en liquidités non déclarées. Il estime que les remises et l’économie grise représentent un peu plus de la moitié du PIB du pays.
A la différence des pays des Balkans de l’ouest, la Moldavie et les cinq autres pays qui en forment l’est, y compris l’Ukraine, n’ont pris aucun engagement face à l’Union Européenne, signifiant qu’ils n’ont pas encore répondu à toutes les attentes requises par l’UE leur permettant de la rejoindre.
Toutefois, les dirigeants moldaves continuent de penser que sous prétexte d’une signature des accords de Vilnius, ils se verront « irréversiblement » liés à l’Europe.
La Russie a continué à augmenter la pression sur la Moldavie pour tenter de mettre un terme à son orientation « pro-UE ». Elle veut que la république Moldave adhère à son union douanière avec la Biélorussie et le Kazakhstan ainsi que son union économique eurasienne prévue par la suite.
En Septembre, le Kremlin a prohibé le vin moldave, un produit fortement exporté, pour des raisons de santé somme toute largement controversées. En Russie, les travailleurs moldaves ont dû faire face à un contrôle de plus en plus fréquent de leur statut légal. Dmitry Rogozin, un représentant du Kremlin, a proféré de sérieuses menaces au sujet de l’alimentation en gaz vers la Moldavie, qui se fonde uniquement sur la Russie pour ses approvisionnements.
Il sera beaucoup plus facile pour la Moldavie de résister à la pression russe si l’Ukraine conclut également un accord avec l’Union Européenne. La décision ukrainienne affectera aussi l’avenir de la région séparatiste de Transnistrie, territoire financé par la Russie. Monsieur Leanca affirme qu’il a rappelé aux dirigeants de Transnistrie qu’ils se trouvent entre « nous et l’Ukraine, et non entre nous et quelqu’un d’autre. » Si l’Ukraine opte pour une union douanière avec Moscou, la distance n’aura aucun intérêt. Au contraire, si elle s’engage en faveur de l’UE, la Transnistrie demeura juste un tesson cher, loin de la Russie.
Commentaires sur l’article
Nous pouvons constater après l’analyse de cet article que la Moldavie est réellement prise en étau entre la Russie, l’Ukraine et le territoire séparatiste que forme la Transnistrie. Cette région pose un problème majeur à la République de Moldavie qui pourrait plus simplement être réglé par l’aide de l’Union Européenne et la réunification des deux territoires.
Concernant la Russie, on remarque qu’elle essaye de sanctionner (par l’exportation du vin et du gaz) deux pays alors en sa possession du temps du bloc soviétique que sont la Moldavie et l’Ukraine. Elle désire freiner voire stopper toute aspiration d’intégration à l’UE nouée par ces deux nations, dans le but de les attirer vers une Union Eurasienne, proposée par le gouvernement russe en place.
On pourrait se poser la question de savoir si le peuple moldave approuve ou non une possible union avec le reste de l’Europe. En temps de crise européenne, le choix ne semble pas être facile à faire.
Néanmoins, on remarque que l’UE ne cesse de vouloir s’agrandir et il ne serait pas étonnant de voir la Moldavie l’intégrer rapidement tant une conquête vers les pays de l’Est est déjà relativement bien lancée.
L’original de l’article est disponible via le lien suivant :
http://www.economist.com/news/europe/21590601-path-european-integration-goes-through-ukraine-geopolitical-hostage
Moldova – A geopolitical hostage
The path to European integration goes through Ukraine
Nov 23rd 2013 | CHISINAU |
“WE DO not want to be a Ukrainian hostage,” says Iurie Leanca, Moldova’s prime minister. At a summit in Vilnius on November 28th and 29th, Moldova will sign important agreements on political co-operation, reform and free trade with the European Union. The European Commission will also propose visa-free travel for Moldovans to the EU’s Schengen area. But the big question is whether Ukraine, its giant neighbour, does the same. If not, it will be hard for Moldovans to resist Russian pressure to abandon their country’s path to European integration.
Moldova is Europe’s poorest country. It has 3.6m people, not including 400,000 in the breakaway region of Transdniestria. Of its labour force of 1.3m, at least half are abroad, says Valeriu Lazar, the economy minister. Educated people leave for Romania where the same language is spoken. Unskilled labourers used to go to southern Europe; with much less work in the ailing euro zone economies, many now work on building sites for the Olympic Games in Sochi in Russia.
According to Mr Lazar, 25% of Moldova’s GDP consists of remittances. “We just have people and fertile soil,” he says. According to Ion Sturza, a former prime minister, Moldova’s reliance on remittances is far bigger, because so much money comes back to the country in unrecorded cash. He believes that remittances and the grey economy account for a full half of GDP.
Unlike the western Balkan countries, Moldova and the other five Eastern Partnership countries, including Ukraine, have no commitment from the EU that once they fulfil the tasks Brussels set for them they will be allowed to join. Still, Moldova’s leaders believe that, by locking their country into the agreements in Vilnius, it will be “irreversibly” linked to the EU.
Russia has been increasing pressure on Moldova to drop its EU-orientation. It wants Moldova to join its customs union with Belarus and Kazakhstan and then its planned Eurasian economic union. In September the Kremlin banned Moldovan wine, an important export, on health grounds widely regarded as spurious. Moldovan workers in Russia have been facing an increasing number of checks on their legal status. Dmitry Rogozin, a Kremlin envoy, has made noisy threats about cutting gas to Moldova, which relies on Russia for all its supplies.
It will be much easier for Moldova to withstand Russian pressure if Ukraine also signs a deal with the EU. Ukraine’s decision will also affect the future of the separatist, Russian-financed region of Transdniestria. Mr Leanca says he reminded Transdniestria’s leaders that it lay between “us and Ukraine and not between us and someone else”. If Ukraine opts for Moscow’s customs union, distance will be irrelevant. If it opts for the EU, Transdniestria is just an expensive shard of territory a long way from Russia.
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